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Flexions des noms féminins : finales segolées

b Flexion de la finale ◌ֶ֫לֶת[1] § 89 g. Quand elle provient de alt, on a normalt ◌ַ dans la flexion, en syllabe fermée, de même que dans le type מֶ֫לֶךְ (de *malk) on a מַלְכִּי etc. ; p. ex. אִוַּלְתִּי de אִוֶּ֫לֶת folie (forme qittal pour qattal § 88 H a) ; מַֽחֲשַׁבְתּוֹ, מַמְלַכְתּוֹ. Exception : יְבִמְתֵּךְ § B c. Pour l’infinitif גֶּ֫שֶׁת (§ 72 d) on a גִּשְׁתּוֹ, comme on a שִׁבְתּוֹ.

Quand la finale ◌ֶ֫לֶת provient de ilt on a tantôt ◌ִ, tantôt ◌ַ. On a ◌ִ dans le type d’inf. cst. שֶׁ֫בֶת : שִׁבְתִּי, לִדְתִּי, רִדְתִּי (cf. § 75 m) ; dans les noms avec ī long à l’absolu : גְּבִירָה § 88 E g, maîtresse, *gebirt, גְּבֶ֫רֶת, גְּבִרְתִּי ; — מֵינִיקָה*, nourrice, *mẹ̄niqt, מֵינֶ֫קֶת, מֵינִקְתּוֹ. Dans les formes telles que חֲבֶרְתְּךָ (masc. חָבֵר compagnon), בְּהֶמְתֵּ֫נוּ (de בְּהֵמָה § B d) le ◌ֶ est sans doute pour ◌ִ.

Au contraire dans les mots du type קֹטֶ֫לֶת (cf. Paradigme de 24. יוֹנֶ֫קֶת rejeton) on a ◌ַ : יֽוֹנַקְתּוֹ, יֽוֹלַדְתּוֹ mère, אֹֽמַנְתּוֹ nourrice, חֹֽתַנְתּוֹ belle-mère, אֹֽיַבְתִּי Mich 7, 8, 10 (opp. le ◌ִ de אֹֽיִבְךָ § 96 C c).

Remarque. On a la contraction ◌ֵאת pour ◌ֶ֫אֶת dans l’infin. צֵאת § 75 g, les participes des ל״א : מֹצֵאת, נִפְלֵאת § 78 h.

c Dans la flexion de la finale très rare ◌ֵ֫לֶת (§ 89 h), de ilt, on a ◌ִ dans אִשָּׁה femme, cst. אֵ֫שֶׁת, אִשְׁתִּי etc. § 99 c.

d Dans la flexion de la finale ◌ֹ֫לֶת § 89 i, on a ◌ֻ ou ◌ָ : le choix de la voyelle dépend, semble-t-il, de la nature des consonnes (comp. la flexion de קֹ֫דֶשׁ § 96 A g). Avec ◌ֻ on a : מַשְׂכֻּרְתִּי récompense, מַֽחֲלֻקְתּוֹ division, מַתְכֻּנְתּוֹ mesure exacte, מַלְכֻּדְתּוֹ piège, מַרְכֻּלְתֵּךְ marché (toutes formes maqtul § 88 L j). Dans נְח֫שֶׁת airain on a presque toujours ◌ֻ[2] (une fois ◌ָ : נְחָשְׁתִּי Lam 3, 7). — Avec ◌ָ on a : גֻּלְגָּלְתּוֹ crâne (forme qulqul § 88 J c), קְטָרְתִּי fumée (probt qutāl § 88 E e), שְׁלָשְׁתָּם trois (forme qatāl § 88 E a), בָּשְׁתִּי honte (p.-ê. בּ֫שֶׁת est-il formé sur בּוּשָׁה), כֻּתָּנְתִּי tunique (de כֻּתֹּ֫נֶת ; probablement forme quttāl : comparer arabe kattān (lin, toile de lin), aram. kittå̄nå, syr. kettå̄nå). Ce mot est assez irrégulier : cst. כְּתֹ֫נֶת ; pl. abs. כֻּתֳּנוֹת, cst. כָּתְנוֹת[3].

  1. Le ל désigne ici la dernière consonne du mot.
  2. La raison de la persistance de u est probablement que נְח֫שֶׁת est formé sur נְחוּשָׁה, comme גְּבֶ֫רֶת sur גְּבִירָה § b. Opp. (également devant שׁ) שְׁלָשְׁתָּם, בָּשְׁתִּי.
  3. L’absence de redoublement aux états construits indique p.-ê. que le redoublement est secondaire dans כֻּתֹּ֫נֶת, comme il l’est dans le type זִכָּרוֹן, cst. זִכְרוֹן § 88 M b ; comp. χιτών.