Les Œuvres de François Rabelais (Éditions Marty-Laveaux)/LeTiersLivre/Commentaire

Texte établi par Marty-LaveauxAlphonse Lemerre (Éditions Marty-Laveaux, Tome IVp. 219-265).

TOME II

(pages 1-244)

LE TIERS LIVRE

Page 1, l. 5 : Compoſé par M. Fran. Rabelais, docteur en Medicine. C’est dans la première édition du Tiers liure, publiée en 1546, que le nom de Rabelais paraît pour la première fois sur les titres de son ouvrage. Après les mots : docteur en Medicine, on y lit : & Calloïer des Iſles Hieres, c’est-à-dire moine des îles d’Hyères, que, plus loin (t. ii, p. 232), dans un passage où il parle de botanique, Rabelais appelle : « Mes iſles Hieres anticquement dictez Stœchades ». — « Pour des élèves de Montpellier, dit M. Eugène Noël (Rabelais et son œuvre, p. 69), ce voyage était un complément d’études : ces îles sont et étaient alors encore plus renommées par leurs plantes médicinales. » Jean de Nostredame, frère de l’astrologue, prenait aussi le titre de moine des isles d’Hyères.

L. 11. L’autheur ſuſdict ſupplie les Lecteurs beneuoles, ſoy reſeruer a rire… C’est la parodie d’une formule qui se trouve en tête de certains ouvrages du XVIe siècle. Par exemple Joachim du Bellay s’exprime ainsi au commencement de La deffence & illuſtration de la langue françoyſe : « L’autheur prye les Lecteurs differer leur iugement iuſques à la fin du Liure… » (Œuvrest. I, p. 3, dans la Pléiade francoiſe.)

L. dernière : Auec priuilege du Roy. L’édition de 1546 porte en plus : pour dix ans. Pour le texte de ce premier privilège voyez tome III, p. 387-389, et, pour la description des diverses éditions du Tiers livre, notre Bibliographie.

Page 2, l. 1 : François Rabelais à l’eſprit de la royne de Nauarre. Ce dizain figure dans la première édition. Ménage en explique ainsi fort nettement l’intention : « Marguerite de Valois, Reine de Navarre, ſœur de François Ier, aimoit, comme on fait, les beaux eſprits de ſon tems, eſtimoit Marot, Rabelais, & compoſoit elle même en vers & en proſe, témoin le volume que nous avons de ſes poëſies, & ſon Heptaméron. Les dernieres années de ſa vie elle devint fort ſérieuſe, méditant beaucoup, & s’occupant des choſes du Ciel. C’eſt ce qui donna lieu à Rabelais lors qu’en 1546, il fit pour la premiere fois imprimer in 16 à Paris ſon troiſiéme livre, de mettre à la tête ce dizain adreſſé à l’eſprit de cette Reine… Ces édits de l’eſprit ſur le corps, cette apathie, cette vie pérégrine, tout cela ſignifie poëtiquement que cette Princeſſe détachée entiérement de ſes ſens, avoit rendu ſon eſprit maître de ſon corps, en ſorte que tandis que celui-ci demeuroit ſur terre, l’autre s’élevoit au Ciel. Cet eſprit donc eſt ici invité à vouloir bien pendant quelques momens deſcendre de cette haute région pour voir en cette baſſe & terreſtre la troiſiéme partie d’un ouvrage dont il y avoit autrefois vu favorablement les deux premieres. » (Ménagiana, 3e  édit., t. III, p. 113)

À ce dizain Le Duchat ajoute le suivant, dont il n’indique pas la source :

Iean Favre av lectevr.

Ia n’eſt beſoing, amy Lecteur, t’eſcrire
Par le menu le prouffit & plaiſir
Que receuras ſi ce liure veux lire,
Et d’iceluy le ſens prendre as deſir ;
Vueille donc prendre à le lire loiſir,
Et que ce ſoit auec intelligence.
Si tu le fays, propos de grand’ plaiſance
Tu y verras, & moult prouffiteras,
Et ſi tiendras en grand reſiouyſſance
Le tien Eſprit, & ton temps paſſeras.

Page 5, l. 5 : Beuueurs treſillustres, & vous Goutteux treſprecieux. Voyez ci-dessus, p. 59 la note sur la l. 2 de la p. 3 de Gargantua.

L. 12 : L’aueugle né tant renommé par les treſſacrés bibles. S. Matthieu, XX, 30-34 ; S. Marc, X, 46-52 ; S. Luc, XVIII, 35-42 ; S. Jean, IX.

L. dernière : En lopinant opiner. Ce jeu de mots sur lopiner, prendre un lopin, un morceau, et opiner, donner son opinion, se retrouve dans le premier des Deux Dialogues du nouueau langage François, italianizé (Enuers, G. Niergue, 1579, p. 230) :

« Celtophile… Quand ceux qui ſont aupres d’vn roy opinent diuerſement, il aduient ſouuent que le mauuais conſeil est ſuiui, le bon eſt laiſſe.

« Philavsone. Mais ce mauuais conſeil vient ſouuent de ce que ceux qui opinent, lopinent, ou pour le moins veulent lopiner. Et à fin que demeurans en la bonne grace, ils emportent vn iour le lopin auquel ils bayent, ils accommodent leur harangue à cela à quoy le prince encline deſia plus. »

Page 6, l. 6 : Du ſang de Phrygie extraictz. À en croire nos anciennes chroniques, la France aurait été peuplée par des Troyens fugitifs guidés par Francus, fils d’Hector.

L. 23 : Philippe roy de Macedonie entreprint aſſieger & ruiner Corinthe… Tout ce qui suit, jusqu’à la fin de la page 8, est une imitation et un développement d’un passage du traité de Lucien, intitulé : Comment on doit écrire l’histoire.

Page 7, l. 29 : Au combat couraigeuſes. Rabelais ne songe pas ici aux combats guerriers. Il ne faut pas oublier que Corinthe était avant tout célèbre par son temple de Vénus et ses courtisanes, d’où le proverbe : « Non licet omnibus adire Corinthum, » que nous trouvons ainsi traduit quelques lignes plus loin : « A chaſcun n’eſt oultroyé entrer & habiter Corinthe. »

Page 9, l. 12 : Belle, non par Antiphraſe. L’opinion dont Rabelais se moque ici est celle de Priscien.

L. 20 : L’ordonnance d’vne armée en camp. Terribilis ut castrorum acies ordinata. (Cantique des cantiques, VI, 9.)

Page 10, l. 12 : Par la vierge qui ſe rebraſſe. On ne sait pas à quoi Rabelais fait ici allusion. Burgaud des Marets à énuméré diverses suppositions des commentateurs, mais aucune ne paraît digne d’être adoptée.

L. 18 : Æſchylus (ſi à Plutarche foy auez in Sympoſiacis). « Le poëte Æſchylus compoſoit ſes tragædies en beuuant, quand il eſtoit bien eſchauffé du vin. » (Propos de table, liv. I, question 5.)

L. 20 : N’eſcriuit à ieun. Voyez ci-dessus, p. 65, la note sur la l. 19 de la p. 6 du t. i.*

*

L. 21 : Que apres boyre.

Narratur et prisci Catonis
Sæpe mero caluisse virtus.

(Horace, Odes III, 21, II.)

Page 11, l. 4 : Renaud de Montaulban. Voyez Les quatre fils Aymon, ch. XXXV.

L. 20 : Lapathium acutum. « La patience aiguë, » la patience à feuilles pointues, puis, par un jeu de mots, la vertu de patience. On dit encore populairement dans le même sens : « Prenez de la racine de patience. » Comme lapathium se prononçait alors la pation, cela forme encore une autre mauvaise équivoque avec la passion, et c’est ce qui amène le complément : de dieu.

L. 23 : Auoir leu. Voyez Lucien, Contre quelqu’un qui l’avait appelé Prométhée.

L. 30 : Philoſophe Tyanien. Voyez Philostrate, III, 1.

Page 12, l. 21 : Plaute en ſa Marmite. — Aulularia, III, 4.

L. 22 : Auſone en ſon Gryphon. Voyez la XIe idylle d’Ausone, qui est une énigme intitulée Gryphus.

L. 23 : Couppe guorgée pour gorge couppée. Voyez plus haut p. 212 la note sur la l. 1 de la p. 362 : coupe teſtée pour teſte coupée.*

*

Page 13, l. 21 : Celebré par Virgile.

…Primo avulso, non deficit aller
Aureus, et simili frondescit virga metallo.

(Énéide, VI, 143)

L. 27 : A l’exemple de Lucillius. « Nec vero ut noster Lucilius, recusabo, quo minus omnes mea legant… Tarentinis ait se et Consentinis et Siculis scribere. » (Cicéron, De finibus, I, 3.)

Page 14, l. 1 : Au cul paſſions. Jeu de mots.

povr garder vos filles de n'estre oisives.

Si vos filles mal aduerties
N’ont aucune occupation,
Frottez-leur [bien] le cul d’orties :
Elles auront au cul paſſion.

(La vraye medecine qui guarit de tous maulx & de pluſieurs autres. — Anc. poés. françaises, t. I, p. 167. Bibl. Elzév.)

L. 3 : Cerueaulx à bourlet. Docteurs, à cause du bourrelet qui bordait les bonnets de docteur.

L. 21 : G22. g222. g222222. Ainsi dans les éditions originales, probablement pour Gzz. Peut-être les 2 remplacent-ils des z qui n’étaient pas suffisamment nombreux dans les casses de l’imprimeur.

Page 15, l. 9 : Femmes & petitz enfans. Voyez ci-dessus, p. 107, la note sur la l. 25 de la p. 65 du t. I.*

*

Page 17, l. 4 : Demouore, Éd. de 1546 : Δεμοϐορον C’est Achille qui nomme Agamemnon : Δημοϐόρος βασιλεὺς. (Iliade. I. 231.)

L. 17 : Ainſi Oſiris. Voyez Plutarque, Isis et Osiris.

L. 24 : Heſiode en ſa Hierarchie. « C’est la ThéogonieHésiode traite de la généalogie des dieux, » dit Burgaud des Marets ; mais, en réalité, le passage auquel Rabelais fait allusion se trouve dans Les Travaux et les jours, v. 124.

Page 18, l. 11 : Par Ciceron. « Athenensiumque renovavi vetus exemplum, Græcum etiam verbum usurpavi, quo tum in sedandis discordiis erat usa civitas illa. » (Philippique, I., 1)

L. 22 : Le noble poëte Maro.

…Victorque volentes
Per populos dat jura.

(Géorgiques, iv, 561)

L. 25 : Homere en ſon Iliade. Voyez I, 375, et III, 236.

Page 19, l. 7 : Les choſes mal acquiſes, mal deperiſſent. « Ut est apud poetam nescio quem : male parta male dilabuntur. » (Cicéron, Philippiques, II, 27.)

L. 13 : Le tiers hoir ne iouira. De male quæsitis non gaudet tertius hæres.

Page 20, l. 9 : Royaulx. « Ici nous voyons paraître, pour la première fois, des royaux ou francs à pied, belle monnaie d’or qui datait de Charles V et a fini avec Charles VII ; elle vaudrait 13 à 14 francs, et des seraph ou séraphins, monnaie d’or appelée en Égypte Scherafi et en Perse Scherefi. Elle représentait à peu près le besant. (V. Recueil des monnaies, par Salzade). » (Cartier, Numismatique, p. 346)

Page 21, l. 1 : Mignonnes gualoiſes. Voyez ci-dessus p. 217, note sur la l. 16 de la p. 381.*

*

L. 2 : Prenent argent d’auance. Voyez Molière, l’Avare, II, 1.

Page 22, l. 11 : Qui mord, ne qui rue. Équivoque pour : « qui meurt, ni qui vit. »

L. 16 : Viure au lendemain.

Nemo tam Divos habuit faventes
Crastinum ut possit sibi polliceri.

(Sénèque, Thyeste, v. 619)

L. 20 : Le perefamiles ſoit vendeur perpetuel. « Vendat oleum… vendat boves, vitulos… Patremfamilias vendacem, non emacem esse oportet. » (De re rustica, c. 2)

L. 31 : Font plaiſir à gens de bien.

Et par sainct Iacques, ie feray
A gens de bien, ainsi l’entens,
Plaisir tant qui seront contens.

(Farce de deux hommes & leurs deux femmes. Anc. Théât. Franc., t. I, p. 155)

… une de ces femmes
Qui ſont plaiſir aux enfans ſans ſoucy.

Page 23, l. 10 : Iouant des haulx boys. Équivoque sur ceux qui coupent des bois de haute futaie.

L. 20 : Theſtilis Virgiliane.

Thestylis et rapido fessis messoribus æstu
Allia serpyllumque herbas contundit olentes
.

(Églogues, ii, v. 10)

Page 24, l. 15 : Loix cœnaires & ſumptuaires des Romains. Voyez Macrobe, III, 17.

L. 28 : Sainct Thomas Dacquin. Michel Scot raconte dans sa Menſa philoſophica que Thomas d’Aquin, invité à la table du roi saint Louis, mangea seul une lamproie destinée au monarque, tout en composant son hymne sur le saint sacrement. La lamproie et l’hymne achevés, il s’écria Consummatum est ! Ce qui scandalisa ceux qui croyaient qu’il appliquait les dernières paroles du Sauveur à un trait de gloutonnerie, tandis qu’il ne songeait qu’à la pièce de vers édifiante qu’il venait de terminer.

Page 25, l. dernière : Dis. Pluton. Voyez la Table des noms.

Page 26, l. 5 : Plus ayment la manche que le braz. Jeu de mots sur manche, pris au sens de mancia, italien, pour épingles, paragante, présent. Ailleurs (t. II, p. 301) Rabelais parle de « la grande manche que demandent les courtiſanes Romaines. »

L. 8 : Les bleds & vins raualler en pris. Il y avait eu en 1531 une terrible famine, pendant laquelle le roi avait pris les mesures qu’on croyait alors les meilleures pour faire baisser le prix des grains. « Le Roy citant à Compienne, pour ſubuenir à ſon paouure peuple, qui auoyt faulte de bleds, & aduerty que les marchans de bleds, & aultres, les vendoyent en leurs greniers, à qui bon leur ſembloyt, en ſorte que les paouures n’en pouoyent auoyr, qu’apres les riches… decreta lettres patentes on moys d’Octobre mil cinq cents trente vng… portans inhibitions & defenſes de vendre… leurs bleds en leurs greniers… & ailleurs qu’aux publics marchés. » (Bouchet, les Annales d’Aquitaine. 1545, fol. 260, V).

L. 19 : Excluſiuement. Voyez ci-dessus, p. 160, la note sur la l. 5 de la p. 217.*

*

L. 26 : Xenocrates. « Il faiſoit monter à 100200000 le nombre des ſyllabes que les lettres de l’Alphabet Grec pouvoient former par leurs mélanges & tranſpoſitions. Voiez les Additions de l’interpréte François à la vie de Xénocrate dans Diogéne Laërce. » (Le Duchat)

Page 27, l. 2 : La paſſion de Saulmur. Cette représentation de la Passion a eu lieu en 1534. Jean Bouchet, l’ami de Rabelais, donne à ce sujet de curieux détails, dans son Epiſtre LXXXIX. Voyez Histoire du théâtre en France : les mystères, par L. Petit de Julleville, t. II, p. 125-127. — Ailleurs (t. II, p. 318), Rabelais cite avec éloge « la diablerie de Saulmur. »

L. 7 : Deſcripte par Heſiode. Voyez Travaux et Jours, v. 289.

L. 32 : Chaine Homericque. Voyez Iliade, VIII, 18, et XV, 18.

Page 28, l. 16 et 17 : Aër. Lisez aer.

L. 19 : Aloides. Virgile (Énéide, VI, 582) parle ainsi de ces géants :

Hic et Aloidas geminos immania vidi
Corpora, qui manibus magnum rescindere cœlum
Aggressi, superisque Jovem detrudere regnis.

L. 28 : Ieuz de Doué. Cette « diablerie » de Doué, petite ville de Maine-et-Loire, à vingt kilomètres de Saumur, faisait partie d’une représentation de la Passion. « Plus hideux & villains que les Diableteaux de la paſſion de Doué, » dit Rabelais dans le Quart livre. (t. II, p. 454)

Page 29, l. 6 : Euſt Pandora verſé ſa bouteille. Il a déjà été question plus haut (t. II, p. 2}}) de « la bouteille de Pandora. » — « Les poëtes nous parlent de la boîte (πυξίς) de Pandore. C’est par une fantaisie toute rabelaisienne que cette boîte est ici transformée en bouteille. » (Burgaud des Marets.) — Rabelais aurait pu invoquer le témoignage d’Hésiode, qui emploie (Travaux et Jours, v. 94) le mot πίθος, tonneau, amphore.

L. 13 : Μισάνθρωπος. « Misanthrope. »

L. dernière : Æſope en ſon Apologue. Celui des Membres et l’Estomac, dont l’invention est attribuée à Ménénius Agrippa.

Page 30, l. 2 : Feuſt ce Æſculapius meſmes. Le Duchat donne la variante suivante, tirée des éditions collectives de 1573 et 1626 : « Eſculape meſme, qui eſt le Dieu de la medecine, euſt-il entrepris de les guerir, l’ame… » C’est là une sorte de commentaire qui s’est introduit dans le texte, et en fausse le sens. Rabelais ne veut pas dire : « Quand Esculape entreprendrait de guérir le malade, » mais : « Quand le malade serait Esculape, » ce qui est bien plus énergique.

Page 31, l. 11 : Que feit oncques Platon. il est question dans le cinquieſme liure (t. III, p. 67) d’une « harmonie peu moindre que celle des aſtres rotans, laquelle dit Platon auoir par quelques nuicts ouye dormant. »

Page 32, l. 16 : Et ſi preſtoit…Farce de Pathelin, p. 13.

Page 35, l. 7 : Preſchez & patrocinez d’icy à la Pentecoſte.

Preſchez, patrocinez iusqu’à la Pentecoſte,
Vous ſerez ébahy, quand vous ſerez au bout,
Que vous ne m’aurez rien perſuadé du tout.

L. 11 : Le ſainct Enuoyé. Voyez saint Paul, Épître aux Romains, 13.

L. 21 : Le Philoſophe Tyanien. Voyez Philostrate, Vie d’Apollonius de Tyanes, liv. IV, c. 3. Le costume de peste, qu’on ne se représente guère, était un travestissement en usage au XVIIe siècle, comme l’indiquent des vers de P. Corneille adressés à une dame qui le portait. Voyez Poésies diverses, LIV, Stances :

J’ai vu la peſte en raccourci.

Page 36, l. 4 : Platon en ſes loix. Voyez liv. VIII.

Page 37, l. 19 : Miles d’Illiers eueſque de Chartres. La réponse de cet évêque était devenue proverbiale. On la retrouve, avec quelques variantes, chez nos principaux conteurs : « Quand l’eueſque veid que ſes proces s’en alloyent ainſi à neant, il s’en vint au roy, le ſuppliant à iointes mains qu’il ne les luy oſtaſt pas tous, & qu’il luy pleuſt au moins luy en laiſſer vne douzaine des plus beaux & des meilleurs pour s’eſbatre. » (Bonaventure des Periers, Nouvelle 34). « Ce roy le voulant depeſtrer d’vne infinité de proces, il le ſupplia fort affectueuſement de luy en laiſſer au moins vingt cinq ou trente pour ſes menus plaiſirs. » (Henri Eſtienne, Apologie pour Hérodote, c. 17, t. I, p. 362)

Page 38, l. 11 : Moſes. Voyez Deutéronome, c. 20, v. 5, 6 et 7.

Page 39, l. 16 : Depuceller cent filles. « A Tivoli prêchait un frère de peu de réflexion, qui, dans un beau mouvement contre l’adultère, s’écria : « C’est un péché si horrible, que j’aimerais mieux connaître dix vierges qu’une seule femme mariée. » (Les Contes de Pogge, XXIV, éd. Lemerre)

Page 40, l. 7 : En nos maiſons. Il eſt encores cherchant la ſienne.

… S’il trouue mon logis
Plus fort ſera que le deuin.

(Villon, Grand teſtament, XCIII, p. 62)

Page 41, l. 5 : L’aureille dextre. La mode de porter un anneau à l’une des deux oreilles est constatée par ces vers de Mellin de Saint-Gelais, cités par Le Duchat :

Ne tenez point, eſtrangers, à merueille,
Qu’en ceſte cour chaſcun maintenant porte
Bague ou anneau en l’vne ou l’autre oreille.

Page 42, l. 6 : Ie n’en vouldrois pas tenir… Il doit y avoir ici une plaisanterie, tirée, comme il arrive souvent, d’une attente trompée ; on croit qu’il va dire : « une bonne somme, » ou quelque chose d’équivalent, pour exprimer qu’il ne renoncerait pas volontiers à ce qu’il a vu, puis, au lieu de quelque chose d’agréable à toucher, il nomme : vn fer chaud.

L. 26 : Aſpre aux potz, à propos. Équivoque empruntée à Guillaume Crétin (Epiſtre à Honorat de La Iaille) :

.... Vn quidam aſpre aux pots à propos
A fort blamé ſes tours peruers par vers.

L. 27 : C’est mon bureau. Autre équivoque. Il a été question jusqu’ici d’une robe, pour laquelle Panurge a pris « quatre aulnes de bureau, » c’est-à-dire de bure ; maintenant il s’agit d’un bureau dans le sens actuel de ce mot, c’est-à-dire d’une table où l’on travaille et qui est encore souvent couverte de bure ou de serge. Un peu plus loin, c’est le sens de robe de bure qui revient ; et à peine endossée, cette robe fait à Panurge le même effet que le froc produit à frère Jean. Voyez ci-dessus, p. 134, la note sur la l. 11 de la p. 145.*

*

Page 43, l. 16 : Las des ſages. Des saies. Rabelais tire la forme sage plus directement du latin sagum et la préfère parce qu’elle donne lieu à une équivoque.

L. 22 : Ma grande tante Laurence.

Or, fire, la bonne Laurence,
Voſtre belle tante, mourut-elle ?

Page 44, l. 4 : Excluſiuement entendez. Voyez, ci-dessus, p. 160, la note sur la l. 5 de la p. 217.*

*

Page 45, l. 1 : Premiere piece de harnais. Voyez ci-dessus, p. 61, la note sur la l. 17 de la p. 4.* Le Houx est du même avis que Rabelais :

C’est vn chaffeur ſans ſa trompe,
Sans braguette vn lanſquenet.

(Vaux de vire, 1er  recueil, LXXIV, p. 89)

*

L. 13 : Comment nature… Ce qui suit est imité de l’Histoire naturelle de Pline (liv. VII).

Page 46, l. 29 : Et le bon meſſer Priapus, quand eut faict ne la pria plus. Il y a là deux vers de huit syllabes, qui rimaient assez exactement parce qu’on ne prononçait ni l’s finale de Priapus, ni l’l de plus, ainsi du reste qu’il arrive encore dans le langage populaire. Il y a dans le Ve livre (t. III, p. 151) une sorte de jeu de mots du même genre : « quant Priapus… la vouloit… Priapiſer ſans la prier. »

Page 47, l. 3 : Couilles de Lorraine. Voyez ci-dessus, p. 163, la note sur la l. 21 de la p. 221.*

*

L. 13 : Le pot au vin. Voyez ci-dessus, p. 92, la note sur la ligne 26 de la p. 38.*

*

L. 17 : Le gualant… Galen. Jeu de mots.

L. 18 : Lib. I. de ſpermate. « Liv. I, sur le sperme. »

L. 27 : De cagotis tollendis. Voyez ci-dessus, p. 186, la note sur la ligne 34 de la p. 250.*

*

L. 27 : Summum… braguetis. « Le souverain bien dans les braies et braguettes. »

Page 48, l. 6 : Chiabrena des pucelles. Voyez ci-dessus, p. 182, la note sur la l. 10 de la p. 248.*

*

Page 49, l. 1 : Comment Panurge ſe conſeille à Pantagruel. Parmi les ouvrages qui ont fourni à Rabelais des matériaux et des arguments pour ce chapitre et ceux qui suivent, on a cité avec raison le traité de Tiraqueau, De legibus connubialibus (1513) et la réponse qu’y fit Bouchard qui se déclara l’avocat des femmes dans son Τῆς γυναιϰείας φύτλης, id est Feminei sexus apologia (1522). Rabelais s’est encore inspiré du troisième sermon de Raulin, De viduitate, et probablement de beaucoup d’autres écrits théologiques et juridiques, qui n’avaient pas alors la gravité que de telles matières nous paraissent aujourd’hui comporter. Les imitations sont nombreuses aussi ; nous nous contenterons de rappeler le Propos de marier Eutrapel (Noel du Fail, t. II, p. 231-261) et Le Mariage forcé de Molière. Il faut remarquer que le premier mot de la réponse de Pantagruel fait toujours écho avec le dernier de la demande de Panurge. Cette disposition produit un effet comique en nous montrant l’assentiment absolu de Pantagruel, qui ne cherche même pas sa réponse et s’empare du mot qu’il vient d’entendre.

Page 50, l. 1 : Veh ſoli. « Malheur à l’homme seul ! » (Ecclésiaste, IV, 10)

L. 9 : Vn poinct qui trop me poingt. Me pique. Jeu de mots.

L. 11 : La ſentence de Senecque. « Ab alio exspectes alteri quod feceris. » Elle est de Publius Syrus ; mais Sénèque la cite dans sa 94e Épitre.

Page 51, l. 16 : Là où n’eſt femme… « Ubi non est mulier ingemiscit egens. » (Ecclésiaste, XXXVI, 27)

L. 33 : Mon nom & armes perpetuer. « En demeurant comme ie ſuis, ie laiſſe périr dans le Monde la Race des Sganarelles. » (Molière, Le Mariage forcé, sc. I)

Page 53, l. 2 : Des ſors Homeriques & Virgilianes. Rabelais a tiré de Lampride, de Spartianus, de Trebellius Pollio et de Capitolinus, la plupart des anecdotes qu’il raconte dans ce chapitre.

Page 54, l. 27 : Teſmoing Brutus. Voyez Valère Maxime, I, 5.

L. 28 : La bataille Pharſalicque, en laquelle il feut occis. C’est une inexactitude : Brutus se tua après la bataille de Philippes.

Page 58, l. 21 : Que feit Tibere. Voyez Suétone, Vie de Tibère, c. 14.

Page 59, l. 6 : De patria Diabolorum. Voyez ci-dessus, p. 186, la note sur la l. 2 de la p. 251.*

*

L. 19 : Vauldra quinze. C’est au jeu de paume que l’on compte ainsi les fautes.

L. 23 : Oncques ne feut faict ſolœciſme.

Sæpe ſoleciſmum mentula noſtra facit.

(Martial, Épigrammes, XI, 20)

Molière a employé solécisme en parlant d’une faute morale :

Le moindre ſoléciſme en parlant vous irrite :
Mais vous en faites, vous, d’étranges en conduite.

Page 61, l. 7 : Nec Deus Virgile, Églogue, IV, 63.

Page 62, l. 11 : Seurent. Lisez feurent.

L. dernière : Ne eceruelée & extraicte de ceruelle. Jeu de mots sur la naissance de Pallas, sortie du cerveau de Jupiter qui, pour cette raison, est appelé (p. 62, l. 1) « ſon pere capital. »

Page 63, l. 2 : Ne ſaulſera ſon pain en ma ſouppe.

La Femme eſt en effet le potage de l’Homme ;
Et quand vn Homme voit d’autres Hommes par fois,
Qui veulent dans ſa ſoupe aller tremper leurs doigts,
Il en montre auſſi-toſt vne colere extrême.

Cette comparaison, un peu gauloise, avait été mal prise par les Précieuses, et Climène dit dans La Critique (s. III) : « I’ay penſé vomir au potage. »

L. 5 : Cor, ie diz Bordelier. Panurge va d’abord pour dire cordelier, mais il s’arrête et se reprend.

L. 8 : Si Agathocles Babylonien ne ment. Voyez Athénée, IX, 5.

L. 27 : Magiſtronoſtralement. Voyez ci-dessus, p. 183-184, la note sur la l. 31 de la p. 248.*

*

L. dernière : Teſticulos non habet. « Il n’a point de testicules. »

Page 64, l. 3 : Membra quatit Virg., Énéide, III, 30.

L. 9 : Martin baſton.

Si elle te triche, voicy
Martin baton qui en fera
La raiſon.

(Farce du badin. Anc. Théât. Franc., t. I, p. 278)

… Hola, Martin bâton !
Martin bâton accourt.

L. 15 : Le Ian en vault deux. Jeu de mots. Jean se disait d’un mari trompé, et est encore un terme de jeu. « Au jeu de l’ourche et du trictrac, le grand Jan ou le petit Jan, qui aujourd’hui valent quatre points, n’en valaient probablement que deux du temps de Rabelais. » (Burgaud des Marets)

L. 20 : FæmineoVirgile, Énéide, XI, 782.

L. 28 : Le Satyricque.

Ardeat ipsa licet, tormentis gaudet amantis,
Et spoliis.

(Juvénal, Sat. VI, 210)

Page 65, l. 11 : L. vlt. C. de leg. Il y a une petite confusion : ce n’est pas au titre De legibus, mais dans celui qui précède, De episc. audien., qu’il est question de cas où l’on ne peut appeler. Quant à la loi Ait prætor (l. 15), elle est citée à propos.

Page 66, l. 12 : περί ένπνίων. « Sur les Songes. »

Page 67, l. 4 : Le centre de laquelle eſt en chaſcun lieu de l’vniuers ; la circunference poinct. On retrouve la même définition à la fin du cinquieſme livre (t. III, p. 178) : « Ceſte ſphere intellectuale, de laquelle en tous lieux eſt le centre, & n’a en lieu aucun circonferance, que nous appelions dieu. » C’est peut-être de ce dernier endroit que Pascal a tiré jusqu’à la forme de cette fameuse pensée qui lui a fait tant d’honneur : « C’eſt une ſphere infinie dont le centre eſt partout, la circonférence nulle part. » (Pensées, collection Lemerre, t. I, p. 26, et Notes, t. II, p. 226-227.) Il y a un indice qui permet de croire qu’au moment où l’illustre philosophe recueillait les matériaux de l’ouvrage qu’il n’a pu faire, il venait de lire le cinquieſme livre. En effet, dans le titre du chapitre XXV (t. III, p. 99), il est question de « l’Iſle d’Odes, en laquelle les chemins cheminent. » et dans le recueil de Pascal on trouve cette pensée bizarre, étrangère a l’objet de ses études, et qui semble n’être que la transcription, sous une forme plus générale, du passage que nous venons de citer : « Les rivières ſont des chemins qui marchent & qui portent où l’on veut aller. » (Pensées, collect. Lemerre, t. II, p. 152)

L. 6 : Scelon la doctrine de Hermes. Voyez Mercurius Trismegistus, Pimander, c. 2.

L. 21 : Heraclitus diſoit… Rabelais tire cela du traité de Plutarque : Pourquoi la Pythienne ne rendait plus d’oracles en vers (XXI) : Τὸ ὃναρ οὗ τὸ μαντεῖόν ὲστι τὸ ὲν Δελφοῖς οὔτε λέγει, οὔτε ϰρύπτει, ὰλλὰ σημαίνει. Ce texte n’est pas du reste le plus généralement suivi.

Page 69, l. 28 : Quand la faim ſe declaira. Voyez Iliade, XIII, 20.

Page 70, l. 28 : Couſte & vaille.

.... Il ne m’en chault, couſte & vaille.
Encor ay-ie denier & maille
Qu’oncques ne virent pere ne mere.

L. 30 : Aux deux portes de Homere, et, à la page suivante, l. 18 : Deux portes de ſonge. Voyez Odyssée, XIX, 562, et Énéide, VI, 894.

Page 72, l. 10 : Voyez cy noſtre ſongeur. « Voici notre songeur qui vient, tuons-le, » disent les frères de Joseph. (Genèse, c. 37, v. 19 et 20)

Page 73, l. 1 : Poſition des cornes bouines. Aristote (liv. III, c. 2, Parties des animaux) cite l’opinion du Momus d’Ésope, qui aurait voulu que les cornes des bœufs fussent placées au-dessous de leurs yeux.

L. 32 : Amen, amen, fiat. « Ainsi soit-il, ainsi soit-il, qu’il soit fait ! » Après avoir dit fiat, terme de bonne latinité, en usage dans la chancellerie romaine, Panurge se reprend pour se servir de la forme macaronique fiatur, et ajoute : « à la différence du Pape, » qui ne l’employait pas dans ses bulles.

Page 74, l. 11 : De frigidis & maleficiatis. Voyez ci-dessus, p.  142, la note sur la l. 4 de la p. 156.*

*

L. dernière : Noel nouuelet. Ces mots sont le refrain d’un noël, auquel appartient le vers qui les précède.

Page 75, l. 25 : Ennius. Voyez Cicéron, De divinatione, I, 20 et 21.

L. 28 : En Æneas. Pour les passages de l’Énéide auxquels il est fait allusion ici et un peu plus loin, voyez les livres II, III et VII.

Page 76, l. 7 : Que preallablement il n’euſt congneu. Voyez Cicéron, De divinatione, I.

L. 13 : Lors l’heure eſtoit

Tempus erat quo prima quies mortalibus ægris
Incipit, et dono divum gratissima serpit.

(Virgile, Énéide, II, 268)

L. 19 : Ὲχθρῶν ἄδωρα δῶρα. « Les dons des ennemis ne sont pas des dons. » (Sophocle, Ajax, 665)

L. 29 : Congnoiſtre la verité des apparitions angelicques.

.... Viſion venant de part mauluaiſe
Au commencer donne ſemblance d’ayſe,
Et, au partir, triſtes & deſolez
Rend ceulx qu’auoit à l’entrée conſolez ;
Mais au contraire, & tout à l’oppoſite,
Faict le bon ange enuers ceulx que viſite.
Car au venir il leur donne terreur,
Et au depart les iecte hors d’erreur.

(Guillaume Crétin, Apparition du maréchal ſans reproche, Paris, Coustelier, p. 114)


Page 78, l. 5 : Bien n’oyt. Lisez : bien & n’oyt.

L. 12 : Sera. Lisez fera.

Page 79, l. 7 : Le bon Pape premier inſtituteur des ieuſnes. Voyez Polidore Virgile, De inventoribus rerum, VI, 3.

L. 20 : Cene comme cæne. Cette étymologie est tirée de Plutarque, Probl. sympos., VIII, 6.

L. 24 : La Sibylle enuers Cerberus. — Énéide, VI, 9.

Page 82, l. 2 : Vne Sibylle de Panzouſt. « C’eſtoit vne dame de Panzouſt, proche Chinon, qui ne fut point mariée & ne vouloit point l’eſtre, laquelle neantmoins eſtoit conviée de le faire par ſes amis pendant qu’elle fut en aage de cela : elle mourut fort aagée. » (Alphabet de l’auteur François, au mot Sibylle)

L. 20 : En la loy de Moſes. — Deutéronome, XVIII, 11.

Page 84, l. 25 : Non Maunettes, mais Monettes. Jeu de mots. Maunette, mal nette, malpropre ; plus loin (t. II, p. 411), Rabelais appelle Maunet un des cuisiniers qui entrent dans la truie. Monette, qui avertit.

Page 85, l. 1 : Aurinie, & la bonne mere Vellede. Voyez Tacite, Germanie, 8.

L. 3 : Soubeline : ie vouloys dire Sibylline. Jeu de mots. Voyez Soubelin au Glossaire.

Page 86, l. 11 : Heraclitus grand Scotiſte. Regis a fort ingénieusement remarqué que Rabelais se rappelle ici ce passage du De finibus de Cicéron (II, 5) : « Heraclitus cognomento qui σχοτεινός perhibetur, quia de natura nimis obscure memoravit. » Il traduit malignement σχοτεινός, obscur, par Scotiste, s’amusant ainsi aux dépens de Duns Scot, sans même mettre son lecteur dans la confidence de cette plaisanterie érudite que le savant allemand a fort à propos restituée.

L. 23 : Τῇ ϰαμινοῖ. « A l’enfumée. » Dans l’Odyssée (XVIII, 27) Irus dit qu’Ulysse est semblable à une vieille enfumée γρηἶ ϰαμινοῖ ἶσος.

Page 87, l. 5 : Le rameau d’or. Comparez la visite de Panurge à la sibylle de Panzoust à celle qu’Énée fait dans le VIe livre de l’Énéide à la sibylle de Cumes.

Page 88, l. 11 : Elle ne parle poinct Chriſtian.

Nec mortale sonans… (Énéide, VI, 50)

Page 89, l. 4 : Le trou de la Sibylle.

… horrendæ… secreta Sibyllæ,
Antrum immane…
(Énéide, VI, 10)

Page 92, l. 11 : Le petit picotin.

En entrant en vn Iardin
Ie trouuay Guillot Martin
Auecque s’amye Heleine
Qui vouloit pour ſon butin
Son beau petit picotin,
Non pas d’orge ne d’aueyne.


Page 95, l. 15 : Λοξίας. De λοξός, oblique.

Page 96, l. 8 : Ce qu’eſcript Herodote. Voyez liv. II, c. 2.

L. 19 : Barthole. Lib. XLV, Digest. Tit. I, De verborum obligationibus, lex I, 7. Barthole examine si un homme qui comprend les autres et se fait comprendre lui-même, comme Nella de Gabriellis, peut être admis à stipuler, et il se prononce pour l’affirmative.

L. 25 : En autheur docte & eleguant. « C’est Lucien en son Dialogue de la danse. Il est vrai que Tiridate n’y est pas nommé ; mais Suétone, Pline & Tacite parlent du voyage que ce Prince entreprit pour voir Néron. » (Le Duchat)

Page 97, l. 23 : Ce que aduint. « Guevare, chap. 37 de l’Original Espagnol de la vie fabuleuse qu’il a publiée de l’empereur Marc Auréle. » (Le Duchat)

Page 98, l. 10 : Croquignoles. Certaines éditions collectives, suivies par Le Duchat, donnent Brignoles. Dans une Notice sur Brignoles (Brignoles, 1829, in-12), attribuée à Raynouard, né dans cette ville, on remarque que « lorsque Rabelais… écrivait, le couvent des Ursulines de Brignoles n’existait pas encore. »

L. 11 : Seur Feſſue. Ce nom n’est point de l’invention de Rabelais. Il y a une farce du Recueil La Vallière, intitulée : Farce nouuelle à cinq perſonnages… l’abeſſe… & seur Feſue.

L. 20 : Ne auſoit crier on dortouoir. Dans l’ίχθυοφαγία d’Érasme, une religieuse fait la même réponse. Du reste ce conte remonte très loin : « Ne ſoyes pas comme ceſte nonnain de laquelle on dit que quant elle fut deſpucelée… & quelle nauoit point cryé… elle reſpondit… quil eſtoit apres leure de complie quant ſelon la reule, elle deuoit garder ſilence. » (Le chaſteau de Virginité, par Georges d’Eſclavonie, mort en 1416. Paris, Verard, 1505, 4o )

L. 24 : Leurs faiſois ſignes du cul.

Martin dit lors : « S’il venoit par derriere
Quelque lourdault, ce ſeroit grand vergongne.
— Du cul (dit-ell’) vous ferez ſigne : « Arriere :
Paſſez chemin, laiſſez faire beſongne. »

(Clém. Marot, Épigrammes, CLXXIV)

Page 101, l. 16 : Nombre nuptial. Plutarque, Questions romaines, II.

Page 102, l. 5 : Le dæmon Socraticque. « I’ai entendu… d’vn certain Megarien, qui l’auoit auſſi ouy dire à Terpſion que cet eſprit n’eſtoit autre choſe qu’vn eſternuement. » (Plutarque, Du Demon familier de Socrate)

L. 11 : Vn aultre Dauus.

Itane vero obturbat ?

(Térence, Andrienne, V, 1)

L. 14 : On second liure de diuination. Cicéron y blâme en ces termes (ch. 40) ce genre d’observations : « quæ si suscipiamus… et sternutamenta erunt observanda. »

Page 103, l. 29 : Da iurandi. Voyez ci-dessus, p. 167, la note sur la l. 30 de la p. 231.

Page 104, l. 13 : Tout vray à tout vray consone. Traduction de cet axiome scolastique :

Omne verum omni vero consonat.

Page 105, l. 9 : Mouuons toute pierre. C’est la transcription du proverbe latin : « Omnem movere lapidera, » que Pline le Jeune, dans une de ses lettres (i, 20), cite sous sa forme grecque : « πάντα denique λίθον ϰινῶ. »

Page 106, l. 2 : Ὁ δὲ γέρων σίϐυλλιᾷ. « Le vieillard prophétise comme une sibylle. » (Chevaliers, i, 1, 61)

L. 17 : De Isaac, de Iacob. — Genèse, 27, 28 et 29.

L. 17 : De Patroclus enuers Hector, de Hector enuers Achilles. — Iliade, ii, 843, et x, 355.

L. 18 : De Polynestor. — Euripide, Hécube, v, 1270.

L. 19 : Du Rhodien célébré par Posidonius. « Divinare autem morientes, etiam illo exemplo confirmat Posidonius quo affert Rhodium quemdam morieutem sex æquales nominasse, et dixisse qui primus eorum, qui secundus, qui deinde deinceps moriturus esset. » (Cicéron, De Divinatione, i, 30)

L. 20 : De Calanus Indian. — Plutarque, Vie d’Alexandre, LXX.

L. 21 : De Orodes. — Virgile, Énéide, x, 139.

Page 107, l. 27 : Prenez la, ne la prenez pas. Ce rondeau est de Guillaume Crétin ; on le trouve avec quelques variantes dans ses œuvres. Ce qui a fait penser à la plupart des commentateurs de Rabelais que Raminagrobis n’est autre que Guillaume Crétin.

Page 110, l. 23 : Ce que ie diray, aduiendra, ou ne aduiendra poinct. C’est à Ulysse que Tirésias parle ainsi :

quidquid dicam, aut erit, aut non.

(Horace, Satires, ii, v, 60)

L. dernière : Son ame s’en va à trente mille panerées de diables. On lit encore à la fin de la page suivante : « son ame s’en va à trente mille charrettées de Diables, » et au commencement du chapitre suivant : « qu’il ne damne son ame. » Dans tous ces passages l’édition de 1552 donne bien ame, mais il y avait asne dans celle de 1546. Dans son épitre adressée, le 28 de janvier 1552, à monseigneur Odet, en tête du quart livre (t. ii, p. 251), Rabelais ne se reconnaît point responsable de cette facétie, qui avait été prise au tragique, et il dit que François Ier « auoit eu en horreur quelque mangeur de serpens, qui fondoit mortelle hæresie sus vn N. mis pour vn M. par la faulte & négligence des imprimeurs. »
Il faut reconnaître que Rabelais était le vrai coupable. Ses imitateurs ne s’y sont pas trompés et ont renouvelé cette dangereuse plaisanterie : « Il ne voulut pas se donner au diable après son asne. » (Moyen de parvenir, p. 67.) — Le Mondain. « Ie ne m’ébahi plus maintenant si tu n’as dit gueres de bien de ceus qui conseruent la santé du cors, que mesme tu fais tant peu de comte des autres qui gardent celle de l’ame. Le Democritic. Comment la selle de l’asne, dis-tu ? Quant est de moy ie n’ay asne ni asnesse. Le Cosmophile. Ie di celle de l’ame, c’est à dire la santé de nostre ame. » (Jacques Tahureau, Premier dialogue du Democritic, p. 93, édit. Lemerre)

Page 111, l. 24 : Hæreticque clauelé. Les éditions collectives donnent clarelé, et l’Alphabet de l’auteur français explique ainsi ce passage : « Il se moque d’vne condamnation de mort qui fut donnée contre vn des premiers huguenots qui embrassa la Religion Reformée à la Rochelle, lequel estoit horloger & auoit fait vne horloge toute de bois qui estoit vn ouurage admirable. Mais à cause qu’elle auoit esté faite par les mains d’vn pretendu heretique, les iuges ordonnerent par la mesme sentence que cette horloge seroit brullée par la main du bourreau : ce qui fut executé. Il faut encore remarquer que cet adcictif de clarelé est fait du nom de cet horloger, qui auoit nom Clarelé & s’estoit rendu fort considerable par son zele. »

Page 112, l. 14 : Comme les Farfadetz feirent de la præuoste d’Orleans. On lit præuosté dans l’édition de 1552, mais j’ai cru devoir me ranger à l’opinion de Burgaud des Marets et imprimer præuoste. Louise de Mareau, femme de François de Saint-Mesmin prévôt d’Orléans, ayant été enterrée dans l’église des Cordeliers, ces religieux contrefirent les farfadets et prétendirent que l’âme de la prévote revenait les tourmenter dans leur couvent. Le 1er février 1533, ils commencèrent à conjurer cet esprit, et ce manège continua longtemps. La fourberie ayant été découverte, ils furent condamnés à être brûlés ; mais ils firent amende honorable et furent seulement bannis par arrêt du 18 février 1534. C’est ce qui fait qu’Henri Estienne, parlant dans son Apologie pour Hérodote (c. xxi, t. i, p. 520) de l’impunité des gens d’église, s’exprime ainsi : « Dequoy entr’autres tesmoignages nous en auons vn fort bon es cordeliers d’Orleans, aprés auoir vsé de l’horrible & execrable imposture qui depuis par tous les coins du monde fut diulguee. » Il revient souvent sur cette affaire (c. xv, t. i, p. 286 ; c. xxiii, t. i, p. 546), mais se contente de la rappeler au lecteur : « estimant n’estre befoin de luy en faire le recit, veu que ces histoires ont esté imprimées, & outre cela sont en la bouche d’vn chacun. » (c. xxxix, t. ii, p. 247). En effet Sleidars les a racontées tout au long (liv. ix, année 1534). Voyez aussi Lottin, Recherches historiques sur Orléans, t. i, p. 381. L’histoire des farfadetz qui figure dans la bibliothèque Saint-Victor, est très probablement, dans l’intention de Rabelais, celle de cet événement.

Page 113, l. 29 : Trente mille charretées de Diables t’emportent. Ces imprécations assez fréquentes chez Rabelais ( « ie me donne à cent mille panerees de beaulx diables, » t. i, p. 218, etc.) ne sont point de son invention et s’employaient habituellement de son temps :

Or, va, que mille charretées
De dyables te puissent emporter.

(Farce d’vng mary ialoux, Anc. Théât. Franc, i, p. 144)

« Ce que nous voyons que les prescheurs que i’ay alleguez ci-dessus disent quelques fois, Ad omnes diabolos, ad triginta mille diabolos, c’est vu certain Latin dont le patron a esté pris sur nostre François lequel bien souuent pour exagerer conte les diables par tant de mille chartées : disant, ie le donne à trente mille chartées de diables, ou quarante, &c. » (Henri Estienne, Apologie pour Hérodote, ch. xiv, t. i, p. 197)

L. 31 : Baille moy ta bourse. Il la demande en apparence pour se préserver des diables au moyen des croix que portaient les pièces de monnaie.

L. 32 : Ce que nagueres aduint à Ian Dodin. La Monnoye a rapporté dans le Ménagiana. (t. i, p. 368) l’original de ce conte :

De quodam Minoritano & alio.

Franciscanus in alteram profundi
Ripam fluminis excipit ferendum
Quempiam nitidum comatulumque
(Parco huic Domine, rem minus silebo
Dignam publica quæ lit, atque fiat),
Impostumque humeris rogavit ipse,
Cum ventum ad medium prope esset amnem
Franciscanus, an is pecuniarum
Quicquam forsan haberet ? Ille habere
Se dixit, quibus hunc juvaret, amplas,
Affatim quoque asymbolum cibaret.
Promissis nihil excitus vadator :
Nescis ordinis, inquit, esse nostri
Nos deferre pecunias vetari ?
Defertor minime hujus ipse fiam.
Excussum simul hunc in amne liquit
Novi utrumque, & id audii ex utroque.

(Nic. Bartholomæi Lochiensis Epigrammata & Eidyllia, Parisiis, Cyaneus, 1532, 8°, liv. ii, ft 22, vo.)

Ce Nicolas Barthélémy, né à Loches, est mort prieur de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle d’Orléans. On voit qu’il connaissait les deux personnages, mais il juge à propos de ne les point nommer. Il est curieux de voir Rabelais compléter ce récit ; et ceci semble un indice de plus que tout ce qu’il nous conte sur les habitants du Chinonnais et des environs n’est pas, comme on l’a trop cru, purement imaginaire.

Page 114, l. 10 : Aue maris stella. « Salut, étoile de la mer, » Prose de l’office de la Vierge.

L. 22 : Tu auras du Miserere iusques à Vitulos. « Tu auras une longue pénitence. » Miserere est le premier mot d’un des sept psaumes de la pénitence, et vitulos le dernier. Cette locution était fort usitée : « se saisirent du cordelier luy baillant le chapitre tout au long du dos depuis miserere iusques à vitulos. » (Henri Estienne, Apologie pour Hérodote, c. xxi, t. i, p. 501). « Le maistre d’hostel dit… qu’il se hastast de deloger, sur peine non qu’il auroit le fouet, mais vn autre qui le feroit dancer depuis miserere iusques à vitulos. » (Noël du Fail, Œuvres, t. ii, p. 95)

Page 115, l. 29 : Triuolse mourant à Chartres. Ainsi dans les anciennes éditions et aussi dans Brantôme (Œuvres, t. ii, p. 222, Société de l’histoire de France). Ce n’en est pas moins une erreur. Il est mort à Châtres (Arpajon) le 5 décembre 1518. Brantôme, d’accord avec Rabelais, cite dans son récit le passage de Virgile (Énéide, vii, 260) auquel celui-ci fait allusion : « Il avoit ouy dire à quelques philosophes que les diables hayssoient fort les espées & en auoient grand frayeur, & s’enfuyoient quand ilz les voyoient blanches en l’air & flamboyer. Tel fut l’avis de la Sibille quand elle mena Æneas aux enfers, & qu’elle le vist à l’entrée de la porte avoir peur de messieurs les diables : « Non, non, dist-elle, n’aye point de peur ; tire seulement ton espée : Vaginaque eripe ferrum. » Aussi ledidt seigneur Iehan-Iacques, fondé sur telle opinion, lors qu’il voulut mourir, il se fist mettre son espée sur le lict toute nue près de luy, & tant qu’il peut il la tint en lieu de croix comme les autres ; & de vray, l’espée portoit la croix sur elle & luy seruoit d’autant ; & aussi que, cependant qu’elle renuoyeroit les diables, luy voyant ainsi en la main, eussent peur & ne s’approchassent de luy pour luy enleuer & emporter son ame auecqu’eux ; & par ainsi, ne s’en osans approcher de luy, ell’eust loisir de s’eschapper & passer par la porte de derrière, & s’enuoller viste en paradis. »

Page 116, l. 31 : Homère dict. — Iliade, v. 559.

Page 117, l. 2 : Plus rouillé, que la claueure d’vn vieil charnier. Voyez ci-dessus, p. 160, la note sur la l. 22 de la p. 216.

Page 119, l. 5 : Veu des Argiues. Voyez Hérodote, I, 82.

L. 14 : Enguerrant. Enguerrant de Monstrelet, liv. I, c. 2.

L. 16 : Le philosophe Samosatoys. Lucien de Samosate, qui a écrit un traité : De la manière d’écrire l’histoire.

L. 28 : Qu’vne petite souriz.

Parturiunt montes, nascetur ridiculus mus.

L. 30 : Ie m’en soubrys. Jeu de mots renouvelé de Marot (Épistre à son amy Lyon) :

Sire lyon (dit le filz de souris)
De ton propos certes ie me soubris.

Page 120, l. 4 : Ivgement difficile. Voyez Aphorismes, liv. I, aph. 1.

Page 121, l. 10 : En bons & antiques autheurs. Voyez Plutarque, De la face qu’on voit dans la lune, 67 et 68.

Page 122, l. 1 : Her Trippa. Cette dénomination burlesque semble signifier « Monsieur la Trippe, » mais les deux dernières syllabes rappellent le nom d’Henri Corneille Agrippa, qui, suivant tous les commentateurs, est désigné dans ce chapitre.

L. 8 : Astrologie, Geomantie, Chiromantie, Metopomancie. Pancrace, dans Le Mariage forcé (sc. vi) s’attribue la connaissance de toutes ces prétendues sciences : « Homme qui possede superlative, astrologie, physionomie, metoposcopie, chiromancie, géomancie. »

L. dernière : Angelotz. « L’angelot était une monnaie anglaise courant en France sous les règnes de Charles VI et de Charles vii ; il valait environ 8 francs. » (Cartier, Numismatique de Rabelais, p. 347)

Page 123, l. 29 : Tu porteras la baniere. « Rabelais pensait-il, dit Burgaud des Marets, à un usage qui s’est maintenu dans le pays messin, et qui a pu être plus général autrefois ? Le 23 juin, veille de la Saint-Jean, s’il faut eu croire un écrivain du Jura, on y fait une procession de maris trompés ; le plus recommandable de la confrérie y porte une bannière jaune, surmontée d’un bois de cerf. » (V. Mémoires de la Sociécé des Antiquaires, t. iv, p. 378). M. Puymaigre, dans le compte rendu, d’ailleurs très favorable, de la 2e édition de ce commentaire, a fait bonne justice de cette fable. Cet usage, dit-il, est « tout à fait inconnu dans le pays messin, et nous n’en retrouvons nulle part trace dans le passé de cette contrée. » (Revue critique, 1874, 2e sem., p. 263)

Page 124, l. 2 : Ce pendent sa femme tenoit le brelant.

Uxor mœcha ubi est : hoc ad te pertinet, Ole.

(Martial, Épigrammes, vii, 9. In Olum)

L. 6 : Πτωχαλάζων. Mot employé par Athénée (vi) pour désigner un pauvre arrogant.

L. 12 : Congnois toy. Voyez t. ii, p. 441, l. 7-9.

L. 14 : C’est vn tel Polypragmon, que descript Plutarche. C’est-à-dire un tel curieux. Voyez le traité de Plutarque Περὶ πολυπραγμοσύνης, De la curiosité.

L. 24 : Nicander. Voyez Mémorables, c. 26.

Page 125, l. 10 : Theocrite en sa Pharmaceutrie.

Ἅλφιτά τοι πρᾶτον πυρὶ τάϰεται.

(Idylles, II, 18)

L. 20 : Iacoba Rhodogine. Voyez ci-après, p. 302, note sur la l. 2 de la p. 474.

Page 126, l. 30 : Apollonius de Tyane. — Philostrate, iV, 16.

L. 31 : En præsence de Saul. — Les Rois, i, 28.

Page 127, l. 19 : Cent nobles. On croit d’abord qu’il s’agit de nobles à la rose, puis Panurge ajoute pour faire une équivoque : « & quatorze roturiers. »

Page 128, l. 12 : Couillon mignon. L’espèce de litanie, ou plutôt de blason, qui commence ici n’est pas sans analogie avec le blason de Triboulet fait par Pantagruel et Panurge (t. ii, p. 181). Burgaud des Marets a cru qu’il existait de grandes différences, quant à l’ordre des mots do cette liste, entre la première édition où elle est imprimée sur trois colonnes, et celle de 1552, que nous avons suivie et où elle l’est sur deux. Cet ordre est cependant absolument le même ; mais il faut avoir soin de lire ligne à ligne et non colonne à colonne, de sorte que si l’on réimprimait ceci en un texte suivi il faudrait mettre : Couillon mignon, Couillon moignon, c. de renom, c. pâté, c. naté, etc.

Page 131, l. 11 : Faiz en crier les bancs. Jeu de mots : « fais publier les bans. » L’allusion libre est très nettement déterminée par l’orthographe bancs et par le complément : « & le challit. »

L. 19 : Crescite. Nos qui viuimus (benedicemus Domino). Multiplicamini. « Croissez. Nous qui vivons (nous bénissons le Seigneur. — Ps. cxiii, 18). Multipliez. »

L. 24 : Dum venerit iudicare. « Tandis qu’il viendra juger. »

L. 31 : Peu au retour me chault d’estre noyé.

Parcite, dum propero ; mergite, dum redeo.

(Martial, De Spectaculis, épigr. 25)

Page 133, l. 17 : Ne l’auoient faict quand le pouoient. « Quando potui non volui, & quando volui non potui, » dit un vieux brocard qu’on attribue à Saint Basile, De nugis curialium, VIi, 17.

L. 22 : Sans rien faire. Cette idée revient souvent dans nos auteurs comiques : « Foi de demoiselle ! disoit ma mere pansant ses pourceaux, mon mari est aussi noble que le roi ; il aime bien à ne rien faire, & se donner du plaisir. » (Moyen de parvenir, p. 359)

Je t’ay ja dit que j’estois gentilhomme,
Né pour chommer, & pour ne rien sçavoir.

Chacun d’eux resolut de vivre en Gentilhomme,
Sans rien faire.

« Ton état ? — Gentilhomme. — Que fais-tu ? — Rien. » (Chamfort, Le Marchand de Smyrne)

L. 23 : Ne dea. Comme nê diâ. Voyez ci-dessus, p. 108, note sur la l. 4 de la p. 66,

Page 134, l. 8 : L’oracle des cloches de Varenes. Dans l’Itinerarium paradisi de Jean Raulin (Parisiis, 1524, Sermo de viduitate, fol. 148 vo) on trouve le récit suivant : « Certaine veuve vint demander à son curé si elle devait se remarier. Elle alléguait qu’elle était sans aide et qu’elle avait un très bon valet, habile dans l’art de son mari. Alors le curé lui dit : Bien ! prenez-le. Elle répondit : mais il y a danger à le prendre, de mon valet je ferai un maître. Alors le curé dit : Bien, ne le prenez pas. Mais elle : Que ferai-je ? Je ne puis soutenir ce poids que soutenait mon mari, si je n’en ai un. Alors,1e curé dit : Bien, ayez-le. Et elle : Mais s’il était méchant et voulait perdre et usurper mon bien ? Alors le curé : Ne le prenez donc pas. Et ainsi, selon ses arguments, le curé se rangeait toujours à son avis. Mais voyant qu’elle voulait avoir ce valet et était à sa dévotion, il l’engagea à bien comprendre ce que lui diraient les cloches de l’église et à faire selon leur conseil. Les cloches sonnant, elle comprit, suivant son vouloir, qu’elles disaient : Prens ton varlet, prens ton varlet. L’ayant pris, le valet la battit de son mieux ; et elle devint servante, de maîtresse qu’elle était. Alors elle se plaignit au curé de son conseil, maudissant l’heure où elle l’avait cru. Mais celui-ci lui dit : Vous n’avez pas bien entendu ce que disent les cloches. Le curé les sonna, et elle comprit alors ce qu’elles disaient, car le tourment lui en avait facilité l’intelligence. »

L. 15 : Comme vne muraille de bronze.

Hic murus alieneæus esto.

(Horace, Épitres, i, 1, 60)

L. 29 : Que Solomon dict. « Tria sunt insaturabilia… infernus, et os vulvæ, et terra. » — Proverbes, xxx, 15, 16.

L. 30 : Aristoteles. Ἄπληστοι ὤςπερ αί γυναῖϰες. (Problèmes, IV, 26. Collect. Didot, t. IV, p. 141)

L. dernière : Hercules, Proculus Cæsar. « Proculus imperator… (ut testatur ejus ad Metianum epistola) ex captis centum Sarmaticis virginibus decem prima nocte inivit, omnes autem intra quindecim dies constupravit. Sed majus illo est quod poetæ narrant de Hercule, illum quinquaginta virgines (v. Diodor. Sic. V, 2) una nocte omnes mulieres reddidisse. (Henrici Cornelii Agrippæ… De incertitudine & vanitate omnium scientiarum. cap. lxiii. De arte meretricia)

Page 135, l. 4 : Par Theophraste, Pline, & Athenæus. Voyez Théophraste, iii, 5 ; Pline, xxvi, 10 ; Athénée, i, 12.

L. 10 : Le prime del monde. « Le premier du monde. » Locution italienne dont l’emploi, alors fréquent dans notre langue, est blâmé par Henri Estienne dans ses Dialogues du nouueau langage françois italianizé, A Envers., 1579, p. 76 et 85.

L. 11 : Le froc du moine de Castres. Sur les effets du froc, voyez ci-dessus, p. 134, la note sur la l. 11 de la p. 145.

L. 20 : A la passion qu’on iouoit à sainct Maixent. Voyez t. II, p. 315.

L. 30 : A l’exemple de Caton le Censorin. « Eodem ludos florales, quos Messius ædilis faciebat, spectante, populus ut mimæ nudarentur postulare erubuit : quod cum ex Favonio, amicissimo sibi, cognovisset, discessit e theatro, ne præsentia sua spectaculi consuetudinem impediret. » (Valère Maxime, ii, 10)

Page 137, l. 23 : Il n’est… coqu, qui veult. Des Périers (Nouvelle 5), citant ce discours de mémoire, l’attribue à Pantagruel : « Et bien, s’elle vous fait cocu après, le plaisir vous demeure tousiours, ie ne dis pas d’estre cocu, ie dis de l’auoir depucelée. Et puis vous auez mille faueurs, mille auantages, à cause d’elle. » — La Fontaine a énuméré ces nombreux avantages dans son conte de La Coupe enchantée.

L. 31 : Couillon flatry. Dans l’édition de 1546, cette liste est sur trois colonnes. Voyez ce que nous avons dit, p. 246, note sur la l. 12 de la p. 128. La liste de 1546 contient un certain nombre d’épithètes qui ne figurent pas ici, mais que nous aurons soin de recueillir dans le Glossaire.

Page 141, l. 11 : L'anneau de Hans Carüel. « Voici la généalogie exacte du Conte de l’Anneau de Hans Carvel. L’invention en est due à Poge… Qu’on lise la 133 de ses facéties, intitulée Visio Francisci Philelphi, on reconnoîtra que Rabelais… n’a fait que mettre le nom de Hans Carvel à la place de celui de Philelphe. On trouve ensuite ce conte dans la onzième des Cent nouuelles nouuelles… L’Arioste est le troisiéme qui l’a mis en œuvre à la fin de la cinquième de ses Satires… Un anonyme qui fit imprimer in-16, à Lyon, en 1555, un recueil de plaisantes Nouvelles, a employé ce conte dans la xi. Celio Malespini l’a aussi employé, p. 288, de la seconde partie de ses Ducento Novelle, imprimées in-4, à Venise l’an 1609… La Fontaine, en 1665, habilla joliment en vers la prose de Rabelais… Enfin, pour couronnement de l’œuvre, on a essayé de le mettre en petits vers Anacréontiques Latins dont les connoisseurs jugeront. » (La Monnoye, Ménagiana, t. i, p. 369). La pièce en vers latins qui suit ce morceau est évidemment de La Monnoye lui-même.

L. 26 : La legende des preudes femmes.

Carvel craignant de sa nature
Le cocuage & les railleurs,
Alleguoit à la creature,
Et la legende, & l’écriture,
Et tous les Liures les meilleurs.

dit La Fontaine. Au moyen âge il y avait une littérature morale destinée à faire bien comprendre aux femmes l’étendue de leurs devoirs. On peut voir la bibliothèque spéciale fort curieuse du Ménagier de Paris à ce sujet : l’histoire de Griselidis tient le premier rang, et le chien de Montargis lui-même est cité comme un exemple de fidélité à son maître que les femmes doivent s’efforcer d’imiter. On.se rappelle avec quelle chaleur Gorgibus vante (Molière, Sganarelle, acte i, sc. i) :

Les Quatrains de Pibrac, & les doctes Tablettes
Du Conseiller Mathieu…

et aussi La Guide des Pecheurs. Un peu plus tard, Arnolphe compose pour Agnès Les Maximes du mariage, comme Carvel avait fait pour sa femme Les louanges de fidélité conjugale.

Page 142, l. 17 : Icy feut fin & du propous & du chemin.

Brundusium longæ finis chartæque viæque.

(Horace, Satires, 1, 5, v. 104)

Page 144, l. 26 : Rondibilis. Il est fort probable que Rabelais veut designer Guillaume Rondellet, médecin de Montpellier.

Page 146, l. 13 : Insolubilia de Alliaco. « Les insolubles de Pierre d’Ailli. » Voici une de ces questions insolubles : « An porcus qui ad venalitium agitur ab homine an a funiculo teneatur ? » Voyez p. 298, l. 31 du t. i.

Page 147, l. 2 : Meilleur est soy marier, que ardre. « Melius est nubere quam uri. » (S. Paul, Première aux Corinthiens, VII, 9)

L. 8 : Mangerons de l’oye, cor beuf, que ma femme ne roustira poinct. C’est-à-dire : nous mangerons réellement de l’oie, je ne vous amuserai pas de vaines promesses, comme Pathelin, lorsqu’il dit au drapier (p. 21) :

Et si mangerez de mon oye,
Par Dieu ! que ma femme rotit.

L. 28 : Le testament. Jeu de mots : testa, tête ; ment, mens, esprit.

Page 148, l. 13 : Ferez. Lisez serez.

Page 149, l. 3 : Comme le mirouoir. Voyez Plutarque, Préceptes du mariage, 13.

L. 21 : Descripte par Salomon. — Ecclésiastique, 26.

Page 151, l. 6 : Ceres & Bacchus.

sine Cerere et Libero friget Venus.

L. 7 : Diodore Sicilien. Voyez v, 6.

L. 8 : Pausanias. Voyez IX, 31.

Page 152, l. 4 : Les Castres, comme castes. — Castres, les camps. « Castra sunt ubi miles steterit ; dicta autem castra, quasi casta, eo quod ibi castraretur libido. » (Isidore, Origines, ix)

L. 13 : Parquoy Ægistus deuint adultere ?

Quæritur Ægysthus quare sit factus adulter ?
In promptu causa est : desidiosus erat.

Page 153, l. 31 : Et me soubuient auoir leu. Dans le 2e dialogue de Vénus et de l’Amour de Lucien.

Page 156, l. 7 : S. P. Q. R. Le sens de ces initiales, que Rabelais explique par : « Si peu que rien, » est : Senatus populusque romanus.

L. dernière : Vnes letres. Cette lettre, qui se trouve dans les anciennes éditions d’Hippocrate, est considérée comme supposée.

Page 157, l. 21 : Sont toutes femmes femmes.

Mais, Sire, il faut penser que c’est aux grandes ames
A souffrir les grands maux & que femmes sont femmes.

(Mairet, Sophonisbe, i, 2)

La femme est tousiours femme.

Page 158, l. 21 : Comme escript Aristoteles. — De communi animalium motu.

L. 22 : Platon. — Timée.

L. 31 : Cl. Galen. — vi, De locis affectis, c. 5.

Page 159, l 3 : La balance de Critolaus. Critolaüs, philosophe péripatéticien, pesait, comparait les biens moraux aux biens physiques, et donnait l’avantage aux premiers. Voyez Cicéron, Tusculanes, v, 17.

Page 161, l. 24 : Entre Noël & l’Epiphanie. 1546 : entre Noel & la Tiphaine (ainsi nommait il la mere de troys Roys).

Page 163, l. 30 : Comme la fouldre. Plutarque, Propos de table, iv, 2.

Page 164, l. 5 : Hippothadée. Dans 1546, il est toujours appelé : Parathadée.

Page 165, l. 18 : Hérodote & Strabo. Hérodote, II, 46 ; Strabon, xvii.

L. 20 : I’ay ouy compter. Ce conte, souvent reproduit et modifié, remonte assez haut. On le trouve déjà, en 1476, dans les Sermones discipuli de tempore serm. 50 ; puis en 1536 dans les Controuerses des sexes masculin & feminin de Gratien Dupont.

L. 21 : L’abbaye de Coingnaufond. 1545 : Fonsheurauld.

Page 167, l. 7 : Vne femme mute (Voyez notre Biographie de Rabelais). On a représenté le dimanche 11 mars 1877, à la Porte-Saint-Martin, dans une « matinée gauloise, » La farce de la femme muette par M. Albert Millaud, d’après le scénario de Rabelais.

L. 15 : N’en auoir pour les faire taire. « Monsieur, ie vous prie de la faire redeuenir müette. — C’est vne chose qui m’est impossible. Tout ce que ie puis faire pour vostre seruice, est de vous rendre sourd, si vous voulez. » (Molière, Le Médecin malgré-luy, iii, 6)

L. 30 : Retournons à nos moutons. Voyez ci-dessus, p. 66, la note sur la l. 24 de la p. 10.

L. 33 : Treufles. 1546 : Piques.

Page 168, l. 4 : Stercus… grana. « Les excréments et l’urine sont les premiers mets des médecins. Du reste vient la paille, de ceci le grain. » Le second dicton est un brocard de droit que Rabelais a rapproché plaisamment du premier. Quant à la réponse de Rondibilis, en voici le sens : « Pour nous ce sont signes, pour vous ce sont mets dignes. »

L. 15 : De ventre inspiciendo. « Custodiendoque partu. » (Pandectes xxv, 4). « De l’inspection du ventre, et de la conservation de l’enfant. »

L. 22 : Il ne failloit rien.

Dire en serrant la main, Dame il n’en falloit point.

(Regnier, Satires, iv, 60)

Voyez Molière, Le Médecin malgré-luy, ii, 4.

Page 169, l. 6 : Vous est la lampe baillée. Allusion aux courses de flambeaux, où celui qui se retirait remettait à un autre la torche, à laquelle Lucrèce, dans un passage célèbre de son poème (ii, 78), a comparé la vie :

Et, quasi cursores, vitaï lampada tradunt.

L. 23 : Kyne. On est tenté de croire qu’il y a ici une raillerie contre quelque ignorant interprète de la Bible, qui traduisait ϰύων, ϰυνος ; « chien, » par Kyne, et croyait que c’était le nom du chien de Tobie, qui n’est pas indiqué dans l’Ancien Testament.

Page 170, l. 22 : Vn ancien philosophe. Il s’agit d’Aristippe et de Laïs.

L. 26 : Vne fantesque de Sparte. Voyez Plutarque, Apophtegmes des Lacédémoniens et Préceptes du mariage.

L. dernière : Le sainct Enuoyé. Saint Paul, Première aux Corinthiens, 7, 29.

Page 172, l. 7 : Disoit Heraclytus. Voyez ci-dessus, p. 205, la note sur la l. 33 de la p. 308.

Page 173, l. 2 : Dido en ses lamentations.

Non licuit thalami expertem sine crimine vitam
Degere, more feræ.

(Virgile, Énéide, iv, 550)

L. 5 : Par aduenture. « Ie vous demande, si ie feray bien d’épouser la Fille, dont ie vous parle. — Selon la rencontre. — Feray-ie mal ? — Par-avanture. « (Molière, Mariage forcé, sc. 5)

L. 22 : En cappe. 1546 : En robbe.

L. dernière : Va… iurer vne petite demie heure pour moy. Henri Estienne, dans son Apologie pour Hérodote (c. XIV, t. I, p. 168), raconte l’histoire suivante d’un joueur : « Ce vilain estant lassé de maugréer, renier, despiter Dieu & le blasphemer en toutes sortes, commanda à son valet de luy aider. » D’ordinaire, dans nos comiques, quand on prie quelqu’un de jurer pour soi, cela s’applique plutôt au serment à taire devant un tribunal qu’à des jurons : « Ie prieray mon voisin deiurer pour moy, ainsi que fit le sire Guillaume, qui, pressé du iuge de iurer, luy dit ainsi : « Monsieur, ie ne fais point iurer, parce que ie n’ay pas étudié, ny esté à la guerre, & ne suis docteur, ny gendarme, ny gentilhomme ; mais i’ay vn frere qui iurera pour moy. » (Moyen de parvenir, p. 2)

Un grand homme sec, là qui me sert de témoin,
Et qui jure pour moy lors que j’en ay besoin.

Page 174, l. 7 : Si ie ne boucle ma femme. Allusion aux ceintures de chasteté ou cadenas. Voyez dans les Poésies diverses de Voltaire la pièce qui porte ce titre. Un de ces instruments est exposé au musée de Cluny.

L. 9 : Chien chié chanté. Voyez ci-dessus, p. 78, la note sur la l. 26 de la p. 22.

L. 18 : La gibbessiere de mon entendement. Voyez ci-dessus, p, 99, la note sur la l. 13 de la p. 54.

Page 175, l. 15 : Par leurs parolles. Allusion au proverbe : « On prend les taureaux par les cornes et les hommes par des paroles. »

Page 178, l. 14 : Appellé Fatuel. De fatum destin. Voyez Servius sur le v. 47 du liv. vii de l’Énéide.

L. 29 : Seigny Ioan. Voyez la Table des noms. Le conte qui suit forme la 9e nouvelle des Cento nouelle antiche, qui a pour titre : Qui si ditermina vna quistione e sentenzia che fu data in Alessandria. Il a été reproduit sous bien des formes différentes depuis Rabelais. Du Fail (t. II, p. 268) le résume ainsi en quelques lignes : « Payez moy, disoit le rotisseur au gueu, qui mettoit son pain sur la fumée du rost : ouy vrayement, respond il, faisant tinter & sonner vn douzain : c’est du vent que i’ay prins, duquel mesme ie vous en paye. »

Page 181, l. 1 : Comment… est Triboullet blasonné. Les litanies burlesques qui suivent semblent empruntées aux usages de nos anciennes sociétés bouffonnes. Le Cry du Ieu du prince des Sotz de Gringore (Bibl. elzév., t. I, p. 201) commence ainsi :

Sotz lunatiqnes, Sotz estourdis, Sotz sages,
Sotz de villes, de chasteaulx, de villages,
Sotz rassotez, Sotz nyais, Sotz subtilz,
Sotz amoureux, Sotz priuez, Sotz sauuages.

Voyez aussi : Roger de Collerye, Bibl. elzév., p. 271-275 ; Anciennes poësies françoises, Bibl. elz,, t. I, p. II, et t. III, p. II.

L. 15 : F. de haulte game.

Et Fol iusque à la haute Game.

(Clém. Marot, Épitaphe vi, De Iouan Fol de ma Dame)

Page 184, l. 10 : F. solennel. C’est la qualité que Corneille attribue à Mairet :

Chacun connoît son jaloux naturel,
Le montre au doigt comme un fou solennel.

(Corneille, t. x. p. 79, Collection des grands écrivains)

Page 185, l. 5 : La diue Fatue. « La divine folie. » Série de jeux de mots et de coqs à l’âne. Bona dies, bonjour. Bonedée, la bonne déesse.

Page 186, l. 1 : Comment Pantagruel assiste au iugement du iuge Bridoye. Ce chapitre et les suivants sont remplis de citations du Corpus juris Justiniani et des Décretales. Il serait inutile de les reproduire toutes in extenso et de les expliquer. Il sufEt de constater qu’en général elles sont justes, mais facétieusement appliquées, pour montrer l’emploi inconsidéré que Bridoye en faisait.

L. 14 : Court centumuirale. 1546 : biscentumuirale. Le Parlement de Paris, composé de cent personnes sous Louis XI, avait été augmenté sous François ier, et réduit en 1547 sous Henri ii.

L. 24 : Iacob pour Esaü. Voyez Genèse, xxvii.

Page 187, l. 13 : Alea iudiciorum. « Le hasard, l’aléa des jugerments. » Bridoye, au lieu de comprendre l’expression au sens figuré, l’explique judaïquement par « les dez des jugements »

L. 30 : Gaudent breuitate moderni. « Les modernes aiment la brièveté. »

Page 188, l. 19 : Cum… actori. « Quand les droits des parties sont obscurs, il faut se montrer favorable à l’accusé plutôt qu’à l’accusateur. »

L. 22 : Opposita… elucescunt. « Les choses opposées, étant juxtaposées, deviennent plus claires. »

L. dernière : La loy versale versifiéeq. C’est-à-dire : « la loi en vers et versifiée. » Le q qui termine « versifiée » est l’abréviation de la conjonction latine que, ajoutée maladroitement par Bridoye à un mot français. Cette loi, qui est la 9e du titre qui vient d’être cité, est appelée versifiée par Rabelais parce qu’elle forme un vers pentamètre, ce qui est un défaut dans la prose. (Voyez Ménagiana, t. i, p. 76-77)

Page 189, l. 1 : Semper… sequimur. « Dans les cas obscurs nous inclinons toujours pour le minimum. »

L. dernière : Qui… iure. « Le premier en date, est le préféré en droit. »

Page 190, l. 22 : Forma… substantia. « La forme changée, la substance est changée. » On voit que Bridoye a donné à son successeur Bridoison l’exemple du respect pour « la fo… orme. »

Page 191, l. 11 : Quia… principalis. « Parce que l’accessoire suit la nature du principal. »

L. 24 : Interpone… curis. « Mêle parfois quelques joies à tes soucis. »

L. 28 : Pecuniæ… omnia. « Tout obéit à l’argent. »

Page 192, l. 2 : Hic no. Hic notetis, « vous remarquiez ici. »

L. 3 : A Musco. Il y a dans la loi si post motam a Musœo, nom du plaideur Musæus dont il est question dans cette constitution impériale. Rabelais met plaisamment Musco afin de faire concorder ce texte avec son sujet.

L. 5 : Mufcarii. Lisez Muscarii. L’abréviation i. est pour id est, « c’est-à-dire. »

L. 13 : Resolutoriè loquendo. « En parlant résolutivement. »

L. 30 : Fortatur… libenter. « Ce qu’on porte volontiers, est porté légèrement. »

Page 193, l. 4 : Quod… negotiis. « Ce que les médicaments effectuent pour les maladies, les jugements le font pour les affaires. »

L. 10 : Iam… Virginitas. « Déjà la virginité, mûre pour le lit nuptial, avait pris son développement par le nombre d’années voulu. »

Page 194, l. 7 : Soubs Brocadium iuris. On appelait brocard, brocardium, un axiome familier, un proverbe juridique. Les maximes de ce genre, réunies sous le titre de brocardia juris et fréquemment alléguées devant Bridoye, lui avaient donné une haute idée du savant Brocardium ou Brocadium juris auquel il les attribuait, et il tenait à passer pour son élève, comme le singe de la fable voulait se faire croire ami du Pirée.

L. 8 : Perrin Dendin. Racine, qui a pris ce nom pour le donner à son juge, dans Les Plaideurs, n’a rien conservé du caractère de « l’apoincteur de procès. » On en retrouverait plutôt quelque chose dans le Juge arbitre de La Fontaine.

L. 14 : La bonne dame Pragmaticque Sanction. « Dieu ayt l’ame de maistre Iean Frigidi, & sa voisine la Pragmatique Sanction, c’estoient d’honnestes gens. » (Du Fail, t. II, p. 193)

Page 195, l. 1 : Sed si vnius. Cette loi n’existe pas.

L. 15 : Sæpe… iter. « Souvent le fils est semblable au père, et la fille suit aisément le chemin de la mère. »

L. 21 : Excipio… monacho. « J’excepte les fils nés d’une nonne du fait d’un moine. »

L. 24 : Vigilantibus iura subueniunt. « Aux vigilants les droits subviennent. »

L. 28 : Olfecit… posuit. « Il a senti, c’est-à-dire : il a posé le nez au c… »

L. 30 : Qui non laborat, non manige ducat. Le texte du proverbe devrait être non manducat : « Qui ne travaille ne mange ; » mais Rabelais, pour amener une équivoque, met : « manige ducat » c’est-à-dire : « ne manie ducat. »

L. dernière : Currere… egestas. « Le besoin force la vieille à courir plus que le pas. »

Page 196, l. 8 : Sermo… paucis. « La parole est donnée à tous, la sagesse à peu. »

L. 25 : Oportet. « Il faut. » Le sens de ce dicton est qu’on doit se rendre à la nécessité,

L. dernière : Dulcior… ductus. « Le fruit recueilli après de nombreux périls est plus doux. »

Page 197, l. 11 : Deficiente… nia. « L’argent manquant, tout manque. » Vers d’Ennius, fréquemment cité, à cause de la tmèse du mot pecunia.

L. 19 : Ie me trouue à propous. « Je ne suis bon, non plus que Perrin Dandin, que quand les parties sont lasses de contester. » (La Fontaine, Lettres, A Mme  de Bouillon, nov. 1687)

L. 22 : Ie pourrais paix mettre, ou treues pour le moins, entre le grand Roy & les Venitiens. « Ie croy, si ie me l’estois mis en teste, que ie marierois le Grand Turc auec la Republique de Venise. » (Molière, L’Avare, ii, 5)

Page 198, l. 4 : Odero… amabo. « Je haïrai si je puis ; sinon, j’aimerai malgré moi. »

Page 199, l. 16 : L’ourse à force de leicher.

Il est temps désormais que le juge se haste :
N’a-t-il point allez leché l’Ours ?

L. 24 : Forma… rei. « La forme donne l’être à la chose. » Voy. ci-dessus, p. 257, la note sur la l. 22 de la p. 190.

Page 200, l. 4 : Debile… sequetur. « Une meilleure fortune suivra un faible commencement. »

L. 13 : Qualis… gerit. « Tel sera l’habit, tel est le cœur. »

L. 16 : Beatius… accipere. « Il est plus heureux de donner que de recevoir. » (Actes des apôtres, xx, 35)

L. 18 : Affectum… tonantis. « La censure de celui qui tonne pèse la disposition de celui qui donne. »

L. 21 : Accipe… Papæ. « Reçois, enlève, prends, sont paroles qui plaisent au Pape. »

L. 24 : Roma… odit. « Rome ronge les mains, hait celles qu’elle ne peut ronger, protège qui donne, méprise et hait qui ne donne point. »

L. 26 : Ad… meliora. « A présent œufs, demain sont meilleurs que poulets. »

L. 29 : Cum… egestas. « Quand le travail périclite, la disette mortelle grandit. »

L. 32 : Litigando… acquiritur. « Par litige croissent les droits. Par litige le droit s’acquiert. »

Page 201, l. 3 : Et… iuuant. « Quand les tentatives isolées ne servent de rien, les efforts multipliés sont utiles. »

L. 6 : Flagrante crimine. « En flagrant délit. »

L. 11 : Quandoque… Homerus. « Le bon Homère sommeille quelquefois. » (Horace, Art poétique, v. 359)

L. 19 : On camp de Stokolm. En 1518, lorsque cette ville était assiégée par Christiern II, Roi de Danemarck. Le conte qui suit est tiré du Dialogo del giuoco de Pierre Arétin. Mellin de S. Gelais y a fait allusion dans sa Response au cartel des ennemis d’Amour. Voyez Ménagiana, t. II, p. 194.

L. 26 : Pecunia… necessitatibus. « L’argent est la vie de l’homme et son meilleur garant dans les nécessités. »

L. 28 : Pao… embiz ? « Par la tête de bœuf, garçons que le mal de pipe vous fasse trébucher ! (Voyez ci-dessus, p. 96, la note sur la l. 1 de la p. 46.) Maintenant que sont perdues mes vingt quatre vachettes (petites pièces de monnaie) tant plus je donnerai de bourrades, de chocs et de coups. Est-il quelqu’un de vous autres qui veuille se battre avec moi, à l’envi ? »

Page 202, l. 3 : Der… hausraut. Vieil allemand : « Le Gascon se flatte de se battre avec n’importe qui, mais il est plus enclin à voler : donc, chères femmes, veillez aux bagages. »

L. 18 : Ploratur… veris. « L’argent perdu est pleuré par de vraies larmes. » (Juvénal, Satires, xiii, 134)

L. 27 : Cap… estée. « Par le chef de Saint Arnaud, qui es-tu, toi qui me réveilles ? Quel mal de taverne te tourne ? Ho ! Saint Sever, patron de Gascogne, je dormais si bien, quand ce taquin m’est venu réveiller ! »

L. dernière : Hé paouret… truqueren. « Hé pauvret, je t’échinerais maintenant que je suis bien reposé. Va-t’en un peu te reposer comme moi, puis nous nous battrons. »

Page 203, l. 9 : Sedendo… prudens. « L’arrêt et le repos rendent l’âme prudente. »

Page 207, l. 4 : La controuerse dehatue dauant Cn. Dolabella. Ce fait est raconté par Valère Maxime, VIII, 4, Ammien Marcellin, xxix, et Aulu-Gelle, xii, 7. Comme aucun d’eux ne nomme les personnages et que Rabelais craindrait, en agissant de même, de rendre son récit obscur, il désigne simplement, à la façon des mathématiciens, le premier fils par les lettres a b c, le second par les lettres e f g, comme s’il s’agissait de comparer deux triangles.

Page 210, l. 6 : Comme soubhaitoit Caton. Voyez Pline, XXIX, 1.

Page 211, l. 24 : Auecques la vessie de porc. Ce traitement, dont on usait autrefois envers ceux dont on voulait se moquer, n’était pas encore oublié au xviie siècle. Madame de Sévigné écrit à sa fille (7 août 1675) : « Je vous avoue qu’il y a ici de petits messieurs à la messe, à qui l’on voudroit bien donner d’une vessie de cochon par le nez. »

Page 213, l. 1 : Lampridius. « Jactavit… caput inter præcisos phanaticos. » (Vie d’Héliogabale, 7)

L. 5 : En son Asnerie. — Asinaria, II, 3 :

Quassanti capite incidit.

L. 8 : Et ailleurs. — Trinummus, sc. dern. :

Quid cassas caput ?

L. 18 : Ainsi escript T. Liue. « Viros veluti mente capta cum jactitatione fanatica corporis vaticinari. » (Liv. xxxix)

L. 26 : Iulian. Ainsi dans toutes les éditions, mais c’est Vivian qu’il faut lire. Voyez Pandectes, liv. xxi, tit. I, De ædilitio edicto.

Page 214, l. dernière : Apollo Cynthius.

Cum canerem reges et prœlia Cynthius aurem
Vellit, & admonuit…

(Virgile, Églogues, vi, v. 3)

Page 216, l. 12 : Fou est prés Tou. Jeu de mots géographique. Fou est un village à trois lieues de la ville de Toul, dont au seizième siècle on ne prononçait pas l’l' finale. Les plaisanteries de ce genre sont demeurées longtemps populaires. On disait encore à Paris, dans ma jeunesse : « Je t’aime à la Folie, je te quitterai à Vaugirard. »

L. 13 : Solomon dict. — « Stultorum numerus est infinitus. » (Ecclésiaste, i.)

L. 18 : Auicenne. Voyez le prologue du ve livre, t. III, p. 5.

L. 32 : Perfums de maulioinct. « Rustici prouerbium peruulgatum habent : succosiores esse virgines, quæ serpillum, quam quæ moschum olent. » (Jean de la Bruière Champier, De re cibaria, vii, 35). La traduction naturelle de moschus serait benjoin ; mais comme ce mot semble signifier bien joint, benè junctus, il est tout simple qu’un amateur de pointes y substitue maulioinct (mal joint), malè junctus.

Page 219, l. 25 : Panurge, ho, monsieur le quitte… Ici commence un passage, rempli de jeux de mots et d’allusions, qui a tort embarrassé tous les commentateurs, et que nous sommes loin d’avoir la prétention d’éclaircir complètement. Carpalim veut dire qu’en suivant ses prescriptions on aura un fallot et des lanternes. Il s’adresse à Panurge qu’il appelle monsieur le quitte, rappelant ainsi les plaisanteries qu’il a faites contre ceux qui ont payé leurs dettes. Cette idée le conduit à lui conseiller de prendre à Calais Millort Debitis. « Débyté Débitaï, selon Burgaud des Marets, se disaient en vieil anglais, et Debitis se dit encore à Guernesey pour député : il est donc probable que milord Debitis à Calais désigne le lord député de cette ville qui appartenait alors à l’Angleterre… » Ce lord, dit Carpalim, est good fellow, bon compagnon, ce qu’il prononce à la française goud fallot, bon fallot. Debitis rappelle à Carpalim le mot debitoribus, qui lui est opposé dans le pater ; mais ce précepte de remettre aux autres ce qu’ils doivent, que Rabelais a déjà remarqué qu’on observe souvent à gauche (voyez ci-dessus, p. 162, note sur la l. 8 de la p. 220), pour Carpalim ce sont lanternes ; c’est ainsi qu’il a fallot & lanternes.

L. 32 : Bon Lanternoys. Voyez ci-dessus, p. 190, note sur la l. 29 de la p. 261.

Page 220, l. 7 : Tes paroles sont vrayes. Prononciation gasconne qui fournit un jeu de mots entre vraies et braies.

L. 8 : Le courtisan languaige. À la cour le langage changeait à chaque instant suivant la mode du moment et se surchargeait surtout de termes italiens. Henri Estienne dans la préface de la Conformité a soin de dire : « ie veulx bien aduertir les lecteurs que mon intention n’est pas de parler de ce language François bigarré, & qui change tous les iours de liuree, selon que la fantasie prend ou à monsieur le courtisan, ou à monsieur du palais, de l’accoustrer. » C’est à cause de ces changements si prompts que Panurge prévient Épistémon que le dictionnaire qu’il lui promet « ne durera gueres plus qu’vne paire de souliers neufz. »

Page 221, l. 1 : Comment Gargantua remonstre n’estre licite es enfans soy marier, sans le sceu & adueu de leurs peres & meres. Érasme s’était déjà élevé contre les abus signalés ici, dans un passage de son dialogue Virgo μισόναμὸς, ainsi traduit par Marot :

A ce propos plusieurs le trouuent
Qui les mariages approuuent
Des ieunes gens, lesquelz s’attachent
Sans que pere & mere le sçachent,
Voyre malgré eulx plusieurs fois.

Il est remarquable de voir les auteurs comiques et les poètes prendre avec tant d’autorité et d’éloquence la défense du pouvoir paternel, dont le clergé, s’appuyant sur le droit canonique, ne vouloit tenir aucun compte. Ce beau chapitre, d’une si haute moralité, gêne fort les biographes de fantaisie d’un Rabelais égrillard ; aussi est-il toujours demeuré dans l’ombre : on semble s’être entendu pour ne le point citer.

Page 222, l. 11 : Gargantua. Les premières éditions portent à tort Pantagruel.

Page 227, l. 2 : Pantagruelion. L’herbe ainsi appelée parce que « Pantagruel feut d’icelle inueuteur » (t. ii, p. 234), n’est autre que le chanvre (cannabis sativa, Linnée). À propos des trois chapitres qui suivent, l’ardent panégyriste de Rabelais, Antoine Leroy, a fait l’éloge de son héros, considéré comme botaniste. Depuis, des savants spéciaux sont venus confirmer cet hommage. De Candolle, dans une note de sa Théorie élémentaire, a constaté que Rabelais avait devancé tous les autres écrivains dans sa dissertation sur l’origine des noms des plantes ; et M. Léon Faye oppose à la définition exacte, mais froide, que ce savant donne du chanvre dans sa Flore française, le tableau qu’en trace Rabelais. Voyez : Rabelais botaniste, par Léon Faye, Angers, 1854, et le Discours prononcé à Montpellier le 8 juin 1856, à la session de la Société botanique de France, par M. le comte Jaubert.

L. 13 : Trauerseur des voyes perilleuses. C’est le nom que Jean Bouchet, ami de Rabelais, avait pris, depuis longtemps déjà, sur le titre de ses ouvrages. Peut-être est-ce lui que notre auteur veut désigner ici.

Page 228, l. 21 : Par l’authorité de Theophraste. Voyez Histoire des plantes, i, 5. C’est de cet auteur et de Pline que Rabelais tire la plus grande partie de ce qu’il dit dans ce chapitre et dans les suivants.

Page 231, l. 1 : Pour empescher l’enfantement de Alcmene. « Adsidere gravidis… digitis pectinatim inter se implexis, veneficium est ; idque compertum tradunt Alcmena Herculem pariente. » (Pline, xxviii, 6).

L. 5 : Ceulx qui… guaingnent leur vie à recullons. Les cordiers.

Page 232, l. 18 : Comme atteste Ammianus. Liv. XXII.

Page 235, l. 14 : Pantagruel les tenait à la guorge. Voyez ci-dessus, p. 158-160, la note sur la p. 213.

Page 236, l. 7 : Par la relation du Prophète. — Les Juges, c. 9.

Page 240, l. 23 : Le reste emplissans d’eau, comme font les Limosins à belz esclotz. « Aux beaux sabots, » dit Éloi Johanneau, qui évidemment croit voir là une parodie de cette expression de l’Iliade : « les Achaiens aux belles cnémides. » Burgaud des Marets combat avec raison cette explication et dit fort justement que les charretiers « remplissaient d’eau à pleins sabots le vide qu’ils avaient fait, » Cette locution est analogue à celle de « mordre à belles dents, » qui est encore en usage.

Page 241, l. 3 : Cela est escript. — Pline, xvi, 35.

L. 30 : Asbeston. Voyez ci-dessus, p. 81, la note sur la l. 28 de la p. 23.

L. 31 : Le climat Dia Cyenes. — Dia est la préposition grecque διά « à travers. »

Page 242, l. 23 : Que Alexander Cornelius nommoit Eonem. « Alexander Cornelius arborem eonem appellavit, ex qua facta esset Argo, similem robore viscum ferenti, quæ nec aqua, nec igni posset corrumpi, sicut nec viscum. » (Pline, XIII, 22). Eonem est l’accusatif d’eone.

Page 244, l. 1 : Congneut Cæsar l’admirable nature de ce boys. Voyez Vitruve, ii, 9.