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Livre:Mérimée - La Double méprise, 1833.djvu
-DOUBLE MÉPRISE +{{TCP|LA|100|DOUBLE MÉPRISE|250}}
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-FOURNIER I*« SEIKR • X° 1 4I * +FOURNIER {{Centré|rue de seine, n{{o}} 14.}}
-PAR i/aUTEXIK v’ ’j f\tC/ DU +PAR L’AUTEUR DU
-GAZUL ZiagaLa , mas +GAZUL Zagala, mas
-las Hures Blauca , ruhi.i y ojos verdes., Si piensas scguir amures Pierdete Rien, pues +las flores Blanca, rubia y ojos verdes, Si piensas seguir amores Pierdele bien, pues
-H. FOURNIER , RUE +H. FOURNIER, RUE
-N° lîj1833. +N° 14 1833. Traduction Wikisource: « Jeune fille, plus blanche que les fleurs, blonde aux yeux verts, si tu songes à chercher des amours, perds-toi bien, puisque tu te perds. » Mise en garde : Le texte ci-dessous n’est pas celui de l’édition originale de 1833, mais d’une édition ultérieure revue par l’auteur.
-♦
-DOUBLE MÉPRISE. I. +DOUBLE MÉPRISE I.
-2\tLA\tDOUBLE avait reconnu qu’il lui était nonseulement impossible cl’aimer son +avait reconnu non seulement l’impossibilité d’aimer son
-encore qu’il lui était bien difficile d’avoir quelque estime pour lui. Ce +encore la difficulté d’avoir pour lui quelque estime. Ce
-un fripon ; +un malhonnête homme ;
-une bête, encore moins un sot. En interrogeant ses souve¬ nirs , elle +une bête ni un sot. Peut-être cependant y avait-il bien en lui quelque chose de tout cela. En consultant ses souvenirs, elle
-autrefois } mais +autrefois ; mais
-l’ennuyait. Tout en lui était repoussant à ses yeux. Sa +l’ennuyait. Elle trouvait tout en lui repoussant. Sa
-des cris¬ pations nerveuses. +des crispations nerveuses.
-MEPRISE.\t3 et +et
-entretenir l’espèce de haine de +entretenir l’aversion de
-Chaverny, celait un +Chaverny, c’était un
-bel homme , un +bel homme, un
-teint frais , sanguin , et qui, +teint frais, sanguin, qui,
-à ima¬ gination. Il +à imagination. Il
-une « ami¬ tié douce, » (il +une « amitié douce » (il
-aimé « comme +aimé comme
-4\tLA\tDOUBLE # premier +premier
-son mariage » ) , et +son mariage), et
-serait égale ment bien accommodé +serait également accommodé
-; mais ayant +; mais, ayant
-fortune considé¬ rable, il +fortune considérable, il
-sa démis¬ sion et +sa démission et
-qui n’a¬ vaient pas +qui n’avaient pas
-de grands parens et +de grands-parents et
-Phrosine, « marieraient +Phrosine, marieraient
-le +le Grand
-Grand - Turc , » s étaient donné +Turc, s’étaient donné
-pour ré¬ gler les +pour régler les
-la gaieté , et était dans +la gaieté, et était, dans
-du mot ce +du mot, ce
-son ré¬ giment d’un +son régiment d’un
-le trou¬ vait aimable +le trouvait aimable
-ne ■ manquait +ne manquait
-6\tLA\tDOUBLE pour +pour
-Julie de rester tard au bal , d’aller +Julie d’y rester tard, d’aller
-au Lois de +au bois de
-qu’il s était battu +qu’il s’était battu
-duel honorable¬ ment deux +duel honorablement deux
-certaine voi¬ ture qu’il +certaine voiture qu’il
-faire construire sur +faire exécuter sur
-à lui , et +à lui, et
-Julie , lors¬ qu’elle aurait +Julie lorsqu’elle aurait
-à unir son sort au sien. Au +à lui donner sa main. Au
-de mariage toutes +de mariage, toutes
-MEPRISE.\t7 Chaverny +Chaverny
-sa femme , — +sa femme, —
-histoires gaies , il +histoires gaies, il
-fois. Il disait +fois. Maintenant il disait
-bals maintenant se prolon¬ geaient trop +bals se prolongeaient trop
-au spec¬ tacle , et +au spectacle, et
-contrainte in¬ supportable l’usage +contrainte insupportable l’usage
-la pa¬ resse 5 s’il +la paresse ; s’il
-pu réussir, mais la moindre gêne +pu réussir ; mais la gêne
-un supplice; il +un supplice : il
-8\tLA DOUBLE est +est
-reçu quà proportion +reçu qu’à proportion
-bien préfé¬ rable à +bien préférable à
-les amusemens plus dé¬ licats ; +les amusements plus délicats ;
-des pou¬ mons aussi +des poumons aussi
-En outre il +En outre, il
-de champagne qu’un +de vin de Champagne qu’un
-ordinaire, etfaisai t parfaitement +ordinaire, et faisait parfaitement
-son che¬ val une +son cheval une
-d’une es¬ time légitimement +d’une estime légitimement
-MEPRISE.\t9 êtres +êtres
-l’on ap¬ pelle les « jeunes gens » dont nos bou¬ levards abondent vers huit heures +l’on appelle les jeunes gens, dont nos boulevards abondent vers cinq heures
-de campagne , courses , dîners de garçon , soupers de garçon étaient +de campagne, courses, dîners de garçons, soupers de garçons, étaient
-avec empresse¬ ment. Vingt +avec empressement. Vingt
-des hom¬ mes , et +des hommes ; et
-Julie l’en¬ tendait , elle +Julie l’entendait, elle
-une indi¬ cible expression +une indicible expression
-Belle, jeune et +Belle, jeune, et
-un hom¬ me qui +un homme qui
-conçoit +conçoit qu’elle
-10\tLA\tDOUBLE quelle devait +devait
-entourée d’hom¬ mages fort intéressés. Mais outre +entourée d’hommages fort intéressés. Mais, outre
-protection dé sa +protection de sa
-femme fort prudente, +femme très prudente,
-son défaut capital, l’avait défendue jus¬ qu’alors contre +son défaut, l’avait défendue jusqu’alors contre
-le désappointe¬ ment qui +le désappointement qui
-espèce d’expé¬ rience , l’avait +espèce d’expérience, l’avait
-était hère de +était fière de
-la société , et +la société, et
-de résigna¬ tion. Elle se trouvait même heu¬ reuse , car +de résignation. Après tout, elle se trouvait presque heureuse, car
-entièrement mai- +entièrement libre
-MÉPRISE.\t|\ti tresse de +de
-ne con¬ naissait pas +ne connaissait pas
-sa coquetterie était toute +sa coquetterie, toute
-d’un enfant. Elle s’al¬ liait fort +d’un enfant, s’alliait fort
-certaine ré¬ serve dédaigneuse +certaine réserve dédaigneuse
-avec lout le monde , mais +avec tout le monde, mais
-de Lussan ? ia mère de Ju¬ lie , qui +de Lussan, la mère de Julie, qui
-sa belle-mère , avait +sa belle-mère, avait
-obligé s +obligé
-H\tLA\tDOUBLE J d’y +d’y
-la soirée malgré +la soirée, malgré
-simple ; il dor¬ mait, décemment, d’ailleurs, +simple : il dormait, décemment d’ailleurs,
-la conversa¬ tion ; +la conversation ;
-temps , et +temps et
-qu’il dé testa i t parce +qu’il détestait parce
-cela lavait mené +cela l’avait mené
-MEPRISE.\t16 Onze +Onze
-de son¬ ner. Chaverny +de sonner. Chaverny
-pas d’engage¬ ment pour +pas d’engagement pour
-soirée ; il +soirée : il
-savait abso¬ lument que +savait absolument que
-cette perplexité on +cette perplexité, on
-il de¬ vait ramener +il devait ramener
-La perspec¬ tive d’un +La perspective d’un
-quoi l’effrayer. Mais il n’a¬ vait pas +quoi l’effrayer ; mais il n’avait pas
-sa poclie , et +sa poche, et
-du Havre au moment mêmeoù il +du Havre, au moment même où il
-16\tLA DOUBLE dans +dans
-sa femme qu’il +sa femme, qu’il
-peine regar¬ dée. Elle lui +peine regardée. Ce soir-là elle lui
-jolie ce soirlà que +jolie que
-coutume ; aussi fut-il quel¬ que temps +coutume aussi fut-il quelque temps
-ses épaules Julie +ses épaules. Julie
-ses sour¬ cils arqués +ses sourcils arqués
-rapprochaient invo¬ lontairement. Tout +rapprochaient involontairement. Tout
-si agréable qu’un +si agréable, qu’un
-n’y pou¬ +n’y pouvait
-MÉPRISE.\t17 vait rester +rester
-glace pen¬ dant l’opération +glace pendant l’opération
-l’autre fut embarras¬ sé. Pour +l’autre furent embarrassés. Pour
-sa fem¬ me quelle levait +sa femme, qu’elle levait
-— « Comme +— Comme
-! » dit +! dit
-bas madame de +bas Mme de
-mari. A ssis tous +mari. Assis tous
-leur voi ture et +leur voiture et
-18\tLA\tDOUBLE Chaverny +Chaverny
-était con¬ venable de +était convenable de
-mais il ne +mais rien ne
-venait rien à l’esprit. Julie de son côté gardait +venait à l’esprit. Julie, de son côté, gardait
-silence dés¬ espérant. Il bailla trois +silence désespérant. Il bâilla trois
-honteux luimême , et +honteux lui-même, et
-— « La +— La
-été lon¬ gue, » observa-t-il pour +été longue, ajouta-t-il pour
-Depuis long¬ temps elle +Depuis longtemps elle
-l’habitude de- +l’habitude d’éviter
-MEPRISE.\t19 viter toute +toute
-mari ; elle +mari : elle
-se sen¬ tait en +se sentait malgré lui en
-au bout, de +au bout de
-— « J’ai +— J’ai
-dîné aujourd’hui; mais +dîné aujourd’hui ; mais
-le cham¬ pagne de +le champagne de
-sucré. » — « Comment? » demanda +sucré. — Comment ? demanda
-la tôle de +la tête de
-— « Je +— Je
-20\tLA\tDOUBLE de +de
-chose étonnante; mais +chose étonnante, mais
-plus diffi¬ cile. Il +plus difficile. Il
-de champa¬ gne qui sont mauvaises , et +de champagne qui sont mauvaises, et
-bonne. » — «Ah? » et Julie, +bonne. — Ah ! Et Julie,
-la poli¬ tesse, tourna +la politesse, tourna
-regarda par¬ la +regarda par la
-la calè¬ che , fort mortifié +la calèche, un peu mortifié
-MÉPRISE.\t21 montrât +montrât
-conversation. Cependant , après +conversation. Cependant, après
-bâillé en¬ core deux +bâillé encore deux
-de Julie: -— «Vous avez +de Julie : — Vous avez
-vous va à +vous sied à
-Où lavez-vous achetée ? » — +Où l’avez-vous achetée ? —
-à une de ses maî¬ tresses, pensa +à sa maîtresse, pensa
-— «Chez Burty, » répondit-elle +— Chez Burty, répondit-elle
-— « Pourquoi riez - vous? » de- +— Pourquoi riez-vous ? demanda
-22\tLA\tDOUBLE manda Chaverny se rapprochant davantage et dtant ses +Chaverny, ôtant ses
-du cous- * sin de devant. En +du coussin et se rapprochant davantage. En
-la manier, un +la toucher un
-de Tartuffe. — « Je ris », dit Julie, « de +de Tartufe. — Je ris, dit Julie, de
-toilette. — Pre¬ nez garde, +toilette. Prenez garde,
-mes man¬ ches. » Et +mes manches. Et
-de Cliaverny. — « Je +de Chaverny. — Je
-MEPRISE.\t23 goût. +goût.
-jour à. • ... une +jour à... une
-sa toi¬ lette... Elle +sa toilette... Elle
-citais... —« Julie +citais... — Julie
-— « Vos +— Vos
-bien mau¬ vais. Ils +bien mauvais. Ils
-marchent pas! Il +marchent pas ! Il
-change, » dit Chaverny tout-à-fait déconcerté. +change, dit Chaverny, tout à fait déconcerté.
-la con¬ versation ne +la conversation ne
-de viva¬ +de vivacité ; de
-24\tLA\tDOUBLE cité ; (le part +part
-enfin à leur liôtel, et +enfin rue ***, et
-couvrit les épaules précipitamment avec un mouchoir. — « Pardon » , dit-il; « je +couvrit précipitamment les épaules. — Pardon, dit-il ; je
-MEPRISE.\t25 dernier +dernier
-Scott... Nest-ce pas Quentin Durward? » — « Il +Scott... N’est-ce pas Quentin Durward ? — Il
-chez vous », répon¬ dit Julie, « il +chez vous, répondit Julie ; il
-ici. » Chaverny +ici. Chaverny
-trouvait piquante , pour +trouvait piquante, pour
-de ses expres¬ sions que +de ces expressions que
-! pensait-il, et il restait debout immobile devant +! pensait-il. Et il restait debout, immobile, devant
-debout aussi, en +debout aussi en
-26\tLA DOUBLE et +et
-— « Vous +— Vous
-! » s’écria +! s’écria
-bougeoir. « Comme,j’aime les +bougeoir. Comme j’aime les
-en dés¬ ordre! « Et +en désordre ! Et
-de Julie , et +de Julie, et
-— « Ah Dieu +— Ah ! Dieu
-le taB bac à faire horreur! » s’écria +le tabac à faire horreur ! s’écria
-MEPRISE.\t27 en +en
-détournant. « Laissez mes che¬ veux 3 vous +détournant. Laissez mes cheveux, vous
-cette odeur-là , et +cette odeur-là, et
-débarrasser. » — « Bah +débarrasser. — Bah
-difficile, mapetite femme. » Et +difficile, ma petite femme. Et
-sa fem¬ me de +sa femme de
-odieux et de plus dé- +odieux
-28\tLA DOUBLE goûtant pour +pour
-ces ca¬ resses qu’il +ces caresses qu’il
-— « Marie », dit madame de Cha¬ verny, « le +— Marie, dit Mme de Chaverny, le
-vu au¬ jourd’hui madame de Begy qui +vu aujourd’hui Mme de Bégy, qui
-goût parfait, son cor¬ sage était +goût parfait ; son corsage était
-épingles , tout +épingles tout
-suite , pour +suite pour
-fera. » Ici +fera. Ici
-MEPRISE.\t20 chambre +chambre
-plus intéressans sur les dimen¬ sions précises +plus intéressants sur les dimensions précises
-un cor¬ sage. Julie +un corsage. Julie
-minutes dallées et venues, Cha¬ verny, voyant +minutes d’allées et venues, Chaverny, voyant
-était toute occupée +était tout occupée
-son corsage , bâilla +son corsage, bâilla
-manière effrayante , reprit son bou¬ geoir et +manière effrayante, reprit son bougeoir et
-. *
-Le +III. Le
-parfaitement brossée , son +parfaitement brossée, son
-de police , et +de police, et
-32\tLA DOUBLE poitrine , annonçaient +poitrine, annonçaient
-vieux mi¬ litaire. Tout +vieux militaire. Tout
-deux plu¬ mes toutes +deux plumes toutes
-sa ta¬ ble à côté dun cahier +sa table à côté d’un cahier
-n’écrivait pas , en +n’écrivait pas, en
-Il li¬ sait alors les « Lettres Persannes, » en +Il lisait alors les Lettres persanes en
-occupations attachaient tellement +occupations captivaient tellement
-MEPRISE.\t33 Châteaufort. +Châteaufort.
-figure char¬ mante, fort +figure charmante, fort
-fat, trèsprotégé du +fat, très protégé du
-la guerre; en un mot l’opposé +la Guerre ; en un mot, l’opposé
-les rap¬ ports. Cependant +les rapports. Cependant
-étaient amis , je +étaient amis, je
-joie , en +joie en
-son ami; la seconde de +son ami ; la seconde, de
-34\t1A\tDOUBLE allait +allait
-livre : la +livre ; la
-clef qui ouvrait une +clef ouvrant une
-son ami} mais +son ami ; mais
-qui lavait vu déjà cent +qui l’avait vu cent
-: « Restez +: — Restez
-vos cigares. J’en ai sur moi. » Puis tirant +vos cigares ; j’en ai sur moi ! Puis, tirant
-MEPRISE.\t3\t5 deux +deux
-petit canapé dont le comman¬ dant Perrin +petit canapé, dont le commandant Perrin
-Châteaufort com¬ mença par +Châteaufort commença par
-méditer profon¬ dément sur +méditer profondément sur
-Sa ligure était +Sa figure était
-de joie , et +de joie, et
-sa poitrine, le +sa poitrine le
-laisser devi¬ ner. Le commandant Perrin ayant +laisser deviner. Le commandant Perrin, ayant
-rien dire, +rien dire ;
-36\tLA\tDOUBLE puis comme Chàteaufort ne se pres¬ sait pas +puis, comme Châteaufort ne se pressait pas
-: « Com¬ ment se +: — Comment se
-? ». Il +? Il
-que Chàteaufort avait +que Châteaufort avait
-devenir pous¬ sive. — « Fort bien , » dit Chàteau¬ fort qui +devenir poussive. — Fort bien, dit Châteaufort, qui
-— « Perrin ! » s’écria-t-il +— Perrin ! s’écria-t-il
-canapé, « savez-vous +canapé, savez-vous
-êtes bien heureux +êtes heureux
-pour ami?— » Le +pour ami ?... Le
-MEPRISE.\t37 en +en
-trouvait guères que +trouvait guère que
-Kanaster et +Kanaster [Tabac d’Amérique.] et
-avait le +avait joué le
-il est. vrai, +il est vrai,
-confiance. C était toujours +confiance. C’était toujours
-lui qu’il s’adressait +lui que Châteaufort s’adressait
-faire rempla¬ cer quand +faire remplacer quand
-de garde, ou +de service ou
-pas long¬ temps à +pas longtemps à
-38\tLA\tDOUBLE une +une
-sur (lu papieranglais satiné d’une +sur du papier anglais satiné, d’une
-de mouches. Le +de mouche. Le
-de mouches, adressées +de mouche, adressées
-— «Tenez, » dit celui-ci, « Usez. C’est +— Tenez, dit celui-ci, lisez. C’est
-cela. » Perrin +cela. Perrin
-: Vous +: « Vous
-bien aimable , cher Monsieur, de +bien aimable, cher monsieur, de
-allé %/ +allé
-MÉPRISE.\t39 vous +vous
-de chasseJe ne +de chasse. Je ne
-vous l’amenez. Julie de Chaverny. » P. +vous nous l’amenez. « JULIE DE CHAVERNY. » « P.
-des remerciemens à +des remerciements à
-copier vous-même. Elle est ravis- +copier pour moi. Elle est ravissante,
-40\tLA\tDOUBLE saute, et +et
-nos jeudis, vous +nos jeudis ; vous
-— « Une +— Une
-bien line! » dit +bien fine, dit
-en finissant, « mais diable +en finissant. Mais diable
-! » — « Beau +! — Beau
-! pré¬ férer la +! préférer la
-pipe !.... Ce +pipe !... Ce
-me renier- +me remerciez
-MEPRISE.\t4t ciez pas +pas
-devez. » — « Vous remercier. Mais +devez. — Vous remercier ! Mais
-ce dîner,... si obligation y a. » — « A qui +ce dîner... si obligation il y a. — À qui
-? » — («A Chaverny, +? — À Chaverny,
-a e’té capi¬ taine chez +a été capitaine chez
-qu’une fois, pense +qu’une fois pense
-? » +?
-42\tLA\tDOUBLE Châteaufort +Châteaufort
-glace très-étroite qui +glace très étroite qui
-commandant. —. « Vous +commandant. — Vous
-de perspica¬ cité aujourd’hui, +de perspicacité aujourd’hui,
-Perrin. Reli¬ sez-moi ce billet et +Perrin. Relisez-moi ce billet, et
-vu. » Le +vu. Le
-— « Comment ! vieux dragon, » s’écria +— Comment, vieux dragon ! s’écria
-afin deme faire +afin de me faire
-MEPRISE.\t43 plaisir, +plaisir,
-prouver quelle fait +prouver qu’elle fait
-amis... quelle veut +amis... qu’elle veut
-preuve... de....? » — « De quoi? » interrompit +preuve... de... ? — De quoi ? interrompit
-— « De— vous +— De... vous
-quoi. » — « Qu elle vous +quoi. — Qu’elle vous
-? » demanda +? demanda
-— « Elle +— Elle
-? » +?
-44\tLA\tDOUBLE Châteaufort +Châteaufort
-— « Elle vous Ta dit? » — «Mais.... cela +— Elle vous l’a dit ? — Mais... cela
-semble. » — « Comment ?\t dans\tcette lettre ? » — « Sans doute. » Ce +semble. — Comment ?... dans cette lettre ? — Sans doute. Ce
-fameux « LUlibulero » de +fameux Lillibulero de
-— « Comment ! » s écria Château- +— Comment ! s’écria Châteaufort,
-MEPRISE.\t45 fort, arrachant +arrachant
-Perrin, « vous +Perrin, vous
-ce quil y +ce qu’il y
-tendre... Oui, de tendre là-dedans? Qu’avez-vous +tendre... oui, de tendre là-dedans ? Qu’avez-vous
-: « Cher Monsieur ? » Notez +: Cher monsieur ? Notez
-elle m écrivait « Monsieur, » tout court. « Je +elle m’écrivait monsieur, tout court. Je
-double obligation 9 » cela +double obligation, cela
-c’est mille; elle +c’est mille ; elle
-mille aminés, mais +mille amitiés, mais
-mille complimens, ce +mille compliments, ce
-Oh î mon ancien , voulez-vous par hasardqu’une femme +Oh ! mon ancien ! voulez-vous par hasard qu’une femme
-comme +comme Mme
-46\tLA DOUBLE madame de +de
-votre serviteur, comme +votre serviteur comme
-petite grisette... je vous dis moi que +petite grisette ?... Je vous dis, moi, que
-la passion.... Et les re¬ proches de la lin, parce +la passion... Et les reproches de la fin, parce
-? » — « Pauvre petite feuiQie, s’écria Perrin , ne +? — Pauvre petite femme ! s’écria Perrin, ne
-repentirais Lien vite ! » Châteaufort ne lit pas +repentirais bien vite ! Châteaufort ne fit pas
-son ami, mais pre¬ +son ami : mais, prenant
-MEPRISE.\t^\t7 nant un +un
-: Savez-vous, mon cher», dit-il, +: — Savez-vous, mon cher, dit-il,
-? » — « Comment? » — « Il +? — Comment ? — Il
-vous m aidiez dans +vous m’aidiez dans
-est très-mal pour elle — +est très mal pour elle, —
-rend malheureuse.... vous l’a¬ vez connu, vous, Perrin, dites +rend malheureuse... vous l’avez connu, vous, Perrin ; dites
-plus mauvaise » —■ « Oh !... » +plus mauvaise... — Oh !...
-48\tLA DOUBLE — « Un libertin.... vous +— Un libertin... vous
-femme. » (( Oh +femme. — Oh
-dire cela?Entre l’arbre et l’écorce.... » _ « Mon +dire cela ? Entre l’arbre et l’écorce... — Mon
-moi. » « Pour cela c’est +moi. — Pour cela, c’est
-facile. Pourtant— » _ « Pas +facile. Pourtant... — Pas
-facile, écoutez; car, +facile, écoutez ; car,
-laissais dire , vous +laissais dire, vous
-MEPRISE.\t4.9 éloge +éloge
-mes affaires Dites-lui que, depuis quelque temps., vous +mes affaires... Dites-lui que depuis quelque temps vous
-mange plus » — « Pour +mange plus... — Pour
-! » s’écria +! s’écria
-rire , qui +rire qui
-les mouvemens les plus ridi¬ cules , « jamais +les mouvements les plus ridicules, jamais
-à madame de +à Mme de
-donné. » — « Soit, +donné. — Soit,
-60\tLA\tDOUBLE conter +conter
-bon qu elle sache +bon qu’elle sache
-amoureux. » — « Quant +amoureux. — Quant
-manger. » — « Eh bien i mon cher Perrin , » dit Châteaufort, en +manger. — Eh bien, mon cher Perrin, dit Châteaufort en
-son cha¬ peau et +son chapeau et
-est convenu; jeudi +est convenu ; jeudi
-de ri¬ +de rigueur !
-MEPRISE.\tji gueur ! Surtout +Surtout
-le com¬ mandant Perrin +le commandant Perrin
-< IV Plusieurs +IV. Plusieurs
-Chaverny s étant excusées, +Chaverny s’étant excusées,
-64\tLA\tDOUBLE servir, +servir,
-son ordi¬ naire. Pour +son ordinaire. Pour
-appétit prodi¬ gieux. Il +appétit prodigieux. Il
-et bu¬ vait de +et buvait de
-à boire , et +à boire, et
-des militaires , avait repris aussi tôt sa +des militaires, avait repris aussitôt sa
-régiment • d’ail¬ leurs il +régiment ; d’ailleurs il
-MEPRISE.\t55 délicats +délicats
-ses plaisan¬ teries. Sa +ses plaisanteries. Sa
-air froi¬ dement dédaigneux +air froidement dédaigneux
-étant tom¬ bée sur l’opéra , on +étant tombée sur l’Opéra, on
-et en¬ tre autres +et entre autres
-beaucoup ma¬ demoiselle***. Sur quoi, Château- +beaucoup Mademoiselle ***. Sur quoi Châteaufort renchérit sur les autres,
-6G\tLA DOUBLE fort renchéril beaucoup , louant sur¬ tout sa grâce , sa tournure et son +louant surtout sa grâce, sa tournure, son
-décent. Perrin , que +décent. Perrin, que
-jours aupa¬ ravant , et qui n’v était +jours auparavant, et qui n’y était
-de mademoiselle ***. — « Est-ce », dit-il, « cette +de Mademoiselle ***. — Est-ce, dit-il, cette
-en rose , qui +en rose, qui
-un ca¬ bri?... qui +un cabri ?... qui
-tant, Châteaufort? » — « Ah +tant, Châteaufort ? — Ah
-ses jam- +ses jambes !
-MEPRISE.\t57 bes » , s’écria Chaverny. « Mais, savez-vous que si +s’écria Chaverny ; mais savez-vous que, si
-avec voire général +avec votre général
-de J***? Pre¬ nez garde +de J*** ! Prenez garde
-camarade î » — « Mais +camarade ! — Mais
-pas tel¬ lement jaloux qu’il +pas tellement jaloux, qu’il
-les re¬ garder au +les regarder au
-lorgnette. » — « Au contraire , car +lorgnette. — Au contraire, car
-avait faites. Qu’en dites - vous , commandant +avait découvertes. Qu’en dites-vous, commandant
-? » — «Je ne +? — Je ne
-68\tLA DOUBLE jambes de chevaux , » répondit moL destement le +jambes de chevaux, répondit modestement le
-— « Elles sont en vérité admira¬ bles , » reprit Chaverny, « et +— Elles sont, en vérité, admirables, reprit Chaverny, et
-à Paris , ex¬ cepté celles... » Il +à Paris, excepté celles... Il
-air go¬ guenard en +air goguenard en
-épaules. « Excepté +épaules. — Excepté
-de mademoi¬ selle\t» interrompit +de Mlle D*** ? interrompit
-— « Non, » répondit +— Non, répondit
-MEPRISE.\t50 du tou tragique +du ton tragique
-— « mais +— mais
-pourpre d’indigna¬ tion. Elle +pourpre d’indignation. Elle
-comme 1 éclair, mais ou se peignait le +comme l’éclair, mais où se peignaient le
-se contraindre , elle +se contraindre, elle
-: « Il faut,» dit - elle dune voix légèrement tremblante , il +: — Il faut, dit-elle d’une voix légèrement tremblante, il
-être parfaite¬ ment dans +être parfaitement dans
-voix. » Chaverny +voix. Chaverny
-60\tLA DOUBLE démonté. « Châteaufort, » poursui¬ vit-il , « savez - vous que +démonté. — Châteaufort, poursuivit-il, savez-vous que
-parle ; mais +parle ? mais
-permettre. » Châteaufort, +permettre. Châteaufort,
-joie très-vive de +joie très vive de
-avec madame de +avec Mme de
-— « La personne dont je parle , « continua +— La personne que je veux dire, continua
-mari, « se +mari, se
-cet article , +cet article, mais au fond
-MEPRISE.\t(51 mais au foud elle +elle
-pas f⬠chée. Savez - vous qu’elle se lait prendre +pas fâchée. Savez-vous qu’elle se fait prendre
-de bas... —- Ma +de bas ?... — Ma
-vous f⬠chez pas... +vous fâchez pas...
-à Bruxelles , j’ai +à Bruxelles, j’ai
-son écri¬ ture contenant +son écriture contenant
-bas. » Mais +bas. Mais
-beau parler , Julie +beau parler, Julie
-(12\tLA DOUBLE à +à
-persuader qu elle n écoutait que lui. Chàteaufort, de +persuader qu’elle n’écoutait que lui. Châteaufort, de
-côté, pa¬ raissait tout +côté, paraissait tout
-au Maoinetto; mais +au Maometto ; mais
-des imperti¬ nences de +des impertinences de
-le dîner on lit de +le dîner, on fit de
-et madame de +et Mme de
-avec Chàteaufort. Chaverny +avec Châteaufort. Chaverny
-pas Chàteaufort de parier bas très-souvent à +pas Châteaufort de parler bas très souvent à
-MEPRISE.\t63 Perrin +Perrin
-— «Comment vous sentezvous le +— Comment vous sentez-vous le
-ménage ? il +ménage ! il
-! » +!
-Depuis +V. Depuis
-Chaverny étai fort +Chaverny était fort
-de deveni: gentilhomme +de devenir gentilhomme
-s’étonnera peut - être qu’un +s’étonnera peut-être qu’un
-66\tLA\tDOUBLE aises, +aises,
-pensée cl’ambition : mais +pensée d’ambition ; mais
-sienne. «D’abord, » disait-il +sienne. D’abord, disait-il
-amis, « je +amis, je
-en loges, que +en loges que
-à ia cour, +à la cour,
-des loges ! En +des loges. En
-chasse ; les +chasse : les
-moi. Enfin maintenant +moi. Enfin, maintenant
-plus d’uniforme , je +plus d’uniforme, je
-Madame , je +Madame ; je
-MEPRISE.\t67 marquis : un +marquis ; un
-m’ira très-bien.» En conséquence il sollicitait. 11 avait voulu +m’ira très bien. En conséquence, il sollicitait. Il aurait voulu
-sollicitât aussi ; mais +sollicitât aussi, mais
-refusée obstiné¬ ment , bien quelle eût +refusée obstinément, bien qu’elle eût
-amies très-puissantes. Ayant +amies très puissantes. Ayant
-de très-belles connaissances, le ser¬ vait avec +de très belles connaissances, le servait avec
-rencontrerez peutêtre, si +rencontrerez peut-être si
-68\tLA\tDOUBLE Une +Une
-avança beau¬ coup les +avança beaucoup les
-bien quelle pût +bien qu’elle pût
-des consé¬ quences assez funestes. Madame de Chaverny s était procuré , non +des conséquences assez funestes. Mme de Chaverny s’était procuré, non
-première représenta¬ tion. Cette +première représentation. Cette
-par extraordinaire, et +par extraordinaire et
-l’accompagner. Or Julie +l’accompagner. Or, Julie
-à Châteaufort; et sentant quelle ne +à Châteaufort, et, sentant qu’elle ne
-cette repré¬ sentation. +cette représentation.
-MEPRISE.\t09 Aussitôt +Aussitôt
-en tête-à-tête avec +en tête à tête avec
-peu embarrassé ; Julie, +peu contraint : Julie,
-embarrassée ellemême depuis +embarrassée elle-même depuis
-ses projets, et +ses projets et
-trouvé bien¬ séant de +trouvé bienséant de
-coup d’ceil sur +coup d’oeil sur
-sur sa loge. +sur la loge.
-amis en¬ +amis enviaient
-70\tI.A\tDOUBLE viaient son bonheur, et peut-être le +son bonheur, et, selon toute apparence, le
-qu’il n était en +qu’il n’était en
-sa casso¬ lette et +sa cassolette et
-plusieurs re¬ prises , parla +plusieurs reprises, parla
-du spec¬ tacle, des +du spectacle, des
-Châteaufort écou¬ tait avec +Châteaufort écoutait avec
-soupirait, s’a¬ gitait sur sa chaise , regardait +soupirait, s’agitait sur sa chaise, regardait
-Julie commen¬ çait à +Julie commençait à
-— « Combien +— Combien
-! » +!
-MEPRISE.\t71 — « Le +— Le
-Pourquoi donc? » demanda +Pourquoi donc ? demanda
-parce que le costume du moyen-âge vous +parce qu’un costume du Moyen Âge vous
-? » — « Vous +? — Vous
-bien fat ! » dit-il +bien fat, dit-il
-de tris¬ tesse. — «Non , je +de tristesse. — Non, je
-ce tempslà.parce qu’un +ce temps-là... parce qu’un
-se sen¬ tait du +se sentait du
-à... à bien +à... bien
-dame... Te¬ nez , vous +dame... Tenez, vous
-au balcon. Je voudrais +au balcon ? je voudrais
-vous m’or¬ donnassiez d’aller +vous m’ordonnassiez d’aller
-72\tLA\tDOUBLE moustache... +moustache...
-donner en¬ suite la +donner ensuite la
-fâcher. » — « Quelle +fâcher. — Quelle
-! » s’écria Julie rougissant +! s’écria Julie, rougissant
-— « Mais +— Mais
-donc madame de Sainte-Hermine. Décolletée à +donc Mme de Sainte-Hermine : décolletée à
-de bai ! » — « Je +de bal ! — Je
-a long-temps que +a longtemps que
-mais... » ajouta-t-il très-bas +mais... ajouta-t-il très bas
-MEPRISE.\t73 et +et
-soupirant, «vous m’avez com¬ pris.... » — « Non en vérité, » dit sèche¬ ment Julie. « Mais +soupirant, vous m’avez compris... — Non, en vérité, dit sèchement Julie. Mais
-? » Une +? Une
-tirer d’emharras. Château¬ fort n’ouvrit +tirer d’embarras. Châteaufort n’ouvrit
-la bouche : il était +la bouche. Il était
-profondément af¬ fecté. Lorsque +profondément affecté. Lorsque
-longs in¬ tervalles de +longs intervalles de
-74\tLA\tDOUBLE quand +quand
-loge s ouvrit, et +loge s’ouvrit, et
-parut, introduisant une dame très-jolie et très-parée, coiffée +parut, conduisant une femme très jolie et très parée, coiffée
-— « Ma +— Ma
-amie, » dit-il +amie, dit-il
-femme, «j’ai trouvé +femme, j’ai trouvé
-et Madame ? dans +et madame dans
-ont eu la bonté d’accepter une +ont bien voulu accepter une
-la nôtre.» Julie +la nôtre. Julie
-dame se +dame aux plumes roses se
-en excuses, +en excuses et
-et craignaient +craignaient
-se lit an mouvement +se fit un mouvement
-de Julie, et +de Julie et
-dit très-bas et très-vite : « Pour +dit très bas et très vite : — Pour
-de Dieu , ne +de Dieu, ne
-la loge ! » Julie +la loge. Julie
-cou raide, les +cou roide, les
-En v réfléchissant Julie +En y réfléchissant, Julie
-76\tLA DOUBLE interpréta +interpréta
-la recomman¬ dation de Ghâteaufort. Elle +la recommandation de Châteaufort. Elle
-ses % étranges +ses étranges
-le de¬ vant. Lorsqu’elle +le devant. Lorsqu’elle
-que plu¬ sieurs dames dirigeaient leurs lor¬ gnettes vers +que plusieurs femmes dirigeaient leurs lorgnettes vers
-est tou¬ jours ainsi +est toujours ainsi
-figure nouvelle.—On chuchottait, on sou¬ riait, mais +figure nouvelle. — On chuchotait, on souriait ; mais
-avait-il d’extraordi¬ naire? On +avait-il d’extraordinaire ? On
-à l’Opéra. La +à l’Opéra ! La
-MEPRISE.\t77 le +le
-et lui dit +et dit
-: « Vous +: — Vous
-bouquet, Madame ! +bouquet, madame !
-cette saison. Au moins dix francs?Mais on +cette saison : au moins dix francs. Mais on
-l’a donné? C’est un cadeau , sans +l’a donné ! c’est un cadeau sans
-bouquets. » Julie +bouquets. Julie
-— « Duc, » dit +— Duc, dit
-languissant, « allez me cher¬ cher un bouquet. » Chaverny se pré¬ cipita vers la porte, le duc +languissant, vous ne m’avez pas donné de bouquet. Chaverny se précipita vers la porte. Le duc
-78\tLA DOUBLE plus +plus
-un coup-d’œil avec Ch⬠teaufort. Il +un coup d’oeil avec Châteaufort. Il
-— Pour¬ tant elle +— Pourtant elle
-la représentation la dame inconnue parla musique +la représentation, la dame aux plumes tambourinait des doigts à contre-mesure et parlait musique
-Julie n avait vu +Julie n’avait vu
-du duc , arrivée récem¬ ment de la Basse-Bretagne. Lorsque +du duc, arrivée récemment de la basse Bretagne. Lorsque
-MEPRISE.\t79 Chaverny +Chaverny
-une admiration et des remerciemens, et +une admiration, et des remerciements, et
-— « Monsieur +— Monsieur
-pas ingrate , » dit la dame aux plumes roses après +pas ingrate, dit la provinciale prétendue après
-longue ti¬ rade, « pour +longue tirade ; — pour
-prouver, faites moi penser +prouver, faites-moi penser
-promettre quel¬ que chose, +promettre quelque chose,
-dit Potier. Vrai, +dit Potier [Charles Potier (1775-1838), acteur comique jouissant d’une grande popularité, célèbre aussi par ses mots d’esprit.]. Vrai,
-j’aurai fini celle +j’aurai achevé celle
-duc. » Enfin l’opéra finit à +duc. Enfin l’opéra finit, à
-grande sa¬ +grande satisfaction
-80\tLA\tDOUBLE tisfaction de +de
-singulière voi¬ sine. Le +singulière voisine. Le
-le bras , Cha¬ verny prit +le bras, Chaverny prit
-de 1 autre dame. Chàteaufort, l’air +de l’autre dame. Châteaufort, l’air
-et mécon¬ tent, marchait +et mécontent, marchait
-Julie, sa¬ luant d’un +Julie, saluant d’un
-Quelques dames passèrent +Quelques femmes passèrent
-parla bas, et en ricanant; elles regardèrent aus¬ sitôt avec +parla bas et en ricanant ; elles regardèrent aussitôt avec
-de très-vive cu¬ riosité Chaverny +de très vive curiosité Chaverny
-MEPRISE.\t81 l’une +l’une
-: « Esl-il pos¬ sible ! » La +: — Est-il possible ! La
-parut - il salua madame de +parut ; il salua Mme de
-lui renou¬ velant avec +lui renouvelant avec
-ses remerciemens pour +ses remerciements pour
-complaisance. Cha¬ verny voulant reconduire +complaisance. Cependant Chaverny voulait reconduire
-duc, Julie +duc, et Julie
-— « Quelle +— Quelle
-cette dame? » demanda +cette femme ? demanda
-— « Je +— Je
-! » +!
-LA DOUBLE Comment ? » _« Au reste , toutes +— Comment ? — Au reste, toutes
-Mais Chaverny.... Je +Mais Chaverny !... Je
-l’aurais pas cru. » — « Mais enfin qu’est - ce clone ? Parlez au +l’aurais jamais cru. — Mais enfin qu’est-ce donc ? Parlez, au
-cette dame ? » Chaverny +cette femme ? Chaverny
-répondit froidement : — « La maî¬ tresse du +répondit à voix basse : — La maîtresse du
-H***, madame Mélanie R***. » — « Bon +H***, Mme Mélanie R***. — Bon
-! » s’écria +! s’écria
-MEPRISE.\t83 regardant +regardant
-air stu¬ péfait, « cela +air stupéfait, cela
-! » Châteaufort +! Châteaufort
-les épaules , et en +les épaules, et, en
-: « C’est +: — C’est
-rencontrées suri escalier. Pour +rencontrées sur l’escalier. Pour
-genre. Quarante mille francs par an ne seraient rien. Il faut des soins , des égards... » — « Chère amie, » dit +genre. Il lui faut des soins, des égards... Elle a même un mari. — Chère amie, dit
-joyeux, « vous +joyeux, vous
-84\tLA\tDOUBLE Bonne +Bonne
-duc. » Julie +duc. Julie
-— « Châteaufort , » poursuivit Chaverny, « voulez-vous +— Châteaufort, poursuivit Chaverny, voulez-vous
-le duc? Vous êtes invité. On vient +le duc ? Vous êtes invité, on vient
-avez plu , bon su¬ jet ! » Chaverny remercia +avez plu, bon sujet ! Châteaufort remercia
-salua madame de Chaverny qui mor¬ dait son +salua Mme de Chaverny, qui mordait son
-MEPRISE.\t85 — « Ali çà, +— Ah çà,
-cher, » (lit Cha¬ verny, « au +cher, dit Chaverny, au
-me mène¬ rez dans +me mènerez dans
-cabriolet jusqua la +cabriolet jusqu’à la
-infante. » — «Y olontiers, » répondit gaie¬ ment Chàteaufort ; « mais à propos , savez-vous +infante. — Volontiers, répondit gaiement Châteaufort ; mais, à propos, savez-vous
-a com¬ pris à +a compris à
-? » — « Impossible. » — « Soyez - en sûr, +? — Impossible. — Soyez-en sûr,
-part. » — «Bah! elle a très-bon ton; +part. — Bah ! elle a très bon ton ;
-86\tLA\tDOUBLE\tMÉPRISE. et +et
-pas en¬ core beaucoup Le +pas encore beaucoup. Le
-partout. » +partout.
-VI. Madame de +VI Mme de
-ses torts , et +ses torts, et
-semblait devoir exiger +semblait exiger
-88\tLA DOUBLE Elle +Elle
-une explica¬ tion avec +une explication avec
-son in¬ tention de +son intention de
-l’avait com¬ promise d’une manière aussi cruelle. +l’avait compromise d’une manière si cruelle.
-une conver¬ sation sérieuse +une conversation sérieuse
-mari. Jus¬ qu’alors elle +mari. Jusqu’alors elle
-son mé¬ contentement que +son mécontentement que
-fait au¬ cune attention +fait aucune attention
-croire quelle lui refuserait l’indulgence +croire qu’elle pût lui refuser l’indulgence
-MEPRISE.\t8!) Elle +Elle
-n’attribuât ses larmes +n’attribuât ces larmes
-alors quelle regrettait +alors qu’elle regrettait
-sa mère qui +sa mère, qui
-ces ré¬ flexions la +ces réflexions la
-elle s’endor¬ mit elle +elle s’endormit elle
-une dame de +une femme de
-fort jeune , et +fort jeune, et
-de Cha¬ verny. ri ’ +de Chaverny.
-90\tLA\tDOUBLE Tout +Tout
-son indigna¬ tion elle +son indignation, elle
-un paral¬ lèle entre +un parallèle entre
-du se¬ cond , et +du second, et
-plaisir, quelle se reprochait toutefois, +plaisir, mais en se le reprochant toutefois,
-plus sou¬ cieux de +plus soucieux de
-morale l’entraî¬ nait malgré +morale l’entraînait malgré
-constater l’élé¬ gance des +constater l’élégance des
-médiocrement distin¬ guée de +médiocrement distinguée de
-son mari avec +son mari, avec
-peu pro¬ +peu proéminent,
-MEPRISE.\t91 éminent faisant lourdement l’em¬ pressé auprès +faisant lourdement l’empressé auprès
-que Châteaufort , encore plus respectueux que de coutume , semblait +que Châteaufort, plus respectueux encore que de coutume, semblait
-faire per¬ dre. Enfin comme +faire perdre. Enfin, comme
-entraînent malgré +entraînent loin malgré
-se re¬ présenta plus +se représenta plus
-fois quelle pou¬ vait bien devenir +fois qu’elle pouvait devenir
-chef d’es¬ cadron. Un +chef d’escadron. Un
-mariage, et. +mariage, et
-92\tLA\tDOUBLE si rattachement de +si l’attachement de
-véritable... mais alors +véritable... Mais alors
-de ré¬ serve que +de réserve que
-et plus +et encore plus
-que jamais d’une +que la veille d’une
-se fît apporter +se fit apporter
-chez madame Lambert, +chez Mme Lambert,
-sa campagne, à P. +sa campagne à P...
-MEPRISE.\t93 En +En
-elle ouvr it un jour¬ nal. Le +elle ouvrit un journal. Le
-: M. +: « M.
-France àConstantinople, est +France à Constantinople, est
-jeune diplomatea eu immédiatement +jeune diplomate a eu, immédiatement
-son arrivée une +son arrivée, une
-des affaires étrangères. +des Affaires étrangères.
-— «Darcy à Paris! » s’écria-t-elle. +— Darcy à Paris ! s’écria-t-elle.
-revoir. Estil changé? Est-il +revoir. Est-il changé ? Est-il
-bien roide? — « Ce +bien raide ? — Ce
-diplomate ’ » Darcy, +diplomate ! Darcy,
-94\tLA\tDOUBLE jeune +jeune
-! Etelleneput s’em¬ pêcher de +! Et elle ne put s’empêcher de
-diplomate. » Ce +diplomate. Ce
-fort as¬ sidûment aux +fort assidûment aux
-de madame de +de Mme de
-au mi¬ nistère des affaires étrangères. +au ministère des Affaires étrangères.
-avant son mariage , et +avant le mariage de Julie, et
-elle sa¬ vait qu’il +elle savait qu’il
-beaucoup voyagé. Elle +beaucoup voyagé, et qu’il avait obtenu un avancement rapide. Elle
-Il pa¬ raissait d’une +Il paraissait d’une
-charmante. +charmante. À
-MEPRISE.\t96 A son +son
-; mais comme +; mais, comme
-même place , mais telle¬ ment émue que +même place, mais tellement émue, que
-sur sa petite table +sur la table
-faisait dis¬ tinctement trembler +faisait distinctement trembler
-— « Ma +— Ma
-amie, » dit Cha— verny, « je +amie, dit Chaverny, je
-dirai quil est +dirai qu’il est
-votre politesse d’hier +votre hospitalité d’hier
-96\tLA\tDOUBLE bien ; et il m a promis +bien, et il m’a promis
-me recom¬ mander au Roi de +me recommander au roi de
-pressante. » Julie +pressante. Julie
-en 1 écoutant. — « M. +en l’écoutant. — M.
-doit cela... » dit-elle +doit cela..., dit-elle
-voix trem¬ blante. « Il +voix tremblante. Il
-son protec¬ teur. » Puis , faisant +son protecteur. Puis, faisant
-effort désespéré , +effort désespéré,
-MEPRISE.\t97 elle +elle
-son cabi¬ net de +son cabinet de
-un instant la +un moment la
-— « D’où diable sait - elle cela ? » pensa-t-il. « Qu’importe +— D’où diable sait-elle cela ? pensa-t-il. Qu’importe
-ce cpii est +ce qui est
-! » —Et comme +! — Et, comme
-s’arrêter long-temps sur +s’arrêter longtemps sur
-idée désagréa¬ ble , il +idée désagréable, il
-une pirouette , prit +une pirouette, prit
-femme /■ 15 +femme
-98 LA DOUBLE MEPRISE. de +de
-: « Dites +: — Dites
-gibier. » Il +gibier. Il
-aux daims qu’il +aux chevreuils qu’il
-Julie +VII Julie
-un re¬ doublement de +un redoublement de
-; mais cette fois c’était +; mais, cette fois, c’était
-assez frivole. Il avait pris pour +assez léger. Il avait pris, pour
-100\tLA\tDOUBLE aller +aller
-de H * la +de H***, la
-la route madame de +la route, Mme de
-à madame Lambert. Mal¬ gré son chagrin , elle +à Mme Lambert. Malgré son chagrin, elle
-pas in¬ sensible à +pas insensible à
-bien contée , et +bien contée, et
-des exordes ? et +des exordes, et
-d’une manière , tantôt +d’une manière, tantôt
-autre. 11 en résulta quelle vit +autre. Il en résulta qu’elle vit
-MEPRISE.\t101 sous +sous
-en pro¬ portion. Il y a , comme +en proportion. Il y a, comme
-sait, qua¬ tre lieues +sait, plus de quatre lieues
-P..., et quelque +P..., et, quelque
-de ma¬ dame de +de Mme de
-plus envenimée , de +plus envenimée, de
-Aux sentimens violens que +Aux sentiments violents que
-inspiraient ve¬ naient se +inspiraient venaient se
-102\tLA\tDOUBLE associe +associe
-beau soleil , les +beau soleil, les
-des passans contribuaient +des passants, contribuaient
-la cam¬ pagne avec +la campagne avec
-ses compa¬ gnes de +ses compagnes de
-leurs jeux , à +leurs jeux, à
-aux grandes , et +aux grandes, et
-MEPRISE.\t103 songeant +songeant
-qui tra¬ hissent de +qui trahissent de
-son en¬ trée dans +son entrée dans
-plus brillans quelle avait +plus brillants qu’elle avait
-Les au¬ tres bals, +Les autres bals,
-si vite. Mais ces +si vite ; mais ces
-lui rap¬ pelèrent son mari « Folle que j etais ! » se dit-elle. « Comment +lui rappelèrent son mari. — Folle que j’étais ! se dit-elle. Comment
-? » Tous +? Tous
-les pla- +les platitudes
-104\tLA\tDOUBLE litudes de +de
-enregistré soigneu¬ sement dans +enregistré soigneusement dans
-ou conso¬ lés autrement +ou consolés autrement
-après. Aurais-je +après. — Aurais-je
-que lui? » se +que lui ? se
-pas offensif’, et +pas offensif, et
-le gou¬ verne à +le gouverne à
-MEPRISE.\t106 moyen +moyen
-des maîtresses , et +des maîtresses, et
-affliger. Pauvre esprit ! D’ailleurs il est rem¬ pli d’égards +affliger. D’ailleurs, il est rempli d’égards
-sont ennuyeux,laids,sots... «Comme elle +sont ennuyeux, laids, sots... Comme elle
-se pré¬ senta à +se présenta à
-106\tLA.\tDOUBLE Darcy +Darcy
-la so¬ ciété de madame de +la société de Mme de
-l’on savait. . . les +l’on savait... les
-filles. Sa figure, quoique distinguée , n’était pas assez belle pour leur faire tourner la tête. D’ailleurs +filles. Pour elles, il n’avait rien en lui qui pût faire tourner leurs jeunes têtes. D’ailleurs
-des ri¬ dicules et +des ridicules et
-MEPRISE.\t107 s’alarmaient +s’alarmaient
-dents di¬ saient même +dents disaient même
-Darcy. Us avaient fait, après quel¬ ques escarmouches, un +Darcy. Après quelques escarmouches, ils avaient fait un
-et dé¬ fensive ; +et défensive ;
-ménageaient mutuel¬ lement et +ménageaient mutuellement, et
-leurs con¬ naissances. +leurs connaissances.
-108\tLA DOUBLE Un soir on +Un soir, on
-de chanter, je +de chanter je
-belle voix , et +belle voix, et
-savait. Elle s’approcha du piano, et regarda +savait. En s’approchant du piano, elle regarda
-ce soir—là, quelque +ce soir-là, quelque
-; bref le +; bref, le
-éclatant. La pauvre +éclatant. Tout effarée, près de fondre en larmes, la pauvre
-piano tout effarée , +piano ; et,
-MEPRISE.\t109 près cle fondre en larmes, et en re¬ tournant à sa place elle +en retournant à sa place, elle
-put s’em¬ pêcher de +put s’empêcher de
-semblaient com¬ primer avec +semblaient comprimer avec
-sourire mo¬ queur. Elle +sourire moqueur. Elle
-lever. La première li¬ gure amie qu elle aperçut lorsqu’elle releva +lever. Lorsqu’elle releva
-tête, fut +tête, la première figure amie qu’elle aperçut fut
-était pâle et +était pâle, et
-l’était ellemême.— « Il +l’était elle-même. — Il
-! » pensa-t-elle. +! pensa-t-elle ; il
-110\tLA\tDOUBLE J1 m’aime véritablement. » La +m’aime véritablement. La
-la ligure triste +la figure triste
-deux jours elle +deux jours, elle
-Le ro¬ man avançait +Le roman avançait
-lorsque madame de +lorsque Mme de
-lettres P. +lettres : P.
-C. —«Où va +C. — Où va
-M. Darcy?» demanda +M. Darcy ? demanda
-homme qu’elle connaissait. — « Où il va?» Ne +homme qui le connaissait. — Où il va ? Ne
-savez-vous pas? A Constantinople. +savez-vous pas ? À Constantinople.
-! » +!
-MEPRISE.\ti\t11 pensa-t-elle. +pensa-t-elle.
-jours après Darcy +jours après, Darcy
-son côté Darcy, +son côté, Darcy,
-excuser celle-ci, et +excuser celle-ci et
-la pro¬ digieuse différence +la prodigieuse différence
-leur séparation , Julie, +leur séparation, Julie,
-112\tLA\tDOUBLE\tMEPRISE. mal, même, s’il +mal ; et, s’il
-pour elle. Tout +pour elle, peut-être bien même aux sentiments qu’il pouvait conserver encore. Tout
-une demilieue. Ensuite +une demi-lieue. Ensuite
-contrariée lorsquen entrant à P..... elle +contrariée lorsqu’en entrant à P... elle
-de madame Lambert +de Mme Lambert
-les chevaux , ce +les chevaux, ce
-une vii5 +une vi-
-{i i\tLA\tDOUBLE site +site
-prolonger. Impos¬ sible par conséquent d’entamer +prolonger. Impossible, par conséquent, d’entamer
-de Cbaverny. Madame +de Chaverny. Madame
-une dame que +une femme que
-mais quelle connais¬ sait a peine +mais qu’elle connaissait à peine
-Elle eut peine à cacher +Elle dut faire un effort sur elle-même pour cacher
-du méconten¬ tement qu elle éprouvait d avoir fait +du mécontentement qu’elle éprouvait d’avoir fait
-P... _ « Eh +P... — Eh
-bonjour donc , chère belle, » s’écria madame Lambert +bonjour donc, chère belle ! s’écria Mme Lambert
-MEPRISE.\t116 l’embrassant, « que +l’embrassant ; que
-pas ou¬ bliée ! Yous ne +pas oubliée ! Vous ne
-à propos j car +à propos, car
-vous ai¬ ment à +vous aiment à
-folie. ». Julie +folie. Julie
-trouver madame Lambert +trouver Mme Lambert
-— « Ils +— Ils
-voir, » reprit madame Lambert. +voir, reprit Mme Lambert.
-ma fille , que +ma fille, que
-1IÜ\tLA\tDOUBLE donner rendez - vous. Mais , chère belle, qu’avez-vous +donner rendez-vous. Mais, chère enfant, qu’avez-vous
-belles couleurs? Je +belles couleurs ? Je
-trouve bien pâle aujourd’hui. » Julie +trouve toute pâle aujourd’hui. Julie
-mensonge ; la +mensonge : la
-route... , la pous¬ sière... le +route... la poussière... le
-— « J’ai +— J’ai
-fidèle Achate , le +fidèle Achate, le
-— «J’ai eu +— J’ai eu
-MEPRISE.\t117 dernièrement +dernièrement
-commandant Per¬ rin , » dit Julie, en +commandant Perrin, dit Julie en
-— « J’ai +— J’ai
-mon ange: vous +mon ange : vous
-ans. » — «Mon dieu, Madame, il +ans. — Mon Dieu, madame, il
-si long-temps que +si longtemps que
-de pro¬ verbes , que +de proverbes, que
-plus re¬ trouver mon +plus retrouver mon
-118\tLA DOUBLE Je +Je
-au J’entends quelqu’un ». .— « Ah! Julie, +au « J’entends quelqu’un » . — Ah ! Julie,
-enfant, devi¬ nez qui +enfant, devinez qui
-la mé¬ moire pour +la mémoire pour
-son nom.,. » Le +son nom... Le
-présenta sur le champ à Julie. «11 m’obsède, en 9 vérité, » pensa-t-elle. — « De la mé¬ moire, Madame?... J’en ai beau¬ coup. » — « Mais +présenta sur-le-champ à Julie. — Il m’obsède, en vérité, pensa-t-elle. — De la mémoire, madame ?... j’en ai beaucoup. — Mais
-sept ans.,. Vous +sept ans... Vous
-MEPRISE.\t11 9 vous +vous
-étiez petite-fille, et +étiez petite fille et
-? » — « En +? — En
-pas. » — « Quelle +pas. — Quelle
-voir. » M. +voir. — M.
-? » +?
-120\tLA DOUBLE « Oui +— Oui
-voir avanthier, et +voir avant-hier, et
-vous êtes , qu’il +vous êtes, qu’il
-tout - à - fait signifi¬ catif? » « M. +tout à fait significatif ? — M.
-?... » dit +?... dit
-affectée, « M. Darcy?... N’est-ce +affectée, M. Darcy ?... N’est-ce
-secrétaire d’ambassade? » Oh +secrétaire d’ambassade ? — Oh
-MEPRISE.\t12 i reconnaîtrez pas ; il +reconnaîtrez pas : il
-couleur olive ; les +couleur olive, les
-enfoncés : il +enfoncés ; il
-perdu beau¬ coup de +perdu beaucoup de
-la cha¬ leur, à +la chaleur, à
-devant. Pourtant, il +devant. Pourtant il
-encore. » Ici, la +encore. Ici la
-de Darcy, con¬ seilla fortement +de Darcy conseilla fortement
-du kalydor, dont +du kalydor [Eau de toilette fabriquée par un parfumeur londonien, recommandée contre les affections de la peau.], dont
-des I ü +des
-122\tLA\tDOUBLE boucles +boucles
-beau ch⬠tain cendré. __ « Est-ce +beau châtain cendré. — Est-ce
-? » demanda madame de +? demanda Mme de
-— « Pas tout-à-fait, car +— Pas tout à fait, car
-a beau¬ coup voyagé +a beaucoup voyagé
-en Russie , puis +en Russie, puis
-une fortune indépendante, 11 a +une belle fortune. Il a
-Asie Mineure, dans la. .• Comment dit-il ?... la Caramanic. Il +Asie mineure, dans la... comment dit-il ?.. la Caramanie [Région de Turquie.]. Il
-ma chère, il +ma chère ; il
-MEPRISE.\t123 histoires +histoires
-vous en¬ chanteront. Hier, il +vous enchanteront. Hier il
-si jolies que +si jolies, que
-disais toujours: Mais +disais toujours : Mais
-pour demain, vous +pour demain ; vous
-à mes dames, +à ces dames,
-moi. » — « Vous +moi. — Vous
-histoire delà femme +histoire de la femme
-a sauvée?» demanda madame Dumanoir, cette dame qui conseillait le kalydor. — « La +a sauvée ? demanda Mme Dumanoir, la patronnesse du kalydor. — La
-a sau¬ vée ? I l a +a sauvée ? Il a
-mot. » +mot.
-124\tLA\tDOUBLE « Comment +— Comment
-une ac¬ tion admirable , un véritable ro¬ man » — « Oh +une action admirable, un véritable roman. — Oh
-prie. » — « Non , non ; demandez - le à +prie. — Non, non ; demandez-le à
-merveilleux. » — « Contez - nous cette histoire, Madame. Comment +merveilleux. — Contez-nous cette histoire, madame. Comment
-MEPRISE.\t125 nous +nous
-jusqu’au dî¬ ner ? +jusqu’au dîner ?
-— « Eh hien ! je +— Eh bien, je
-me la contée: —M. Darcy +me l’a contée : — M. Darcy
-en Tur¬ quie à +en Turquie à
-quelles rui¬ nes sur +quelles ruines sur
-la mer , quand +la mer, quand
-des eunuques noirs qui +des muets [En réalité ces serviteurs n’étaient pas privés de la parole, mais obligés de s’exprimer par des signes.] qui
-un sac , et ce sac on +un sac, et ce sac, on
-eu quelque +eu dedans quelque
-de vivant de¬ dans .. » +de vivant...
-126\tLA DOUBLE « Ah mon +— Ah ! mon
-! » s’écria madame Lambert qui +! s’écria Mme Lambert, qui
-! » A — « Précisément , » poursuivit madame Dumanoir, +! — Précisément, poursuivit Mme Dumanoir,
-aux eunuques ce +aux muets ce
-toute réponse , les eunuques tirent +toute réponse, les muets tirent
-MEPRISE.\t127 en +en
-les esclaves, et +les esclaves et
-beauté ravissante à +beauté ravissante, à
-la ra¬ mène dans la ville où +la ramène dans la ville, où
-sûre. » — « Pauvre +sûre. — Pauvre
-! » dit Julie qui +! dit Julie, qui
-à l’his¬ toire. — « Vous +à l’histoire. — Vous
-croyez sauvée? pas +croyez sauvée ? pas
-128\tLA\tDOUBLE l’affaire; tout +l’affaire ; tout
-en sûreté; il paraît même, » ajouta madame Dumauoir, changeant +en sûreté. Il paraît même, ajouta Mme Dumanoir, changeant
-son ton de voix et en prenant un fort dévot, « il paraît queM. Darcya pris +son expression et prenant un ton de nez fort dévot, il paraît que M. Darcy a pris
-et quelle a +et qu’elle a
-baptisée. » — « EtM.Darcy l’a-t-il épousée?» demanda +baptisée. — Et M. Darcy l’a-t-il épousée ? demanda
-souriant. « Pour +souriant. — Pour
-femme turque -, elle +femme turque... elle
-elle s’appe- +elle s’appelait Éminé... Elle
-MEPRISE.\t129 lait Emilie... elle avait +avait
-sœur nie disait quelle l’appelait toujours Sotir... Sotir..., cela +sœur me disait qu’elle l’appelait toujours Sôtir... Sôtir... cela
-Eulalie m a dit +Eulalie m’a dit
-voir. » — « Nous +voir. — Nous
-sa Turque, » s’écria madame Lambert, n’est-ce pas, Mesdames? il +sa Turque ! s’écria Mme Lambert ; n’est-ce pas, mesdames ? il
-je connaisse , et +je connaisse, et
-130\tLA\tDOUBLE venir +venir
-jamais reconnue : comme il +jamais reconnue. Comme il
-succession. Darcy qui +succession. Darcy, qui
-l’unique héritier a +l’unique héritier, a
-et probable¬ ment cette +et probablement cette
-lui-même. » — « Etait-elle jolie +lui-même. — Était-elle jolie
-fille na¬ turelle ? » demanda madame de Cha¬ verny d’un +fille naturelle ? demanda Mme de Chaverny d’un
-MEPRISE.\t131 de +de
-M. Darcy , quelle ne +M. Darcy, qu’elle ne
-de son esprit. — « Ah +de ses pensées. — Ah
-Mais d’ail¬ leurs Darcy +Mais d’ailleurs M. Darcy
-n’a jamais vu +n’a pas vu
-créature. » L’arrivée de Chàteaufort, du com¬ mandant Perrin +créature. L’arrivée de Châteaufort, du commandant Perrin
-quelques au¬ tres personnes, +quelques autres personnes,
-cette con¬ versation. Chàteaufort s’assit +cette conversation. Châteaufort s’assit
-de madame de +de Mme de
-et profi- +et profitant
-132\tLA DOUBLE tant d’un +d’un
-parlait très-haut : _« Vous +parlait très haut : — Vous
-triste, Madame, » lui dit-il,« je +triste, madame, lui dit-il ; je
-la cause? » Madame de +la cause. Mme de
-l’entendre. Châteaufortéprouva donc +l’entendre. Châteaufort éprouva donc
-générale , +générale ;
-MEPRISE.\t133 et changeant +et, changeant
-se décourager , Chat eaufort faisait +se décourager, Châteaufort faisait
-d’esprit. Madame de +d’esprit. Mme de
-il désirait plaire, l’é¬ coutait avec +il voulait plaire, l’écoutait avec
-M. Darcy , tout +M. Darcy, tout
-qui probable¬ ment l’avait +qui probablement l’avait
-depuis Enfin , le +depuis longtemps. Enfin, le
-se fil +se fit
-134\tLA\tDOUBLE entendre +entendre
-salon s ouvrit. Eh +salon s’ouvrit. — Eh
-! » s’écria madame Lambert. +! s’écria Mme Lambert.
-de ras¬ sembler toutes +de rassembler toutes
-se re¬ mettre et +se remettre et
-de madame Lambert, et +de Mme Lambert et
-quelque temps ; puis +quelque temps, puis
-se lit un +se fit un
-: ma¬ dame Lambert +: Mme Lambert
-MEPRISE.\t[36 ménager +ménager
-reconnaissance. Chଠteaufort et +reconnaissance. Châteaufort et
-Perrin, obser¬ vaient Darcy +Perrin, observaient Darcy
-jalouse. Nouveau venu, et arri vant de +jalouse. Arrivant de
-se donnas¬ sent cet +se donnassent cet
-les étran¬ gers. Darcy qui +les étrangers. Darcy, qui
-à personne rompit +à personne, rompit
-le pre¬ mier. Il parla de +le premier. Il parla du temps ou de
-route, de la poussière, peu +route, peu
-musicale. Madame de +musicale. Mme de
-1 36\tLA\tDOUBLE elle +elle
-parut mai¬ gri et +parut maigri, et
-En somme elle +En somme, elle
-— « Mon +— Mon
-Darcy, » dit ma¬ dame Lambert, « regardez bien au¬ tour de +Darcy, dit Mme Lambert, regardez bien autour de
-vos ancien¬ nes connaissances. » Darcy +vos anciennes connaissances. Darcy
-aperçut Julie qui avait été cachée +aperçut Julie, qui s’était cachée
-son cha¬ peau. 11 se +son chapeau. Il se
-surprise, s’avan¬ ça vers +surprise, s’avança vers
-main , puis s’arrêtant +main ; puis, s’arrêtant
-de familia- +de familiarité,
-MÉPRISE.\t137 rite, il salua J ulietrès-profondément, et +il salua Julie très profondément, et
-termes convena¬ bles tout +termes convenables tout
-plaisir quil avait +plaisir qu’il avait
-d’esprit luirevintbientbt, et +d’esprit lui revint bientôt, et
-et observa¬ teur que +et observateur que
-monde pren¬ nent quand +monde prennent quand
-homme pâle et +homme pâle, et
-138\tLA\tDOUBLE calme +calme
-de l ame que +de l’âme que
-la phy¬ sionomie. Des +la physionomie. Des
-sa bou¬ che abaissés, +sa bouche abaissés,
-tempes commen¬ çaient déjà à +tempes commençaient à
-était très-simple¬ ment habillé, +était très simplement habillé,
-cette élé¬ gance qui indique en même temps les +cette élégance qui indique les
-bonne société et 1 indifférence sur +bonne compagnie et l’indifférence sur
-MÉPRISE.\t139 gens. Julie lit toutes +gens. Julie fit toutes
-encore quil avait +encore qu’il avait
-de cheveux , et qui pa¬ raissait avoir +de cheveux, et qui paraissait avoir
-de madame Lambert. +de Mme Lambert.
-la gar- +la garder
-140\tLA\tDOUBLE dur comme +comme
-d’avoine. Madame Lambert +d’avoine. Mme Lambert
-de Darcy, qui +de Darcy qui
-devant ma¬ dame de +devant Mme de
-Elle lit une +Elle fit une
-en com¬ mençant avec +en commençant avec
-conversation O suivie. +conversation suivie.
-de madame Lambert +de Mme Lambert
-autres per¬ sonnes un +autres personnes un
-MEPRISE.\ttil sur +sur
-avec madame de +avec Mme de
-— « Prenez +— Prenez
-de madame de Chaverny, » dit madame Lambert à Darcy, au +de Mme de Chaverny, dit Mme Lambert à Darcy au
-château annonçait le +château annonça le
-les lèvres ; mais +les lèvres, mais
-■
-IX. Après +IX Après
-étant belle, et +étant belle et
-le jardin, autour +le jardin autour
-rustique , pour +rustique pour
-144\tLA DOUBLE Châteaufort avait remarqué, avec +Châteaufort avait remarqué avec
-dépit croissant, les +dépit croissant les
-pour madame de Chaverny. A mesure +pour Mme de Chaverny. À mesure
-la con¬ versation du nouveau-venu, il deve¬ nait moins +la conversation du nouveau venu, il devenait moins
-ôter tous ses +ôter ses
-la ter¬ rasse oh l’on +la terrasse où l’on
-suivant 1 ordinaire des +suivant l’ordinaire des
-à l’horizon, et qui annonçaient +à l’horizon et annonçaient
-son rival +son rival,
-MEPRISE.\t145 qui +qui
-tantôt */\ts elle +tantôt elle
-de Julie, semblaient +de Julie semblaient
-la physio¬ nomie mobile +la physionomie mobile
-d’elle, et se +d’elle, et, se
-sa chaise, au +sa chaise au
-146\tLA DOUBLE quelqu’un des renseignemens sur +quelqu’un des renseignements sur
-Madame, » dit-il +Madame, dit-il
-ton amer , M. +ton amer, M.
-! » — « Oh ! oui, » répondit madame de +! — Oh oui ! répondit Mme de
-put répri¬ mer . — « Il +put réprimer. — Il
-paraît, » continua Châteaufort, « car +paraît, continua Châteaufort, car
-amis. » — « Mes anciens amis? » dit +amis. — Mes anciens amis ! dit
-peu sévère, « je ne +peu sévère.
-MEPRISE.\t147 sais +Je ne sais
-voulez dire, » et elle +voulez dire. Et elle
-dos. Puis prenant +dos. Puis, prenant
-que madame Lambert +que Mme Lambert
-— « Que +— Que
-! » dit-elle, « c’est un +! dit-elle. C’est un
-merveilleux. » — « Trouvez-vous, +merveilleux. — Trouvez-vous,
-? c’est un +? C’est un
-— A propos, Darcy , est-ce +— À propos, Darcy, est-ce
-? » — « Ma Turque? quelle Turque? +? — Ma Turque ! quelle Turque ?
-148\tLA\tDOUBLE — « Oui, +— Oui,
-la vie; qui +la vie, qui
-appelait... Oh! nous +appelait... oh ! nous
-son... son sau¬ veur enfin. +son... sauveur enfin.
-savoir com¬ ment cela +savoir comment cela
-turc. » Darcy +turc. Darcy
-en riant : Est-il possiblej » s’écria-t-il, « que +en riant. Est-il possible, s’écria-t-il, que
-à Paris!..» — « Mais +à Paris ! — Mais
-de mésa¬ venture là dedans ; +de mésaventure là-dedans ;
-a peutêtre que +a peut-être que
-favorite. » +favorite.
-MEPRISE.\t14\t9 — « Hélas! » répondit +— Hélas ! répondit
-vent pour +vent le fut pour
-Faut-il qu’après avoir +Faut-il que, après avoir
-encore victime à Paris de la seule tentative que j’aie faite pour renou¬ veler la chevalerie errante ! » — « Comment? mais +encore persiflé à Paris pour le seul fait de chevalier errant dont je me sois jamais rendu coupable ! — Comment ! mais
-ne sa¬ vons rien. Contez-nous toute l’his¬ toire ! » s’écrièrent +ne savons rien. Contez-nous cela ! s’écrièrent
-fois. » Je devrais, » dit +fois. — Je devrais, dit
-150\tLA DOUBLE vous +vous
-connaissez penser de +connaissez déjà, et me dispenser de
-pour moi, mais +pour moi ; mais
-amis... . Je vous +amis... je vous
-présenter, madame Lambert, +présenter, Mme Lambert,
-John Tyrrel.... Un de +John Tyrrel... un de
-à Paris; il pourrait +à Paris. Il pourrait
-de iue prêter, dans son récit, un +de me prêter dans son récit un
-le fait: Cette +le fait : — « Cette
-une peut-être déjà, et me dis- +une
-MEPRISE.\t15! fois installée clans le +fois installée dans le
-— « Oh +— Oh
-le commencement, » s’écria madame Lambert. — « Mais +le commencement ! s’écria Mme Lambert. — Mais
-déjà. » — « Nous +déjà. — Nous
-rien, mais nous +rien, et nous
-l’autre. » Eh +l’autre. — « Eh
-saurez, Mes¬ dames, que j étais k Larnaea en i8... Un jour, je +saurez, mesdames, que j’étais à Larnaca [Ville de l’île de Chypre.] en 18... Un jour je
-152\tLA\tDOUBLE dessiner. +dessiner.
-Anglais très-aimable, bon garçon , bon +Anglais très aimable, bon garçon, bon
-John Tyrrel; un +John Tyrrel, un
-parce qu ils pensent +parce qu’ils pensent
-bonne hu¬ meur. D’ailleurs +bonne humeur. D’ailleurs
-sans but, et +sans but et
-voyage. Je m étais assis +voyage. « Je m’étais assis
-la mer qui, dans cet endroit, est do¬ minée par +la mer, qui dans cet endroit est dominée par
-MEPRISE.\t1.53 fort +fort
-se mo¬ quait de mon goût pour les arts, en +se moquait de ma passion malheureuse pour les beaux-arts en
-de Latakié. A côté +de Latakié [Ville assyrienne (l’ancienne Laodicée).]. À côté
-un domestique turc, +un drogman turc,
-connus. Tout d’un coup, sir +connus. « Tout d’un coup sir
-: « Voici +: — Voici
-la neige} nous +la neige ; nous
-154\tLA\tDOUBLE et +et
-oranges. » Je +oranges. « Je
-les yeux , et +les yeux, et
-deux es¬ claves le +deux esclaves le
-un ànier conduisait +un ânier conduisait
-et derrière , un Turc vénérable à barbe blanche fermait la marche , monté +et derrière, un Turc vénérable, à barbe blanche, fermait la marche, monté
-procession s’avancait lentement +procession s’avançait lentement
-de gra¬ vité. Notre Turc , tout +de gravité. « Notre Turc, tout
-coup d’œil de +coup d’oeil de
-MÉPRISE.\t155 sur- la +sur la
-de la ne , et +de l’âne, et
-un sourire singulier : +un singulier sourire :
-la neige » +la neige. »
-notre café, avec +notre café avec
-flegme habi¬ tuel — +flegme habituel. —
-Qu’est-ce donc? » demanda Tyrrel. « Est-ce +Qu’est-ce donc ? demanda Tyrrel. Est-ce
-» — « Pour +» « — Pour
-poissons, » répon¬ dit le Turc. En +poissons, répondit le Turc. « En
-à che¬ val partit au galop, et, +à cheval partit au galop ; et,
-la mer , il +la mer, il
-de nous? +de nous,
-156\tLA\tDOUBLE non +non
-ces coups d’œil méprisans que les Musulmans adressent +ces regards méprisants que les musulmans adressent
-aux Chrétiens. Il +aux chrétiens. Il
-jusqu’aux ro¬ chers à +jusqu’aux rochers à
-plus es¬ carpé. Il +plus escarpé. Il
-et parais¬ sait chercher +et paraissait chercher
-précipiter. Nous +précipiter. « Nous
-que por¬ tait l’âne , et +que portait l’âne, et
-MEPRISE.\t157 à +à
-nous communi¬ quâmes nos réflexions. — « Demande +nous communiquâmes nos réflexions. « — Demande
-ces coquins , » dit +ces coquins, dit
-Turc, « si +Turc, si
-ainsi. » Le +ainsi. « Le
-inconvenante. <( En +inconvenante. « En
-de nous , nous +de nous, nous
-vîmes distincte¬ ment remuer , et +vîmes distinctement remuer, et
-158\tLA DOUBLE même +même
-sortait. Tyrrel, quoique gastronome , est +sortait. « Tyrrel, quoique gastronome, est
-un furieux , courut à lanier , et +un furieux, courut à l’ânier et
-en Anglais, tant +en anglais, tant
-qu’il condui¬ sait ainsi +qu’il conduisait ainsi
-répondre , mais +répondre : mais
-s’agita violem¬ ment: des +s’agita violemment, des
-entendre ; sur +entendre : sur
-coups des courroies +coups de courroies
-pour fairo’marcher l’âne +pour faire marcher l’âne.
-MEPRISE.\t159 Tyrrel +Tyrrel
-D’un vi¬ goureux et +D’un vigoureux et
-jeta 1 anier à terre , saisit +jeta l’ânier à terre et saisit
-gorge ; sur +gorge : sur
-le sac poussé +le sac, poussé
-la lutte tomba +la lutte, tomba
-l’herbe. J étais accouru. +l’herbe. « J’étais accouru.
-pierres, la nier se +pierres, l’ânier se
-des af¬ faires des +des affaires des
-m’était impossi¬ ble de +m’était impossible de
-mon pa¬ rasol quand +mon parasol quand
-le bran¬ +le brandissais
-100\tLA\tDOUBLE dissais en +en
-et lanier de +et l’ânier de
-qu’il m était possible. +qu’il m’était possible.
-allait bien quand +allait bien, quand
-Turc achevai, ayant +Turc à cheval, ayant
-la mer, et +la mer et
-nous Lisions, partit +nous faisions, partit
-y eus¬ sions pensé +y eussions pensé
-» « Un ataghan? » dit Château¬ fort qui +» — Un ataghan [Long poignard à lame recourbée.] ? dit Châteaufort qui
-« Un ataghan, » reprit +« — Un ataghan, reprit
-MEPRISE.\tici passa +passa
-la tète un +la tête un
-cet ataglian qui +cet ataghan qui
-voir mille étoiles. Je ripos¬ tai pourtant +voir trente-six... bougies, comme disait si élégamment mon ami M. le marquis de Roseville. Je ripostai pourtant
-lui assénant un +lui assenant un
-mieux, frappantânier, esclaves,che¬ val et +mieux, frappant ânier, esclaves, cheval et
-John Tyrrel. L’affaire +John Tyrrel L’affaire
-Notre interprète observait +Notre drogman observait
-défendre long-temps avec +défendre longtemps avec
-de ca¬ valerie et unataghan. Heureusement 2 I +de cavalerie et un ataghan. Heureusement
-162\tLA\tDOUBLE sir +sir
-Il s en saisit, +Il s’en saisit,
-ces armes, et +ces armes et
-du pisto¬ let lorsque nous bandâmes la dé¬ tente, produisit un +du pistolet produisirent un
-prirent honteu¬ sement la +prirent honteusement la
-notre colère nous +notre colère, nous
-bon musul- +bon musulman,
-MEPRISE.\t163 man, et +et
-rosser. Lorsque +rosser. « Lorsque
-peu es¬ suyé, notre +peu essuyé, notre
-pensez bien , d’aller +pensez bien, d’aller
-cheveux noirs , et +cheveux noirs, et
-tous vêtemens qu’une +tous vêtements qu’une
-laine bleue, un +laine bleue un
-de madame de Chaverny. Elle sauta lestement +de Mme de Chaverny. « Elle se tira lestement
-sac, et sans +sac, et, sans
-embarrassée, elle +embarrassée,
-164\tLA\tDOUBLE nous +nous
-discours très-pathétique sans +discours très pathétique sans
-un mot, à +un mot ; à
-fois, Mesdames, qu’une +fois, mesdames, qu’une
-honneur. Le +honneur. « Le
-notre in¬ terprète s’arracher +notre drogman s’arracher
-je m’ac¬ commodais la +je m’accommodais la
-: Que +: — « Que
-force , et +force et
-MEPRISE.\t165 si +si
-avec elle, clans ce +avec elle dans ce
-canaille nouslapidera infailliblement. »Tyrrel, embarrassé +canaille nous lapidera infailliblement. » Tyrrel, embarrassé
-ces ré¬ flexions , et +ces réflexions, et
-recouvré tout son sang - froid britannique , s’écria : Quelle diable d’iclée avez-vous +recouvré son flegme britannique, s’écria : « Quelle diable d’idée avez-vous
-la femme qui +la femme, qui
-rien compris se +rien compris, se
-protection +protection du
-166\tLA\tDOUBLE (lu vice-consul de France; mais +consul de France ; mais
-cette précaution , sans +cette précaution, sans
-ville. J ai oublié +ville. J’ai oublié
-avions com¬ posé à +avions composé à
-notre interprète Le +notre interprète. « Le
-fort mal ; o\t7 nous +fort mal, nous
-des fous ; +des fous,
-MEPRISE.\t167 qu’il +qu’il
-les usages cles pays +les us et coutumes des pays
-l’on voyage ; qu’il +l’on voyage, qu’il
-et l’écorce. Enfin , il +et l’écorce... Enfin, il
-tança d’im¬ portance , et +tança d’importance ; et
-pour occasioner une +pour occasionner une
-Chypre. Sa +Chypre. « Sa
-conduite très-géné¬ reuse. Dans +conduite très généreuse. Dans
-roman. Celte ex¬ cellente dame +roman. Cette excellente dame
-fort dévote; elle +fort dévote ; elle
-168\tLA DOUBLE pensa quelle convertirait +pensa qu’elle convertirait
-avions ame¬ née ; que +avions amenée, que
-au /Moniteur, et +au Moniteur, et
-nommé consul-géné¬ ral. Tout +nommé consul général. Tout
-à M le vice-consul de +à monsieur le consul de
-l’affaire. Le +l’affaire. « Le
-en colère. Le +en colère Le
-un personnage , et +un personnage, et
-et flammes. C’était +et flamme. C’était
-chiens +chiens de chrétiens empêchassent un homme
-MEPRISE.\t169 de chré t i e ns em pêchassen t un ho ni me comme +comme
-Le vice consul +Le consul
-son maître , encore +son maître, encore
-de 60 canons, qui +de soixante canons qui
-Mais l’ar¬ gument qui +Mais l’argument qui
-qu’il lit en +qu’il fit en
-prix. Hélas +prix. « Hélas
-le pa¬ cha, payer +le pacha, payer
-deux dents , payer +deux dents, payer
-170\tLA\tDOUBLE scandale, +scandale,
-de ibis Tyrrel s’écria douloureuse¬ ment: « +de fois Tyrrel s’écria douloureusement : «
-aller des¬ siner sur +aller dessiner sur
-— « Quelle +— Quelle
-! » s’écria madame Lambert ; ,< c’est +! s’écria Mme Lambert, c’est
-De grâce , levez donc +De grâce, relevez donc
-pas fen¬ du la +pas fendu la
-ce récit , n’avait +ce récit, n’avait
-enfin +enfin d’une
-MEPRISE.\t171 dune voix timide: « +voix timide : «
-? » — « C’est +? — C’est
-moi, qua l’heure +moi, qu’à l’heure
-équipée chevaleresque à Tyrrel et à moi. » — « Était-elle jolie, cette +équipée chevaleresque. — Était-elle jolie cette
-? » demanda madame de Chaverny, en +? demanda Mme de Chaverny en
-— « Comment +— Comment
-? » demanda madame Lambert. +? demanda Mme Lambert.
-17?\tIL DOUBLE — « Elle +— Elle
-— Jolie? .... Oui, +— Jolie ?... Oui,
-toute bar¬ bouillée de +toute barbouillée de
-beaucoup d’habi¬ tude pour +beaucoup d’habitude pour
-du vice-consul. Elle était Mingrélienne, et +du consul. Elle était Mingrélienne [La Mingrélie était une province russe située au bord de la mer Noire.], et
-à madame C*** , la +à Mme C***, la
-du vice-consul, quelle était +du consul, qu’elle était
-table, man¬ geait comme quatre; puis, +table, mangeait comme quatre ; puis,
-MEPRISE.\t173 on +on
-parlait religion , elle s’endor¬ mait régulièrement. +parlait religion, elle s’endormait régulièrement.
-dura quel¬ que temps. +dura quelque temps.
-baptême. Madame C*** +baptême. Mme C***
-marraine, voulut +marraine, et voulut
-s’ensuit !.. Il +s’ensuit !... Il
-ruinerait. Madame C*** +ruinerait. Mme C***
-qu’Emineh m’ai¬ mait bien mieux +qu’Emineh m’aimait mieux
-ce bap¬ tême avec +ce baptême avec
-componction ‘vrai¬ ment évangélique , lorsque, +componction vraiment évangélique, lorsque,
-174\tLA DOUBLE disparut. +disparut.
-dire tout? Le vice-consul avait +dire tout ? Le consul avait
-un Mingrélien , grand coquin certaine¬ ment, mais +un Mingrélien, grand coquin certainement, mais
-le pilau. Ce +le pilaf. Ce
-manière. 11 l’enleva. et +manière. Il l’enleva, et
-à M\tqui ne +à M. C***, qui ne
-le retrou¬ ver Ainsi +le retrouver. Ainsi
-mes gants , mes bonbons , outre +mes gants, mes bonbons, outre
-en quel¬ que sorte +en quelque sorte
-MEPRISE.\t175 On +On
-de mal¬ heurs sur +de malheurs sur
-tirer d affaire ; +tirer d’affaire ;
-Don Qui¬ chotte et +Don Quichotte et
-avec madame de Chaverny , puis +avec Mme de Chaverny, puis
-170 LA DOUBLE MEPRISE. se +se
-être député , et +être député, et
-des renseignemens sta¬ tistiques sur +des renseignements statistiques sur
-Darcy lavait quittée, +Darcy l’avait quittée,
-la pen¬ dule. Elle +la pendule. Elle
-avec distraction , et +avec distraction, et
-178\tLA\tDOUBLE involontairement Darcy qui +involontairement Darcy, qui
-salon. Quel¬ quefois il +salon. Quelquefois il
-en par¬ lant à +en parlant à
-de statistique , et +de statistique, et
-regard pénétrant quoique +regard pénétrant, quoique
-Elle sen¬ tait qu’il +Elle sentait qu’il
-pensait pas à +pensait plus à
-voiture, et soit +voiture, et, soit
-: « Vous +: — Vous
-ensemble. » +ensemble.
-MEPRISE.\t179 La +La
-Darcy cau¬ sait toujours , mais +Darcy causait toujours, mais
-paraissait fati¬ gué et +paraissait fatigué et
-lâchait pas, Julie +lâchait pas. Julie
-leva lente¬ ment , serra +leva lentement, serra
-de madame Lambert, +de Mme Lambert,
-du salon , surprise +du salon, surprise
-bras quelle prit +bras qu’elle prit
-sans récou ter, et +sans l’écouter, et
-sans s’a¬ percevoir de +sans s’apercevoir de
-Elle tra¬ versa le +Elle traversa le
-de madame Lambert +de Mme Lambert
-reconduisirent jus- +reconduisirent jusqu’à sa voiture.
-180\tLA DOUBLE qua sa voilure. Darcy +Darcy
-sa calèche , Châteaufort lui de¬ manda en +sa calèche, Châteaufort lui demanda en
-son tilbury aus¬ sitôt que +son tilbury, aussitôt que
-Perrin au¬ rait fini +Perrin aurait fini
-sa voix , mais +sa voix, mais
-MEPRISE.\t181 perron , et +perron, et
-l’air triste, et +l’air triste et
-sa voiture; maintenant +sa voiture ; maintenant
-son coté , et +son côté, et
-182\tLA\tDOUBLE reprochait +reprochait
-Les sentimens qu elle avait éprou¬ vés pour +Les sentiments qu’elle avait éprouvés pour
-chanté faux , étaient +chanté faux, étaient
-ceux quelle emportait +ceux qu’elle emportait
-que non-seulement les +que non seulement les
-d’entraînement qu elle avait +d’entraînement qu’elle avait
-pour Châteaufort qui, d’ailleurs , dans ce moment , était complète¬ ment oublié, servait-il à lui faire +pour Châteaufort, qui, d’ailleurs, dans ce moment, était complètement oublié, l’avait-il préparée à se laisser aller, sans trop de remords, au sentiment
-MÉPRISE.\tJ83 excuser à ses propres yeux le senti¬ ment bien +bien
-à lui , ses +à lui, ses
-des souve¬ nirs heureux, +des souvenirs heureux,
-à Pa¬ ris. Mais une +à Paris. Mais, une
-184 LA DOUBLE MEPRISE. par +par
-coucher lard et +coucher tard et
-pour re¬ trouver son +pour retrouver son
-tout en¬ tier à +tout entier à
-prosaïques, s’enve¬ lopper soigneusement +prosaïques, s’envelopper soigneusement
-son man¬ teau, s établir commodément +son manteau, s’établir commodément
-de louage , égarant +de louage, égarant
-de ma¬ dame Lambert à Constantinople , de +de Mme Lambert à Constantinople, de
-de Cor¬ fou à +de Corfou à
-plaît, madame de +plaît, Mme de
-le XI. Lorsque madame de +XI Lorsque Mme de
-de madame Lam¬ bert , la +de Mme Lambert, la
-horriblement noire , l’atmosphère +horriblement noire, l’atmosphère
-temps des 24 +temps
-. 186\tLA\tDOUBLE éclairs, +des éclairs,
-paysage, fai¬ saient apercevoir les +paysage, dessinaient les
-chaque éclair , et +chaque éclair, et
-La pluie qui tombait d’a¬ bord en +La pluie, qui tombait d’abord en
-un vrai déluge. +un véritable déluge.
-à dev en ir assourdissante. Les che v au x effrayés +à devenir assourdissante. Les chevaux effrayés
-cabraient souvent au +cabraient au
-MEPRISE.\t187 dîné +dîné
-mauvais che¬ mins. Il +mauvais chemins. Il
-bêtes, aussi intrépide +bêtes, non moins intrépide
-tempête , lorsqu’il di¬ sait à +tempête lorsqu’il disait à
-! Madame de Chaverny n’ayant +! Mme de Chaverny, n’ayant
-se re¬ pentait de +se repentait de
-dit bien des choses qu elle avait à lui dire ; lorsqu’elle +dit cent choses qu’elle aurait pu lui dire, lorsqu’elle
-coup interrom¬ +coup interrompue
-188\tLA DOUBLE pue dans +dans
-fit entendre, et la calèche fut précipitée +fit entendre ; la calèche était précipitée
-cessait pas; une +cessait pas ; une
-était bi •isée; les +était brisée ; les
-et on ne +et l’on ne
-pied injuriait le +pied maudissait le
-sa voiture , demandant +sa voiture, demandant
-à P. ou +à P... ou
-qu’il fal¬ +qu’il fallait
-MEPRISE.\t18!) 40 lait faire +faire
-qu’elle faisait, elle +qu’elle faisait elle
-cette ré¬ ponse désespérante : « C est impos¬ sible! » Cependant +cette réponse désespérante : — C’est impossible ! Cependant
-qui s’ap¬ prochait. Les gens de madame de Chaverny lui crièrent de s’arrêter , et son cocher reconnut, +qui s’approchait. Bientôt le cocher de Mme de Chaverny reconnut,
-les fondemens d’une +les fondements d’une
-dans l’oflice de madame Lambert. La voiture s’arrêta, et +dans l’office de Mme Lambert ; il lui cria de s’arrêter. La voiture s’arrêta ; et
-190\tLA\tDOUBLE nom de madame de +nom de Mme de
-fut-il prononcé , qu’un jeune homme, qui +fut-il prononcé, qu’un jeune homme qui
-coupé , ouvrit luimême la +coupé ouvrit lui-même la
-: Est-elle blessée? » s’élança +: — Est-elle blessée ? s’élança
-reconnu Darcy , elle l’at¬ tendait. Leurs +reconnu Darcy, elle l’attendait. Leurs
-que madame de Chaverny pres¬ sait doucement la +que Mme de Chaverny pressait la
-mais c’é¬ tait probablement +mais c’était probablement
-MEPRISE.\ti9( ■i Julie +Julie
-pas d’abord , car +pas d’abord, car
-parti quelle devait +parti qu’elle devait
-D’un côté elle +D’un côté, elle
-lieues qu elle aurait +lieues qu’elle aurait
-en tête-à-tête avec +en tête à tête avec
-elle vou¬ lait aller +elle voulait aller
-y de¬ mander l’hospitalité à madame Lam¬ bert , elle +y demander l’hospitalité à Mme Lambert, elle
-de ra¬ conter le +de raconter le
-et des secours +et du secours
-aurait reçus de +aurait reçu de
-femme turque, subir ensuite toutes les ques- +femme turque...
-192\tLA DOUBLE lions impertinentesetlescomplinaens de condoléance— on ne pourrait y +on ne pouvait y
-Mais trois +Mais aussi trois
-lieues jusqua Paris!.. Pendant quelle flottait +lieues jusqu’à Paris !... Pendant qu’elle flottait
-et quelle balbutiait assez maladroite¬ ment quelques +et qu’elle balbutiait assez maladroitement quelques
-sur rembarras quelle allait causer ; Darcy, (fui semblait +sur l’embarras qu’elle allait causer, Darcy, qui semblait
-voiture, Madame, je +voiture, madame, je
-vôtre jusqua ce +vôtre jusqu’à ce
-Paris. » Julie craignant d’avoir montré trop de pruderie , se +Paris. Julie, craignant de montrer trop de pruderie, se
-première offre , mais +première offre, mais
-MEPRISE.\t193 Et +Et
-à P ou +à P... ou
-son manteau qu’il +son manteau, qu’il
-les che¬ vaux trottaient +les chevaux trottaient
-domestique choisit pour +domestique avait choisi pour
-nom de la +nom et la
-194\tLA DOUBLE paraissait +paraissait
-peu d’hu¬ meur. Julie +peu d’humeur. Julie
-son ir¬ résolution l’avait choqué , et +son irrésolution l’avait choqué, et
-ridicule. Elle était déjà tellement sous l’in¬ fluence de cet homme qu elle s’adres¬ sait intérieurement +ridicule. Déjà elle était tellement sous l’influence de cet homme, qu’elle s’adressait intérieurement
-et qu elle ne songea plus qu’à lui ôter l’humeur qu’il montrait. L’habit +et ne songeait plus qu’à dissiper ce mouvement d’humeur dont elle s’accusait. L’habit
-était mouillé ; elle s’en aper¬ çut , et se +était mouillé, elle s’en aperçut, et, se
-résulta que le différent ayant +résulta que, le différend ayant
-MEPRISE.\t195 énorme quelle n’aurait +énorme qu’elle n’aurait
-faire oublier. Us étaient +faire oublier ! Ils étaient
-de l’autre que +de l’autre, que
-les rappro¬ chaient même quelquefois davan¬ tage. — « Ce +les rapprochaient même quelquefois davantage. — Ce
-nous enve¬ loppe tous +nous enveloppe tous
-deux, » dit +deux, dit
-charades d’autre¬ fois. Vous +charades d’autrefois. Vous
-nous nousaffu- +nous nous affublâmes
-196\tLA\tDOUBLE blâmes tous +tous
-votre grand’mère? » — « Oui, +votre grand-mère ? — Oui,
-mercuriale qu elle me +mercuriale qu’elle me
-occasion. » — « Ah ! >, s’écria Darcy, « quel +occasion. — Ah ! s’écria Darcy, quel
-! com¬ bien de fois je me suis rappelé avec +! combien de fois j’ai pensé avec
-bonheur nos divines soi¬ rées de +bonheur à nos divines soirées de
-rue de Bellechasse +rue Bellechasse
-de vau¬ tour qu’on +de vautour qu’on
-tant d’art? » +tant d’art ?
-MEPRISE.\t197 — « Oui, » répondit Julie, » vous étiez Prométhée et +— Oui, répondit Julie, vous étiez Prométhée, et
-vous avez? Comment +vous avez ! Comment
-vous sou¬ venir de +vous souvenir de
-si long-temps que +si longtemps que
-sommes vus! » — « Est-ce +sommes vus ! — Est-ce
-me demandez? » dit +me demandez ? dit
-en souriant, et +en souriant et
-en face Puis, +en face. Puis,
-: « En vérité , » pour¬ suivit-il , « il +: En vérité, poursuivit-il, il
-heureux inomens de +heureux moments de
-vie. » +vie.
-198\tLA\tDOUBLE — « Quel +— Quel
-les charades!— » dit Julie, qui +les charades !... dit Julie qui
-— « Voulez-vous +— Voulez-vous
-? » interrompit Darcy. « Vous rappelezvous notre +? interrompit Darcy. Vous rappelez-vous notre
-chez ma¬ dame Lambert +chez Mme Lambert
-l’univers entier, mais de +l’univers entier ; en revanche, de
-sans exécu¬ tion. » +sans exécution.
-MEPRISE.\t199 — « Qu’en +— Qu’en
-? » — « Mais , j’imagine +? — Hélas ! j’imagine
-eu occasion +eu souvent occasion
-me dé¬ fendre : car , une +me défendre ; car, une
-de Paris , quel +de Paris, quel
-? » — « De +? — De
-amis... » — « Oh! mes +amis... — Oh ! mes
-! » s’écria Dar¬ cy avec +! s’écria Darcy avec
-vous connussiez , du +vous connussiez, du
-voyait madame +voyait Madame
-•200\tLA\tDOUBLE votre +votre
-monsieur 1 atta¬ ché du +monsieur l’attaché du
-des affaires étran¬ gères. » « G est que +des Affaires étrangères. — C’est que
-vous occu¬ piez pas d’elles. » — « Cela +vous occupiez pas d’elles. — Cela
-des per¬ sonnes que +des personnes que
-pas. » Si +pas. Si
-de dis¬ tinguer la ligure de +de distinguer la figure de
-aurait aperçu qu’une +aurait pu voir qu’une
-1 MEPRISE.\t201 s était répandue +s’était répandue
-ses traits, en +ses traits en
-dernière phrase , à +dernière phrase, à
-souvenirs qu’ils se rappelaient trop bien l’un et l’autre, Julie vou¬ lut le +souvenirs trop bien conservés par l’un et par l’autre, Julie voulut le
-ses voya¬ ges, espérant +ses voyages, espérant
-202\tLA\tDOUBLE — « Quel +— Quel
-vôtre , » dit-elle , « et +vôtre ! dit-elle, et
-! » Mais +! Mais
-en hu¬ meur conteuse. — « Quel +en humeur conteuse. — Quel
-moustaches, «demandat-il brusquement, « qui +moustaches, demanda-t-il brusquement, qui
-parlait tout-à-l’heure ? « Cette +parlait tout à l’heure ? Cette
-encore da¬ vantage. — « C’est +encore davantage. — C’est
-mari, » répondit-elle, « un +mari, répondit-elle, un
-dit, « pour¬ suivit-elle , sans vouloir abandon¬ +dit, poursuivit-elle sans vouloir abandonner
-MEPRISE.\t903 ner son +son
-oriental, « que +oriental, que
-de l’orient, ne +de l’Orient ne
-ailleurs. » — « 11 m’a +ailleurs. — Il m’a
-sais pourquoi.. . Je +sais pourquoi... Je
-ciel bleu Quant +ciel bleu... Quant
-bleu, Ma¬ dame, Dieu +bleu, madame, Dieu
-en préserve! On +en préserve ! On
-guignon , à +guignon à
-204\tLA\tDOUBLE que +que
-bleu hier, et +bleu hier et
-renouvelé , on +renouvelé on
-! » « Et +! — Et
-bien long-temps sous +bien longtemps sous
-ciel bleu. » — « Mais , Madame , il +ciel bleu ! — Mais, madame, il
-mon incli¬ nation, je +mon inclination, je
-petit +petit mouvement
-MEPRISE.\t206 moment de +de
-de l’orient. » — « Je +de l’Orient. — Je
-des voya¬ geurs en diraient autant, s’ils +des voyageurs en diraient autant s’ils
-à Constantinopîe et +à Constantinople et
-de l’orient ? » — « Là comme +de l’Orient ? — Là, comme
-Les attachés anglais boivent , les français jouent à Iécarté, les alle¬ mands fument ; et +Les Anglais boivent, les Français jouent, les Allemands fument, et
-206\tLA\tDOUBLE d’esprit, +d’esprit,
-leurs plaisirs , se +leurs plaisirs, se
-pays. » — « C’est probablement cette der¬ nière occupation +pays. — C’est probablement à cette dernière occupation
-vous préfé¬ riez. » — « Point. Moi j étudiais le +vous donniez la préférence. — Point du tout. Moi, j’étudiais le
-de ri¬ dicule. Quand +de ridicule. Quand
-les dé¬ pêches de +les dépêches de
-je galoppais dans l’hippodrome, et +je galopais aux Eaux-Douces, et
-quelque ligure +quelque figure
-MEPRISE.\t?07 humaine +humaine
-d’ailleurs. » — « Ce +d’ailleurs. — Ce
-grand plai¬ sir pour +grand plaisir pour
-une aussi grande +une si grande
-la France? » — « Ou i ; +la France ? — Oui ;
-marchands d’huiles ou de cache¬ mires? ou, +marchands de quincaillerie ou de cachemires ; ou,
-poètes, qui du +poètes, qui, du
-voyaient un secrétaire de l’ambas¬ sade, lui craient : Menez-nous voir les ruines , menez-moi à Sainle-Sophie, conduisez-moi +voyaient quelqu’un de l’ambassade, lui criaient : Menez-moi voir les ruines, menez-moi à Sainte-Sophie, conduisez-moi
-208\tLA\tDOUBLE à +à
-mer d’azur. Je veux +mer d’azur ; je veux
-! Puis , quand +! Puis, quand
-un coup de so¬ leil, ils +un bon coup de soleil, ils
-leur cham¬ bre, et +leur chambre, et
-du Consti¬ tutionnel. » — «Vous voyez +du Constitutionnel. — Vous voyez
-mal, sui¬ vant votre +mal, suivant votre
-pas corrigé , savez-vous , car +pas corrigé, savez-vous ? car
-moqueur. « — « Dites-moi, Madame, s’il +moqueur. — Dites-moi, madame, s’il
-damné , qui +damné qui
-sa poêle, de +sa poêle de
-MEPRISE.\t209 friture? D’honneur! vous +friture ? D’honneur ! vous
-autres se¬ crétaires d’ambassade, nous ressem¬ blons aux +autres secrétaires d’ambassade, nous ressemblons aux
-le bon¬ heur de +le bonheur de
-semble. » ( Il prononça +semble. (Il prononça
-de Julie.) « Depuis six ans, je +de Julie.)Depuis six ans je
-mes pensées intimes. » — « Vous +mes pensées. — Vous
-? » +?
-210\tLA\tDOUBLE — « Je +— Je
-est mort; l’autre +est mort ; l’autre
-pas. » — « Ainsi, +pas. — Ainsi,
-êtes seul?... » — « Seul. » — « Et +êtes seul ?... — Seul. — Et
-des femmes .... quelle +des femmes, quelle
-dans l’orient? Est-ce quelle ne +dans l’Orient ? Est-ce qu’elle ne
-? » — « Oh! pour +? — Oh ! pour
-MEPRISE.\ton de tout, Quant +de tout. Quant
-c’est quelles sont +c’est qu’elles sont
-des ambassa¬ deurs, dispensez-moi +des ambassadeurs, dispensez-moi
-parler. C est une question diploma¬ tique, et si j en disais +parler. C’est une question diplomatique ; et si j’en disais
-faire du tort aux affaires étrangères. » — « Vous +faire tort aux Affaires étrangères. — Vous
-d’ardeur en¬ trer dans +d’ardeur entrer dans
-! » +!
-212\tLA\tDOUBLE — « Je +— Je
-de Paris.» — « Ah +de Paris ! — Ah
-comment pouvezvous dire cela? Paris! le +comment pouvez-vous dire cela ? Paris ! le
-la terre. » — « Ne +la terre ! — Ne
-Je vou¬ drais entendre +Je voudrais entendre
-Italie. » — « VoirNaples, c’est +Italie. — Voir Naples, c’est
-je désire le +je désirerais le
-au monde ! » réponditelle en soupirant.. , « pourvu +au monde, répondit-elle en soupirant,... pourvu
-moi. » +moi.
-MEPRISE.\t213 — « Oh! à cette condition , je fe¬ rais le +— Oh ! à cette condition, je ferais le
-vos fenê¬ tres comme +vos fenêtres comme
-se dé¬ roulerait. » — « Eh bien! si +se déroule. — Eh bien ! si
-trop de¬ mander, je +trop demander, je
-avec un. . avec +avec un... avec
-seulement. » — « Pour +seulement. — Pour
-si ambitieux; je +si ambitieux ; je
-seule, » ajouta-t-il +seule, ajouta-t-il
-souriant. « Mais +souriant. Mais
-214\tLA\tDOUBLE qui +qui
-jamais arrivé ..En vé¬ rité, j’ai +jamais arrivé... et qui ne m’arrivera pas, reprit-il avec un soupir. Puis, d’un ton plus gai : En vérité, j’ai
-obtenir. » — « Qu’était-ce +obtenir. — Qu’était-ce
-? » — « Oh +? — Oh
-Par exemple , j’ai désiré passionné¬ ment pouvoir walser avec quel¬ qu’un... J’ai +Par exemple, j’ai désiré passionnément pouvoir valser avec quelqu’un... J’ai
-études appro¬ fondies sur ia walse. Je +études approfondies sur la valse. Je
-suis ■ exercé, pendant +suis exercé pendant
-entiers, seul , avec +entiers, seul, avec
-pour surmon¬ ter l etourdissement qui +pour surmonter l’étourdissement qui
-MEPRISE.\t215 jamais +jamais
-suis par¬ venu à +suis parvenu à
-de vertiges .. » Et +de vertiges... — Et
-désiriez-vous walser ? » — ’< Si +désiriez-vous valser ? — Si
-avec vous?... Et +avec vous ?... Et
-j’étais deve¬ nu, à +j’étais devenu, à
-un walseur consommé, votre grand’mère, qui +un valseur consommé, votre grand-mère, qui
-la walse par +la valse par
-cœur. » - «Et votre +cœur. — Et votre
-souhait ?.. >, demanda +souhait ?... demanda
-21G\tLA DOUBLE « Mon second souhait? je +— Mon second souhait, je
-J’aurais voulu , c était par +J’aurais voulu, c’était par
-ma part , j’aurais +ma part, j’aurais
-être aimé— mais aimé C’est +être aimé... mais aimé... C’est
-la walse que +la valse que
-souhaitais ainsi , et +souhaitais ainsi, et
-l’ordre chronologique.... J’aurais voulu , dis-je, +l’ordre chronologique... J’aurais voulu, dis-je,
-que j’au¬ rais pu +que j’aurais pu
-bottes crottées, au +bottes crottées au
-se dis¬ poserait à +se disposerait à
-aurait étéen grande +aurait été en grande
-MEPRISE.\t217 Mais c était de +Mais c’était de
-possibles. » —\t« Que +possibles. — Que
-toujours à dire du mal des femmes. » — « Moi +toujours impitoyable pour les femmes. — Moi
-? » Allez, vous êtes bien injuste. » 28 +? — Un bal !... une toilette !... Ah ! mon Dieu !... Qui aime le bal maintenant ?... Elle ne pensait guère à justifier tout son sexe mis en cause ; elle croyait entendre la pensée de Darcy, et la pauvre femme n’entendait que son propre cœur.
-218\tLA\tDOUBLE — « A propos +— À propos
-! j’ai rapporté +! J’ai rapporté
-ravir. » — « Vous +ravir. — Vous
-album. « — « Ti ■ès-volontiers. Vous +album. — Très volontiers. Vous
-— A propos, j’ai un compli¬ ment à vous faire; on +— À propos, madame, j’ai un compliment à vous faire ; on
-ministère (pie M de Cha- +ministère que M. de Chaverny allait
-MEPRISE.\t219 verny ai lait être +être
-plaisir. •> Julie +plaisir. Julie
-sans s’aperce¬ voir de +sans s’apercevoir de
-— « Permettez-moi +— Permettez-moi
-vous de¬ mander votre +vous demander votre
-à pré¬ sent. Mais , au fond , je +à présent... Mais, au fond, je
-nouvelle di¬ gnité. Je +nouvelle dignité. Je
-pendant lété, et +pendant l’été, et
-220\tLA\tDOUBLE souvent +souvent
-voir. » « Jamais +voir. — Jamais
-à SaintCloud! » dit +à Saint-Cloud, dit
-émue. _ (( Oh +émue. — Oh
-tant mieux , car Paris , voyez-vous, +tant mieux, car Paris, voyez-vous,
-le paradis dont +le paradis, dont
-jamais sortir, que +jamais sortir que
-la cam¬ pagne chez madame Lambert, +la campagne chez Mme Lambert,
-heureuse, Madame, de vi¬ vre à +heureuse, madame, de vivre à
-suis peutêtre que +suis peut-être que
-MEPRISE.\t221 trouve +trouve
-petit appar¬ tement que +petit appartement que
-tante ma donné. +tante m’a donné.
-m’a-t-on dit , dans +m’a-t-on dit, dans
-faubourg Saint-Hono¬ ré. On +faubourg Saint-Honoré. On
-votre hôtel. Vous +votre maison. Vous
-jardin magnifique si +jardin délicieux, si
-boutiques. » — « Non, +boutiques. — Non,
-Dieu merci! » — « Quel +Dieu merci. — Quel
-recevez-vous, Ma¬ dame ? » Je +recevez-vous, madame ? — Je
-222\tLA\tDOUBLE tous +tous
-vous veuillez bien +vous vouliez bien
-quelquefois. » — « Vous voyez, Madame, que +quelquefois. — Vous voyez, madame, que
-m’invite moimême sans +m’invite moi-même sans
-sans pré¬ sentation officielle. +sans présentation officielle.
-me par¬ donnez, n’est-ce pas?... Je ne con¬ nais plus +me pardonnerez, n’est-ce pas ?.. Je ne connais plus
-à Paris, et ma¬ dame Lambert. +à Paris et Mme Lambert.
-m’a oublié , mais +m’a oublié, mais
-doit êlre charmant Vous +doit être charmant. Vous
-si +si bien
-bien vos connaissances !.... Vous rap¬ pelez-vous les +vos amis !... Vous rappelez-vous les
-vous fai¬ siez autrefois +vous faisiez autrefois
-vous tiendriez maison. Un salon inacces¬ sible aux ennuyeux, de +vous seriez maîtresse de maison ? Un salon inaccessible aux ennuyeux ; de
-la conver¬ sation , et +la conversation, et
-tard : point +tard ; point
-à prétentions , un +à prétentions, un
-connaissant parfaite¬ ment, qui +connaissant parfaitement et qui
-ne cher¬ chent point à mentir, ni +ne cherchent point à mentir ni
-femmes spi¬ rituelles avec +femmes spirituelles avec
-est impos¬ sible que +est impossible que
-soient pas)... et +soient pas...), et
-224\tLA\tDOUBLE heureuse femme de Paris, et +heureuse des femmes, et
-approchent. » Pendant +approchent. Pendant
-qu’il décri¬ vait avec +qu’il décrivait avec
-de chaleur, elle +de vivacité, elle
-autre homme... à +autre homme..., à
-salon ima¬ ginaire, si +salon imaginaire, si
-attirés... au +attirés... ; au
-se rappe¬ lait les +se rappelait les
-MEPRISE.\t226 se +se
-homme qu elle haïssait +homme qu’elle haïssait
-qu’elle méprisait, tandis +qu’elle méprisait ; tandis
-celui quelle aurait +celui qu’elle aurait
-s’en séparer.... et +s’en séparer..., et
-près d’elle que +près d’elle, que
-226\tLA DOUBLE avec +avec
-lui don¬ nait une +lui donnait une
-ses joues ; elle tremblait +ses joues. Elle tremblait
-Elle étouffait; elle +Elle étouffait ; elle
-ses mains , à +ses mains, à
-MEPRISE.\t227 la +la
-; mais les +; mais, les
-— « Qu’avez-vous, Madame? Au +— Qu’avez-vous, madame ? Au
-Dieu, Madame... répondezmoi ? Que vous arrive-t-il?... » Et +Dieu, madame..., répondez-moi. Que vous arrive-t-il ?... Et
-toutes ses questions, +toutes ces questions,
-main, et écartant +main, et, écartant
-: « Je +: — Je
-conjure, Madame, » dit-il +conjure, madame, dit-il
-cœur, « je +cœur, je
-conjure, +conjure, qu’avez-
-228\tLA\tDOUBLE quavez-vous? Vous aurais-je offen¬ sée involontairement?... Vous +vous ? Vous aurais-je offensée involontairement ?... Vous
-silence. » — « Ah! » s’écria +silence. — Ah ! s’écria
-ne pou¬ vant plus +ne pouvant plus
-contenir, « je +contenir, je
-! » et +! et
-plus fort.\t, — « Malheureuse? comment?... pourquoi?... Qui peut +plus fort. — Malheureuse ?... Comment ?... pourquoi ?... qui peut
-rendre malheureuse? répondez-moi! » En parlant ainsi il +rendre malheureuse ? répondez-moi. En parlant ainsi, il
-de Julie qui pleurait toujours au +de Julie, qui pleurait au
-de répondre à ses questions. Darcy +de répondre. Darcy
-MEPRISE.\t229 savait que penser ; mais +savait que penser, mais
-était tou¬ ché de ses larmes, touché de sa po¬ sition 5 et +était touché de ses larmes. Il se trouvait rajeuni de six ans, et
-pas en¬ core présenté +pas encore présenté
-son imagination, que Julie pourrait bien un jour être à lui. Comme +son imagination que du rôle de confident il pourrait bien passer à un autre plus élevé. Comme
-les ru¬ bans du +les rubans du
-son schal. Les +son châle. Les
-voiture au¬ +voiture auprès
-230\tLA\tDOUBLE près d’un +d’un
-lui saisis¬ sant le +lui saisissant le
-l’assura quelle allait beaucoup +l’assura qu’elle était beaucoup
-diriger scs chevaux +diriger ses chevaux
-— « Mais, je +— Mais je
-de Chaverny , » dit +de Chaverny, dit
-un instant , « je +un instant, je
-dites-moi, qu’avezvous? Je crains , et je ne puis com¬ prendre comment +dites-moi, qu’avez-vous ? Je crains... Je ne puis comprendre comment
-assez mal¬ heureux pour +assez malheureux pour
-peine. » +peine.
-MEPRISE.\t231 — « Ah +— Ah
-! » s’é¬ cria Julie. Et elle +! s’écria Julie ; et elle
-— « Eli bien +— Eh bien
-? » ajouta-t-il en souriant, et +? ajouta-t-il en souriant et
-— « Vous +— Vous
-croyez entourée... et +croyez entourée..., et
-!... » — « Comment ! N’avez-vous pas +!... — Comment ! n’avez-vous pas
-23.2\tLA DOUBLE tous les élémens (le bonheur +tous les éléments du bonheur
-êtes jeune , riche , jolie... +êtes jeune, riche, jolie...
-la société...» * ’ — « Je le déteste! » s’écria +la société... — Je le déteste ! s’écria
-hors d’elle-même, « je +hors d’elle-même ; je
-! » Et elle laissa tomber sa tête sur l’é¬ paule de Darcy en +! Et elle cacha sa tête dans son mouchoir en
-— « Oh +— Oh
-! » pensa +! pensa
-grave. » Et pro¬ fitant avec +grave. Et, profitant avec
-voiture , il attirait la malheu¬ reuse Julie encore plus près de lui. +voiture pour se rapprocher davantage de la malheureuse Julie : —
-MEPRISE.\t233 — « Pourquoi, » lui +Pourquoi, lui
-monde, «pourquoi vous affliger ainsi? Faut-il +monde, pourquoi vous affliger ainsi ? Faut-il
-ait tant d’influence +ait autant d’influence
-vie ? Pourquoi lui permettezvous d’empoisonner +vie ! Pourquoi lui permettez-vous d’empoisonner
-votre bonheur? Mais +votre bonheur ? Mais
-demander votre bon¬ heur?... » et il +demander ce bonheur ?... Et il
-des doigts, mais +des doigts ; mais
-retira aus¬ sitôt sa +retira aussitôt sa
-il crai¬ gnit d’avoir +il craignit d’avoir
-loin... Il pour¬ suivit, et, déterminé +loin... Mais, déterminé
-2U\tLA DOUBLE — « Que +— Que
-réellement. » — « Ah! monsieur +réellement. — Ah ! monsieur
-! » Le +! Le
-disait clairement: «Je vous +disait clairement : Je vous
-toujours aimé , et vous n’a¬ vez pas +toujours aimé, et vous n’avez pas
-apercevoir. » La +apercevoir. La
-ce mo¬ ment, de +ce moment, de
-monde, quelle avait +monde, qu’elle avait
-aimé Darcy pendant +aimé Darcy, pendant
-d’amour quelle en +d’amour qu’elle en
-MEPRISE.\t235 — « Et vous, » s’écria +— Et vous ! s’écria
-s’animant, « vous, Julie, m’avezvous jamais connu? Avez-vous ja¬ mais su +s’animant, vous, madame, m’avez-vous jamais connu ? Avez-vous jamais su
-mes sentimens? Ah! si +mes sentiments ? Ah ! si
-m’aviez connu, Julie , nous +m’aviez mieux connu, nous
-l’autre. » — « Que +l’autre. — Que
-! » répéta +! répéta
-de larmes. — « Mais +de larmes, et en lui serrant la main avec force. — Mais
-compris, Julie, » continua +compris, madame, continua
-de mé¬ lancolie ironique +de mélancolie ironique
-était habi¬ +était habituelle,
-236\tLA\tDOUBLE tuelle, « qu’en serait-il résulté? Je¬ tais sans +qu’en serait-il résulté ? J’étais sans
-était con¬ sidérable ; +était considérable ;
-m’eût repous¬ sé avec +m’eût repoussé avec
-fatale ex¬ périence ne +fatale expérience ne
-véritable bonheur , vous +véritable bonheur, vous
-ma présomption , et +ma présomption, et
-les pan¬ neaux , aurait été alors +les panneaux, aurait été sans doute alors
-plaire. « — « Oh +plaire. — Oh
-! Per¬ sonne n’aura +! Personne n’aura
-? » +?
-MEPRISE.\t237 — « Pardonnez-moi , chère Ju¬ lie! pardonnez-moi, +— Pardonnez-moi, chère Julie ! s’écria-t-il très ému lui-même ; pardonnez-moi,
-en sup¬ plie. Oubliez ces reproches; non, +en supplie. Oubliez ces reproches ; non,
-moi. —Je suis +moi. — Je suis
-ai cru faible +ai crue faible
-les fem¬ mes du +les femmes du
-vous viviez; j’ai +vous viviez ; j’ai
-chère Ju¬ lie , et +chère Julie, et
-!... » Et il baisait +!... Il baisait
-ses mains qu’elle +ses mains, qu’elle
-retirait plus. Alors Darcy passant un bras derrière elle l’attira tout-à-fait sur son sein , mais +retirait plus ; il allait la presser sur son sein..., mais
-de terreur , et +de terreur, et
-238 LA DOUBLE MEPRISE que +que
-Sur quoi, Darcy avait son sou¬ rire diabolique, et d’une +Sur quoi Darcy, d’une
-rendait l’expres¬ sion plus poignante: «Vous êtes en toilette , Madame.. . Pardonnezmoi , j’oubliais votre belle robe. » Julie poussa un cri étouffé. Darcy +rendait l’expression plus poignante : — Excusez-moi, madame, j’avais oublié Paris. Je me rappelle maintenant qu’on s’y marie, mais qu’on n’y aime point. — Oh ! oui, je vous aime, murmura-t-elle en sanglotant ; et elle laissa tomber sa tête sur l’épaule de Darcy. Darcy
-transport, et chercha à +transport, cherchant à
-son étreinte , mais +son étreinte, mais
-XII. Darcy n’était +XII Darcy s’était trompé sur la nature de son émotion : il faut bien le dire, il n’était
-échapper. 11 était d’ailleurs, comme +échapper. D’ailleurs, comme
-240\tLA\tDOUBLE tous +tous
-hommes, beaucoup plus élo¬ quent pour +hommes, il était beaucoup plus éloquent pour
-pour re¬ mercier. Cependant +pour remercier. Cependant
-était poli , et +était poli, et
-de sentimens plus respectables. Il débitait +de sentiments plus respectables. Le premier mouvement d’ivresse passé, il débitait
-tendres , qu’il +tendres qu’il
-de peine , et +de peine, et
-nombreux baisemens de +nombreux baisements de
-lui épar¬ gnaient autant +lui épargnaient autant
-sans regrets que +sans regret que
-de madame de Chaverny , au +de Mme de Chaverny au
-ses protes¬ tations , l’accablement +ses protestations, l’accablement
-MEPRISE.\t241 elle +elle
-rendaient dif¬ ficile , ennuyeuse +rendaient difficile, ennuyeuse
-si jose le +si j’ose le
-serrant machinale¬ ment son schall contre +serrant machinalement son châle contre
-pleurait plus;’ses yeux +pleurait plus ; ses yeux
-dès quelle était abandonnée, retom¬ bait sur +dès qu’elle était abandonnée, retombait sur
-pensées déchiran¬ tes se +pensées déchirantes se
-son es3i +son esprit,
-242\tLA\tDOUBLE prit, et si +et, si
-de rapi¬ dité que les battemens de +de rapidité que les battements de
-sans suite , mais +sans suite, mais
-était pu¬ blique. — +était publique. —
-MEPRISE.\t24\t3 H*** +H***
-— Madame Lambert, +— Mme Lambert,
-ne voulaient plus +ne voudraient plus
-Et Darcy? —• L aimait-il ? +Et Darcy ? — L’aimait-il ?
-— 11 ne l avait pas +— Il ne l’avait pas
-Peut-être lavait-il trouvée +Peut-être l’avait-il trouvée
-grâce. S’être donnée à un +grâce. Son entraînement pour un
-qui ne la con¬ naissait pas, qui +qui la connaissait à peine, qui
-la po¬ litesse seulement. —Il était i m possible qu’il l’aimât.—Elle-même, l’aimaitelle?— Non, +la politesse seulement. — Il était impossible qu’il l’aimât. — Elle-même, l’aimait-elle ? — Non,
-s’était ma¬ riée lorsqu’à peine +s’était mariée lorsque à peine
-2H\tLA DOUBLE Quand +Quand
-dans Pa¬ ris, les +dans Paris, les
-heure. C était à +heure. C’était à
-heures quelle avait +heures qu’elle avait
-Oui, vu ; — +Oui, vu, —
-sa maîtresse!... Neuf +sa maîtresse !... Neuf
-fascination... avaientsuffi pour quelle fût +fascination... avaient suffi pour qu’elle fût
-propres yeux , aux +propres yeux, aux
-; car, que +; car que
-aussi facile ? +aussi faible ?
-MEPRISE.\t245 Parfois +Parfois
-elle s’efforcait de +elle s’efforçait de
-depuis long-temps, lorsque +depuis longtemps lorsque
-Darcy savait bien qu elle ne +Darcy devait savoir qu’elle ne
-fait éprouver.—Les torts +fait éprouver. — Les torts
-l’avait tou¬ jours aimée +l’avait toujours aimée
-longue ab¬ sence. — +longue absence. —
-246\tLA\tDOUBLE constante +constante
-son aveu,—sa facilité même devaient +son aveu, — sa faiblesse même, devaient
-la dis¬ simulation. — Mais bientôt l’absur¬ dité de ses raisonnemens lui appa¬ raissait tout à coup.—Les idées con¬ solantes s’évanouissaient, +la dissimulation. — Mais l’absurdité de ces raisonnements lui apparaissait bientôt. — Les idées consolantes s’évanouissaient,
-elle res¬ tait en +elle restait en
-ce quelle sentait. +ce qu’elle sentait.
-le monde , abandonnée +le monde, abandonnée
-lui per¬ mettait pas +lui permettait pas
-jamais. « Je +jamais. Je
-MEPRISE.\t247 suis +suis
-de Darcy , » se +de Darcy, se
-que lui.—Sans lui +que lui. — Sans lui
-heureuse. —Je serai +heureuse. — Je serai
-avec lui : allons ensemble +avec lui. Allons ensemble
-Constantinople... » Darcy +Constantinople... Darcy
-de devi¬ ner ce +de deviner ce
-par ma¬ dame de +par Mme de
-de sangfroid. +de sang-froid.
-248\tLA DOUBLE — « A propos, » dit-il, « il +— À propos, dit-il, il
-par madame Lambert, +par Mme Lambert,
-la campagne , je +la campagne, je
-vous voir. » La +vous voir ? La
-Comment par¬ ler de +Comment parler de
-pensait qu a arranger +pensait qu’à arranger
-MEPRISE.\t249 Elle +Elle
-d’or quelle portait +d’or qu’elle portait
-maison quelle occupait. +maison qu’elle occupait.
-à arranger son schall sur ses épaules, à remettre son cha¬ peau convenablement, enfin à répa¬ rer toutes les traces de désordre qui auraient pu la trahir. Lorsque la por¬ tière s ouvrit, il +à lui arranger son châle sur les épaules, à rajuster son chapeau convenablement. Lorsque la portière s’ouvrit, il
-— « Je vous de¬ manderai la permission, Madame, » dit-il +— Je vous demanderai la permission, madame, dit-il
-s’inclinant profondément , 5a +s’inclinant profondément,
-250 LA DOUBLE MEPRISE. de +de
-nouvelles. » — « Adieu! » dit +nouvelles. — Adieu ! dit
-de lair d’un homme très-sa¬ tisfait de +de l’air d’un homme très satisfait de
-X 111 Aussitôt +XIII Aussitôt
-chambre turque , mil des pantoufles, et ayant +chambre turque, mit des pantoufles, et, ayant
-longue pipe +longue
-252\tLA\tDOUBLE dont +pipe dont
-Bosnie orné d’ambre +Bosnie et le bouquin d’ambre
-savourer , en +savourer en
-grande ber¬ gère garnie +grande bergère garnie
-et dû¬ ment rembourrée. +et dûment rembourrée.
-qui s étonneraient de +qui s’étonneraient de
-vulgaire occupation, au mo¬ ment où +vulgaire occupation au moment où
-utile, si non nécessaire, +utile, sinon nécessaire,
-la rêverie , et +la rêverie, et
-autre bonheur, lin de +autre bonheur. Un de
-n’ouvrait ja¬ +n’ouvrait jamais
-MEPRISE.\t263 mais une +une
-— « En vérité ! » se +— En vérité, se
-de sir John Tyrrel , et +de Tyrrel, et
-esclave grec¬ que pour +esclave grecque pour
-Paris. Parbleu! c’eut été, +Paris. Parbleu ! c’eût été,
-des ligues à +des figues à
-train pen¬ dant mon +train pendant mon
-rigidité soitportée à +rigidité soit portée à
-254\tLA\tDOUBLE Ce pauvre Chaverny!... Ah! ah! Si +Ce pauvre Chaverny !... Ah ! ah ! Si
-quelques années , j aurais épousé +quelques années, j’aurais épousé
-peut-être Cha¬ verny qui +peut-être Chaverny qui
-ce soir, Si +ce soir. Si
-ferai visi¬ ter souvent +ferai visiter souvent
-de che¬ valiers errans qui +de chevaliers errants qui
-des fos¬ sés... Voyons? recordons-nous. A tout +des fossés... Voyons, recordons-nous. À tout
-une très-jolie femme, +une très jolie femme,
-l’esprit, et si je n étais pas +l’esprit, et, si je n’étais pas
-prodigieux mérite!... Ah! mou prodigieux +prodigieux mérite !... Ah ! mon prodigieux
-MEPRISE.\t265 Hélas +Hélas
-mois peutêtre , mon +mois peut-être mon
-ce Monsieur à moustaches... Morhleu! j’aurais +ce monsieur à moustaches... Morbleu ! j’aurais
-Pauvre enfant!... » Sa pipe s éteignit , et +Pauvre enfant !... Sa pipe s’éteignit, et
-appartement, madame de +appartement, Mme de
-258\tLÀ\tDOUBLE qu’elle +qu’elle
-lit, car une position commode est aussi nécessaire dans la douleur que dans la joie, et +lit, et
-plus amèrement maintenant +plus amèrement, maintenant
-une in¬ fluence très-grande sur +une influence très grande sur
-MEPRISE.\t259 riantes, nous inquiètentetnoustour¬ mentent la +riantes, nous inquiètent et nous tourmentent la
-les % ténèbres. +les ténèbres.
-la nuit, la +la nuit la
-raison perdson empire.Une es¬ pèce de +raison perd son empire. Une espèce de
-nous effraie, sans +nous effraye sans
-force d ecarter la +force d’écarter la
-nos terreurs, ou +nos terreurs ou
-examiner froi¬ dement la +examiner froidement la
-pauvre Ju¬ lie étendue +pauvre Julie étendue
-habillée, se tournant et se retournant sans cesse; tantôt +habillée, s’agitant sans cesse, tantôt
-260\tLA\tDOUBLE brûlante, +brûlante,
-un fris¬ son pénétrant, +un frisson pénétrant,
-au moin¬ dre craquement +au moindre craquement
-la boiserie et en¬ tendant distinctement les battemens de +la boiserie, et entendant distinctement les battements de
-cause. Puis tout d’un coup le +cause. Puis, tout d’un coup, le
-sa lampe observant +sa lampe, observant
-attention stu¬ +attention stupide
-MEPRISE.\t261 pide toutes +toutes
-lumière. « Pourquoi +lumière. — Pourquoi
-? » se disait-elle. « Ah +? se disait-elle. Ah
-! » Tantôt +! Tantôt
-nombre. Quelle +nombre. — Quelle
-cette folie? » pen¬ sait-elle. « Folie ? — Oui, +cette folie ? pensait-elle. Folie ? Oui,
-une heure, je +une heure je
-une fille à +une misérable courtisane à
-ne con¬ nais pas. » +ne connais pas.
-62\tLA\tDOUBLE Puis elle suivaitd’un œil hébété l’ai¬ guille de sapenduleavec l’anxiété +Puis elle suivait d’un oeil hébété l’aiguille de sa pendule avec l’anxiété
-la pen¬ dule sonnait : « Il +la pendule sonnait : Il
-trois heures... » disait-elle tressaillant +trois heures, disait-elle, tressaillant
-sursaut, «j’é¬ tais avec +sursaut, j’étais avec
-suis déshonorée! » Elle +suis déshonorée ! Elle
-jour pa¬ rut, elle ouvrit la fenêtre, +jour parut, elle ouvrit sa fenêtre,
-qui don¬ nait sur le jardin , elle +qui donnait sur le jardin, elle
-MEPRISE.\t263 désordre +désordre
-vagues tournions, au +vagues tourments, au
-en com¬ paraison. Il +en comparaison. Il
-paraissait impossible; elle +paraissait impossible ; elle
-la montre¬ rait au +la montrerait au
-à Nice, elle +à Nice ; elle
-la rejoindre , lui +la rejoindre, lui
-264\tLA\tDOUBLE tout ; puis après +tout ; puis, après
-son sein elle +son sein, elle
-à faire , c’était +à faire, c’était
-trouva tranquille. +trouva plus tranquille.
-s’assit de¬ vant une +s’assit devant une
-la fenêtre , et , la tète dans +la fenêtre, et, la tête dans
-cette foissansamertumc. La +cette fois sans amertume. La
-elle s’endor¬ mit ou +elle s’endormit, ou
-MEPRISE.\t265 Elle +Elle
-frisson cle la +frisson de la
-chambre. « Ma +chambre. — Ma
-malade, » lui dit-elle , « il +malade, lui dit-elle, il
-parte sur-le-champ pour +parte sur-le-champ, pour
-— « Mais,Madame, qu’avez-vous? N’êtes-vous pas malade?.. Madame +— Mais, madame, qu’avez-vous ? N’êtes-vous pas malade ?... Madame
-pas couchée! » s’écria +pas couchée ! s’écria
-et alar¬ mée du changement quelle obser- +et alarmée du changement qu’elle observa
-2GG\tLA\tDOUBLE va sur +sur
-— « Je veux partir , » dit +— Je veux partir, dit
-d’impatience, «il faut abso¬ lument que +d’impatience, il faut absolument que
-malle. » Dans +malle. Dans
-des paquets , emporter des car¬ tons, s’occuper +des paquets, emporter des cartons, s’occuper
-MEPRISE.\t267 ces +ces
-en chambre , aidait +en chambre, aidait
-plus cl’égards. Quelquefois pour¬ tant les mouvemens quelle se don¬ nait contribuaient +plus d’égards. Pourtant les mouvements qu’elle se donnait contribuaient
-domestiques qu a les +domestiques qu’à les
-— « Madame +— Madame
-doute pré¬ venu Monsieur ? » demanda la +doute prévenu monsieur ? demanda timidement la
-de chambre d’un air timide. Julie, +de chambre. Julie,
-papier et écrivit +papier ; elle écrivit
-268\tLA\tDOUBLE malade +malade
-en quatre , mais elle ne +en quatre, mais ne
-résoudre cà y +résoudre à y
-de dé¬ part, un +de départ, un
-: « M. +: — M.
-Châteaufort, » dit-il , « demande si Madame est +Châteaufort, dit-il, demande si madame est
-autre Monsieur qui +autre monsieur qui
-pas ; mais +pas : mais
-carte. » Elle +carte. Elle
-E. Darcy , secrétaire +E. DARCY, secrétaire
-cri. +cri. —
-MEPRISE.\t269 Je +Je
-pour personne, » s’écriat-elle ; « dites +pour personne ! s’écria-t-elle ; dites
-partir. » Elle +partir. — Elle
-même temps , et dans son trouble , elle +même temps, et, dans son trouble, elle
-présence simul¬ tanée. Amenés +présence simultanée. Amenés
-ils s étaient rencontrés +ils s’étaient rencontrés
-la porte, et après +la porte ; et, après
-salut très-froid, ils s étaient tout bas don¬ nés au +salut très froid, ils s’étaient tout bas donnés au
-270\tLA\tDOUBLE Sur +Sur
-ensemble l’escalier , se +ensemble l’escalier, se
-remarqué l’at¬ tention particulière que madame de +remarqué l’attention particulière que Mme de
-Darcy, et dès ce moment il +Darcy, et, dès ce moment, il
-piquait d etre physionomiste , n’avait +piquait d’être physionomiste, n’avait
-de Châteaufort, sans en conclurequ il aimait Julie; et +de Châteaufort sans en conclure qu’il aimait Julie ; et
-MEPRISE.\t271 porté +porté
-— « Cette +— Cette
-coquette, » se +coquette, se
-en sortant de sa maison , « n’aura +en sortant, n’aura
-recevoir ensemble , de +recevoir ensemble, de
-du Misanthrope... Mais +du Misanthrope [Cf. Molière, Misanthrope, V, II, scène où Célimène se trouve en présence de quatre hommes qui croient être aimés d’elle.]... Mais
-ce fat à moustaches. Assurément, +ce jeune fat. Assurément,
-212\tLA\tDOUBLE sur +sur
-nouveauté. » Tout +nouveauté. Tout
-faisant ces réflexions , il s était arrêté, +faisant ses réflexions, il s’était arrêté,
-de ma¬ dame de +de Mme de
-pour l’observer , revint +pour l’observer, revint
-ses pas, et s établit en +ses pas et s’établit en
-affaire pressée, +affaire pressée
-MEPRISE.\t273 et +et
-pour madame de Cha¬ verny. Se +pour Mme de Chaverny. Se
-Julie en¬ tendait l’anglais, +Julie entendait l’anglais,
-when lie can +when he can
-turkish album. Il +turkish Album [ « Se permet de demander quand il peut montrer à Mme de Chaverny son album turc. » ]. Il
-tarda long-temps. Enfin , le +tarda longtemps. Enfin le
-fort troublé : « Madame, » dit-il, « s’est +fort troublé. — Madame, dit-il, s’est
-mal tout-à-l heure, et +mal tout à l’heure, et
-répondre. » — +répondre. —
-274\tLA DOUBLE cela +cela
-à l’évanouis¬ sement ; mais +à l’évanouissement, mais
-parti philosophiquement, et se rappelant quil avait +parti philosophiquement ; et, se rappelant qu’il avait
-ce refus. Depuis long-temps Chateaufoi t î attendait dans +ce contretemps. Châteaufort l’attendait dans
-pas quil ne +pas qu’il ne
-MEPRISE.\t275 commandant +commandant
-qu’il rencon¬ tra fort +qu’il rencontra fort
-sa confi¬ dence , et +sa confidence et
-m i xv. . Julie s était bien réellement éva¬ nouie en +XV Julie s’était bien réellement évanouie en
-femme de * +femme
-278\tLA\tDOUBLE chambre +de chambre
-son médecin; mais +son médecin ; mais
-refusa obstiné¬ ment de +refusa obstinément de
-en voi¬ ture, toussant horriblement, et +en voiture, toussant horriblement et
-la soi¬ rée, et +la soirée et
-qu’il dît aux +qu’il dit aux
-et pa¬ raissait beaucoup souffrir de la poi¬ trine; mais +et paraissait souffrir beaucoup de la poitrine ; mais
-ne lit pas +ne fit pas
-Le matin, elle +Le matin elle
-MEPRISE.\t279 faible quelle s’évanouit +faible, qu’elle s’évanouit
-mauvaise auberge où 011 la +mauvaise auberge, où on la
-appelé ; il +appelé : il
-trouva ayec une +trouva avec une
-voyage. Pourtant, elle +voyage. Pourtant elle
-soirée , le +soirée le
-Elle par¬ lait continuellement, et +Elle parlait continuellement et
-était trèsdifficile de +était très difficile de
-de Chàteaufort et de ma¬ dame Lambert +de Châteaufort et de Mme Lambert
-280\tLA\tDOUBLE La +La
-la ma¬ ladie de +la maladie de
-de quarante lieues de Paris ; Chaverny +de trente lieues de Paris, Chaverny
-de progrès quil était +de progrès, qu’il était
-ville voisine, et +ville voisine et
-médecin. Celuici blâma +médecin. Celui-ci blâma
-son confrère , déclara +son confrère, déclara
-■ MEPRISE.\t281 Le +Le
-du jour , et +du jour, et
-alors profondé¬ ment. Lorsqu elle s’éveilla deux +alors profondément. Lorsqu’elle s’éveilla, deux
-suite d’accidens elle +suite d’accidents elle
-trouvait cou¬ chée dans +trouvait couchée dans
-chambre d’au¬ berge. Pourtant +chambre d’auberge. Pourtant
-lui re¬ vint bientôt ; elle dit +lui revint bientôt. Elle dit
-se sen¬ tait mieux , et +se sentait mieux, et
-de repar¬ tir le lendemain. Puis après +de repartir le lendemain. Puis, après
-méditer long-temps, en tenant sa main +méditer longtemps en tenant la main
-du papier et +du papier, et
-qu’elle déchi¬ 30 I s +qu’elle déchirait
-282\tLA\tDOUBLE rait toujours +toujours
-les fragmens de +les fragments de
-: « Monsieur, » ce +: Monsieur ; ce
-extraordinaire, ditelle, car +extraordinaire, dit-elle, car
-que Madame écrivait +que madame écrivait
-mère , ou +mère ou
-: Vous +: — « Vous
-d’une demi-heure, elle +d’une demi-heure elle
-cette lettre qui +cette lettre, qui
-MEPRISE.\t283 forces +forces
-de continuer. Elle repoussa +de continuer : elle repoussa
-avait place sur +avait placé sur
-de chambre: « Ecrivez vous-même +de chambre : — Écrivez vous-même
-Darcy. » — « Que +Darcy. — Que
-écrire, Madame?» demanda +écrire, madame ? demanda
-allait recom¬ mencer. — «Ecrivez-lui : qu’il neme con¬ naît pas... +allait recommencer. — Écrivez-lui qu’il ne me connaît pas...
-connais pas!.. » et elle +connais pas... Et elle
-284\tLA\tDOUBLE suivies quelle prononça. +suivies qu’elle prononça.
-Elle mou¬ rut le +Elle mourut le
-grandes souf¬ frances apparentes. +grandes souffrances apparentes.
-les habitans du vil¬ lage pleurèrent +les habitants du village pleurèrent
-la » +la
-286\tLA\tDOUBLE terre +terre
-qui cou¬ vrait le +qui couvrait le
-à Paris, mais +à Paris ; mais
-sans fin , il +sans fin, il
-contenta décommander une +contenta de commander une
-de liais, et +de liais et
-tombeau simple mais +tombeau simple, mais
-fut très-sensible à +fut très sensible à
-refusa plu¬ sieurs invitations +refusa plusieurs invitations
-vit jamais que velu de +vit que vêtu de
-XVII. Dans le monde, on +XVII Dans le monde on
-de madame de +de Mme de
-un rêve ou, si Ton veut, +un rêve, ou, si l’on veut,
-288\tLA\tDOUBLE liment qui +timent qui
-été telle¬ ment frappée quelle s’était +été tellement frappée, qu’elle s’était
-en \ route +en route
-sur-le-champ, mal¬ gré un +sur-le-champ, malgré un
-rhume, qu’elleavait gagné +rhume, qu’elle avait gagné
-chez madame Lam¬ bert ; +chez Mme Lambert ;
-plus clairvoyans, assu¬ raient d’un +plus clairvoyants, assuraient d’un
-que ma¬ dame de +que Mme de
-MEPRISE.\t989 de +de
-il lit un +il fit un
-avantageux. Lors¬ qu il annonça +avantageux. Lorsqu’il annonça
-à madame Lambert, +à Mme Lambert,
-: En vérité votre +: — En vérité, votre
-est char¬ mante, et +est charmante, et
-convenir mieux. Quel +convenir autant. Quel
-elle s est mariée ! » +elle s’est mariée !
-•290 IA DOUBLE MÉPRISE ’omDarcy sourit +Darcy sourit
-sourire 11 que qui lui élait habituel, +sourire ironique qui lui était habituel,
-ne repou dit rien. +ne répondit rien. Ces deux cœurs qui se méconnurent étaient peut-être faits l’un pour l’autre. FIN
-V l ‘ ■