L’Empire des tsars et les Russes/Tome 1/Table des matières

Hachette (Tome 1p. tdm-611).


TABLE DES MATIÈRES




LA NATURE, LE CLIMAT ET LE SOL.


Chapitre i. — Difficulté de connaître la Russie. — Description de la terre russe. En quoi se distingue-t-elle de l’Europe occidentale ; en quoi est-elle européenne. 1
Chapitre ii. — Les deux grandes zones de la Russie. — La zone des forêts et la zone déboisée. — Subdivisions de cette dernière. — La région de la Terre noire. — La région des Steppes. — Steppes accidentelles. — Steppes éternelles. 14
Chapitre iii. — Homogénéité de la terre russe. Ces vastes plaines étaient destinées à l’unité politique. — Inégale densité de la population. — Comment elle a longtemps été distribuée d’une manière tout artificielle. — Importance relative des diverses régions, les parties vitales et les parties accessoires. — La Russie un pays de colonisation. Contradiction de sa double tâche. 34


LES RACES ET LA NATIONALITÉ.


Chapitre i. — Le peuple russe est-il un peuple européen ? Y a-t-il en Russie une nationalité homogène ? Intérêt de cette double question. — Le musée ethnographique de Moscou. — Raisons de la multiplicité des races sur ce sol uniforme. — Raisons de leur fusion encore inachevée. — Comment les cartes ethnographiques ne peuvent offrir que des données insuffisantes. 51
Chapitre ii. — Les trois principaux éléments ethniques de la Russie. — Les Finnois. — Est-ce là un élément sans analogue dans l’Europe occidentale ? Diversité et isolement des groupes finnois encore subsistants. — Leur part dans la formation du peuple russe. — Le type russe et l’empreinte finnoise. — Cette parenté est-elle pour la Russie une cause d’infériorité ? Capacité de civilisation des Finnois. 60
Chapitre iii. — L’élément tatar ou turc. Tatars et Mongols. — Les Kalmouks. — Quelle est la proportion du sang tatar chez les Russes ? — Les Tatars en Russie et les Arabes en Espagne. — Lente élimination de l’élément tatar. — Influence ethnique des tribus turques avant les invasions mongoles. — Variété de type chez les Tatars actuels. Leurs mœurs, leur caractère. 74
Chapitre iv. — L’élément slave et la nationalité russe. — Slaves et Panslavisme. — Slaves et Letto-Lithuaniens. — Mode de formation du peuple russe, ses diverses tribus. — Leurs différences d’origine et de caractère. — Grands-Russes. — Blancs-Russes. — Petits-Russes. — L’Ukrainophilisme. 91
Chapitre v. — La Russie et les nationalités historiques de ses frontières occidentales. — Obstacles à la russification. — Allemands et influence allemande. Antipathie contre le niémets. — Allemands dans les provinces baltiques et en Pologne. — La question polonaise. — Intérêt réciproque des Russes et des Polonais à une réconciliation. — Nationalités plébéiennes et politique démocratique. 118


LE TEMPÉRAMENT ET LE CARACTÈRE NATIONAL.


Chapitre i. — Utilité et difficulté de l’étude du caractère national. — La Russie, un des pays où le milieu extérieur agit le plus sur l’homme. — De quelques effets du climat. — Le nord et la paresse du froid. — L’hiver et l’intermittence du travail. — Manque de goût pour l’activité physique. — L’insuffisance habituelle de l’alimentation, l’ivrognerie, l’hygiène et la mortalité. — Le froid et la saleté du Nord. — Les pays septentrionaux sont-ils plus favorables à la moralité ? 132
Chapitre ii. — Le caractère russe et la lutte contre le climat. — Le Nord loin d’être toujours la patrie naturelle de la liberté. — Résignation, passivité et endurcissement au mal. — Esprit pratique et instincts réalistes. — Impressions de la nature, sa tristesse. — Sa grandeur et sa pauvreté. — Effets de ce contraste. — Des prétendus goûts nomades des Russes. — La monotonie de la Grande-Russie et le manque d’originalité. 149
Chapitre iii. — La variété de la nature russe est dans les alternatives des saisons. — Comment les oppositions de l’hiver, du printemps, de l’été, ont réagi sur le tempérament national. — Le caractère russe est extrême, comme le climat. — Ses contradictions. — Sa flexibilité. — Sa faculté d’adaptation. — Une personnification historique du caractère national. 165
Chapitre iv. — Le caractère russe et le nihilisme. — Origine et nature du nihilisme : ses trois phases successives. — Par quels côtés il tient au tempérament national. — Combinaison de réalisme et de mysticisme. — En quel sens le nihilisme est une secte. — Procédés de propagande. — Instincts radicaux de l’esprit russe. — La femme slave et la question des femmes en Russie. 180


L’HISTOIRE ET LES ÉLÉMENTS DE LA CIVILISATION.


Chapitre i. — La Russie a-t-elle un héritage historique ? Est-il vrai qu’elle diffère de l’Occident par les principes de sa civilisation ? Diverses théories & cet égard. — Slavophiles et Occidentaux. Origine et tendances des slavophiles. — Comment les apologistes de la civilisation russe se rencontrent avec les détracteurs de la Russie. — Secrètes affinités du slavophilisme et du nihilisme. — Les trois conceptions de l’histoire et des destinées nationales. 309
Chapitre ii. — La première Russie et l’Europe. Traits de parenté et de ressemblance, traits dissemblables. — Les Varègues. — Le christianisme et l’éducation byzantine. — Les apanages et le déplacement du centre national. — La grande déviation de l’histoire russe. 225
Chapitre iii. — La domination tatare, ses effets sur les mœurs et le caractère national. — Sur la souveraineté et l’état politique. — Causes et caractères de l’autocratie moscovite. — En quoi la Russie du dix-septième siècle différait-elle de l’Occident ? — Lacunes de l’histoire russe. 237
Chapitre iv.] — Du retour de la Russie à la civilisation européenne. — Antécédents de l’œuvre de Pierre le Grand. — Caractère et procédés du réformateur. — Conséquences et défauts de la réforme. — Dualisme moral et social. — Comment l’autocratie semble avoir accompli sa tâche historique. 260


LA HIÉRARCHIE SOCIALE : LES VILLES ET LES CLASSES URBAINES.


Chapitre i. — Des distinctions de classes en Russie : en quoi elles sont extérieures et superficielles, en quoi elles sont profondes et persistantes. — Coup porté à l’ancienne hiérarchie sociale par l’émancipation. — Toutes les réformes postérieures tendent à l’abaissement des barrières de classes. — Comment, à cet égard, l’œuvre d’Alexandre II ressemble à l’œuvre de la révolution française ; comment elle en diffère. — Caractère et origine de toutes ces distinctions sociales. — Classes privilégiées et non privilégiées. — Défaut de solidarité des premières entre elles ; défaut d’homogénéité de chacune d’elles. — Classes accessoires. 283
Chapitre ii. — Disproportion entre la population urbaine et la population rurale. — Petit nombre relatif des villes en Russie et dans la plupart des pays slaves. — Explication de ce phénomène. — Raisons qui mettaient obstacle à l’agglomération de la population. — Les villes et leurs habitants avant Pierre le Grand. — Efforts de Pierre et de Catherine pour créer une bourgeoisie. 302
Chapitre iii. — Classification de la population urbaine depuis Catherine II. — L’artisan et le mechtchanine ou petit bourgeois. — Prolétariat urbain. — Comment il a d’ordinaire conservé le même esprit que le peuple des campagnes. — Les guildes de marchands et leurs privilèges. — Comment l’émancipation leur a ouvert l’accès de la propriété foncière. — Les citoyens honoraires ou bourgeois notables. La Russie naguère encore dépourvue des professions où se recrutait la bourgeoisie occidentale. — En quoi les réformes contribuent-elles à créer une bourgeoisie à l’européenne. 315


LA NOBLESSE ET LE TCHINE.


Chapitre i. — La noblesse et les paysans, personnifiant les deux Russies, semblent deux peuples superposés l’un à l’autre. — Par son origine et son mode de recrutement, le dvoriansivo russe diffère de toutes les institutions analogues de l’Occident. — Noblesse personnelle et noblesse héréditaire. — Grand nombre des nobles. — Des titres russes. — Les descendants de Runk et de Guédimine. — Pourquoi cette haute noblesse ne forme-t-elle pas une aristocratie ? — Constitution de la famille russe. Partage égal des biens entre les mâles. Conséquences politiques de ce système. — Tentatives pour acclimater le droit d’aînesse et les majorats. 339
Chapitre ii. — Comment le monopole de la propriété territoriale n’a pu conférer à la noblesse aucun pouvoir politique. — Raisons historiques de cette anomalie. La droujina des kniazea et le libre service des boyars. — Ancienne conception de la propriété : la vollchina et le pomêstié. — Le service du tsar, unique source de la fortune. — Les disputes de préséance et le mesinitchestvo. — Pourquoi il n’en pouvait sortir de véritable aristocratie. — À la hiérarchie des familles succède la hiérarchie des individus. — Le tableau des rangs et les quatorze classes du tchine. — Résultats de cette classification. 349
Chapitre iii. — Effets du tableau des rangs sur la noblesse. — Le fonctionnaire et le propriétaire, jadis réunis dans la personne du dvorianine, sont souvent dédoublés dans la noblesse actuelle. — De là dans son sein deux tendances opposées. — De l’esprit radical dans la noblesse et le tchinovnisme. — Le dilettantisme révolutionnaire. — La haute société et les cercles aristocratiques. — De l’usage du français comme barrière mondaine. — Défaut de nationalité et cosmopolitisme. 339
Chapitre iv. — Privilèges personnels des nobles et prérogatives de leur ordre. — Ce que l’émancipation a enlevé à la noblesse avec le monopole de la propriété foncière. — Le dvoriansivo menacé de lente expropriation. — Comment, sans en avoir été dépouillé, il a pratiquement perdu tous ses privilèges. — Importance des prérogatives conférées aux assemblées de la noblesse depuis Catherine II. — Pourquoi elles n’en ont su tirer aucun parti. — La Russie a-t-elle les éléments d’une aristocratie politique ? 332


LE PAYSAN ET L’ÉMANCIPATION DES SERFS.


Chapitre i. — La littérature russe et l’apothéose du moujik. — Diverses classes de paysans. — Origine et causes du servage. — La corvée et l’obrok. — Situation des paysans avant l’émancipation. — Napoléon III, libérateur des serfs. 396
Chapitre ii. — Questions soulevées par l’émancipation. — Prétentions et déceptions de la noblesse. — Les lois agraires. — Pouvait-on affranchir les serfs sans leur donner des terres ? — Raisons de la dotation territoriale des paysans. 416
Chapitre iii. — Mode et conditions du rachat des terres. — Avances du trésor. État actuel de l’opération. — Ralentissement dans les dernières années du règne d’Alexandre II. — Comment il existait encore, avec la corvée, une sorte de demi-servage qui n’a été supprimé que sous Alexandre III. — Pourquoi la propriété des affranchis leur est souvent onéreuse. — Inégalité de traitement des paysans suivant les diverses régions. — Le quart de lot gratuit. — Désappointement du paysan. Comment il concevait la liberté. 431
Chapitre iv. — Résultats de l’émancipation. — Comment les mœurs et l’état social en ont été moins affectés que ne le supposaient adversaires et partisans. — Les déceptions et leurs motifs. — Résultats économiques. — Combien ils diffèrent suivant les régions. Comment l’émancipation a souvent plus modifié les conditions d’existence du maître que celles du paysan. — Conséquences morales et sociales. 447


LE MIR, LA FAMILLE DU PAYSAN ET LES COMMUNAUTÉS DE VILLAGE.


Chapitre i. — L’émancipation n’a pas changé le mode de tenure du sol. — Le mir est-il une institution slave ? — Antiquité et origine de la propriété commune en Russie. — Vues diverses à ce sujet — Différence de la Russie moscovite et de la Russie occidentale au point de vue du régime agraire. 476
Chapitre ii. — Les communautés de village ont leur prototype dans la famille. — La commune souvent envisagée comme une famille agrandie. — Filiation des communautés de village et des communautés de famille. Les mœurs patriarcales chez le moujik et l’ancienne famille villageoise. — Autorité du chef de ménage. — Communauté des biens. — L’émancipation a relâché les liens domestiques. — Accroissement des partages de famille. Leurs inconvénients matériels et leurs avantages moraux. — Servitude des femmes, — Progrès de l’individualisme, ses conséquences.
Chapitre iii. — Communautés de village : du mode de partage et d’allotissement. — Grandes communautés et libre jouissance des terres vacantes. — Le mir actuel et les partages périodiques. — Partage par âmes et par tiaglos. — Époques de répartition. — Inconvénients des partages fréquents. — L’allotissement. Une partie défauts, reprochés au mir, retombe sur les grands villages agglomérés. — Conséquences du parcellement excessif.
Chapitre iv — La théorie et la pratique dans le mir, — L’égalité matérielle des lots n’entraine pas toujours l’égalité dans le partage. — répartition selon la capacité de travail ou les ressources des travailleurs. — Monographie d’une commune. Familles sans âmes familles fortes, moyennes, faibles. — Le mir providence. — Arbitraire et injustices. — L’usure. Les mangeurs du mir, — Oligarchie villageoise. — Paysans privés de terre et prolétariat rural. 516
Chapitre v. — Partisans et adversaires du régime de la communauté. — Fréquente exagération dans les deux camps. — Les défauts les plus justement reprochés au mir sont-ils tous inhérents à la propriété collective ? Beaucoup tiennent à la solidarité communale et au régime fiscal. — Situation faite aux communes par l’émancipation et le rachat. — De l’étendue du lot des paysans. — Le mir n’est réellement pas encore propriétaire. — Les communautés de village ne seront dans un état normal qu’après le payement des annuités de rachat. 548
Chapitre vi. — Du mode de dissolution de la communauté. — Les paysans de chaque village sont libres de supprimer le mir. — Pourquoi le font-ils si rarement ? — Opinion du moujik sur le mir. — Comment, tout en maintenant d’ordinaire le régime de la communauté, il ne répugne nullement à la propriété individuelle. — Achats de terre par les paysans. — Répartition du sol arable entre les communautés de village et les autres propriétaires. — Utilité et fonction de la propriété personnelle. — Les deux modes de tenure pourront-ils subsister côte à côte ? 566
Chapitre vii. — Le régime de la communauté et la lutte de la grande et de la petite propriété. — Le mir majorat des paysans. — Transformations que pourrait subir la commune agraire. — Ce régime peut-il s’adapter aux mœurs modernes ? — Que doit faire le législateur à l’égard de la propriété collective ? — Peut-on voir dans le mir un palladium de la société ? — Illusions à cet égard. — Le régime de la communauté et le problème de la population. — La propriété collective et l’émigration. — Les communautés de village et le socialisme agraire. 583