Les éditions du Bien public ; Les Trois-Rivières.

Pages trifluviennes
Série aNo 15
La
Pointe-du-Lac
par le
R. P. Alexandre Dugré, s. j.

Les éditions du Bien Public
Les Trois-Rivières
1934


A.M.D.G.

La Pointe-du-Lac

Nos enfants ignorent l’histoire de notre terre et de nos morts. Il faut la leur apprendre.
maurice barres, 
lettre à Louis Madelin.

« L’Église fait de la piété patriotique un devoir pour l’homme, un ordre de Dieu, contenu dans le 4e commandement.

« Ce commandement d’honorer la patrie, comme nous honorons la famille, qu’elle prolonge et complète, implique le respect, puis l’amour, enfin l’obéissance et l’assistance. Sa contre-partie, est une promesse de Dieu : tu vivras longuement sur la terre que je t’ai donnée. Ce qui ne doit point s’entendre au sens matériel d’une vie prolongée, mais d’une postérité, d’un enracinement, avec les mœurs, les traditions, tout ce qu’une patrie peut donner à ses enfants de culture et de civilisation, comme autant de moyens de développer et d’enrichir leur vie humaine, individuelle ou sociale.

« Mais qui devons-nous honorer ? Ceux à qui nous devons l’être. Or, nous devons l’être à Dieu, qui nous a tirés du néant ; à notre famille, qui nous a donné la vie, avec un nom, une généalogie, une personnalité ; enfin, à notre patrie, qui nous a placés dans le milieu historique et naturel sans quoi notre vie personnelle ne pourrait se développer, atteindre à son humanité complète.

« Ces devoirs constituent un culte : de religion pour Dieu, de piété pour notre famille et notre patrie. »

Cette belle page de M. Gonzague de Reynold, professeur à l’Université de Berne (Suisse), qui inspire surtout l’amour de la petite patrie, de la terre natale, sera la meilleure introduction à ce bref historique d’une paroisse heureuse, et l’hommage aux vieilles familles qui l’ont faite, qui l’honorent, et qui la gardent. Terminons-la en priant les anciens de bien dire aux jeunes, dont la vie sera si différente, leurs souvenirs d’un passé laborieux, héritage et leçon d’énergie.