Page:Rabelais marty-laveaux 04.djvu/70

Cette page n’a pas encore été corrigée

62 COMMENTAIRE.

L. 8 : C’eftj comme dici Platon llb. ij de rep.^ la hefte du monde plus philofophe. k\Xà [atîv xo[a<Î’Ô' fe cpalvETai to TrâOoî aùrcù tx ; oûaew ; y.at io ; àXr,6w ; (çi).o’aoocv.

L. 17. L ; z mouelle efi aliment elabouré à perfcElion de nature, comme dlEl Galen.iiJ. facu. natural. & xj. de vfu parti. Rabelais détourne un peu de leur sens les deux passages auxquels il renvoie. Galien fait simple- ment remarquer dans le De facultatibus naturalibus (liv. III, ch. 5) que « comme le sang nourrit les chairs de même la moelle nourrit les os ; » puis, dans le De usu partium (liv. XI, ch. 18), se référant à ce paffage, « nous avons démontré, dit-il, que la moelle est l’aliment propre aux os. »

L. 21 : Ces bcaulx Hures de haulte greffe. Rabelais mentionne parmi les « liures de la librairie de fainft Viftor… Soixante & neuf breuiaires de haulte greffe. « Dans ces deux passages cette expression se prête à un de ces doubles sens que notre auteur affectionne. On lit dans une recette du Me’nagier de Paris (édit. Crapelet, 1846, t. 11, p. 271) où il est question des « oes, poules, chappons defpeciez par pièces, & mis en pafté, » que « les chappons de haulte greffe… ne fc def- piecent point, » sans doute parce qu’ils sont considérés comme des animaux de choix. Ce mot a le même sens dans cet éloge que Dindenault fait de ses moutons (t. II, p. 290) : « Moutons de Leuant, moutons de haulte fuftaye, moutons de haulte greffe ; » et Panurge, prenant dans sa réponse le contre-pied de chacune des expressions que le marchand vient d’employer, lui pro- pose de le payer « en monnoye de Ponant, de taillis, & de baffe greffe. » C’est cette signification de morceau exquis, que Du Fail a en vue quand il parle de Phryné comme d’une « putain de haute greffe ; » (t. 11, p. 240) et Henri Estienne quand il dit dans La Précellence du langage français (édit. Delalain, 1850, p. 134) : « Il a efté efcrit de quelque perfonnage, qu’il tenoit en mue vne putain de haute greffe. » A ce compte, des liures de haute greffe sont des livres importants, précieux ;