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Comment nous defcendifmes de l’IJIe d’Odes, en laquelle les chemins cheminent.

Chapitre XXV.

VOIR par deux iours nauigé, s’of- fric à noilre veuë Tlfle d’Odes, en laquelle viimes vne chofe mémo- rable. Les chemins y font animaux, fi vraye ell la fencence d’Arifto- teles, difant argument inuincible d’vn animant, fi fe meut de foy- mefme. Car les chemins cheminent comme animaux. Et font les vns chemins errans, à la femblance des pla- nètes : autres chemins pafTans, chemins croifans, che- mins trauerfans. Et vy que les voyagiers, feruans, & habitans du pais demandoient, où va ce chemin, & ceftuy-cy. On leur refpondoit, entre midy & feu- roUes, à la parroifTe, à la ville, à la riuiere. Puis fe guindans au chemin oportun, fans autrement fe pei- ner ou fatiguer, fe trouuoient au lieu deftiné : comme vous voyez aduenir à ceux, qui de Lyon en Auignon & Arles fe mettent en balleau, fur le Rofne. Et comme vous fauez, qu’en toutes chofes il y a de la faute, & rien n’eil : en tous endroits heureux, aulli là nous fut dift élire vne manière de gens, lefquels ils