Page:Mérimée - La Double méprise, 1833.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et ne se parlaient guère qu’à table ; mais ils dînaient ensemble plusieurs fois par semaine, et c’en était assez pour entretenir l’espèce de haine de Julie.

Pour Chaverny, c’était un assez bel homme, un peu trop gros pour son âge, au teint frais, sanguin, et qui, par caractère, ne se donnait pas de ces inquiétudes vagues qui tourmentent souvent les gens à imagination. Il croyait pieusement que sa femme avait pour lui une « amitié douce, » (il était trop philosophe pour se croire aimé « comme au