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commentaire

est évident que Rabelais a surtout en vue la signification figurée : déraisonnable, dépourvu de cervelle.

L. 12 : Ingenioſitas… Guinguolfum. « Ingénieuse façon d’invoquer diables et diablesses, par maître Guinguolf. »

L. 17 : Moillegroin… ſeptem. « Mouillegroin, docteur chérubique, De l’origine des pattepelues, et des rits des torticoles, sept livres. »

L. 19 : De haulte greſſe. Voyez ci-dessus, p. 62, la note sur la p. 5 l. 21.*

* Ces beaulx liures de haulte greſſe. Rabelais mentionne parmi les « liures de la librairie de ſainct Victor… Soixante & neuf breuiaires de haulte greſſe. » Dans ces deux passages cette expression se prête à un de ces doubles sens que notre auteur affectionne. On lit dans une recette du Ménagier de Paris (édit. Crapelet, 1846, t. II, p. 271) où il est question des « oes, poules, chappons deſpeciez par pièces, & mis en paſté, » que « les chappons de haulte greſſe… ne ſe deſpiecent point, » sans doute parce qu’ils sont considérés comme des animaux de choix. Ce mot a le même sens dans cet éloge que Dindenault fait de ses moutons (t. II, p. 290) : « Moutons de Leuant, moutons de haulte fuſtaye, moutons de haulte greſſe ; » et Panurge, prenant dans sa réponse le contre-pied de chacune des expressions que le marchand vient d’employer, lui propose de le payer « en monnoye de Ponant, de taillis, & de baſſe greſſe. » C’est cette signification de morceau exquis, que Du Fail a en vue quand il parle de Phryné comme d’une « putain de haute greſſe ; » (t. II, p. 240) et Henri Estienne quand il dit dans La Précellence du langage françois (édit. Delalain, 1850, p. 134) : « Il a eſté eſcrit de quelque perſonnage, qu’il tenoit en mue vne putain de haute greſſe. » À ce compte, des liures de haute greſſe sont des livres importants, précieux ; mais Rabelais veut faire en même temps allusion à ces livres chargés de graisse par l’usage, comme le bréviaire de Gargantua « peſant tant en greſſe que en fremoirs & parchemin, poy plus poy moins, vnze quintaulx ſix liures. » (t. I, p. 79)

L. 26 : Sutoris… eccleſia. « Sutor (probablement Pierre Couturier), Contre un quidam qui l’avait appelé fripon ; et que les fripons ne sont pas damnés par l’Église. »

L. 29 : Cacatorium medicorum. « Le Cacatoire des médecins. »

L. 31 : Campi elyſteriorum per §. C. « Les Champs de clystères, par S. C. (Symphorien Champier.) » Il a intitulé plusieurs de ses ouvrages campi, par allusion à son nom, et en a réellement composé un qui a pour titre : Clyſteriorum camporum ſecundum Galeni mentem libellus.

L. 34 : Iuſtinianus de cagotis tollendis. « Justinien, De l’enlèvement des cagots. » Ailleurs (t. II, p. 47), ce titre de Justinien est indiqué comme tiré de son livre IV. C’est, suivant toute apparence, une allusion au De caducis tollendis, qui concerne les biens caducs.

Page 251, l. 1 : Antidotarium anime. « L’Antidotaire (recueil des antidotes) de l’âme. » Allusion à un livre de Nicolas Salicceti, publié, à la fin du XVe siècle, sous ce titre : liber meditationum ac orationum deuoiarum qui Antidotarius animæ dicitur.

L. 2 : Merlinus Coccaius de patria diabolorum. « Merlin Coccaie (Théophile Folengo), De la patrie des diables. » Il a décrit l’enfer dans sa Macaronée, à laquelle Rabelais a fait plus d’un emprunt.

Page 252, l. 1 : Comment Pantagruel eſtant à Paris receut letres de ſon pere Gargantua. Qui lira cette lettre