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GARGANTUA. T. I, P, 53-54. 99

Page 53,1-5 : ^^ tuprins au -pot ? veu que tu rimes dé- fia ?… le rime tant ÇS" plus : ^ en rimant fo uuent m’ enrime. Jeux de mots sur les divers sens qu’avait alors rimer. Il se disait, et se dit encore en certains patois, et notam- ment en saintongeais, des viandes qui, par suite d’une cuissontropardente,prennentaupot,5’izrfi2cAf/2f. comme disent les cuisinières de Paris ; d’un autre côté on disait souvent s’enrimer pour s’ enrhumer. ce qui avait donné lieu à un jeu de mots très souvent répété. On lit dans la première Epijire au Roy. de Marot (t. i, p. 149) :

En m’efbatant ie fais rondeaulx en rithme, Et en rithmant bien fouuent ie m’enrime.

et dans Le varlet à louer :

Las d’etlrc deboul, ie m’affied Pour compofer en profe ou rime, Où le plus fouuent ie m’enrime, Si ie n’ay vn peu vin humé. (Poés. franc, des xv" et xvi" s. Biblioth. El\évir., t. i, p. 8^)

Page 54,1. n : Pj^i la mer dé. « Parla merci Dieu, » locution très fréquente dans notre ancienne langue : « Seignor, nos auons cette vile conquife, par la Dieu grâce & par la voftre. » (Ville-Hardouin. 2« édit. F. Didot. 1874, p. 48]. M. Natalis de Vailly donne comme variantes : le merchi de Dieu ou la mierchi Diu. Cette expression abrégée : mer dé, qui revient plus loin dans Gargantua (p. 98, 1. 21, et p. 133, 1. 27), a été employée ici pour produire une équivoque sur laquelle il est superflu d’insister.

L. 13 : ’En la gibbejîere de ma mémoire. Ces périphra- ses ampoulées étaient fréquentes chez certains prédé- cesseurs de Rabelais. Jean de Garlande dit, dans la préface de son Dictionnaire composé au xili*" siècle, que cet ouvrage est un recueil des mots que l’écolier doit garder dans « l’armoire du cœur (in cordis arma- rioJo). » Roger de Collerye dit aussi : « L’armoire