Les Œuvres de François Rabelais (Éditions Marty-Laveaux)/LeCinquiemeLivre/Commentaire

TOME III

(pages 1-181)

LE CINQVIESME LIVRE
Page 1, l. 1 : Le cinquieſme & dernier liure. C’est dans cette partie de l’ouvrage que les questions religieuses et sociales, traitées presque sans déguisement et sans voile, sont abordées avec le plus de franchise et d’audace ; aussi est-elle, sinon la plus lue, du moins la plus fréquemment citée. C’est Grippeminaud, ce sont les chats fourés qui ont surtout rendu Rabelais populaire ; et peu de gens savent qu’il est absolument impossible de décider si tel ou tel passage de ce livre est de lui ou non.

Le manuscrit, que M. Paul Lacroix avait d’abord considéré comme un autographe de Rabelais (Journal des Débats, du 13 mars 1847), n’est qu’une copie non datée ; la première édition, publiée sous le nom de L’Iſle ſonnante et composée seulement de seize chapitres, n’a paru qu’en 1562, plusieurs années après sa mort ; enfin la première édition complète, qui est de 1564, et dont nous reproduisons le texte en en corrigeant les fautes évidentes à l’aide du manuscrit, ne porte aucun nom d’imprimeur ou de libraire : elle est seulement terminée par un quatrain, dont nous parlerons en son lieu. Les éditeurs modernes l’ont transporté en tête de l’ouvrage : ils croient pour la plupart y trouver la preuve que ce dernier livre est de Rabelais, tandis que ces vers semblent plutôt indiquer le contraire.

Quant aux contemporains, ils ont regardé l’œuvre comme supposée et ont été jusqu’à en désigner l’auteur ; il est vrai que les renseignements qu’ils donnent sont vagues, souvent même contradictoires.

Antoine du Verdier, né le 11 novembre 1544, âgé par conséquent de dix-huit ans lorsque L’Iſle ſonnante parut, attaché plus tard au cardinal François du Bellay qu’il suivit à Rome, admirablement placé pour être bien informé de ce qui touchait Rabelais, sur qui il nous a donné de précieux détails, dit dans sa Prosopographie (Lyon, Frelon, 1604, fol., t. III, p. 2452) : « Son malheur eſt que chacun s'eſt voulu meſler de Pantagruelliſer, & ſont ſortis pluſieurs liures ſoubs ſon nom adiouſtez à ſes œuures, qui ne ſont pas de luy, comme l’Iſle ſonante faicte par vn Eſcholier de Valence, & autres. »

Louis Guyon, dans le trentième chapitre de ses Diuerſes leçons (Lyon, C. Marillon, 1604, 8o p. 386) intitulé : Diſcours ſur la vocation & vie de saint Luc, Medecin & Euangeliſte, & diſciple des Apoſtres, qui ſert d’apologie pour les Medecins, calomniez fauſſement, s’exprime de la manière suivante dans un passage intéressant, un peu long, et dont la dernière partie seulement touche au cinquième livre, mais que nous n’avons pas néanmoins le courage d’abréger, parce qu’il présente un témoignage curieux de la façon dont Rabelais était jugé par ses contemporains. Après avoir parlé de la piété de plusieurs médecins, Louis Guyon ajoute : « Aucuns me pourront alleguer Rabelais Medecin, qu’on iuge tantoſt Atteiſte, tantoſt Lutherien : le reſponds, qu’il eſt bien mal-aiſé de iuger de ces choſes, pour comprendre ſon intention, meſmement par gens qui n’ont du ſcauoir, ny le iugement ſolide : Mais qui prendra garde de pres, trouuera que c’eſt vn Democrite, qui ſe rit de toutes les actions humaines : Ou vn Lucian, qui ſe mocque des abus qui ſe commettent entre les homme ; : mais il n’a iamais touché à ce qui concerne l’Egliſe Apoſtolique & Romaine : neantmoins ie ſuis d’opinion pour le meilleur, & pour la difficulté qu’il y a de conceuoir ſon intention, qu’il ne doit eſtre leu ny receu, auſſi eſt-il cenſuré par le Concile de Trente.

« Quant au liure dernier qu’on met entre ſes œuures, qui eſt intitulé l’Iſle ſonnante, qui ſemble à bon eſcient blaſmer & ſe mocquer des gens & officiers de l’Egliſe catholique ie proteſte qu’il ne l’a pas compoſé, car il ſe ſit long temps apres ſon decez, i’eſtoy à Paris lors qu’il fut fait, & ſcay bien qui en fut l’autheur, qui n’eſtoit Medecin. »

Ces témoignages n’ébranlèrent pas la confiance des critiques et des commentateurs des deux siecles suivants : « Je vois bien, écrivait Gui Patin (lettre 341, t. II, p. 451) ce qu’on nous a dit de l’Ile ſonnante ; mais même le cinquième livre n’a jamais été mis en lumière que longtemps après ſa mort, qui néanmoins eſt beau & auſſi bienfait que les autres. » — Le Duchat a dit non moins affirmativement, dans sa note 1 sur le prologue de ce livre : « Le 5. livre eſt certainement de Rabelais. C’eſt ſon ſtyle, c’eſt ſon eſprit. » Au témoignage de Louis Guyon il répond, d’ailleurs sans aucune preuve, que « prévoiant qu’on ne manqueroit pas de lui citer Rabelais, il a taché pour l’honneur de la profeſſion de le juſtifier le moins mal qu’il lui a été poſſible, avançant touchant l’Iſle ſonnante des particularitez qu’il auroit eu bien de la peine à prouver. » — Quant au témoignage de Du Verdier, dans sa Proſopographie, Le Duchat prétend qu’il concerne, non l’Iſle ſonnante, mais Fanfreluche & Gaudichon. Le savant commentateur se fonde, pour l’établir, sur une autre assertion de Du Verdier qui dit dans sa Bibliothèque, à l’article de Guillaume des Autels : « Eſtant à Valence escolier en l’eſtude du droict, il a eſcript à l’imitation de Rabelais en ſon œuure de Pantagruel vn œuure en proſe non moins facetieux que de gaillarde inuention, contenant 17 chapitres, & intitulé Fanfreluche & Gaudichon, mythiſtoire Barragouyne, de la valeur de dix atomes, pour la recreation de tous bons Fanfreluchiſtes, imprimé à Lyon, in-8o par Iean Diépi. » La preuve n’est pas forte ; car Guillaume des Autels, l’écolier de Valence, aurait fort bien pu fabriquer les deux ouvrages. Il est vrai qu’il y a dans ce Ve livre, si informe et si faible dans son ensemble, certains chapitres ou plutôt certains passages que ni lui, ni aucun autre écrivain contemporain que nous connaissions n’aurait été capable d’écrire. C’est là le seul, mais très puissant argument qu’on puisse faire valoir en faveur de son authenticité, non pas complète, mais partielle. C’est ce qui faisait dire à Charles Le Normant, critique fort sincère et fervent catholique : « Il y a bien longtemps que j’aurais voulu que le cinquième livre ne fût pas de Rabelais ; mais la griffe de l’aigle y est empreinte. » (Rabelais et l’architecture de la Renaissance, p. 8)

Les critiques qui ont nié que le grand satirique fût pour quelque chose dans cette dernière production sont d’ailleurs assez nombreux. M. Paulin Paris ne s’est pas contenté d’établir contre M. Lacroix que le manuscrit du cinquième livre n’est pas de la main de Rabelais ; il a soutenu que l’ouvrage même n’était pas de lui : « Me sera-t-il permis de dire toute ma pensée. » Je ne crois pas que ce dernier livre soit de Rabelais ; il n’a pas la gaieté, les habitudes de style des premiers. » (Journal des Débats, 19 mars 1847). — Philarète Chasles (Journal des Débats, 17 juillet 1859) a été du même avis, ainsi qu’un érudit, si compétent en pareille matière que son autorité est d’un grand poids, Burgaud des Marets. Il est facile de voir, dans les notes de sa seconde édition de Rabelais, combien il croyait peu à l’authenticité de cette partie de l’œuvre de son écrivain de prédilection. Retenu, du reste, dans la complète expression de son opinion parle peu d’espace dont il disposait au bas des pages, il réservait ses arguments, ses observations de détail, pour un mémoire étendu, dont il a souvent causé avec moi, mais qui n’a jamais été rédigé définitivement, et dont il a, dit-on, détruit les matériaux peu de temps avant sa mort.

Parmi les lectures d’histoire faites à la Sorbonne en 1876, par les membres des Sociétés savantes des départements, figure un mémoire intitulé Quelques pages sur cette question : le Ve livre de Rabelais est-il authentique ? par M. Damien, professeur à la Faculté des lettres de Clermont-Ferrand. Ces mémoires ne sont pas publiés, mais seulement analysés dans la Revue des sociétés savantes (6e série, t. III, mars-avril 1876, p. 296) qui résume ainsi l’opinion de M. Damien : « Il a conclu en disant que les qualités de cette œuvre posthume prouvaient, aussi bien que ses défauts, que Rabelais n’en pouvait pas être l’auteur ; tout au plus était-il permis de penser qu’il y avait pris une part difficile à déterminer. »

Tous ces doutes, fort légitimes, ne reposent pas uniquement sur des appréciations, mais aussi sur des faits matériels. Il est certain qu’il y a des passages du Ve livre qui n’ont pu être écrits qu’après la mort de Rabelais. (Voyez ci-après, p. 327, la note sur la l. 17 de la p. 70, et, p. 335, la note sur la l. 15 de la p. 116)*

S’il est permis de faire des conjectures, et dans l’état actuel de la question on ne peut guère essayer autre chose, je hasarderai l’opinion suivante. Le plus probable, à mon sentiment, est que Rabelais a laissé divers fragments, les uns destinés peut-être aux livres antérieurs, mais supprimés comme trop hardis, les autres qui n’étaient que des projets, des brouillons ; le grand écrivain n’avait pas encore « léché l’ours. » De tout cela un très indigne imitateur a voulu composer un ensemble. Ce qui est évident, c’est qu’il y a, en maints endroits, des remplissages maladroits et des emprunts fort mal déguisés faits aux livres précédents. Nous signalerons ces supercheries dans nos notes, sinon complètement, ce qui serait infini, du moins de façon à ce qu’on puisse apprécier le procédé habituel du faussaire.

Page 3, l. 1 : Prologve… benevoles. Manuscrit : Fragment dv prologve. Ce fragment est très court. Voyez ci-après la note sur la l. 13 de la p. 5.*

* Entre. C’est à ce mot entre… que s’arrête le fragment du prologue donné dans le manuscrit.

L. 9 : Ie vous demande en demandant. Voyez ci-dessus, p. 286, note sur la l. 20 de la p. 366.*

* Ie vous demande en demandant. Dicton qui forme trois vers. Le premier est répété au commencement du prologue du Ve livre.

Page 4, l. 7 : Fut-il. Ms. : Sera-il.

L. 14 : Reſtauree. Ms. : Inſtauree.

L. 17 : Her der tyflet. Ms. : Her de Tyflel. On dirait aujourd’hui Herr der Teufel, « Monsieur le Diable, »

L. 21 : Si eſtes de l’autre. Voyez ci-dessus, p. 131, note sur la l. 11 de la p. 132.*

* Agios ho theos. Mots par lesquels commence le Trisagion des Grecs, pièce qu’on chante en grec et en latin, dans l’Église Romaine, à la messe du vendredi saint : Ἅγιος Θεος, ἅγιος ἀθάναθος, ἑλέησον ήμᾶς. « Le saint Dieu, le saint fort, le saint immortel, ayez pitié de nous. »

L. 21 : Aualiſque. Languedocien : Avales, dans le sens de « descends, disparais. »

L. 24 : Pourtant que ce m’eſt. Ms. : Pourtant que ce n’eſt pas, « quoique ce ne soit pas. »

L. 30 : La Cornemuſe des prelats. L’ouvrage a sa place dans la Bibliothèque de Saint-Victor (t. I, p. 247, l. 5)

Page 5, l. 9 : Scotines. Voyez ci-dessus, p. 236, note sur la l. 11 de la p. 86.*

* Heraclitus grand Scotiſte. Regis a fort ingénieusement remarqué que Rabelais se rappelle ici ce passage du De finibus de Cicéron (II, 5) : « Heraclitus cognomento qui σχοτεινός perhibetur, quia de natura nimis obscure memoravit. » Il traduit malignement σχοτεινός, obscur, par Scotiste, s’amusant ainsi aux dépens de Duns Scot, sans même mettre son lecteur

L. 13 : Entre. C’est à ce mot entre… que s’arrête le fragment du prologue donné dans le manuscrit.

L. 16 : Salomon, et l. 18 : Auicenne. Voyez ci-dessus, p. 262, les notes sur les l. 13 et 18 de la p. 216 et le texte.*

* Solomon dict. — « Stultorum numerus est infinitus. » (Ecclésiaste, I.)
Auicenne. Voyez le prologue du Ve livre, t. III, p. 5.

L. 23 : Hipocrates Aphor. Τοῦ μὲν γἁρ ἧρος τὰ μανιϰά. « C’est au printemps que se manifestent les affections maniaques, » (Aphorismes, III, 20). Dans les premiers mots de la traduction latine, il faut lire, comme le remarque Burgaud des Marets, vere, au lieu de verae.

Page 6, l. 1 : Teſmoin Horace. Horace (Satyres, II, VI, 63) ne dit pas que Pythagore fût roi de la fève, mais qu’elle était sa parente

… faba Pythagoræ cognata…

parce que Pythagore prétendait que son père était devenu fève.

L. 23 : Le medecin d’eaue douce… les oſſelets à ronger. Emprunté du premier « prologue du quart livre. » Voyez plus loin, p. 190, l. dernière — p. 191, l. 5 : « Du medicin d’eau doulce… pour ſa bouche. » Il y a dans ce dernier passage « le col, » ce qui semble indiquer qu’il faut lire ici « col de pigeon » au lieu de « cul. »

L. dernière : Philoxenus & Gnato Siciliens… n’en mangeaſſent. Emprunt analogue. Voyez, plus loin p. 190, l. 24-32. — L’& qui unit Philoxenus à Gnato a été omis par erreur dans notre édition. Siciliens se rapporte seulement à Gnato comme le prouve le passage de Plutarque (Sur le mot : Cache ta vie, c. 1) d’où ceci est tiré, et doit, par conséquent, être au singulier : Φιλόξενον τοῦ Ἐρύξιδος ϰαί Γνάθωνα τοῦ υϰελιώτης, ἐπτοημἑνους περὶ τα ὅφα.

Page 7, l. 17 : Baaillans… Diogenic. Ceci est tiré presque textuellement du prologue du Tiers livre. Voyez t. II, p. 10, l. 4-9.

Page 8, l. 4 : Vne extraite du ſang de France. Marguerite de Valois, sœur de François Ier.

L. 5 : Profanation. 1569 : Prefation. qui du moins donne un sens.

L. 9 : A chacun… pour les maſſons. Ce passage est encore emprunté en grande partie au prologue du Tiers livre. Voyez, t. II, p. 10, l. 30, — p. 11, l. 5.

L. 11 : Vn ſicle d’or offrir. Ms. : Offrit. C’est à un demi-sicle que chaque particulier était taxé. Voyez Exode, XXX, 13.

L. 24 : Le ſainct capitaine Iuif. Moïse, mort à l’âge de cent vingt ans.

L. 24 : Xenophile… & Demonax. Le premier mourut à cent cinq ans (Lucien, De ceux qui ont vécu longtemps 62) ; le second, à près de cent ans (Lucien, Démonax, 37)

Page 9, l. 5 : Petit riparographe ſectateur de Pyreicus. Pyreicus était un peintre dont Pline parle ainsi (XXXV, 37) : « Se bornant à des bas sujets, il a dans cette bassesse obtenu la plus grande gloire. On a de lui des boutiques de barbier et de cordonnier, des ânes, des provisions de cuisine et autres choses semblables ; ce qui le fit surnommer Rhyparographe. ».

L. 9 : Gouteurs. Il est probable qu’il y a ici un jeu de mots entre gouteux et goûteurs de vin.

Page 11, l. 4 : Continuant… Iſle ſonnante. 1562 : « Ceſtuy iour & les deux autres ſubſequens ne leur apparut terre ou aultre choſe nouuelle, car autresfois auoient erré ceſte couſte. Au quatrieme iour commençans tournoyer le Pole, nous eſloignans de l’Equinoctial nous apperceuſme terre, & nous fut dict par noſtre Piloſt que c’eſtoit l’iſle des Triphes ; entendiſme vn ſon de loing venant, frequent, & tumultueux, & nous ſembloit à l’ouyr que fuſſent cloches petites, groſſes, mediocres enſemble ſonnantes. Comme l’on faict à Paris, Gergeau, Medon, & aultres és iours des grandes Feſtes. » Les premières lignes de ce morceau, qui a été modifié et surtout abrégé, sont transcrites assez négligemment des chapitres II et V du quart livre : « Ceſtuy iour, & les deux ſubſequens ne leurs apparut terre ne choſe aultre nouuelle. Car aultres foys auoient aré ceſte routte. Au quatrième » (t. II, p. 273) «… iour ia commençans tournoyer le pole peu à peu, nous elloignans de l’Æquinoctial… » (t. II, p. 286). Medon désigne Meudon, qui n’a pas sa place dans le roman de Rabelais et qu’on était bien aise d’y faire figurer. — Dans le manuscrit, où ce début est assez différent, on lit Jargeau. au lieu de Gergeau, et Mandes au lieu de Nantes ou Meudon. — Cette Iſle sonnante semble une nouvelle édition de L’iſle des Papimanes.

Page 12, l. 30 : Pour le vin du valet. Panurge veut dire que dans la grammaire latine, il n’y a que trois temps, et que le quatrième dont on parle doit servir de pourboire au valet.

L. 32 : Guerre & bizart. Ms. : Garé & bigarré.

L. 33 : Patience diſent les ladres. « Proverbe qui fait alluſion à la patience, autrement lapathum, herbe que les ladres demandent & recherchent avec empreſſement dans leur maladie. » (Le Duchat) Voyez ci-dessus, p. 222, la note sur la l. 20 de la p. 11.*

* Lapathium acutum. « La patience aiguë, » la patience à feuilles pointues, puis, par un jeu de mots, la vertu de patience. On dit encore populairement dans le même sens : « Prenez de la racine de patience. » Comme lapathium se prononçait alors la pation, cela forme encore une autre mauvaise équivoque avec la passion, et c’est ce qui amène le complément : de dieu.

Page 14, l. 1 : Les Siticines leſquels eſtoyent deuenus oiſeaux. « Toute cette fiction de moines et de prêtres, qui de siticines étaient devenus oiseaux, est tirée du Mirabilis liber, où on lit, première partie, folio 191 : « Aues chriſtianos ſignificant religioſos. » (Le Motteux)

L. 6 : Albian camat. Ms. : Abihen Camar.

L. 7 : Aeditue. Du latin ædituus, sacristain.

L. 21 : Siticines & Sicinniſtes. Chantres des funérailles. « Nos autem in Capitonis Attei conjectaneis invenimus siticines appellatos, qui apud sitos canere soliti essent, hoc est vita functos et sepultos ; eosque habuisse proprium genus tubæ… Quos sicinistas vulgus dicit, qui rectius locuti sunt sicinnistas, littera n gemina, dixerunt. Sicianium enim genus veteris saltationis fuit. Saltabundi autem canebant qua ; nunc stantes canunt. » (Aulu Gelle, XX, 2 et 3)

Page 15, l. 1 : Enfans Matrobrine. Ms : Infans de Matabrune. Voyez Le Chevalier au Cygne.

L. 2 : Hommes de Pallene.

Esse viros fama est in Hyperborea Pallene,
Qui soleant levibus velari corpora plumis ;
Quum Tritoniacam novies subiere paludem.

(Ovide, Métamorphoses, liv. XV, v. 356)

L. 11 : Comme hommes. Passavant dit à Pierre Lizet en lui parlant des Luthériens de Genève : « Ipſi loquuntur, comedunt & bibunt ſicut homines. » (Théodore de Bèze, Epiſtola Paſſavantii ad Petrum Lizetum, 1553)

Page 16, l. 6 : Et à Pantagruel aduint… Ceci n’est pas dans le manuscrit. De l’Aulnaye n’a pas hésité à substituer, sans l’autorité d’aucun texte, le nom de Panurge à celui de Pantagruel dont la gravité et la décence lui paraissaient compromises. Mais dans le cinquième livre cet endroit n’est pas le seul où le caractère des personnages soit mal observé. — Ce n’est pas dans les fêtes de Cérès, mais de Cybèle qu’Ovide (Fastes, VI, 332) nous représente Priape, « ruber hortorum custos, » contemplant Vesta dans son sommeil, comme Pantagruel regardait les clergesses.

Page 17, l. 13 : Ariſtæus. Voyez Virgile, Géorgiques, liv. IV, v. 318. Ce passage est reproduit presque textuellement plus loin, p. 170.

Page 18, l. 1 : Deux Papegaux. C’est très probablement au grand schisme de 1379, causé par Urbain VI siégeant à Rome et par le prétendu Clément VII siégeant à Avignon, qu’il est fait allusion ici. Il est vrai que le calcul des lunes, recommencé de cent manières par les commentateurs, ne correspond pas à cette époque ; mais il ne faut pas le prendre trop au sérieux, et d’ailleurs il y a un environ, qui sauve tout.

L. 12 : Monarques. Ms. : Marquis.

Page 19, l. 5 : Maniaques. Ms. : Momiacques.

L. 7 : Nouuelles & monſtrueuſes. Voyez ci-dessus, p. 105, note sur la l. 11 de la p. 62.*

* Comme aſſez ſçauez que Africque aporte touſiours quelque choſe de noueau. Ce dicton est répété au cinquieſme livre (t. III, p. 19) : « Affrique, diſt Pantagruel, eſt couſtumiere touſiours choſes produire nouuelles & monſtrueuſes. » Pline nous apprend que c’était un proverbe vulgaire de Grèce : « Semper aliquid novi Africam afferre. » (Hist. Natur., VIII, 16)

Page 20, l. 15 : Tropditieux. Ms. : Tropdiſteulx. Le nom de cette contrée est expliqué plus bas par l’auteur lui-même : « trop d’iceux enfans, » le trop grand nombre d’enfants dans les nobles maisons.

Page 21, l. 3 : Ils ſont boſſus. Voyez ci-dessus, p. 147, note sur la l. 19 de la p. 190.*

* Si non celles que eſtoient borgnes, boyteuſes… « Qui defectuoſiores inter filios nobiliuni apparent, clericali ſtatui adjiciuntur, quaſi mundo inutiles, licet Deo execrabiles : Siquidem contra Dei præceptum eccleſiis & monaſteriis offeruntur, aut claudi aut cæci, aut in aliqua parte deformes & debiles. » (Onus Eccleſiæ, chap. XXII, art. 8)

L. 12 : Dit. Ce mot manque dans 1564.

L. 33 : Iourſanſpain qui eſt exceſſiuement long. On dit proverbialement : « long comme un jour sans pain. »

Page 23, l. 1 : Comment les oiſeaux gourmandeurs ſont muets. L’auteur nomme gourmandeurs les commandeurs des ordres religieux et militaires, et leurs commanderies sont appelées gourmanderies, à cause des gros revenus qu’ils touchent et de la vie délicate qu’ils mènent. Ils sont dits muets, parce que, comme il est remarqué plus loin, ils ne chantent iamais, mais sont seulement tenus à dire le bréviaire.

L. 16 : Non à tous d’vne couleur. Il s’agit de la croix, blanche dans l’ordre de Malte, verte dans l’ordre de Saint-Lazare, rouge dans l’ordre de Saint-Jacques de l’Épée et dans quelques autres, bleue dans l’ordre de Saint-Antoine.

Page 24, l. 15 : Qui mal y penſera. L’ordre de la Jarretière.

L. 17 : Le trophée d’vn calomniateur. De la victoire remportée sur un calomniateur, sur le diable, c’est-à-dire l’ordre de Saint-Michel, où il est représenté terrassant le démon.

L. 18 : Vne peau de bellier. L’ordre de la Toison d’or.

L. 26 : Les thermes des cardingaux. Voyez Misson, Voyage en Italie, lettre 26.

Page 27, l. 7 : Camerime. Ms. : camarine. Voyez Camarine à la Table des noms.

Page 28, l. dernière : Qu’il m’auint ainſi. « Ceci eſt pris de cette fameuſe Epigramme du jeune Brodeau :

Mes beaux peres religieux,
Vous diſnez pour vn grammerci :
O gens heureux ! O demi dieux !
Pleuſt à Dieu que ie feiſſe ainſi ! »

(Le Duchat)

Page 30, l. 16 : S’il vous plaiſt. Le ms. ajoute : « Beuuons, de grace : vous n’en cracherés tantoſt que myeulx. »

L. 17 : Non zelus, ſed charitas. « Ce n’est point du zèle, mais de la charité ». Le ms. porte : « non cibus charitas, » qu’on pourrait expliquer par : « la charité n’est pas une nourriture. »

L. 28 : D’vn gentilhomme au. Ms. : du Seigneur ou.

L. 31 : A l’ombre. Ms. : à l’oree. C’est le commencement d’une chanson citée plus loin. Voyez ci-après la note sur la l. 29 de la p. 222).

Page 32, l. 4 : Par vn ſien apoloigue. Ὂνος ἂγριος.

L. 6 : Pluſtoſt que ne ſont cuictes aſperges. Ms. cuiytz. C’était un des proverbes favoris d’Auguste : « Velocius quam asparagi coquantur. » (Suétone, Vie d’Auguste, 87)

L. 22 : Auoine bien aduenant. Ms. : Auoine bien aueniat. Jeu de mots, aveniat (advienne), « aveine, y a. »

Page 33, l. 5 : Philemon. Voyez ci-dessus, p. 116, note sur la l. 11 de la p. 73.*

* Philemon, voyant vn aſne. Cette histoire, tirée du traité de Lucien intitulé De ceux qui ont longtemps vécu, et aussi de Valère Maxime (IX, 12, 6), est répétée avec un peu plus de développements dans le quart liure (ch. XVII, t. II, p. 333). Là, Philemon est appelé Philomenes. Le Duchat en conclut avec beaucoup de vraisemblance que Rabelais s’est servi, au moment où il écrivait le quart liure, du Valère Maxime in-folio publié à Paris en 1517, où ce nom est ainsi écrit. Voyez ci-dessus, p. 95, note sur la p. 43.*

Page 34, l. 6 : Dains oiſeaux. Ms. : Dames Oyſeaulx, et, plus loin, Dame Oyſelle. Mauvais jeu de mots.

Page 35, l. 11 : L’armet de Pluton. Platon parle au livre X de sa République de cette propriété de l’armet de Pluton et de l’anneau de Gygès ; et Pline (liv. XXVIII, 8) indique, d’après Démocrite, la manière de se rendre invisible à l’aide de pastilles faites de la patte gauche d’un caméléon.

L. 20 : Deux petits Cardingaux. Peut-être les « deux petits Cardinaux » dont il est question dans la lettre de Rabelais du 15 février 1536 (t. III, p. 365).

Page 36, l. 12 : Pippez. Panurge s’écrie en voyant la chevêche ou chouette : « Nous iommes icy bien pippez, » parce qu’on employait cet oiseau pour en attirer d’autres par ses cris : « On penſoit ſe ſeruir de luy (La Noue), comme de cheueche pour piper les Rochelois. » (Mémoires de l’Eſtat de la France ſous Charles IX, 1778, t. II, p. 12). Il ajoute « à plaines pippes, » c’est-à-dire à pleins tonneaux, complétement, pour taire une équivoque sur le mot piper.

L. 17 : Cheuecier. Allusion entre cheveche et chevecier, officier qui a soin du chevet de l’église, et, par suite, trésorier.

L. 26 : Teſte verde. Allusion aux ornements verts des chapeaux des évêques.

L. 27 : De trois Onocrotales. Ms. : d’vn Soufflegan & trois Onocrotales. — Soufflegan est un quolibet pour suffragant, et onocrotale pour protonotaire, comme on peut le conclure de ce passage du prologue de Pantagruel (t. I, p. 217) : « Onocratale, voyre dy ie crotenotaire. »

Page 37, l. 7 : La moitié. Ms. : le mylé.

L. 21 : Troiſieſme. Ms. : quatrieſme ; leçon préférable à cause du « ſeiour quatridien » dont il est parlé plus haut, t. III, p. 26, l. 4.

L. 29 : Iupiter pierre. Les Anciens juraient par Jupiter lapis, mais ici ce mot pierre désigne le Pape.

Page 38, l. 1 : L’Iſle des ferrements. L’idée première paraît prise du chapitre XXIV des navigations de Panurge intitulé : De l’iſle ou croiſſent les eſpees, poignards, couſteaux grans & petis de toutes ſortes. Il y a en outre un souvenir du chapitre IX du quart livre et « des eſtranges alliances de l’Iſle Ennaſin. » Les phrases, les comparaisons, les expressions caractéristiques sont toutes presque déjà connues. Il en est de même dans tous les morceaux qui ne sont évidemment pas de Rabelais. C’est une démonstration que nous ne pouvons entreprendre partout, ligne par ligne, mot par mot, mais dont nous voulons du moins donner un spécimen dans les notes de ce chapitre. Le glossaire facilitera du reste beaucoup ce genre de comparaison.

L. 3 : Sabourez l’eſtomach. « I’ay bien ſaburré mon ſtomach. » (t. I, p. 22, l. 16)

L. 10 : Marroches, piochons, ſerfouettes. « Des marrochons, des pioches, cerfouettes, » (t. I, p. 92, l. 13)

L. 15 : Braquemarts, ſimeterres, eſtocs, raillons. Le modèle de cette énumération d’armes se trouve dans le prologue du tiers livre (t. II, p. 7, l. 19) auquel le rédacteur du cinquieſme liure a fait de nombreux emprunts.

Page 39, l. 10 : Platon, Anaxagoras, & Democritus. Cicéron, Académiques, IV, 37.

L. 14 : Cartilages, adenes. Toutes ces expressions se trouvent dans l’Anatomie de Quareſmeprenant, t. II, p. 374-377.

L. 24 : Racines, caudices. « Racine, tronc, caudice. » (t. II, p. 228, l. 23)

Page 40, l. 8 : Ie ne ſçay quels ferremens. « I’ay le ferrement infatiguable, » a dit Panurge (t. II, p. 134), dans un sens analogue.

L. dernière. Et… manière. Ms. : En ne ſçay quelle bragguete.

Page 41, l. 1 : L’Iſle de Caſſade. « De l’Italien caccidta, qui s’entend ici de l’une des eſpèces du Jeu de Tablier, en tant qu’on y joüe ſans ceſſe au boutehors, ou à chaſſer de leur place les Dames adverſes pour y mettre les ſiennes. » (Le Duchat) — Cassade a pris ensuite le sens de tromperie, bourde, mensonge. C’est à cause de cette double signification que « l’iſle de Caſſade » est ici, tout à la fois, celle des joueurs et celle des trompeurs, des montreurs de fausses reliques, des vendeurs de chapeaux de cardinaux, d’évêques, etc.

L. 11 : Petits rochers carrez. Les dés.

Page 42, l. 19 : Minerue par ſept. — Plutarque, D’Isis et d’Osiris, X.

L. 30 : Femme de mauuais ieu. Allusion au proverbe : « Faire bonne mine à mauvais jeu. »

L. 31 : Les cocques… Leda. « La cocque d’vn œuf pont & eſclous par Leda. » (t. I, p. 27, l. 30)

Page 44, l. 1 : Grippeminaud archiduc des Chats-fourrez. La Fontaine s’est souvenu de ce chapitre dans Le Chat, la Belette & le petit Lapin, où il peint Raminagrobis comme

Un ſaint homme de chat, bien fourré, gros & gras,
Arbitre expert ſur tous les cas.

On en connaît le dénouement :

Grippeminaud le bon apoſtre
Jettant des deux coſtez la griffe en meſme temps.
Mit les plaideurs d’accord en croquant l’un & l’autre.

Pascal (t. I, p. 79, collection Lemerre), parlant de l’appareil extérieur qui ajoute à l’autorité des magistrats, mentionne « leur hermine, dont ils s’emaillotent en chafourés. »

L. 4 : De là. Ms. : Quelques iours apres, ayans failly pluſieurs foys à faire naufrage, nous…

L. 4 : Paſſames condemnation. Jeu de mots comme dans le quart livre (t. II, p. 310, l. 6) : « Paſſaſmes Procuration. »

L. 12 : Voulut… Caſſade. Ms. : Auoit battu le chicanoux, paſſant Procuration.

L. 16 : Pierres de marbre. Allusion à la table de marbre du Palais.

L. 18 : Au dedans caché. Allusion à la doublure de fourrure des robes.

Page 45, l. 4 : Bonnets à reuers. Ms. : Bonnetz à treſues de cul.

L. 8 : Santé. Ms. : Saulueté.

L. 16 : Et bien. Lisez : de bien.

L. 17 : Sexte eſſence. « Les chimistes jusqu’au temps de Rabelais n’avaient analysé la matière que jusqu’à la cinquième essence. Rabelais en imagine une sixième annexée aux gens de palais, et qui consiste à gripper, dévorer, etc. » (De Marsy)

Page 46, l. 6 : A leur ruine indicible. Ms. : A l’enorme, indicible. Ce qui donne un sens beaucoup plus clair.

L. dernière : Euſt tonné. Ce qui précède forme deux vers qui semblent imités de Marot (Epiſtre au Roy pour le deliurer de priſon) :

Incontinent qui fut bien eſtonné ?
Ce fut Marot, plus que s’il euſt tonné.

Page 47, l. 3 : Auerne. Ms. : Tauerne.

L. 4 : L’aſſiſtance. Ms. : La ſtance.

L. 6 : Pieds pouldreux. On appelait pieds pouldreux les petits marchands étrangers qui allaient vendre de foire en foire et ne pouvaient se retirer sans remplir certaines formalités. Voyez Du Cange, Glossaire, au mot Pedepulverosi.

L. 21 : Mortiers entrelaſſez de pillons. Jeu de mots. Les mortiers, qui sont les coiffures des juges, font penser l’auteur aux pilons qu’il écrit pillons comme l’impératif du verbe piller.

L. 25 : Reuers. Ms. : Rauier ; qui donne un sens bien préférable.

L. 28 : Faucille. Symbolisant ce qui est de travers, comme l’épée que tient la Justice désigne au contraire ce qui est droit. On disait en plaisantant :

Tout auſſi droit qu’vne faucille.

(La Reſurrection de Ienin Landore, II, p. 27)

Page 49, l. 7 : Orça. « Rabelais n’a il pas gentillement deſcrit l’entendtrois de Raminagrobis, qui inuitoit ſes clientules par ſes mots : Or ça mon amy, que demandez vous au Conſeil, Or ça voſte queſtion eſt telle, Or ça, or ie l’entends bien, Or la mon amy, il ne reſte plus que vous conſeiller, Or ça, or la : puis l’ayant bien payé & ſatisfait, il diſoit. Or bien de par Dieu, Or bien voſtre cas ne ſçauroit mal aller : par leſquels trois diſſillabes, or ça, or la, or bien, il faiſoit entendre qu’on vint à luy, qu’on mit en ſa gibbeciere de l’or, & quand on en y auoit mis, que tout alloit bien. » (Tabourot, Bigarrures, 1584, fo 66 vo)

L. 22 : Sphinx en ma maiſon. « Hortenſius l’orateur qui plaidoit la cauſe de Verres, auoit eu de luy pour ſon loyer vne image de Sphinx, qui eſtoit d’argent : Ciceron luy aiant d’aduenture ietté quelque parole ambiguë & obſcure : Ie ne ſçay, dit il, que cela veult dire quant à moy, car ie n’entends rien à foudre les ænigmes » : « Si eſt-ce, dit Ciceron, que tu as le Sphinx en ta maiſon, » (Plutarque, Apophtegmes des Romains, XVIII)

Page 50, l. 13 : Paſſent à trauers. Mot du Scythe Anacharsis, rapporté par Plutarque dans la Vie de Solon, VIII.

L. 17 : Innocentez. Jeu de mots. Fouettés comme l’étaient les jeunes filles que l’on pouvait surprendre au lit le jour des Innocents.

Semblant ferois de vous innocenter.

(Marot, Epigrammes, VII, Du iour des Innocens)

Page 52, l. 14 : Ie n’en puis plus. Ms. : Il ne pleut plus, c’est-à-dire : rien ne nous empêche de partir.

Page 53, l. 8 : Metempſichoſie. Ms., de même, bien que M. de Montaiglon donne : Metempſichoſe.

L. 32 : Griphons de montagnes. « Les Greffiers, gens avides ſont ici qualifiez gryphons de montagne, tant par l’équivoque ordinaire de gryphon à Greffier, fréquente dans Marot, que parce que les gryphons étoient, dit-on, des oiſeaux qui déterroient l’or & le gardoient dans les montagnes des Indes. » (Le Duchat)

Page 54, l. 6 : Garſons. Ms. : Griphons.

Page 55, l. 5 : Galleres & Fregades. Ms. : Tahuz, barquettes & freguattes.

L. 18 : Drogues. Ainsi dans le ms. — 1546 : Dragmes.

Page 56, l. 2 : Xenophon. Voyez De la chaſſe, c. 1.

L. 7 : Cheureaux. Ms. : Cheureuilz.

Page 58, l. 22 : Veneneux. Ms. : Venimeulx.

Page 60, l. 9 : Parlons vn peu par eſcot, docteur ſubtil. Parler par écot, c’est prendre part chacun à la conversation comme dans un écot chacun prend part à la dépense commune. Ce mot eſcot, prononcé en faisant sonner l’s, fait songer à Eſcot ou Scot surnommé le docteur subtil.

L. 22 : Eſté, comme i’ay eſté, rouſty. Voyez liv. II, c. 14, t. I, p. 283.

L. 30 : Faictes. Et ſainct hurlu burlu. Ms. : Feſte de Saint Baletrou.

Page 61, l. 4 : Aucuns de nos mariniers. « Ce conte-ci… eſt imité d’un autre, imprimé ſous le titre général de Diuerſorum Authorum ioculariter dicta, ſur la fin du Recueil des Facéties de Bebelius, édition de 1541, où il commence : Nugator quidam hyberno tempore… » (Le Duchat)

Page 62, l. dernière : Moins de douze frans. Dans l’Iſle ſonnante, ce chapitre se continue et est suivi d’un chapitre XVI qui manque dans le manuscrit et dans les anciennes éditions. Voyez t. III, p. 208-216.

Page 63, l. 1 : Paſſaſmes outre. C’est toujours la répétition du jeu de mots que nous avons déjà remarqué dans « paſſaſmes procuration, paſſaſmes condamnation. » Le pays d’outre est le pays où les gens sont gonflés comme des outres, outrés.

L. 1 : Comment Panurge y faillit d’eſtre tué. On a remarqué que rien dans le chapitre ne se rapporte à cette partie du titre.

L. 5 : Contaſmes nos aduentures à Pantagruel. Pantagruel au chapitre XI (p. 44) « ne voulut deſcendre » ; néanmoins depuis, et notamment à la fin du chapitre XV (p. 62), on a parlé de lui comme s’il était présent.

Page 64, l. 7. Enfianſailles… velenailles… meſtiuales. Ms. : Affianſailles… releuailles… meſtiuailles.

L. 29 : Niſi in pontificalibus. « Si ce n’est dans ses habits pontificaux. » — « Si dans ces débauches il ſe fût laiſſé ſurprendre en habit court, le Juge lai auroit pu proceder contre lui. Ant. Rubenſtadius à M. Ort. Gratius, part. I. des Epitres Obſ. viror. : « Qualem te inuenio, talem te iudico… Et quando Preſbyter reperitur in aliquo indecenti opere, & non eſt veſtitus ſicut Sacerdos eſſe debet ſed habitu ſeculari, tunc iudex ſecularis poteſt eum habere & tractare pro homine ſeculari, & afficere eum pœna corporali, non obſtantibus Priuilegiis clericorum. » (Le Duchat)

Page 65, l. 15 : La ſentence du philoſophe. Épictète : Ἀνέχου ϰαὶ ὰπέχου.

Page 66, l. 2 : Sainct Maixant. Ms. : Saint Mahieu.

L. 21 : Qui ſoit à vn valet.

… Lingua mali pars pessima servi.

(Juvénal, Satires, IX, 120)

L. 29 : Henry. Ms. : Hans ; ici et plus loin. V« LIVRE, T. III, P. 67-70. 327

Page 67, 1, i : En ay-U ? Voyez ci-dessus, p. 269, la note sur la 1. 8 de la p. 265.

L. 4 : Luniiru. maior, <^ La grande lunaire, » plante crucifère.

L. 26 : Celle des aflres rotans. Voyez ci-dessus, p. 273, k note sur la 1. 18 de la p. 306.

L. 31 : Amplifiions… de faucijfes. Ms. : Amplifiions leurs tabourins de fouijfes de faulcijf es. Y oyez ci-dessus, p. 289, la note sur la 1. i de la p. 393.

L. 32 : Aires. Ms. : Oires.

Page 68, 1. i : Saulmur. Ms. : San-Louant,

L. 13 : Laifjljfions d’orenauenc la mer. Ms. : Là luif- ffons doresfnauant lu natif.

Page 69, 1. 9 : Mateothecnie. « Science vaine. » — « MaTaiOT£x_v{a quoque est quaedam, id est, supervacua artis imitatio, quîe nihil sane nec boni nec mali habeat sed vanuni laborem. » (Quintilien, Institution oratoire, II, 20)

L, 21 ; Entelechie.ou Endelechie ? Dans l’antiquité la question était déjà controversée. Dans le Jugement des voyelles de Lucien le 8 se plaint d’avoir été injustement banni de ce mot : àoeîXeTÔ (acu tyiv èvâ’£X£)(_ciav, i•^^i}À^/^tl.a,•^ dc^i&ûv X£-]f£ ; 6ai 7 ; apà Tràvra ; toù ; vofiou ; .

Page 70, 1. i : Nous vous. Ms. : Ne vous ; préférable.

L. 12 : Ciceron. — Tusculanes, I, 10.

L. 13 : Diogenes Laertius. — Vie d’Aristote, 14. c

L. 14 : Politian. — Miscellane’es, c. i.

L. 15 : Bude. Budé, De asse, liv. i.

L. 17 : Scaliger. Ceci n’a pu être écrit qu’après la mort de Rabelais, « Scaliger, dit Le Duchat, n’a parlé de ’ Ventéléchie que dans la 307. de fes Exercitations contre Cardan, n. 12. 14. 15^ & 39. & particulièrement n. 15. où, après avoir défini l’entendement, & expliqué les opérations de l’Ame fuiuant le fyitème de ceux qui admettent l’entélechie d’.Ariftote : a Hsc quidem, dit-il, rifui lunt, atque contemptui novis Lucianis, atque Diagoriis culinariis. » Le Duchat, qui croit que le cinquiesme livre est en entier de Rabelais, et qui sait 328

COMMEN’TAIRE,

que l’ouvrage de Scaliger n’a paru qu’eu 1557, est tort embarrassé. De plus il imagine que ces expressions de « nouveaux Luciens et de Diagores de cuisines, » qui se trouvent dans le passage cite de Scaliger, non seulement s’appliquent à Rabelais, ce qui parait probable, mais de plus répondent directement au présent passage, ce qu’il n’est nullement nécessaire de supposer ; et après avoir ainsi accumulé les difficultés à plaisir, il déclare cela « tout à fait incompréhensible. »

L. 21 : Ils fl.j.ttent les diables. « Vn de ces gens-là venoit de dire diantre ! n’ofant ou ne voulant pas trancher le mot de diable. Le Moien de -parvenir, chap. 37. Pi- tou… Foin, de parle diantre y foin, Pelicer. Ne le Jlattei point ^ nommei le diable tout à fait. » (Le Duchat)

L. 32 : Compagnon. Ms. : Compaing.

Page 71, 1. 3 : Sibboleth. Voyez Juges, xil, 6.

L. 3 : Homme, pour tous taire. Ms. : Prothonotaire.

Page 73, 1. i : Abjiracleurs. Cette énumération est plus courte dans le manuscrit, où certains mots ont une forme différente. On y lit au lieu de « preguftes » pregoufies, de « chachanins » chachamins, de « neema- nins, » videmenins.

L. 23 : Circonferance. Le ms. ajoute : devos perfonnes.

L. 24 : Au ventre. Ms. : On centre.

Page 74, 1. 25 : Secondes intentions.y o-^QZ ci-dessus, p. 181, la note sur la 1. 24 de la p. 247.

Page 7^, 1. 5’ : D’vne coquille de noix. « In nuce in- clusam Iliada Homeri carmen in membrana scriptum tradidit Cicero. » (Pline vil, 21)

L. 7 : La voix de fer.

Non, mihi si linguoc centum sint, oraque ccntum,

Ferrea vox…

Omnia pœnarum percurrere nomina possim.

(Virgile, Enéide, vx, (Î25)

L. 13 : Difoit Lw^« //e. — Plutarque, Vie de Lucallas.

Page 76, 1. 9 : Belutoit, & pajfoitle temps. « Apres

auoir… feffé, paffé & beluté temps. » (t. i, p. 83, 1, 30) V LIVRE, T. IIÎ, P. 77-79. 329

Page 77, 1. 3 : Florale. M. de Montaiglou donne : Florale ; mais toute cette énumération manque dans le manuscrit.

L. 12 : Impoffible. Ms. : Vinpo/fible.

L. 16 : Comme vous diriez de Rouen. « Vérole de Rouen & crottes de Paris ne s’en vont iamais qu’auec la pièce. «  (Roman de Fr.zncion y liv. X.) — « Cefte grande Gorre de Vérole, ainll baptifee par ceux de Roiien. a (Noël du Fail, t. II, p. 226)

L. 17 : Morceau. Ms. : Trou.

L. 21 : Be^ajfe. Ms. : Be^ague.

L. 25 : De Renard. Ms. : De vng regnard que alopex eji nommé des Grecs.

L. 27 : Su^at. Ms. : Su/oc.

L. 30 : Pareillement n’est point dans le manuscrit.

L. dernière : En peu d’heure. Ainsi dans les édi- tions anciennes et dans le manuscrit, c’est-à-dire en une petite portion d’une heure ; dans les éditions modernes : enpc-u d’heures ^ en un petit nombre d’heu- res, ce qui est un gros contre-sens. On a de même sub- stitué souvent mal à propos heures à heure dans ce vers de La Fontaine [Contes^ Nicaise) :

Vous feriez en peu d’iieure femme.

Page 78, 1. 10 : Plcation. Ms. : Picartion.

L. 29 : Seronc. Ms. : Seroient.

L. dernière : A cul de bonne volonté.

C’eft… … Grand pitié quand beauté fault A cul de bonne volonté.

(Marot, Epijire du Coq à l’afne, u)

Brantôme rapporte ce dicton un peu différemment : « Le vieil proverbe dit que c’eft vne grande dou- leur & dommage, quand vn cul a très-bonne volonté & que la force luy défaut. » (Brantôme, Des Dames ^ t. IX, p. 175, édit. de la Soc. de l’Hist. de France)

Page 79, 1. 10 : leuneffe. Ms. : luuence.

L. 12 : Comme dit Euripides. — Heraclides^v. 843-863. 33© COMMENTAIRE.

L. i6 : De Pherecides ^ de Simonides. Voyez l’argu- ment de Médée^ par le scoliaste d’Euripide.

L. 17 : Reteint. Ms. : Reatici.

L. 18 : Efchilus. — Les Nourrices de B.icchus, fragment, édit. Didot, p. 316.

Page 80, 1. 6 : BUnc/iiJfoienc les Ethiopiens. Ici les officiers de la quinte accomplissent tous les travaux qui, dans le langage proverbial, servent à désigner quelque chose d’impossible. Quoique l’idée de ce cha- pitre soit un peu difïerente, il semble imité de celui De Vadolefcence de Gargantua (t. 1, p. 44). « J’en- treprends suivant le proverbe, de blanchir un Ethio- phien, » dit Lucien dans son dialogue Contre les igno- rants.

L. 7 : En peu d’heure. Voyez ci-dessus, p. 329, note sur la 1. dernière de la p. 77.

L. 10 : Regnards foui ^" i-O^’S-

… Idem jungat vulpes, et mulseat liircos.

(Virgile, Églogues, m, 91)

L. 22 : Tiraient laiEl des boucs. Voyez la note précé- dente.

Page 8r, 1. 6 : Tiroit des peds d’vn Afne mort. •< Ne fut pofflble de tirer de luy vne parolle, non plus qu’vn pet d’vn afne mort » (t. l, p. 61, 1. i)

L. 17 : Rompoient les Andouilles au genoil. Voyez ci- dessus, p. 292, note sur la 1. i de la p. 413.

L. 25 : De nues poijles d’airain. « Croioyt que nues feuffent pailles d’arain » (t. I, p. 45’, 1. 18)

L. 31 : Haulfa le temps auec Atlas. Voyez ci-dessus, p. 304, note sur la 1. 16 de la p. 493.

Page 82, 1, i : Alchimie. Ms. : L’arcqumye. Après /elles percées il ajoute : « auoieiit toutesfoys le baft aduan- tageux. » Peut-être faut-il voir là un mauvais jeu de mots entre le bas et la selle.

L. II : Arijîophanes. — Les Nuées ^act. I, se. 2,v. 144.

Page 83, 1. 7 : Ajfocie. Ms. : S’y affocye. V« LIVRE, T. III, P. 84-99. 331

Page 84^, 1. 19 : Puis…foye^. Ms. : Prye donner ordre que defordre ne foie.

L. 20 : Et… gardes. Ceci manque dans le manuscrit.

Page 85, 1. 13 : Ju Roy Daire. a Quota… portio fuit Pythii Bithyiii, qui platanum auream, vitemque nobilem illain Dario régi donavit. » (Pline, xxxiil, 10)

Page 86, 1. 11 : Procuration. Dans le manuscrit, qui ne renferme pas les chapitres xxill et xxiv de l’édition de 1664 suivie par nous, le présent cha- pitre se termine par les dernières lignes de notre cha- pitre xxiv (p. 97, 1. 31, Durant… — p. 98, I.4, brifans). Il n’y a à relever que quelques variantes peu impor- tantes. P. 97, 1. 32 : le/quelles. Ms. : Les. — Se dif- parut. Ms. : Difparut. — P. 98, 1. i ; Mateotechne. Ms. : De mateotechnie ; I.2 : Entendans qu’auions. Ms. : Atten- dans que aurions.

Page 87, 1. 11 : En forme d’efchiquier. Ce ballet a pour sujet une partie d’échecs. L’idée en est prise du Songe d’amour y composé par Franciscus Colonna,sous le nom de Polyphile. On reconnaîtra facilement, dans le récit qui va suivre, tous les personnages du jeu d’échecs. Les « huid : ieunes Nymphes » remplacent les pions, les « deux cuftodes de la Rocque » sont les gardiens de la tour, qui remplacent la tour elle-même. Cet ancien mot rocque pour tour a disparu du vocabulaire des joueurs, mais on y trouve encore le verbe roquer et le substantif roque exprimant l’action de roquer.

L. 13 : Tous carres coujles. On a mis dans la plu- part des éditions ; Carré de tous cofiés.

Page 90, 1. 12 : Dieu vous gard, et plus loin (1. 16) bon iour équivalent à échec. On disait aussi quelquefois ave.

Page 97, 1. 29 : If manias. Le Duchat remarque que l’auteur « attribue au Thebain Ifmenias, Joueur de flûte, ce qu’on raconte du Milefien Timothée de même profeffion. Voyez Hermogône en fon Livre des Idées, & Suidas aux mots Alexandre & Timothée. »

Page 99, 1. i : L’Ifle d’Odes. Du. grec iJo ; , chemin. 332 COMMENTAIRE.

L. II : Les chemins cheminent. Voyez ci-dessus, p. 234, la fin de la note sur la 1. 4 de la p. 67.

L. 14 : Sertians. G". Ms. : Sôuuent es. Ce qui est pré- férable.

L. 16 : "Entre midy & feurolles. Voyez l’ancien pro- logue du quart livre^ t. III, p. 193, 1. 20.

L. 18 : Guindans. Ms. : Guydans.

L. 23 : En tous endroits heureux. Voyez ci-dessus, p. 293, note sur la 1. 12 de la p. 422.

Page 100, 1. 7 : Malgré Paltas.

Tu nihil invita dices faciesve Minerva.

(Horace, Art poétique, v. j8s)

L. 18 : Chemin… d’Abbé. Ms. : Chemin ferré de Bour- ges & le veid^ marcher au pas de tarde.

L. 26 : La Fer rate… d’vn. Ms. : La Perrière fus le Mont Cenis, créature du Roy Artus ^ acompaigné d’vn, 1564 et 1565 portent à tort : La Fer rare.

Page ioi, 1. 4 : Licè. Ms. : Lijfe.

L. 16 : Philolaus… Seleucus. Ms. : Philo, Arifîacus (y Seleucus auoient en iceUe Ifle autresfoys philofophé &*…

L. 29 : En Égypte. Le ms. ajoute : « La dauantaigc nous fuft didl que Panigon fur fes derniers iours s’eftoit en vng hennitaige d’icelle Ifle retiré, & viuoit en grande fainfteté & vraye foy catholique fans con- cupiflance, fans afTecliion, fans vice, en innocence, fon prochain aymant comme foy mefnie & Dieu fur toutes chofes ; par tant faifoit il pluficurs beaulx miracles. A noftre département de Clothu, ie veiz le pourtraift mirifique de Varlet cherchant Maiftre, iadis dcpainft par Charles Charmoys, Aurelian. » Il est déjà question plus haut (t. II, p. 274, I. 3) de ce « protraift d’vn varlet qui cherche maiftre. »

Page 102, 1. i : Efclots. Sabots, sandales. Il s’agit de la chaussure de bois de plusieurs ordres religieux.

L. 2 : Fredons. Qui fredonnent, qui chantent.

L. 19 : La Quinte, laquelle ejl de tous bons accords. « Il y a ici une série de mauvaises équivoques tirées des V* LIVRE, T, III, P. LO2-IO5. 333

termes de musique : mineurs^ femi-bref s ^ crochus (cro- ches) quinte^ etc. » (Burgaud des Marets)

Page 103, 1. 3 : FaniouJLe. Ms. : Canettes.

L. 10 : ILles faifoit. « Faut-il lire ils les fj.if oient ? » dit Burgaud. C’est l’avis de M. X. de Montaiglon qui, reproduisant le manuscrit où le texte est le même que dans les imprimés, met : « Il [z] les faifoi^en^t. » Mais cette correction est inutile : le verbe se rapporte, non aux frères Fredons, mais à leur fondateur Benius. Le sujet est, il est vrai, un peu éloigné ; mais, en met- tant le verbe au pluriel, on rend le passage incom- préhensible.

L. 27 : Qjiant c’ejl qu’elles. Ainsi 1564 et 1565, Ms. : Quiind elles.

L. 29 : Chareté. Ms. : Charité.

L. 29 : De peche^ grande multitude. Allusion aux pa- roles de saint Pierre. (Epitres^ I, iv, 8)

Page 104, 1. i^ -.Lors que ferait. Ms. : Lors tenu fe- rait que.

L. 23 : Diuife Pontiale. Voyez ci-dessus, p. 115, note sur la 1. 15 de la p. 72.

L. 26 : Efmoutiff oient. Ms. : Efmutijf oient.

L. 29 : Copieufement. Ms. : Piteufement.

Page 105, 1. 12 : Ouide en fes Fajies. YoyqzYiv, V^ V. 673, le passage qui commence ainsi :

Est aqua Mercurii portae vicina Capenx, \

L. 13 : Comme. Il y a ici un mot passé que le ma- nuscrit remplace par un blanc.

L. 21 : Qu’ils ne chantaient que des aureilles. M’"'^ de Sévigné s’est rappelé cette locution (Noël, 1675) <t : La bonne princefTe alla à fon prêche ; je les entendois tous qui chantoient des oreilles, car je n’ai jamais en- tendu des tons comme ceux-là. » On lit dans l’édition des Grands écrivains à cette occasion : « Il est dit dans une note de Perrin que chanter des oreilles est une expression de Panurge. Nous ne l’avons pas trouvée dans Rabelais. » 3-54 COMMENTAIRE.

L. 31 : Comme vne dague de plomb. Voyez 1. 1, p. 295’, 1. 9.

Page 106, 1. 13 : Comme tefmoigne Martial.

Claudere quœ cœnas lactuca solebat avorum, Die mihi, cur nostras inchoat illa dapes ?

(Epigrammcs, liv. xiii, 1+)

L. 16 : Moitftarde après difner. Voyez ci-dessus, p. 181, la note sur la 1. 20 de la p. 247.

L, 21 : Àuec ample comment. Voyez ci-dessus, p. 180, la note sur la 1. 10 de la p. 247.

L. 32 : Boire eftoit vn. Ms. : Boitte ejloit vin.

L. dernière : Leurs cahuets. Ms. : Le cahuei.

Page 107, 1. 18 ; Le roc Marpefian.

Nec magis incepto vultum sermone movetur Quam si dura silex aut stet Marpesia cautes.

(Virgile, Enéide^ vi, 4.70)

L. 24 : Efmailloient. Ms. : Ef moulaient.

L. 30 : le gros rat. « Quand quelqu’un a dit un mot pour un autre, le gros rat ! lui dit-on (voyez ci- dessus, p. 298, note sur la 1. 27 de la p. 457). Ici, dans l’exclamation de frère Jean, il y a une allullon de rat à ras ou rafe’. » (Le Duchat}

L. 30 : Romps. Ms. : Rends.

L. 3 I : De pair. Ms. : Du pair.

L, 33 : Fcder.

Nam, displosa sonat quantum vesica, pepedi, DifBssâ nate, ficus.

(Horace, Satires, i, viii, 46)

Page 109, 1. 2 : Qu’en monofillahes. « Rabelais ne les prête à frère Fredon, que pour, en la perfonne de ce religieux, fe moquer de la Régie de S. François, en ce que fur toutes choies elle recommande le lUcnce comme la Reine des Vertus Chrétiennes. Au feuillet 144. de la Pafilon de J. C. à perfonnages, les fix V LIVRE, T. III, P, I09-I16. 335

tyrans ou iatellites, qui s’apprêtent à fe faiflr de la perfonne du Sauveur, s’étant chacun entreparlé par monofyllabes, Dragon l’un d’entre eux dit à Malchus fon compagnon :

Qui voudroit fonder vng convent Voicy frères de la grant Ordre. »

(Le Duchat)

L. 10 : Fredorij fredandille. Ms. : Fredan^fredangidlle.

L. 17 : Sufpofe. Ms. : Prefupofe.

Page iio, 1. 8 : Du doigt. Ms. : Des doigs.

Page 112, 1. 31 : Les proietce : ^. Ms. : La poulcei.

Page 114, 1. 13 : SalnEi gris. Ms. : Suinâ Bon.

L. 17 : Ferraille. Ms. : Freraille.

L. 19 : N’ont que leur vie en ce monde. Voyez t. Il, p. 113, 1. 25.

L. dernière : Et grans Princes ? Le manuscrit ajoute : u d’aduantaige. Ma foy, ie m’anuye beaulcoup icy.

« Allons chafcun,diftPanurge, a fbn affection, mais fi vne foys ie fuys marié à mon fouhait, ie feray encores vne nouuelle moynerye. le n’entendz mye de moynes moynez ; ilz font moynes moynans & ie les nourriray frères tenps ou bien frères nariorie {}) parfaictz. Hz n’yront pas fl toft que fes gallandz fredons icy. »

Page 115, 1. 7 : Mois de ruffiennerie. Ms. : Roy des Ruffienneries. Burgaud des Marets signale, non sans raison, ce chapitre comme une sorte de développe- ment du 29® du liv. IV (t. II, p. 37I-373)’

L. 11 : Referrer. Ms. : Refformer.

L. 14 : Sauatte. Ms. : Sonate.

Page 116, 1. 15 : Le Curé de lambet. Ms, : Le feu curé de louuert. Rabelais a résigné la cure de Jam- bet le 9 janvier 1552. (Voy. plus loin, p. 419.) On voit qu’on parle de lui ici « à la troisième personne, et comme d’un homme mort^ » ainsi que le remarque Burgaud des Marets. Il est vrai qu’à la rigueur il pour- rait être question d’un prédécesseur de Rabelais et non de lui-même. 33^ COMMENTAIRE.

L. 31 : Promoconde. Ms. : Promicconde.

Page 117^ 1. dernière : Cocu iufques au cul. « Me faire coqu iufqu’au cul. » (t. 11, p. 93, L 19)

Page 119, 1. 4 : Beaux-peres. Ms. : Beati pères.

L. 7 : Prunes. Ms. ; Pommes.

L. 14 : Les appelloic luha. « Prœdam ipsiin se expe- tendam, sciunt solam e&’se in armis suis, qus Juba corima appellat. » (Pline, vill, 3)

L. 14 : Paufanias. — v, xil, i.

L. 15 : Philoftrate. — Vie d Apollon^ 11, 13.

L. 20 : Elian. — Hist. des anim.. iv, 31.

L. 21 : Pline. — viii, 2,

L. 26 : Henry Clerberg. Ms. : Hans Clebir.

L. 28 : Limoges. Ms. : Legugé.

Page 120, I. i : Cheual. Le manuscrit ajoute : De Lauedan.

L. 12 : D’ordure… eftoit. Ms. : Si ordure ou venin aul- cun y efioic.

L. 16 : Poullains, greues. Ms. : Poulains grenef^.

L. 25 : D if oit. Ms. : /J/jî.

Page 121, I. 7 : Laclance Firmian. On lui attribue un poème intitule Le Phénix.

L. 13 : Des CrotenotaireSjVoire^ dis-ie^des Onocrotales, Voyez ci-dessus, p. 320, note sur la 1. 27 de la p. 36.

Page 122, 1. 2 : Bénéfiques. Ms. : Veneficques.

L, 10 : Cucrocutes. Ms. : Lancercules. En consultant Pline (vill, 30) d’où la plupart de ces mots sont tirés, on voit qu’il vaudrait mieux lire leucrocotes^ dont la leçon du manuscrit n’est sans doute qu’une transcription défectueuse.

L. 18 : Hallebardes gaucheres. « La hallebarde fled mal dans la main gauche, mais les hautelifllers n’y re- gardent pas de fi près. » (Le Duchat)

L. 26 : Caioblepes. Conformément au texte de Pline. — Ms. : Cathoblepes. — 1564 porte à tort : Catoplepes.

L. 30 : Veneneux.’^^. : Venimeux.

L. 31 : Befies àdeux dos. Voyez t. i, p. 16, 1. 19.

Page 124,1. 2 : Tej’moignene. Ms. : Tefmoignagerye. V LIVRE, T. III, P. 124-130. 337

L. 15 : Mangeans. Ms. : Nauigeuns.

L, 17 : lurans. Ms. : louans.

L. 20 : L’ hermite près fj-inci Ckriflojle, Melinde Saiuct- Gelays a écrit (t. 11, p. 160), pour vm im^ge de Saincl Chrijlojle en des Heures d’vne dame, un douzaiu commcuçanc ainsi :

Vn poure Hermite, en riuage efcarté,
Monllroit de nuici fa lumière & clarté
Au fainfl Géant qui paffoit la riuiere
Portant l’Auteur de clarté & lumière.

Page 125, l. 5 : Ou Aristarchus de Sole. C’est Aristomachus et non Aristarchus. Voyez Pline, xi, 9.

Page 126, 1. 10 : En j>eu d^heure. Voy. ci-dessus, p. 329, note sur la 1. dernière de la p. 77.

L. 15 : Hymantopodes, — Ms. : Himantopodes. — 1564 ; Hymatopode.

L. 28 : Fueillede menthe. L’auteur choisit cette plante parce qu’ils mentent. Voyez ci-après la fin de la note sur la 1. 14 de la p. 240,

L. 33 : Apprenaient ejlrecef moins. H.Estienne raconte l’histoire d’un homme « qui eftant interrogué de quel meftier il eftoit, refpondit qu’il eftoit du meftier de tefmoins. » (Apologie pour Hérodote, c. xvil) — V. ci-dessus, p. 254, note sur la 1. dernière de la p. 173.

Page 128, \. i : Le pais de Lanternais. Voyez ce que Lucien dit de Lychnopolis (la ville des lampes) dans son Histoire véridique, liv. 1, et les Navigations de Panurge.

Page 130, 1. i : Leur chapitre. Ainsi dans le ms. — 1564 : Leurs chapitre.

L. 5 : Langage Lanternais. Voyez ci-dessus, p, 263, note sur la 1. 32 de la p. 219.

L. 13 : De Touchie. Ms. : Par art de tauchye & augeminée à…

L, 14 : Passementé. Ms. : Passementée.

L. 22 : Trois mile dragmes. Lucien raconte dans son traité Contre les ignorants, que, bien qu’elle ne fût que 338 COMMENTAIRE.

de corne, elle fut achetée à ce prix par un sot qui s’i- maginait qu’il lui suffirait de la posséder pour acquérir la réputation d’Epictète.

L. 34 : Lanterne Polymixe (à plusieurs becs). C’est le titre de l’épigramme 41 du livre xxii de Martial : Lu- cerna tvoXûu.’j^c ; .

L. 25 : L’Icojimlxe. 1564 : IjH l’icojîmire. Ms. : La Incojimixe.

Page 131, 1. i : Luminaire des apoticaires. Allusion au Luminare apothecariorum de Jean-Jacques Manlius de Bosco d’Alexandrie, publié à Turin, chez Nicolas de Benedictis et Jacob Suigus, 1492, in-fol.

L. dernière : Prinfmes congé. Ici vient dans le ma- nuscrit le chapitre intitulé : Comment furent les dames lanternes feruies à foupper. que nous avons rejeté dans l’appendice (p. 217-225).

Page 132, 1. 20 : Vierron. Ms. : Verron.

L. dernière : Les orangiers de Suraine. Ms. : De Sam Rame. C’est-à-dire de San-Remo, sur la côte d’Italie, à peu de distance de Menton ; ce qui est bien plus na- turel.

Page 133, 1. 32 : Bagues. Ms. : 5jc^« « (c’est-à-dire baies, baccce).

Page 134, l. 4 : La Pontife de lupiter. Voyez Plu- tarque, Questions romaines j, 112.

L. 22 : La reuelation. L’Apocalypse. C’est la traduc- tion française du titre qu’on laisse d’ordinaire sous sa forme grecque. Voyez xil, i.

Page 135, 1. 13 : En pareille. Ms. : Et pareille.

L. dernière. le^ dy-ie. 1564 : le dy. Ms. : le dis ic.

Page 136, 1. 2 : Semblable ejl. Ms, : Semble.

L. 3 : Nomma Cainon. « C’eft l’honorable Eloge que donne à la ville de Chinon François Rabelais, l’vn de fes Citoyens j & qui conteffe ingenuement y auoir beu maints verres de vin frais en la caue qu’on appelle peinte, pour ce qu’au dehors elle eft rudement peinte de quelques gaietez & crotefques, & en laquelle on defcend par vn arceau incrufté de plaftre. Mais V« LIVRE, T. III, P. 136-139. 339

comme ceftuy aux gaietés qu’il mift en lumière, & qu’il intitula les faits Héroïques de Gargantua. & Pantagruel^ fe moquant de toutes chofes, fe rendit le nom pareil : auflî prens ie aifement créance, qu’il allégua ce fupcrftitieux rapport des noms, plus pour donner matière de rire à ceux qui le liroient, que pour en faire leur profit, encore qu’il fe peut faire que la Ville de Chinon ayt efté premijrement renommée fouz le nom deCainon, mais non pas àcaufe de Gain, « (André Duchesne, Antiquité^ &" recherches des villes… plus re- marquables de toute la France. 1629, p. 528)

L. 12 : Phlofque. Ms. : Philafque.

Page 137, 1. 21 : Pfycogonie de Platon. Les com- binaisons qui suivent sont exposées dans un traité de Plutarque qui porte ce titre Pfycogonie (xi et xil).

Page 138, ! . i : Defcendans…nous feirent. ï>ious sui- vons le manuscrit. 1564 porte : Defcendus… nous fu- rent. — Quant à numereux^’û est de l’imprimé ; le ms. donne numeraulx^ que nous aurions peut-être mieux fait d’adopter.

L. 7 : Trou de faincl Patrice. Voyez, p. 70, la note sur la 1. 3 de la p. 13 du tome i.

L. 14 : Fatigue. Leçon du ms. — 1564 : Fatigue^.

L. 2<y : Un des hallebardiers de Demetrius. Pausanias dit bien (Beat. c. 39) qu’un dorophore de Démétrius périt dans l’antre de Trophonius, où il avait pénétré afin d’en emporter beaucoup d’or et d’argent, mais il ne raconte point que ce soldat ait été mangé par les lutins. Il rapporte, au contraire, que son corps fut trouvé dans un autre endroit.

Page 139, 1. 21 : Tu l’appelas heretique.YoYCZ t. m, p. $1.

L. 2 j : Fauorer. Ms. : Fauorifcr. Mieux vaut conserver fauorer, « de favorare, qui eft la même chofe que favere linguis, qui dans les facrifices & autres reli- gieufes Cérémonies des Romains fîgnifioit faire filence. Voiez Cicéron, D. Divinatione, 1. i. Horace, Ode i, du 1. 3. & Pline, liv. 28, chap. 2. » (Le Duchat) 540 COMMENTAIRE.

L. 28 : D^efpoir, Ms. : Efpoir. Dans les éditions mo- dernes, on y a substitué def efpoir^ exigé par le sens.

L. 32 : Referuols. Ms. : Referue.

Page 140, 1. 2 : Cauayn. 1564 : Canjyn. Ms. : Catiau, suivant M. de Montaiglon ; je lirais plutôt cauain.

Page 141, 1. 18 : Or obri^e. Ainsi dans le ms. — 1564 : Or hnfé.

Page 142, L 9 : Longue. Ms. : Long.

L. 14 : S’ouurirent. — Ms. : Se ouurirent. — 1564 : S’ouuroient.

L. 31 : Refermées. Ms. : Retraicles.

L. 32 : Conclujion. Ms. : Cloo-ifon.

Page 143, 1. 20 : Defpouille. Ms. : Le priue.

L. 25 : Ducunt… trahunt. Ce vers, tiré de la 107* épltre de Sénèque, a été traduit par lui d’un vers grec du stoïcien Cléanthe, cité au chap. 77 du Alanuel d’Epictcte. La Fontaine, qui a traduit tous les vers cités par Sénèque (Bibl. el^év.^ t. v, p. 138), a rendu ainsi celui-ci :

Que fert-il de luter contre les deflinées ? Le lage en eft conduit, le rebelle cntraifné.

Page 144, 1. 9 : Quiconque. Ms. : Qui oncque.

L. 13 : Sofijlracus. Ms. : Sofus. C’est ce dernier nom qu’on trouve dans le passage de Pline (xxxvi, 25) d’où ceci est tiré : « Celebcrrinius fuit in hoc génère So- sus qui Pergami stravit quem vocant as^rotum oicon. »

L. 22 : Cher. Ms. : Cler.

Page 145, 1. 17 : Trompaient. Ms. : Tromparent.

Page 146, \. 2 : La bataille que Bacclius gagna. Ce chapitre est tiré en grande partie du Bacchus de Lucien.

L. 23 : Et grand nombre. Ms. : Le grand nombre.

Page 147, 1. $ : Pour ce. Afin d’éclaircir ce passage Le Duchat ouvre avant ces deux mots une parenthèse qu’il ne ferme qu’après par /t,’^ (1. 9].

L. 7 : Salué. Ms. : Saulué.

L. II : Sont les champs… dits. Ms. : Soit le champ..’. di£l. V* LIVRE, T. III, P. 147-156. 341

L. 20 : Ne plante manthe. M(vô/ ; v èv itoXsum u-tIt’ eaôts \vhi çÛT£UE. (Frohlèmesj xxxvi, 2)

L. 27 : Couples. Ainsi dans le ms. — I5’64 : Couhles.

Page 148, 1. 20 : 5^^^. Ms. : Buft.

Page 150, I.5 : Confeqmmment. Ms. : Confequente- ment.

Page IjI, 1. 3 : Paroles^ meurs. Ms. : Echo, les meurs. Burgaud des Marets, s’autorisant de la leçon du ma- nuscrit, a dit : « Il faut lire J^emures, au lieu de mœurs et de les meurs. Les Lémures étaient une sorte de farfadets. Cette expression est employée à la fin du chapitre qui précède. » Pour se convaincre de la fausseté de cette conjecture il sufEt de se reporter au passage de Pline (xxxv, 10), d’où ceci est tiré. Il dit, après avoir parlé d’Apelles : « yîlqualis fuit Aristides Thebanus. Is omnium primus animum pinxit et sen- sus omnes expressit, quos vocant Grasci ethe ; item perturbationes. »

L. 19 : Sans /<z ^rfer. Voyez ci-dessus, p. 230, note sur la 1. 29 de la p. 46.

Page 152, 1. 18 : Crocodiles. Ms. : Cocodrilles.

Page I)3 ? 1- ^4 • ^^ grojfeur… chefnes. Ms. : Troys chefnes d’argent de groffeur peu moindre.

L. 16 : Deux… l’air. Ms. : A deux pieds C ? * demy en bas.

L. 21 : Cauee. Ms. : Carrée.

Page 15 : 4, 1. i : D’Anthracite. Ms. : De topaze.

L. 5 : En l’Acropolis d’Athènes. Voyez la description de cette lampe dans Pausanias, Attiques^ xxv.

L. 7 : Au temple de lupiter en Ammonie. Voyez Plu- tarque : Des oracles qui ont cesse’, § m et suiv.

L. II : hampe. Ainsi dans le manuscrit et dans tou- tes les éditions modernes ; mais 1564 donne lame, le- çon que j’ai eu tort de ne pas adopter et qui rappelle la lame de fin or, décrite à la p ige précédente.

Page 156, 1. dernière : La belle fontaine. Ms. : Vne Fontaine phantafticque d’eftoffe ^ ouuraige plus precieulx, plus rare & mirificque que oncques ne fongea Dedalus 342 COMMENTAIRE.

Les limbe ^ plinthe & fouhaftement d’icelle eftoient… Le reste suit p. 157, 1. 14 ; et le titre de ce chapitre se trouve, avec raison, reporté plus loin à l’endroit que nous indiquerons.

Page 157,1. 15 : Palmes. Ms. : Paulmes.

L. 17 : Cimafultes. Ms. : Cimafules.

L. 20 : Ventricule… portri. Ms. : Ventriculee en forme d’vn rôle d’vne buie ou balanfe^ les modernes Architectes appellent potrye, Burgaud des Marets fait remarquer qu’il n’a trouvé portri « dans aucun dictionnaire, même dans ceux d’architecture, » ce qui était facile à prévoir ; mais cette coulonne ventriculee ^ en forme…. d’vne biiiej ou broc, était probablement appelée par les ouvriers du nom général de poterie^ soit à cause de sa forme, soit parce que dans les constructions ordinaires elle était en terre cuite.

Page 158,1. 14 : Confulte. Ms. : Cafuelle.

L. 16 : Colomncs oppojîtes. Il y a ici une lacune remplie par le manuscrit : coulonnes, & nejloit pojjlble fere rencontre d’autre coulonne appofite.

Page 159, 1. 4 : Finijfoit… violet. Ms. : Finoic en couleur pauonaffe & violette.

L. 6 : Celle. Ms. : Le colojfe.

L. 9 : Oppofé. Ms, : Appofé.

L. 13 : Sienite. Ms. : Selenite.

L. 14 : Comme miel. Ms. : Comme de miel.

L. 27 : Eftain louetian, « Nous ne trouvons ce mot ni dans les dictionnaires ni dans Pline, » dit Burgaud des Marets. Il est cependant dans cet auteur qui énumère ainsi les noms divers du plomb : « Jovetanum, capra- riense, oleastrense. » (Pline, xxxiv, 17)

L. 29 : Phebus… blanc. Ms. ; Mars en acier, àfes pied^ vng pic-verd.

L. 30 : En airain… Lion. Ms. : Sol en or obrife, en fa main dextre vng coq blanc.

Page 160, 1. i : Cheute àfes pieds. Ms. : Cheute^à fes pieds vne columbe.

L. 9 : Apprendre. Ms. : Par l’aide. Voici le passage de V » LIVRE, T. III, P. 160-162. 343

Pline d’où ceci a été tiré. Il est beaucoup plus intel- ligible que la traduction : « Polycletus… fecit et quem canona artifices vocant, lineamenta artis exeopetentes, velut a lege quadam : solusque hominum artem ipse fecisse artis opère judicatur. »

Li 21 et p. 161, 1, 4 : Croppe. Ms. : Coppe^ dans le premier passage ; Couppe, dans le second.

Page 161,1.5 •.EUichles… lachrimale. Ms. -.Elleuees, de figures turbines, lachrymées toutes vnif ormes, entotalle parfeclion.

L. 8 : Grandes. Ainsi dans le ms. — 1564 : Grauee.

L. 14 : Ne plus croljfant… l’efclair. Ms. : Et coruf- canc n’eft le feu, le foleil, ne Vefclair que.

L. 22 : Et clair midy. Ms. : En clair midy, tellement que entre iuftes ejlimations iugé facillement feroit plus ejîre, en cejîe Fontaine & Lampe cy deffus defcripte, de richejfes & fingularitei que n’en contiennent Afye, Aphricque & Europe enfenble.

L. 27 : Cent fois Sexjîerces. Ainsi dans les imprimés et dans le manuscrit. Il faudrait cent fois cent mille pour traduire centies H-S, c’est-à-dire dix millions de sesterces, évaluation de Pline, dans le passage (ix, 35) où il parle de cette célèbre perle.

L. 28 : Pompeie Plautine. Il faut lire, comme dans le manuscrit, LoUie Pauline, comme on le voit par le texte de Pline, à la suite du passage indiqué plus haut.

L. dernière : Le coulement. Ms. : Vefcoullement.

Page 162, 1. i : Canah. Ms. : Canaulx.

L. i : De marguerites…. trois. Ms. : De murhine, confine’^ en Vacuité des troys.

L. 13 : En rejîoit-il. Ms. : Reftoient-ils.

L. 21 : Excolee. Ms. : Efcoulee.

L. 21 : Vne. Ms. : En.

L. 22 : Que elle. Ms. : Que oyés.

L. 22 : De vojîre monde. Dans le manuscrit c’est ici seulement qu’on trouve le titre de la page i^j,oh. on lit beuueurs au lieu de beuuans. Le chapitre commence ainsi ; Puis commenda ejlre hanaps tajfes iîf goubekt^ 344 COMMENTAIRE.

prefente^^ d’or^ d’argent, de criflalin^ de porceline, C feu/mes gratieufement inuite^ à hoyre de la licjueur fourdante d’icelle fontaine, ce que feifnies très voluntiers. Car…

L. 26 : Sinon qu’on leur tappe la queue. Voyez, p. 80, la note sur la 1. 18 de la p. 23.

Page 163, 1. 11 : Defaueur. Ms. : Et faneur.

L. 17 : Boutargues. Le manuscrit ajoute cauiat.

Page 166, 1. 9. Le fain6l Capitaine luif. Judas Ma- chabée.

Page 169, 1. ij : Vame. Ainsi dans le manuscrit. Aire, probablement pour ère, dans 1564.

Page 170, 1. 6 : Agenouillée. Ms. : A genoillons.

L. 8 : Selon l’art & inuention d’Arifteus. Voyez ci- dessus, p. 318, note sur la 1. 13 de la p. 17.

Page 171, l.|io : Quart de fentences.XoYCZ ci-dessus, p. 204, note sur la 1. 31 de la p. 304.

L. 18 : Mangea vn Hure. Voyez E^e’chiel, chap. m, 1,2 : « Dévore ce livre et va parler aux enfants d’Israël. J’ouvris la bouche et je me nourris de ce livre. »

L. 18 : lufques aux dents.

N’eftant point de ces Rats qui les livrée rongeans Se font fcavans jufqucs aux dents.

(La Fontaine, Le Rat & VHuitre)

L. dernière : Sa forme qui ejioit comme d’vnbreuiaire. Voyez ci-dessus, p. 77, la note sur la 1. 15’ delà p. 21.

Page 172, 1. 10 : Sac, eji vocable commun en toute langue. Jean Goropius Bccanus, qui dans ses Origines Antverpianœ (Anvers, 1569, in-fol.) constate le fait, cherche ùl’expliquer en disant que, lors de la confusion des langues, pas un des ouvriers, en quittant Babel, n’oublia son sac.

L. 12 : L’Apologue d’Ef ope. Voyez : Plurdri fabula- rum.tEsopiarum, iv, 10.

L. 19 : Non rire, ains boire e(l le propre de l’homme. Voyez t. I, p. 2, 1. dernière. Il n’est pas probable que V* LIVRE, T. III, P. 172-180. 345

Rabelais se contredise sur un point si essentiel. Ceci doit provenir d’un imitateur.

Page 173, 1. 3 : Bacchus… bas culs. Cette rime, que la prononciation du temps rendait tort exacte, existe dans Le Temple de Cupido de Clément Marot :

Bien fouuent y entre Bacchus, A qui Amour donne puilTance De meilre guerre entre bas culs.

Page 175", 1. 8 : Ce me… trop piqueur. Ms. : Ce ne… topicqueur.

Page 176, 1. 21 : "Et ioiu… de farine. Ms. :

Et ioue la maurabaquin,

De ma chauffe & de mon beguyn.

L. 27 : lurera, Ms. : lu géra.

Page 177, 1. 7 : Herpe. 1564 : Her’ : ^ mais à tort, car ce mot ne rime pas.

L. 27 : Aux bons frères. Il y a…■.’_, singulier. Ms. : Aux vieulx frères.

L. 29 : La rithme. Ms. : La rume. Il y a dans ce passage un jeu de mots entre rime et rhume. Voyez ci-dessus, p. 99, note sur la 1. 5 de la p. J3.

Page 178, I. 15 : Ritiial. Ms. : Regijlral.

L. 16 : Beau. Ms. : Beat.

L. dernière : En tous lieux ejl le centre. Voyez ci- dessus, p. 234, note sur la 1. 4 de la p. 67.

Page 179, 1. 4 : £f non à tort. Cette phrase, mal ponctuée dans l’édit. de 1564, doit se rapporter ù ce qui suit et non à ce qui précède.

L. 31 : Nommaient. Après ce mot, il y a, dans le ma- nuscrit, un blanc réservé pour le terme égyptien, et ensuite : C’efl à dire en leur langue.

L. dernière : Auffi. Ms. : Ainji.

Page 180, 1. 5 : Ainfi entre. À partir de ces mots la fin du cinquiefme Hure est diflerente dans le manuscrit. Voyez t. III, p. 226-228. 34^ COMMENTAIRE.

Page i8i, 1. i : Epigramme. Cette épigramme, placée ainsi dans l’édition de 1564, ne se trouve pas dans le manuscrit, et a été mise au commencement du livre par Le Duchat et les éditeurs qui l’ont suivi. La devise ou signature NATVRE QVITE, qui la termine, a été interprétée de diverses manières. On a voulu y voir l’anagramme de Jean Turquet. M. Philarète Chasles, qui a relevé dans le cin^uiefme liure quelques vestiges de langue anglaise, explique, à l’aide de cet idiome ^nature qu’ut par « nature seule » ou « rien que la nature. » Tout cela est bien conjectural et ne jette aucune lumière sur l’origine de ce quatrain dont le texte, en définitive, paraît indiquer que l’ouvrage est imité de Rabelais et non qu’il est réellement de lui.