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GARGANTUA, T. I, V, 70.

de son discours où il avoit dessein de tousser, y met- tant comme cela se voit en l’imprimé, hem, hem, hem. » [Traité de V action de V orateur^ par Le Fau- cheux, p. 81.) — Mna dies. mauvaise prononciation, pour bona dies, « bon jour, » na dies. {Ancien Théâtre français, t. Il, p. 20.) — £r vohis. « Et pour vous aussi. » On voit que, dès les premiers mots de sa harangue, Janotus entremêle le latin et le français, comme le faisaient la plupart de nos anciens prédicateurs et en particulier Menot.

L. 9 : ’Nous en avions bien aultresfoys refufé de bon argent de ceulx de Londres en Cahors, fy aidons nous de ceulx de Bourdeaulx en Brye. Ces grossières erreurs géographiques sont un des éléments de notre ancien comique. Bonaventure des Periers dit dans sa première nouvelle (p. 10) : « Ne vous fonciez point fl ce fut à Tours en Berry, ou à Bourges en Tourayne. » Burgaud des Marets explique autrement ce passage : « Il y a en effet un Londres, près de Marmande(Lot-et-Garonnej, et un Bordeaux, près deVille-Parisis (Seine-et-Marne). Le Duchat n’avait pas fait cette petite recherche ; il voit dans ce rapprochement une raillerie contre ceux qui parlent de ce qui les passe. L’intention de Rabelais est à la fois plus fine et plus plaisante. » La finesse serait même un peu trop grande s’il avait fallu atten- dre jusqu’à nos jours pour la sentir, car ces localités n’étaient pas plus connues du temps de Rabelais que maintenant, et l’on n’avait pas même alors la ressource du Dictionnaire des postes pour vérifier la plaisanterie. Je serais donc bien tenté de croire qu’il n’y a là qu’un pur hasard, une simple rencontre, et je ne puis penser que Rabelais ait voulu donner tort à ses lecteurs et raison à Janotus.

L. 20 : Six pans de faulcices. Ainsi dans toutes les éditions. Mais, comme il est question dans le chapitre suivant (p. 74, 1. i) de « dix pans de faulcice men- tionnez en la ioyeufe harangue, » il faut lire dix dans le premier passage ou fix dans le second.