Page:Rabelais marty-laveaux 04.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
commentaire

On voit que ces dernières expressions se rapportent toujours à un combat, à une lutte, ou, tout au moins, à une vive discussion. C’est encore le sens qu’elles ont dans ce passage des Satires de Regnier (p. 85) :

……Ainſi ces gens à ſe picquer ardents
S’en vindrcnt du parler à tic tac, torche, lorgne,
Qui caſſe le muſeau, qui ſon riual éborgne.

L. 20 : Et plus n’en dict le depoſant. Valete & plaudite. Calepinus recenſui. La première de ces formules finales appartient aux interrogatoires ; la seconde : « Portez-vous bien et applaudissez, » termine les comédies latines ; la troisième : « Moi, Calepin, j’ai revu, » est un souvenir des souscriptions des manuscrits où celui qui s’était chargé de la revision faisait connaître son nom.

Page 73, l. 1 : Le Sophiſte… eut procès contre les autres maiſtres. Édit. ant. à 1535, 1535 et 1537 : Comment le theologien… eut procès contre les Sorboniſtes.

L. 11 : Philemon, voyant vn aſne. Cette histoire, tirée du traité de Lucien intitulé De ceux qui ont longtemps vécu, et aussi de Valère Maxime (IX, 12, 6), est répétée avec un peu plus de développements dans le quart liure (ch. XVII, t. II, p. 333). Là, Philemon est appelé Philomenes. Le Duchat en conclut avec beaucoup de vraisemblance que Rabelais s’est servi, au moment où il écrivait le quart liure, du Valère Maxime in-folio publié à Paris en 1517, où ce nom est ainsi écrit. Voyez ci-dessus, p. 95, note sur la p. 43.*

* Diagoras Rodien, Chilo, Sophocles, Diony, tyrant de Sicile, Philippides, Philemon, Polycrata, Philiſtion, M. Iuuenti, & aultres qui moururent de ioye. Les succès remportés dans les jeux de la Grèce causèrent quelques-unes de ces morts violentes : Diagoras vit ses trois fils victorieux le même jour aux jeux olympiques (Aulu-Gelle) ; Chilon en eut un qui obtint la même distinction (Pline, VII, XXXII) ; Sophocle et Denys avaient remporté le prix de tragédie (Pline, VII, LIII) ; Philippides celui de comédie (Aulu-Gelle). D’autres eurent des motifs plus futiles : « Philemon, voyant vn aſne qui mangeoit les figues qu’on auoit apreſté pour le diſner, mourut de force de rire, » ainsi que Rabelais lui-même nous le raconte un peu plus loin (t. I, p. 73. Voy, le commentaire relatif à ce passage). Polycrate, ou plutôt Polycrite, comme la nomme Plutarque, était une noble dame qui, d’après le témoignage d’Aristote, mourut d’un bonheur inattendu (Aulu-Gelle). Il n’est pas question de Philistion dans les auteurs que cite Rabelais ; mais Suidas nous apprend que c’était un poète comique qui mourut d’un excès de rire. Enfin le consul M. Juventius Talua, ou Thalna, périt au milieu d’un sacrifice qu’il faisait après avoir soumis la Corse (Pline, VIII, LIII, et Aulu-Gelle).

Page 74, l. 1 : dix pans de ſaulcice. Voyez ci-dessus, p. 111, la note sur la page 70, l. 20.*

L. 26 : In modo & figura. « En mode et en figure. »

L. 27 : Parua logicalia. « Petits traités de logique, » de Petrus Hispanus, devenu pape plus tard sous le nom de Jean XXII, publiés à Cologne, par Henri Quentel, en 1500, en 1 vol. in-8o. Voici la transcription française du dialogue latin qui suit : « Le drap pour qui