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le tiers livre.

conſydera en eſprit contemplatif, que peu de ſoing avoit du pacquet & baſton commun de leur mariage, veu qu’il ne l’armoit que de mailles, & feut d’aduis qu’il le muniſt treſbien & gabionnaſt d’vn gros armet de iouſtes, lequel eſtoit en ſon cabinet inutile. D’icelle ſont eſcriptz ces vers on tiers liure du Chiabrena des pucelles[1].

Celle qui veid ſon mary tout armé,
Fors la braguette aller à l’eſcarmouche,
Luy diſt. Amy, de paour qu’on ne vous touche,
Armez cela, qui eſt le plus aymé.
Quoy ? tel conſeil doibt il eſtre blaſmé ?
Ie diz que non : Car ſa paour la plus grande
De perdre eſtoit, le voyant animé,
Le bon morceau, dont elle eſtoit friande.

Deſiſtez doncques vous eſbahir de ce nouueau mien acouſtrement.


  1. Chiabrena des pucelles. Voyez ci-dessus, p. 182, la note sur la l. 10 de la p. 248.*

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