Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/V

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V.

Val-de-Grâce (hôpital militaire du).

Situé dans la rue Saint-Jacques, entre les nos 275 et 279. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Vers le Xe siècle, un monastère dont les religieuses étaient soumises à la reforme de saint Benoit, avait été fondé au Val-Profond, près Bièvre-le-Châtel, à trois lieues de Paris. Anne de Bretagne, femme de Louis XII, ayant pris cet établissement sous sa protection, changea son nom en celui de Val-de-Grâce de Notre-Dame-de-la-Crèche.

Au commencement du XVIIe siècle, les religieuses résolurent de transférer leur abbaye dans la capitale. À cet effet, elles achetèrent, le 7 mai 1621, la propriété dite l’hôtel du Petit-Bourbon. La reine Anne d’Autriche remboursa le prix d’acquisition, et se déclara fondatrice du nouveau monastère. Les religieuses furent installées le 20 septembre 1621, dans cette maison qui fut bénite sous le titre de Val-de-Grâce de Notre-Dame-de-la-Crèche. Anne d’Autriche fit construire quelques bâtiments, et posa la première pierre du cloître le 3 juillet 1624. Cette reine avait fait vœu, si Dieu lui donnait un fils, de bâtir un temple magnifique. Après vingt-deux ans de stérilité, elle mit au jour un prince qui régna plus tard sous le nom de Louis XIV. Anne d’Autriche résolut alors de remplir l’engagement qu’elle avait contracté, en faisant reconstruire avec une somptuosité digne de sa reconnaissance, l’église et le couvent du Val-de-Grâce. Le 1er avril 1645, le jeune roi et sa mère posèrent la première pierre de l’église. Les travaux, suspendus pendant les troubles de la Minorité, furent repris en 1655 ; les bâtiments claustraux ont été termines en 1662 ; ceux de l’église, en 1665.

Ce vaste édifice est l’un des plus réguliers de la capitale. François Mansart fournit les dessins du monastère et de l’église, mais il ne conduisit ce dernier bâtiment qu’à la hauteur du rez-de-chaussée ; alors une intrigue de cour l’obligea d’abandonner la direction des travaux, qui fut confiée à Jacques Lemercier, puis à Pierre Lemuet, auquel on associa Gabriel Leduc. Mansart se vengea de cette injustice d’une manière aussi fine qu’ingénieuse ; il engagea le secrétaire d’état, Henri Duplessis de Guénégaud, à faire bâtir dans son château de Fresnes une chapelle, où il reproduisit en petit le magnifique projet qu’il avait conçu pour le Val-de-Grâce.

Le monument fondé par Anne d’Autriche, se compose de plusieurs corps de logis, de jardins et de l’église. On entre dans une vaste cour, limitée par le grand portail au milieu, et par deux ailes de bâtiments que termine de chaque côté un pavillon carré. Sur seize marches s’élève le grand portail de l’église ; son avant-corps forme un portique soutenu de huit colonnes corinthiennes. Un second ordre décoré de colonnes composites, s’unit au premier par de grands enroulements. Il est terminé, comme le premier ordre, par un fronton orné d’un bas-relief. L’intérieur de l’église est décoré de pilastres d’ordre corinthien à cannelures. Le dôme est, après ceux du Panthéon et des Invalides, le plus élevé de tous les édifices de Paris. Il a été peint à l’intérieur par Mignard. Cette vaste composition, exécutée à fresque, et qui représente le séjour des bienheureux, ne coûta que treize mois de travail à son auteur. — Anne d’Autriche avait accordé au monastère du Val-de-Grâce plusieurs privilèges importants, entr’autres ceux de porter les armoiries de France, et de recevoir les cœurs des princes et princesses de la famille royale. Ce couvent possédait aussi la singulière prérogative de réclamer la première chaussure de chaque fils ou fille des princes du sang. Cette communauté fut supprimée en 1790. Les bâtiments ont été convertis en magasin central des hôpitaux militaires. Nous lisons dans le registre 6, page 76, Administration centrale. — « Décret du 7 ventôse an XII, qui consacre les bâtiments du Val-de-Grâce à un hospice pour les enfants de la patrie et les couches des femmes indigentes. » — Sous l’empire, ils furent affectés à un hôpital militaire destiné à recevoir les malades de la garnison du département de la Seine. Cet établissement peut contenir 1,500 lits. Les vastes jardins du monastère ont été abandonnés aux convalescents. Par sa position élevée et éloignée du centre de Paris, cet hôpital est l’un des plus salubres de la capitale. — L’église du Val-de-Grâce avait été transformée en magasin d’habillements et d’effets pour les hôpitaux militaires. En 1818 et 1819, on y fit des réparations considérables. Le 16 avril 1826, elle a été rendue au culte.

Val-de-Grâce (rue du).

Commence à la rue Saint-Jacques, nos 300 et 304 ; finit à la rue de l’Est, nos 29 et 31. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 236 m.12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Cette voie publique a été ouverte en grande partie sur l’emplacement du couvent des Carmélites, dont nous allons rappeler ici l’origine.

Sous la domination romaine, on voyait sur la hauteur où commencent aujourd’hui les rues du Faubourg-Saint-Jacques et d’Enfer, un vaste terrain nommé le Champ des Sépultures. Sous la seconde race, une église, qui prit le titre de Notre-Dame-des-Champs ou des Vignes, fut bâtie en cet endroit. Plusieurs historiens ont pensé qu’elle remplaça un oratoire dédié à saint Michel. Quelques constructions furent bientôt établies autour de la nouvelle église. À la fin du XIe siècle, des seigneurs laïques étaient propriétaires de cet enclos, qu’ils donnèrent en 1084, au monastère de Marmoutiers. Plusieurs religieux de cette communauté vinrent prendre possession de l’église Notre-Dame-des-Champs, qui fut alors érigée en prieuré. Au commencement du XIVe siècle, la fondation du collége de Marmoutiers réduisit le nombre de ces religieux, dont la congrégation occupa cependant le prieuré de Notre-Dame-des-Champs jusqu’en 1604. Catherine d’Orléans, duchesse de Longueville, ayant résolu de fonder un couvent de Carmélites, sollicita et obtint du cardinal de Joyeuse, la propriété du vaste enclos de Notre-Dame-des-Champs. Cette pieuse princesse, après en avoir fait disposer les bâtiments, introduisit le 17 octobre 1604, six religieuses qui lui avaient été envoyées par le général des Carmes d’Espagne. — En 1676, cette maison reçut une pénitente d’un nom illustre : Louise-Françoise de La Beaume-Leblanc, duchesse de La Vallière, vint expier par les austérités les plus dures la faute d’avoir aimé Louis XIV. Elle changea son titre brillant contre le nom de sœur Louise de la Miséricorde. L’altière Montespan, autre victime de l’inconstance du grand roi, vint aussi se réfugier aux Carmélites. La sœur Louise ne cessa de prodiguer à sa rivale, les soins les plus touchants. — L’église des Carmélites était richement ornée. On y voyait plusieurs tableaux des grands maîtres. Cette communauté fut supprimée en 1790. Les bâtiments et terrains qui contenaient une superficie de 17,548 m 22 c., devinrent propriétés nationales et furent vendus le 8 thermidor an V, à la charge par l’acquéreur de fournir le terrain nécessaire au percement de plusieurs rues, entr’autres d’une voie publique destinée à communiquer de la rue d’Enfer à la rue Saint-Jacques.

Le percement, décrit plus au long dans l’acte de vente, fut commencé quelques années après. — Par une décision du 18 brumaire an XIV, le ministre Champagny fixa la largeur de la rue nouvelle à 10 m. Cependant elle ne débouchait pas encore en 1811 dans la rue Saint-Jacques, attendu que les dépendances du couvent des Carmélites ne s’étendaient pas jusqu’à cette voie publique ; il fallait traverser une propriété particulière. Par un décret daté de Saint-Cloud, le 14 août 1811, Napoléon ordonna que la maison appartenant aux héritiers Langlois serait acquise pour cause d’utilité publique. Le décret reçut son exécution, la propriété fut démolie. Cependant cet emplacement ne donne pas à la rue du Val-de-Grâce la largeur fixée par le ministre. — La partie de la rue du Val-de-Grâce comprise entre les rues de l’Est et d’Enfer, a été percée sur des terrains dépendant des Chartreux. Elle est exécutée sur une largeur de 10 m. — Les constructions riveraines de la rue du Val-de-Grâce sont alignées, à l’exception de celles qui sont situées sur le côté droit, à l’encoignure de la rue Saint-Jacques ; ces constructions devront reculer de 2 m. à 3 m. — Égout entre les rues Saint-Jacques et d’Enfer.

Valence (rue).

Commence à la rue Mouffetard, no 182 ; finit à la rue Pascal, nos 17 et 21. Le dernier impair est 11 ; pas de numéro pair. Sa longueur est de 121 m.12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Une ordonnance royale du 15 janvier 1844 porte ce qui suit : « Article 1er. Les alignements du passage Valence, pour le convertir en une rue de 12 m. de largeur, sont arrêtés tels qu’ils sont tracés en lignes noires sur le plan ci-annexé. — Art. 2e. Est déclaré d’utilité publique, l’élargissement de l’ancien passage Valence sur les immeubles riverains du côté droit. » — Cette ordonnance recevra très prochainement son exécution. — Le passage avait été formé sur les terrains appartenant à MM. Marcellot et Salleron.

Valère (église Sainte-).

Située dans la rue de Bourgogne, no 8 bis. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

En 1704, une communauté de Filles-Pénitentes acheta un vaste terrain dans la rue de Grenelle-Saint-Germain, à l’angle de l’Esplanade des Invalides, et y fit construire des bâtiments, et une chapelle qui fut placée sous l’invocation de Sainte-Valère.

« Bureau de la ville. — 26 août 1718. — Veu l’arrest de la chambre du 8 août 1718, par lequel avant de procéder à l’enregistrement des lettres-patentes obtenues par la supérieure des Filles-Pénitentes de la communauté de Sainte-Valère établie en cette ville dans la rue de Grenelle, quartier de Saint-Germain-des-Prez, données à Paris au mois de septembre 1717, la chambre ordonne qu’il sera informé par M. Hennin, conseiller-maître, de la commodité ou incommodité du d. établissement, etc… Veu les dites lettres-patentes par lesquelles sa majesté a agréé, confirmé et autorisé l’établissement des d. impétrantes en cette ville pour y vivre, par elles et celles qui leur succéderont selon les mêmes règles et discipline que par le passé, sous l’autorité, juridiction et entière dépendance du sieur cardinal de Noailles et de ses successeurs archevesques de Paris ou de leurs grands vicaires, etc… Notre avis est sous le bon plaisir de la chambre, que l’établissement des Filles-Pénitentes de la communauté de Sainte-Valère étant d’une grande utilité, à cause que cette communauté est une retraite volontaire aux filles que la grâce a retirées du désordre pour y vivre dans la piété, sans être à charge au public ny à l’État, les d. lettres-patentes peuvent être enregistrées etc… Signé Trudaine, Rosnel et Ballin. »

Cette communauté religieuse, supprimée en 1790, devint propriété nationale. Les bâtiments furent vendus les 3 et 28 floréal an III. La chapelle devint, en 1802, la troisième succursale de Saint-Thomas-d’Aquin. Elle fut démolie en 1837. À cette époque, le culte de Sainte-Valère a été transféré dans une propriété particulière de la rue de Bourgogne. Les constructions n’offrent rien de remarquable.

Valhubert (place).

Située entre les quais d’Austerlitz et Saint-Bernard. Pas de numéro. — 12e arrondissement, quartiers Saint-Marcel et du Jardin-du-Roi.

« Au palais des Tuileries, le 14 février 1806. — Napoléon, etc… Il sera formé une place terminée en arc de cercle, d’un rayon de 99 m., à partir du parement extérieur de la culée, entre le pont et le Jardin des Plantes. La clôture actuelle du Jardin et les deux pavillons seront rétablis sur la ligne de cette place. Cette placé sera nommée place du général Valhubert, en mémoire du général de ce nom, tué à Austerlitz. Signé Napoléon. » — Ce décret fut immédiatement exécuté. — Bassin d’égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Valmy (quai de).

Commence au boulevart de Beaumarchais et à la place de la Bastille ; finit à la rue du Chemin-de-Pantin et à la barrière de Pantin. Le dernier impair est 205 ; pas de numéro pair ; ce côté est bordé par le canal Saint-Martin. Sa longueur est de 3,171 m. — De 1 à 7, 8e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Antoine ; de 9 à 59, 8e arrondissement, quartier Popincourt ; de 61 à 107, 6e arrondissement, quartier du Temple ; de 109 à la fin, 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Formé lors de la construction du canal Saint-Martin, il reçut, en 1824, la dénomination de quai Louis XVIII, qu’il quitta en 1830, pour prendre celle de quai de Valmy, en mémoire de la célèbre journée du 20 septembre 1792, où Dumouriez battit les Prussiens commandés par le duc de Brunswick. — L’alignement de ce quai est déterminé ainsi qu’il suit : Depuis la place de la Bastille jusqu’à la rue de la Butte-Chaumont, par une parallèle à l’axe du canal et à 30 m. de distance ; depuis la rue de la Butte-Chaumont jusqu’à la fin, la distance à observer entre les constructions et l’axe doit varier de 51 m. 85 c. à 52 m. 14 c. Les propriétés ci-après ne sont pas soumises à retranchement : de 1 à 55 inclus, de 63 à 67 inclus, de 71 à la fin. (Voyez canal Saint-Martin.) — Égout et conduite d’eau dans une grande partie. — Éclairage au gaz depuis le boulevart de Beaumarchais jusqu’à la rue du Faubourg-du-Temple (compe Lacarrière).

Valois-du-Roule (rue de).

Commence aux rues de Chartres, no 2, et de Courcelles, no 58 ; finit à la rue du Rocher, no 37. Le dernier impair est 15 ; le parc de Monceau longe une grande partie de ce côté ; le dernier pair, 40. Sa longueur est de 822 m.1er arrondissement, quartier du Roule.

Formée vers 1776, elle doit son nom au duc de Valois, fils du duc d’Orléans, né en 1773. Un arrêté pris par l’administration centrale du département de la Seine, à la date du 12 thermidor an VI, porte ce qui suit : « La rue de Valois sise à Monceau, prendra le nom de rue Cisalpine. » — Cette dénomination, avait pour but de rappeler la fondation de la république cisalpine. — Une décision ministérielle du 11 ventôse an XI, signée Chaptal, fixa la largeur de la rue Cisalpine à 10 m. En vertu d’un arrêté préfectoral du 27 avril 1814, cette voie publique a repris sa première dénomination. Les constructions riveraines ne sont pas soumises à retranchement, à l’exception de celles qui sont situées sur le côté des numéros impairs près de la rue du Rocher, et des propriétés nos 26 et 28. — Égout depuis la rue du Rocher jusqu’à celle de Miroménil. — Conduite d’eau : 1o entre ces deux rues ; 2o entre celles de Messine et de Courcelles.

Valois-Palais-Royal (rue de).

Commence à la rue Saint-Honoré et à la place du Palais-Royal ; finit à la rue de Beaujolais, nos 1 et 2. Le dernier impair est 43 ; le dernier pair, 48. Sa longueur est de 377 m.. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Elle a été ouverte en 1784, sur une partie de l’emplacement du jardin du Palais-Royal. Elle fut exécutée sur une moindre largeur de 8 m. 50 c., et reçut le nom de passage de Valois, en l’honneur du duc de Valois, fils du duc d’Orléans. Par un arrêté en date du 2 thermidor an VI, le conseil général du département de la Seine décida qu’elle prendrait la dénomination de rue du Lycée. Cet établissement, connu aujourd’hui sous le nom d’Athénée, est situé au no 2. En vertu d’un arrêté préfectoral du 27 avril 1814, la rue qui nous occupe, reprit son premier nom. — Une ordonnance royale du 22 août 1840, a maintenu la moindre largeur de 8 m. 50 c. Les propriétés riveraines sont alignées. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Valois-Saint-Honoré (rue de).

Commence à la rue de Montpensier, nos 1 et 2 ; finit à la rue Saint-Honoré, nos 247 et 249. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 80 m.1er arrondissement, quartier des Tuileries.

Cette rue a été ouverte sur l’emplacement de l’hôpital royal des Quinze-Vingts, en vertu des lettres-patentes du 16 décembre 1779, registrées au parlement le 31 du même mois. Elle reçut le nom de Valois (voyez l’article précédent). Sa largeur fut fixée à 7 m. Par arrêté de l’administration centrale du département des la Seine, en date du 12 thermidor an VI, elle prit la dénomination de rue Batave, en mémoire de la fondation de la république Batave (la Hollande). — Une décision ministérielle du 3 messidor an IX, signée Chaptal, a maintenu la largeur primitive. En 1814, elle a repris le nom de rue de Valois (voyez rue de Beaujolais-Saint-Honoré). — Conduite d’eau entre les rues des Quinze-Vingts et de Montpensier. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Val Sainte-Catherine (rue du).

Commence à la rue Saint-Antoine, nos 127 et 129 ; finit aux rues Neuve-Sainte-Catherine, no 1, et de l’Écharpe, no 1. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 217 m.8e arrondissement, quartier du Marais.

Des titres de 1505 constatent l’existence de cette voie publique sous le nom de rue de l’Égout-Sainte-Catherine. Les comtes d’Angoulême y possédaient alors un hôtel. François 1er étant parvenu à la couronne, le réunit au palais des Tournelles.

« Louis, etc… Sur ce qui nous a été représenté par les prévôt des marchands et échevins de notre bonne ville de Paris, que la rue Saint-Louis, l’une des plus belles de la capitale, manque de communication directe dans la rue Saint-Antoine, parce que le canal voûté qui passe dessous, a son embouchure dans la rue de l’Égout, et que le ponceau qui subsiste dans cette même rue occupe une grande partie de sa largeur dont le surplus est garni de marches, en telle sorte que les chevaux ne peuvent y passer et que les gens de pied risquent de tomber et de se blesser, ce qui est fréquemment arrivé… Que la dite rue de l’Égout dont la largeur n’est que de quinze à seize pieds au plus, est destinée à former suite et communication à la rue Saint-Louis qui a 46 pieds, etc… À ces causes, etc… Article 1er. La d. rue de l’Égout-Saint-Paul sera élargie de 8 pieds dans toute son étendue, de manière qu’elle ait par la suite 24 pieds de large, etc… Signé Louis. (Extrait des lettres-patentes du 14 mai 1777). — Cette amélioration fut exécutée peu de temps après. — Une décision ministérielle du 3 ventôse an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette rue à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 10 mars 1836, cette dimension a été portée à 13 m. Conformément à une décision ministérielle du 17 août 1839, cette voie publique a pris le nom de rue du Val-Sainte-Catherine, qui rappelle l’ancien établissement religieux dont nous avons parlé à l’article du marché Sainte-Catherine. — Propriété no 1, retranch. 2 m. 60 c. à 2 m. 85 c. ; 3, alignée ; du second no 3 à 15, alignées ; 17, ret. réduit 80 c. ; 19, ret. réduit 40 c. ; 21, 23, alignées ; constructions depuis la rue Saint-Antoine jusqu’au no 2, ret. réduit 5 m. 20 c. ; 2, ret. 3 m. ; de 4 à la fin, ret. 4 m. à 5 m. 10 c. — Égout. — Conduite d’eau entre la rue Jarente et la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Vanneau (rue).

Commence à la rue de Varenne, nos 25 et 27 ; finit à la rue de Babylone, nos 20 et 22. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 358 m.10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

En 1826, M. Rougevin, architecte, était propriétaire des hôtels de Montebello et de Chimay. Il conçut le projet d’ouvrir sur leur emplacement, une rue de 12 m. de largeur. Une ordonnance royale du 19 juin 1826 porte ce qui suit : « Article 1er. Le sieur Rougevin est autorisé à ouvrir sur les terrains qui lui appartiennent entre les rues de Varenne et de Babylone, à Paris, une nouvelle rue de douze mètres de largeur conformément au plan no 2, ci-joint. — Art. 2e. Cette autorisation est accordée à la charge par l’impétrant : 1o de fournir sans indemnité le terrain nécessaire à la nouvelle rue ; 2o de supporter les frais du premier établissement de pavage et d’éclairage ; 3o d’établir de chaque côté de la rue des trottoirs en pierre dure dont les dimensions seront déterminées par l’administration, etc. » — Ce percement fut immédiatement exécuté et reçut la dénomination de rue Mademoiselle, en raison de sa proximité de l’hôtel de Mademoiselle Louise-Eugénie, princesse Adélaïde d’Orléans. Cette propriété, située rue de Varenne, no 23, avait appartenu à M. de Matignon et au prince de Monaco. — En vertu d’une décision ministérielle du 6 octobre 1830, cette voie publique a pris le nom de rue Vanneau, en mémoire du jeune élève de l’école Polytechnique, tué le 29 juillet précédent, en commandant l’attaque de la caserne de Babylone occupée par les Suisses. Les propriétés riveraines sont alignées. — Égout. — Conduite d’eau.

Vannerie (rue de la).

Commence à la place de l’Hôtel-de-Ville, no 17, et la rue Jean-de-l’Épine, no 1 ; finit aux rues de la Planche-Mibray, no 18, et des Arcis, no 2. Le dernier impair est 49 ; le dernier pair, 50. Sa longueur est de 146 m.7e arrondissement, quartier des Arcis.

Cette rue était complètement bâtie vers 1150. Dans un acte de transaction passé entre un nommé Saint-Germain et le prieur de Saint-ÉIoi (novembre 1162), elle est appelée Vanneria. Elle porte le même nom dans l’accord de Philippe-le-Hardi, avec le chapitre Saint-Merri, en 1273. Guillot et le rôle de taxe de 1313, l’appellent la Vannerie. — Une décision ministérielle du 21 mai 1817, avait fixé la largeur de cette voie publique à 12 m. En vertu d’une ordonnance royale du 26 juin 1837, la largeur de 12 m. a été maintenue pour la partie comprise entre la place de l’Hôtel-de-Ville et la rue de la Coutellerie ; mais le surplus a été porté à 18 m. 50 c. de largeur. Propriétés de 1 à 5, retranch. 70 c. à 1 m. ; 7, 9, ret. réduit 50 c. ; de 11 à 15, ret. 30 c. ; 17, 19, alignées ; 21, ret. 30 c. ; 23, ret. réduit 50 c. ; 25, ret. réduit 80 c. ; 27, 29, ret. 1 m. à 1 m. 30 c. 31, redress. ; 35, doit être supprimée pour l’exécution de l’alignement de la rue des Teinturiers ; 37, ret. réduit 2 m. 20 c. ; 39, ret. réduit 1 m. ; de 41 à la fin, ret. 7 m. à 8 m. 70 c. ; de 4 à 24, ret. 6 m. à 7 m. 20 c. ; de 26 à 32, ret. 4 m. 70 c. à 5 m. 80 c. ; 34, 36 et 38, seront supprimées pour la formation d’un grand pan coupé à l’encoignure de la rue de la Coutellerie ; 40, ret. réduit 2 m. 20 c. ; 42, ret. réduit 1 m. 80 c. ; 44, ret. réduit 2 m. 30 c. ; de 46 à la fin, ret. 2 m. 60 c. à 3 m. — Conduite d’eau entre la rue de la Planche-Mibray et la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Française).

Vannes (rue).

Commence aux rues des Deux-Écus, no 12, et du Four, no 19 ; finit à la rue de Viarme, nos 6 et 8. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 35 m.4e arrondissement, quartier de la Banque.

Elle a été ouverte en avril 1765, sur l’emplacement de l’hôtel de Soissons, en vertu des lettres-patentes du 25 novembre 1762, registrées au parlement le 22 décembre suivant. — La largeur de cette voie publique fut fixée à 24 pieds. Cette largeur a été maintenue par une décision ministérielle du 9 germinal an XIII, signée Champagny. Sa dénomination rappelle M. de Vannes, avocat et procureur du roi et de la ville en 1765 (voyez halle au Blé). Les propriétés riveraines qui sont assujetties à une décoration symétrique sont alignées. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Varenne (rue de).

Commence à la rue du Bac, nos 88 et 90 ; finit au boulevart des Invalides, no 9. Le dernier impair est 43 ; le dernier pair, 46. Sa longueur est de 663 m.10e arrondissement : tous les numéros impairs, et les pairs de 2 à 32, sont du quartier Saint-Thomas-d’Aquin ; de 31 à la fin, quartier des Invalides.

Cette rue a été ouverte au commencement du XVIIe siècle. Un plan de 1651 l’appelle rue de la Varenne. Elle tire probablement son nom d’une garenne (par corruption Varenne), qui se trouvait en cet endroit avant que l’on construisît cette partie du Faubourg-Saint-Germain. — Une décision ministérielle du 2 thermidor an V, signée Benezech, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 9 m. En vertu d’une ordonnance royale du 7 mars 1827, cette largeur est portée à 10 m. 30 c. Propriétés de 1 à 21, alignées ; 23, redress. ; 25, retranch. 40 c. ; 27, alignée ; de 29 à 33, ret. 70 c. à 90 c. ; les deux encoignures de la rue Barbet-de-Jouy, alignées ; propriété à la suite, ret. réduit 60 c. ; de 37 à la fin, alignées (le numérotage du côté des numéros pairs est irrégulier) ; de 2 à 10, alignées ; seconds nos 4, 6, ret. 1 m. 20 c. à 1 m. 40 c. ; partie du no 8, ret. 1 m. 50 c., surplus aligné ; de 10 à 20, ret. 1 m. 30 c. à 1 m. 50 c. ; encoignure gauche de la rue Hillerin-Bertin, alignée ; 22, ret. réduit 90 c. ; 24, ret. 70 c. ; 26, 28, ret. 40 c. à 70 c. ; 30, ret. 30 c. ; 32, redress. de 34 à la fin, alignées. — Portion d’égout du côté du boulevart des Invalides. — Conduite d’eau depuis la rue Billerin-Bertin jusqu’au boulevart. — Éclairage au gaz (compe Française).

Varenne Halle-Au-Blé (rue de), voyez de Varenne.

Variétés (théâtre des).

Situé boulevart Montmartre, no 5. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

Cette salle, l’une des plus commodes et des plus jolies de la capitale, a été construite en 1807, sur les dessins de Célerier, architecte. L’inauguration eut lieu le 25 juin de la même année. Brunet et Tiercelin furent les directeurs de cette entreprise qui, fort goûtée du public, n’a point cessé d’être brillante. On y joue des vaudevilles et des comédies. Potier, Vernet et Odry ont contribué puissamment à la fortune de ce théâtre (voyez théâtre du Palais-Royal). — Prix des places en 1844 : Avant-scène des 1res, de galerie et du rez-de-chaussée, 6 fr. ; stalles d’orchestre, de balcon et loges de galerie, 5 fr. ; orchestre, 1re galerie, loges de face du 2me rang, 4 fr. ; loges de côté du 2me rang, 2 fr. 50 c. ; stalles de pourtour, 2 fr. 50 c. ; parterre et 2me galerie, 2 fr. ; loges du 3me rang, 1 fr. 50 c. ; 1er amphithéâtre, 1 fr. ; 2me amphithéâtre, 50 c.

Vauban (place de).

Située dans l’avenue de Tourville, derrière l’hôtel royal des Invalides. Le dernier numéro est 3. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Elle a été tracée vers 1780. Sa forme est demi-circulaire. Cette place, dans la partie traversée par l’avenue de Tourville, et dans la largeur de cette avenue seulement, a été cédée à la ville de Paris, en vertu d’une loi du 19 mars 1838. (Voyez avenue de la Bourdonnaye).

Sébastien Le Prestre, seigneur de Vauban, né en 1633, à Saint-Léger en Bourgogne, embrassa la carrière des armes à l’âge de 17 ans. Ses talents et son génie extraordinaire pour les fortifications, le firent remarquer au siège de Sainte-Ménéhould. Vauban avait servi jusqu’alors sous le prince de Condé, qui commandait les armées espagnoles. Fait prisonnier dans un combat, le cardinal Mazarin sut l’attirer au service du roi de France. Promu maréchal en 1703, Vauban mourut le 13 mars 1707. Cet habile ingénieur a fortifié 300 places anciennes, construit 33 forteresses, s’est trouvé à 140 actions, et a dirigé 53 sièges.

Vaucanson (passage).

Commence à la rue de Charonne, nos 47 et 49 ; finit à la rue de la Roquette, entre les nos 72 et 76. Pas de numéro. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

En 1627, c’était une ruelle qui avait été formée sur des terrains provenant des religieuses de l’abbaye Saint-Antoine, et dépendant du terroir de Basfroi, au lieu dit l’eau qui dort.

En 1789, c’était l’impasse de la Roquette. — Une décision ministérielle du 1er avril 1808, signée Cretet, fixa la largeur de cette impasse à 7 m. Les 7 janvier, 10 mars et 7 avril 1840, le domaine de l’État vendit l’hôtel Vaucanson, et réserva sur les dépendances de cette propriété un passage de 8 m. de largeur en prolongement de l’impasse de la Roquette avec laquelle ce passage forme aujourd’hui une seule et même communication.

L’hôtel Vaucanson, bâti au milieu du XVIIe siècle, par le sieur Nourry, appartenait en 1711 à M. Gaspard de Colnis, comte de Mortagne. Le 29 octobre 1746, madame la comtesse de Montboissier céda la jouissance à vie de cette propriété, à Jacques Vaucanson. Il prit alors le nom du célèbre mécanicien. Par acte du 18 mai 1784, le roi fit l’acquisition de cet hôtel qui devint propriété nationale en 1790.

Vaucanson (rue).

Commence aux rues Conté et de Breteuil, no 11 ; finit à la rue du Vertbois, nos 17 et 21. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 152 m.6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Ce percement, autorisé par une décision ministérielle du 9 octobre 1816, fut effectué en 1817, sur une largeur de 10 m. Il reçut la dénomination de rue Vaucanson, en vertu d’une autorisation du ministre de l’intérieur en date du 27 septembre 1817. — Une ordonnance royale du 14 janvier 1829, a maintenu la largeur de 10 m. En vertu de cette même ordonnance, la rue Vaucanson doit être prolongée jusqu’à la rue Royale, sur une largeur de 12 m. (voyez marché Saint-Martin). Les propriétés riveraines sont alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Jacques de Vaucanson, célèbre mécanicien, naquit à Grenoble, le 24 février 1709 et mourut le 21 novembre 1783, dans l’hôtel de la rue de Charonne qui portait son nom.

Vaudeville (théâtre du).

Situé sur la place de la Bourse. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

En 1791, deux auteurs estimés, MM. Piis et Barré, qui avaient enrichi le répertoire de la comédie italienne, s’associèrent un auteur nommé Rozières, pour la fondation d’un spectacle ayant pour titre : théâtre du Vaudeville. Ils obtinrent de la municipalité l’autorisation nécessaire et choisirent l’emplacement occupé par le Wauxhall d’hiver, situé dans la rue de Chartres-Saint-Honoré. En moins de deux mois, M. Lenoir, architecte, y construisit une salle dont l’inauguration eut lieu le 12 janvier 1792. Le talent des auteurs et des artistes qui ont été dirigés pendant plusieurs années par Désaugiers, valut bientôt à ce spectacle la faveur du public. Il était en pleine voie de prospérité, lorsqu’un incendie, qui éclata dans la nuit du 16 au 17 juillet 1838, détruisit entièrement la salle de la rue de Chartres. Les acteurs trouvèrent d’abord un refuge dans les différents théâtres de la capitale ; puis s’installèrent provisoirement le 16 janvier 1839, au Gymnase-Musical (boulevart Bonne-Nouvelle), qu’ils quittèrent pour venir occuper, le 18 mai 1840, le théâtre situé sur la place de la Bourse. Cette dernière salle, construite par M. Debret, architecte, avait été inaugurée le 1er mars 1827, sous le titre de théâtre des Nouveautés. L’entreprise ne fut pas heureuse, et dura cinq années seulement. Fermée le 15 février 1832, la salle fut occupée au mois de septembre suivant par les acteurs de l’Opéra-Comique, dont les représentations eurent lieu jusqu’en 1840. — Prix des places en 1844 : Avant-scène du rez-de-chaussée et de la galerie, 6 fr. ; stalles d’orchestre, de balcon, loges de la galerie et avant-scène des 1res loges, 5 fr. ; loges fermées du rez-de-chaussée de face, 5 fr. ; 1res loges et avant-scène des 2mes, 4 fr. 50 c. ; stalles de la galerie et baignoires de côté, 4 fr. ; 2mes loges, 3 fr. 50 c. ; balcon, 3 fr. ; 2me balcon, 2 fr. ; parterre, 2 fr. ; 2me galerie, 1 fr.

Vaugirard (barrière de).

Située à l’extrémité de la rue de ce nom.

Cette barrière qui consiste en deux bâtiments carrés, doit son nom au village de Vaugirard. Ce hameau fut appelé jusqu’au milieu du XIIIe siècle, Valboitron ou Vauboitron, et prit à cette époque la dénomination de Vaugirard, qui signifie vallée de Girard, en raison de Girard de Moret, abbé de Saint-Germain-des-Prés, qui y fit bâtir une maison pour les religieux convalescents de son abbaye. (Voyez l’article Barrières.)

Vaugirard (chemin de ronde de la barrière de).

Commence aux rue et barrière de Vaugirard ; finit aux rue et barrière de Sèvres. Pas de numéro. Sa longueur est de 262 m.10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

(Voyez l’article Chemins de ronde.)

Vaugirard (rue de).

Commence aux rues des Francs-Bourgeois, no 2, et Monsieur-le-Prince, no 36 ; finit aux chemins de ronde des barrières des Fourneaux et de Vaugirard. Le dernier impair est 139 ; le dernier pair, 158. Sa longueur est de 2,143 m. Les numéros impairs, et les pairs, de 24 à 86, 11e arrondissement, quartier du Luxembourg ; de 2 à 22, même arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine ; de 88 à la fin, 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Ce n’était qu’un chemin au commencement du XVIe siècle. Vers 1550, on commençait à y bâtir et à lui donner le nom de rue de Vaugirard qu’elle tirait du village où elle aboutissait. La moindre largeur de la partie de cette voie publique, comprise entre la rue Monsieur-le-Prince et le boulevart, fut fixée à 12 m. par une décision ministérielle du 3 nivôse an X, signée Chaptal. En vertu d’une ordonnance royale du 24 août 1836, cette moindre largeur est réduite à 11 m. 50 c. Conformément à un arrête préfectoral du 20 décembre 1839, on a procédé à la régularisation de plusieurs numéros des maisons situées dans cette partie de rue.

La largeur de la deuxième partie comprise entre le boulevart et la barrière a été fixée à 15 m. par une décision ministérielle du 3 germinal an IX, signée Chaptal. Jusqu’en 1834, un numérotage particulier avait été donné à cette partie de rue. En vertu d’un arrêté préfectoral du 12 août de cette année, les numéros ont dû continuer la série de la première partie.

Les constructions ci-après ne sont pas soumises à retranchement : dépendances du Luxembourg depuis le no 17 jusqu’à l’hôtel du grand-chancelier, propriétés de 31 à 41 bis, de 45 à 59 bis, 75, de 83 à 89, 93, de 95 à 103, 107, partie du no 111, 121, mur de clôture en face de l’impasse de l’Enfant-Jésus, partie du no 131, 135, 137, 139 ; partie du no 4, de 6 à 16, 20, 22, propriété entre les nos 36 et 42, 62, encoignure gauche de la rue Madame, 86, propriété entre les nos 98 et 100, second no 100, de 102 à 130, 136, et de 150 à 156. — Les maisons de 1 à 7, 43, 61, second no 89 et 91, ne devront subir qu’un léger redressement. — Égout dans une grande partie. — Conduite d’eau depuis la rue Molière jusqu’aux deux bornes-fontaines situées au-delà de la rue des Fourneaux. — Éclairage au gaz (compe Française).

En vertu d’une loi du 2 juillet 1844, la rue de Vaugirard doit être élargie dans la partie comprise entre l’hôtel de M. le Chancelier et la grille d’entrée du jardin du Luxembourg, au-delà de la rue du Pot-de-Fer. Comme conséquence de cet élargissement, l’alignement de la rue de Vaugirard, depuis la rue de Tournon jusqu’à celle du Pot-de-Fer, subira d’importantes modifications. Le projet sera prochainement approuvé par ordonnance royale.

Sur la maison no 11 de la rue de Vaugirard, on lit l’inscription suivante : « Henri-Louis Lekain est mort dans cette maison, le 8 février 1778. »

Au no 23 était situé le couvent des religieuses du Calvaire. Le fameux père Joseph, capucin, qui avait institué une congrégation de bénédictines sous l’invocation de Notre-Dame du Calvaire, cherchait depuis longtemps à établir à Paris un couvent de cet ordre. La reine Marie de Médicis favorisa cette fondation, et donna aux filles du Calvaire une maison dans l’enceinte même du palais qu’elle venait de faire bâtir (le Luxembourg). Se trouvant trop à l’étroit, ces religieuses achetèrent, en 1622, une maison dans la rue de Vaugirard, où elles s’installèrent quelque temps après. Leur église fut élevée aux frais de la reine. Supprimé en 1790, ce couvent devint propriété nationale. Une faible partie de cet immeuble fut vendue les 2 décembre 1790 et 28 juillet 1791. L’église qui subsiste encore servit de magasin. Les autres bâtiments, après avoir été longtemps affectés à une caserne, furent, en 1834, changés en prison pour les accusés politiques renvoyés devant la Cour des Pairs. En 1836, on a percé sur une partie du cloître, une nouvelle entrée au jardin du Luxembourg. Toutes ces constructions seront prochainement démolies pour faciliter l’élargissement de la rue de Vaugirard.

Au no 70, on voyait le couvent des Carmes. La réforme que sainte Thérèse avait introduite dans l’ordre des Carmes, en 1568, s’était répandue d’Espagne en Italie. Le pape Paul V, connaissant la piété de ces religieux, engagea Henri IV à les recevoir à Paris. Les pères Denis et de Vaillac étaient porteurs d’un bref daté du 20 avril 1610. La nouvelle de l’assassinat du roi qu’ils apprirent en chemin ne les arrêta point, et ils arrivèrent à Paris au mois de juin. Des lettres-patentes leur furent accordées en mars 1611, et le 22 mai de la même année les Carmes déchaussés prirent possession d’une maison sise rue de Vaugirard, qui leur fut donnée par Nicolas Vivian, maître-d’hôtel du roi. Cette propriété devint bientôt trop petite, il fallut la reconstruire. Marie de Médicis posa, le 20 juillet 1613, la première pierre de la nouvelle église qui ne fut achevée qu’en 1620. Les Carmes, par des acquisitions successives, formèrent de vastes jardins qu’ils cultivaient avec le plus grand soin. Ils possédaient également autour de leur cloître un grand emplacement sur lequel ils avaient fait bâtir, vers le milieu du siècle dernier, plusieurs beaux hôtels qui donnaient dans les rues du Regard et Cassette. Ces propriétés, dont ils tiraient de bons revenus, avaient rendu leur couvent l’un des plus riches de l’ordre. « Il faut leur rendre justice, dit plaisamment Saint-Foix, les richesses ne les enorgueillissent pas ; ils continuent toujours d’envoyer des frères quêteurs dans les maisons. » — Ce couvent, supprimé en 1790, devint propriété nationale. Ce fut là que commencèrent les massacres du 2 septembre 1792. — Les bâtiments qui composaient l’ancienne maison religieuse furent vendus par l’État, le 21 thermidor an V. Le couvent des Carmes a été racheté en partie vers 1808, par une société de dames pieuses. Depuis 1820, il est habité par des religieuses Carmélites, sous la direction de madame de Soyecourt.

Vavin (rue).

Commence à la rue de l’Ouest, nos 24 et 26 ; finit à la rue Notre-Dame-des-Champs, nos 27 bis et 31. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 148 m.11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Une ordonnance royale du 8 décembre 1831 porte ce qui suit : « Article 1er. Le sieur Vavin, propriétaire à Paris, est autorisé à convertir en une rue de dix mètres de largeur, le passage à lui appartenant qui conduit de la rue Notre-Dame-des-Champs à la rue de l’Ouest. L’ouverture de cette nouvelle rue n’est autorisée qu’à la charge par le sieur Vavin, ou ses représentants, de remplir toutes les conditions stipulées dans la délibération du conseil municipal de Paris, du 8 septembre 1831. » — Cette délibération impose les conditions suivantes : « 1o de donner à cette voie publique une largeur de 10 m. et de faire les deux côtés parallèles et en ligne droite ; 2o de ne pas élever les constructions au-delà de quinze mètres, y compris attique et mansarde, sauf les corps de logis simples ou doubles des encoignures communes avec les rues de l’Ouest et Notre-Dame-des-Champs, qui pourront être élevés à 18 m. ; 3o de faire les premiers frais de pavage et éclairage de la nouvelle rue ; 4o de pourvoir à l’écoulement souterrain ou à ciel ouvert des eaux pluviales et ménagères ; 5o et enfin de livrer gratuitement le terrain nécessaire à la formation de la d. rue. Il est en outre entendu, que dans le cas où les propriétaires voudraient établir des trottoirs, il ne leur serait alloué aucune prime par l’administration. » Les propriétés riveraines sont alignées.

Veaux (halle aux).

Située entre la place aux Veaux et les rues de Poissy et de Pontoise. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Avant l’année 1646, le marché aux Veaux était établi sur un emplacement situé à l’encoignure des rues de la Planche-Mibray et de la Vieille-Place-aux-Veaux. Par arrêt du 8 février 1646, il fut transféré sur le quai des Ormes — Lettres-patentes, août 1772. « Louis, etc… L’établissement et le maintien du bon ordre pour le service de la police et du public dans les halles et marchés de notre bonne ville de Paris, méritent d’autant plus d’attention de notre part que c’est un des moyens d’y procurer l’abondance et l’égalité dans le prix des denrées. C’est dans cette vue que nous avons réglé la situation de ces marchés et l’ordre qui y serait observé ; mais le marché aux Veaux est un de ceux auxquels il n’a pas encore été pourvu, et nous avons reconnu qu’il est d’autant plus essentiel de lui procurer un autre emplacement que celui où il se tient actuellement est trop étroit, que le passage très intéressant pour le service des ports est intercepté par la quantité de voitures qui y apportent les Veaux, ce qui occasionne des accidents fréquents ; que ce marché exigeant un emplacement à proximité de la rivière et du centre de Paris, il n’y en a pas de vacant qui puisse y convenir davantage que le clos des Bernardins, et étant informé que ce terrain vient d’être vendu aux sieurs Regnaudet de Ronzières, Damien, architecte, Lenoir le Romain, architecte, et Benoît de Sainte-Paule, par acte passé devant Paulmier et son confrère, notaires à Paris, le 30 mai dernier, en conséquence de la délibération prise par les officiers et religieux composant le collége de Saint-Bernard, dûment assemblés le 11 du d. mois de mai, sous le bon plaisir du sieur abbé général de l’ordre de Cîteaux, aux offres faites par les d. sieurs de Ronzières, Damien, Lenoir et de Sainte-Paule, d’en employer partie à construire des bâtiments, ce qui nous donnerait une augmentation de revenu et ferait rentrer dans le commerce un bien possédé par des gens de mainmorte, et d’établir sur le surplus de ce terrain le marché aux Veaux, de former des issues pour y parvenir, d’y construire une halle couverte, où les veaux seraient à l’abri des injures du temps et où ils pourraient être mis en liberté dans les compartiments amovibles ; enfin d’y construire des étables pour y retirer ceux des bestiaux qui resteraient d’un marchè à l’autre ; mais comme les dépenses que les d. acquéreurs seraient obligés de faire pour cet établissement leur deviendraient à charge et seraient en pure perte pour eux, si le marché était déplacé par la suite, nous avons jugé convenable d’autoriser la vente qui leur a été faite du d. enclos, d’y fixer irrévocablement le marché aux Veaux, de les autoriser à y faire les constructions qui seront nécessaires, et de leur procurer un produit proportionné à la dépense en les chargeant de tout le service qui a rapport à ce marché. Considérant d’ailleurs que ce service sera beaucoup mieux fait, et qu’il sera beaucoup plus aisé d’y veiller que lorsqu’il se faisait par une multitude de gagne-deniers, qui journellement exigeaient des marchands forains des droits arbitraires, ce qui n’aura plus lieu, les droits de place étant réunis en un seul droit. À ces causes et autres à ce nous mouvans, de l’avis de notre conseil qui a vu l’acte de vente et le plan du dit clos, ensemble celui de la halle qui doit y être construite, le tout y attaché sous le contr’scel de notre chancellerie, etc… Nous avons agréé, approuvé et autorisé la vente qui a été faite de l’enclos des Bernardins aux sieurs Regnaudet de Ronzières, Damien, Lenoir et Benoît de Sainte-Paule, par acte passé devant Paulmier et son confrère, notaires à Paris, le 30 mai dernier. Ordonnons qu’à l’avenir le marché aux Veaux sera tenu dans le d. enclos des Bernardins, sur le quel il sera percé des issues et disposé des rues suivant l’alignement qui sera donné à cet effet, etc… Ordonnons en outre qu’il sera construit sur le d. terrain une halle couverte et des étables dans le lieu jugé suffisamment grand et convenable à cet effet par le dit lieutenant de police ; que le service qui a rapport à ce marché sera fait par les d. sieurs de Ronzières, Damien, Lenoir et de Sainte-Paule, ou gens par eux préposés exclusivement à tous autres, moyennant le prix qui sera fixé par le d. sieur lieutenant de police pour leur servir de dédommagement, loyer et salaire pour l’emplacement et construction du d. marché, etc… Données à Compiègne au mois d’août, l’an de grâce 1772, et de notre règne le 57e. Signé Louis. » (Extrait des lettres-patentes). — « Registrées ce consentant le procureur général du roi, pour jouir par les impétrans de leur effet et contenu, et être exécutées selon leur forme et teneur, etc. Autorise les impétrans à percevoir un droit de douze sols pour chacun veau qui sera amené au d. marché, et ce pour tous les objets détaillés dans l’avis du lieutenant-général de police, et cinq sols pour le logement et nourriture de chacun des veaux qui restera d’un jour de marché à l’autre ; le tout sans préjudice du droit de juridiction appartenant aux prévôt des marchands et échevins de la ville de Paris, en ce qui peut être de leur connaissance et compétence, sur la rivière et ports de cette ville, suivant l’arrêt de ce jour. À Paris, en parlement, le 30 juin 1773. Signé Vandive. »

Par acte passé devant maîtres Mony et son collègue, notaires à Paris, le 18 juillet 1773, les sieurs Lenoir, de Sainte-Paule, etc., cédèrent leur privilège au sieur de Cintry. Les travaux de construction de la halle furent entrepris immédiatement sous la direction de l’architecte Lenoir dit le Romain. Cet artiste les termina promptement, et la halle fut ouverte le 28 mars 1774.

En 1784, un sieur Happey était possesseur du privilège de la halle. Louis XVI voulant retirer ce privilège des mains d’un particulier, ordonna par lettres-patentes du 17 décembre de la même année, qu’il serait réuni à son domaine et exploité à son profit. Le sieur Happey fut indemnisé de la perte de son privilège. — En vertu du décret impérial du 26 mars 1806, la ville perçoit les droits de place dans la halle aux Veaux qui sert aussi à la vente des vieilles ferrailles. — Les bâtiments occupent une superficie de 2,300 m.

Veaux (place de la Halle-aux-).

Commence à la rue de Poissy ; finit à la rue de Pontoise. Pas de numéro impair ; le dernier pair est 4 bis. Sa longueur est de 64 m.12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

On appelle ainsi les deux communications qui longent les grands côtés de la halle aux Veaux. Elles ont été formées en 1774. — Une décision ministérielle du 29 thermidor an XI, signée Chaptal, a fixé leur largeur à 12 m. Les propriétés riveraines sont alignées.

Veaux (rue de la Vieille-Place-aux-).

Commence à la rue de la Joaillerie et à la place du Châtelet, no 6 ; finit à la rue de la Planche-Mibray, nos 7 et 9. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair 28. Sa longueur est de 109 m.7e arrondissement, quartier des Arcis.

Elle doit son nom à l’ancienne halle aux Veaux. Au XIVe siècle, c’était la place aux Sainctyons. Elle devait cette dénomination à une riche famille de bouchers. Au XVe siècle, c’était la rue aux Veaux, de la Tannerie, de la place aux Veaux. On a ajouté à sa dernière dénomination l’épithète de Vieille, lorsqu’on a transféré le marché sur le quai des Ormes, en vertu d’un arrêt du 8 février 1646. La rue de la Vieille-Place-aux-Veaux aboutissait autrefois, par un retour d’équerre, dans la rue Saint-Jacques-la-Boucherie. Ce débouché a été supprimé lors de la formation de la place du Châtelet. — Une décision ministérielle du 11 octobre 1806, signée Champagny, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 6 m. Cette rue est numérotée à contre-sens. La propriété à l’encoignure de la rue de la Joaillerie, les maisons nos 13, 15, 17, 19, 6, celle qui forme l’encoignure droite de la rue de la Vieille-Tannerie, et celles nos 18 bis et 20, sont alignées. — Conduite d’eau depuis la place du Châtelet jusqu’à la borne-fontaine.

Vellefaux (rue Claude-).

Commence à la rue de la Chopinette ; finit à la rue Grange-aux-Belles, no 54. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 253 m.5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Ouverte sur les terrains appartenant à MM. Davaux, Bart, Callou et Loyre, en vertu d’une ordonnance royale du 8 juin 1825, cette rue porte le nom de Claude Vellefaux, juré du roi Henri IV, ès-œuvres de maçonnerie, voyer de Saint-Germain-des-Prés, qui suivit la construction de l’hôpital Saint-Louis, dont les dessins ont été fournis par Claude Chastillon. — La largeur de cette voie publique est de 12 m. Les constructions riveraines sont alignées (voyez rue Chastillon).

Vendôme (passage).

Commence à la rue Vendôme, nos 6 et 6 bis ; finit au boulevart du Temple, no 39. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Ce passage a été construit en 1825, sur les terrains appartenant à M. le général Dariule, et provenant de l’ancien établissement des Filles-du-Sauveur. Cette communauté fut fondée à Paris, en 1701, par M. Raveau, prêtre de Saint-Jean-en-Grève, pour les filles repentantes. En 1704, elles s’installèrent dans la rue Vendôme, et firent construire une chapelle sous le vocable du Sauveur. Autorisée par lettres-patentes du mois d’août 1727, cette communauté, qui contenait en superficie 943 m. 31 c., fut supprimée en 1790, et vendue par le domaine de l’État le 16 brumaire an IV.

Vendôme (place).

Commence à la rue Saint-Honoré, nos 354 et 356 ; finit aux rues Neuve-des-Capucines, no 1, et Neuve-des-Petits-Champs, no 103. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 26. Les numéros impairs sont du 1er arrondissement, quartier de la place Vendôme ; les numéros pairs dépendent du 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Arrêt du conseil, 2 mai 1686. — « Le roy ayant esté informé de la facilité qu’il y auroit de faire une belle et grande place en la ville de Paris, dans l’espace qu’occupe l’hostel de Vandosme, laquelle place seroit d’un grand ornement à la d. ville, et d’une grande commodité pour la communication des rues qui en sont voisines avec la rue Saint-Honnoré ; sa majesté auroit donné ses ordres au sieur marquis de Louvois, conseiller en ses conseils, secrétaire d’estat et des commandemens de sa majesté, et surintendant-général de ses bâtiments, arts et manufactures du royaume, d’acquérir en son nom le d. hostel de Vandosme, et de faire ensuitte construire dans le fond d’ycelui un couvent pour les religieuses Capucines, aprez la construction duquel celuy où elles sont présentement logées, et qui est voisin du d. hostel de Vandosme, pust estre abattu, et la place qu’occupe présentement le d. couvent estre employée, tant à l’augmentation de celle qu’elle veut bien donner pour l’embellissement et décoration de la d. ville de Paris, que pour la construction des maisons qui environneront la d. place, et sa majesté ayant considéré que si ceux qui achepteront des places aux environs de la d. grande place, pour y construire des maisons, estoient obligez d’édifier le mur d’architecture et des fassades qui doibvent faire l’ornement de la d. place, suivant et conformément aux dessins et devis qu’elle en a faict dresser, cela les constituerait en une despense considérable, ou si l’on laissoit la liberté de les faire construire à leur fantaisie, ils le feroyent bastir peu solidement, et mesme inégallement par les différens goust et sentimens des propriétaires qui acqueyereroient les d. places ; sa majesté, pour remédier à ces inconvéniens, auroit résolu d’en supporter la despense, et pour cette fin auroit donné ordre au surintendant-général de ses bastimens de prendre soin de faire construire de ses deniers le d. mur d’architecture avec la solidité et les ornemens requis à un ouvrage qui doit estre aussy considérable que celuy là ; et sa majesté ayant aussi considéré qu’il pourroit rester quelque scrupule aux particuliers qui acqueyereroient les places provenantes du d. hostel de Vandosme et du d. couvent des Capucines, qui ne feroyent point partye de l’espace de la d. grande place, ny de celle des rues qui y aboutiront, non plus que de celle où sera construit le d. nouveau couvent des Capucines, que la possession des d. places ne leur seroit pas asseurée pour toujours à eux et à leurs hoirs, et qu’aussy ceux qui auroient acquis des places sur le fonds où est présentement basty le d. couvent des religieuses Capucines, craindroient un jour d’en estre recherchez et inquiétiez pour raison du huictième denier ; sa majesté voulant lever tout subjet de doubte et de difficultez à cest esgard, et mettre ceux qui achepteroient les d. places hors d’estat de rien appréhender à n’advenir pour la seureté de leur acquisition, veust mesme que toutes les d. places n’ont point esté et ne peuvent jamais estre censées faire partye du domaine de sa majesté, n’y ayant pu estre unies, attendu le peu de temps que l’acquisition en a esté faicte au nom de sa majesté, et que d’ailleurs le décret que l’on poursuit n’en a pas encore esté expédié. Sa majesté, estant en son conseil, a déclaré et déclare que son intention n’est pas que les héritages susdits, faisant partye de la place où estoit cy devant le d. hostel de Vandosme, et de celle où est à présent le d. couvent des Capucines, lesquels seront vendus aux particuliers qui voudront les acquérir, puissent estre jamais censez et réputtez de son domaine, n’y qu’à l’occasion de l’acquisition qui en a esté faite en son nom, par le surintendant et ordonnateur général de ses bastimens, l’on puisse prétendre qu’ils y doibvent retourner ny y estre jamais réunis, etc. Veult sa majesté qu’en vertu des mesmes contrats, arrests du conseil et susdittes quittances, ils deviennent propriétaires incommutables de la partye du mur de face, sur la place qui leur aura esté vendue, et qu’ils en jouissent eux, leurs hoirs et ayans cause, tout ainsy que si elles avoient esté basties par leurs soins et de leurs deniers, à la charge touttesfois de bien et duement entretenir le d. mur de face, de la manière dont il sera construit, sans y rien changer ni adjouter qui en puisse altérer la cymétrie, ni estre veu de la d. grande place, etc. » (Extrait de l’arrêt du conseil du 2 mai 1686. Archives du royaume, section administrative, série E, no 1834.)

« Lettres-patentes, 7 avril 1699. — Louis, etc… Notre ville de Paris augmentant tous les jours par le nombre de ses habitans et de ses édifices, nous avions, pour son embellissement, et pour faciliter la communication des rues Neuves-Saint-Honnoré et des Petits-Champs, et autres adjacentes, résolu de faire une belle grande place au quartier de la rue Saint-Honnoré, et, pour l’exécution de ce dessein, nous avions donné nos ordres pour acquérir en nostre nom l’hostel de Vandosme avec ses appartenances et dépendances, places et autres és-environs, dont le contrat a été passé le 4 juillet 1685, nous avions, par arrest de notre conseil du 2 mai 1686, déclaré nos intentions sur la destination de cette acquisition, et parce que cette place ne pouvait se former régulièrement sur l’emplacement de cet hôtel, nous avions résolu de nous servir, pour ce dessein, de l’emplacement du couvent des religieuses Capucines, dites de la Passion, lors établies vers la rue Saint-Honnoré, et de transférer ce couvent sur les derrières de cet hôtel, où nous l’avons depuis fait construire et parachever à nos despens, au moyen de quoi elles nous ont, par acte capitulaire du 19 avril 1698, fait l’abandon et délaissement de l’emplacement de leur ancien couvent et dépendances. Nous avons en mesme temps fait commencer la construction des murs de face qui doivent former la d. place, suivant le plan que nous en avons arrêté ; mais depuis nous avons trouvé que ces murs de face, quoyque convenables, par leur élévation et leur architecture, à la grandeur de la place, estoient incommodes et impraticables pour les particuliers qui auroient voulu y faire construire des maisons, ce qui jusqu’à présent a empêché la perfection de cet ouvrage, et nous auroit déterminé à prendre d’autres mesures et à former un nouveau dessin, dont néanmoins nous aurions résolu de surseoir à l’exécution. Sur quoi les prevost des marchands et eschevins désirant nous donner des marques de leur zèle pour l’exécution de nos projets, et procurer aux habitants du d. quartier et des rues Neuves-Saint-Honnoré et des Petits-Champs, et autres adjacentes, la commodité qu’ils recevront de cette place, nous auroient offert et proposé de se charger de la construction de cette dite place, rue Saint-Honnoré, suivant le d. nouveau plan, d’acquérir l’emplacement nécessaire pour la construction de la d. place, si nous voulions bien délaisser et abandonner aux d. prevost des marchands et eschevins, l’emplacement restant du d. hôtel de Vandosme et de l’ancien couvent des Capucines, places et ès-environs, avec les édifices qui ont été commencez sur le d. emplacement pour former la d. place en l’état qu’elle est. À ces causes, après avoir fait examiner en nostre conseil le contrat de vente à nous fait du d. hôtel de Vandosme et dépendances, et l’arrest de notre conseil du 2 mai 1686, et lettres-patentes sur iceluy, le plan de la place commencée au quartier des rues Neuves-Saint-Honnoré et des Petits-Champs, le plan levé par nos ordres de la nouvelle place, ensemble les offres et propositions des d. prevost des marchands, et eschevins, et, désirant les traitter favorablement, nous avons par ces présentes, et de l’avis de notre conseil, dit, déclaré et ordonné, disons, déclarons et ordonnons, voulons et nous plaît qu’il soit incessamment passé contrat de délaissement à perpétuité aux d. prevost des marchands et eschevins, de la totalité du fonds et de la superficie de l’emplacement restant de l’hostel de Vandosme et de l’ancien couvent des Capucines, appartenances et dépendances, places et ès environs d’iceux, le tout marqué sur le d. plan, avec les bâtiments et édifices qui ont esté construits pour former la place en l’état qu’elle est, suivant l’ancien dessin ; pour, par les d. prevost des marchands et eschevins, en faire et disposer comme ils aviseront ; voulons, attendu l’objet de destination, qu’ils soyent exempts de tous droits généralement quelconques ; voulons et ordonnons que les d. prevost des marchands et eschevins soyent tenus, suivant leurs offres, de faire construire incessamment, sur les emplacements par nous à eux délaissez, et dont il sera passé contrat, les édifices nécessaires pour former la nouvelle place que nous avons résolu, avec les rues d’entrée et issue, le tout suivant le plan et élévation levés par nos ordres ; à l’effet de quoy les dits prevost des marchands et eschevins feront démolir, tant en fondation que superficie, les bâtiments que nous aurions commencés de faire construire pour, les matériaux et démolitions en provenant, être employés à la confection du nouveau dessin. Voulons aussi que les d. prevost des marchands et eschevins soient tenus de faire le premier pavé de la d. rue et des places environnantes. Voulons que les deniers qui proviendront des ventes et aliénations ou délaissemens qui pourront être faits, soient employés au perfectionnement de la nouvelle place, aux ornemens et décorations d’icelle et dépendances. Voulons et ordonnons qu’il soit par le sieur Mansart, à présent surintendant de nos bastimens, ou telles personnes qu’il avisera sous ses ordres, tenu la main à ce que les édifices qui doivent composer la façade de la dite nouvelle place, soient construits solidement, et en conformité des plans par nous arrêtez, etc. Données à Versailles, le 7e jour d’avril, l’an de grâce 1699, et de notre règne le 56e. Signé Louis. » (Extrait des lettres-patentes, archives du royaume, bureau de la ville, registre H, no 1837, fo 234.)

Ces lettres-patentes ayant été registrées en parlement le 29 du même mois, les travaux de construction furent alors repris avec vigueur sous la direction de Jules Hardouin Mansart. Le 16 août de la même année, la statue de Louis XIV fut inaugurée en grande cérémonie au milieu de cette place. Cette statue, fondue d’un seul jet, en 1692, par Balthasar Keller, d’après Girardon, était d’une dimension colossale. Le grand roi, représenté à cheval, vêtu à l’antique, avait la tête couverte d’une immense perruque. Plusieurs écrivains de cette époque affirment que vingt hommes, assis sur deux rangs autour d’une table, auraient pu se tenir à l’aise dans le ventre du cheval. — La place, alors nommée place des Conquêtes, n’était pas encore terminée. Deux arrêts du conseil, des 5 juin 1700 et 3 mai 1701, prescrivirent son achèvement. Ces arrêts reçurent peu de temps après leur exécution. Cette large voie publique forme un octogone ayant quatre grandes faces et quatre petites. Son architecture est parfaitement régulière et présente une décoration d’ordre corinthien. Entre chaque face s’avance un corps de logis surmonté d’un fronton dans le tympan duquel sont sculptées les armes de France au milieu d’ornements divers. La symétrie des bâtiments bordant les deux entrées de cette place est altérée depuis une trentaine d’années par la construction de plusieurs boutiques ; l’administration actuelle s’imposera sans doute le devoir de faire respecter cette magnifique architecture.

De 1764 à 1771, la foire Saint-Ovide avait lieu sur la place Vendôme. Le corps de ce saint avait été donné dès 1665 aux religieuses Capucines. La foire Saint-Ovide, transférée en 1771 sur la place Louis XV, fut supprimée vers 1784.

Le 16 août 1792, la statue équestre de Louis XIV fut détruite, et la place reçut le nom de place des Piques. Néanmoins, l’habitude lui conserva, même alors, la dénomination de place Vendôme qu’elle a reprise officiellement à l’avènement de Napoléon. — La bataille d’Austerlitz venait de terminer cette merveilleuse campagne de deux mois, qui fut comptée à tous les militaires pour deux années de service. L’empereur voulut récompenser dignement la grande armée en érigeant, avec le bronze de 1,200 canons enlevés aux Autrichiens et aux Russes, une colonne qui serait dédiée à la gloire de nos soldats. Ce monument fut commencé le 25 août 1806, et terminé le 5 août 1810, sous la direction de M. Denon et de MM. Lepère et Gondoin, architectes. La hauteur totale de la colonne est de 44 m. Depuis sa base, construite sur l’emplacement du piédestal de la statue de Louis XIV, elle est bâtie en pierres de taille, recouvertes de plaques de bronze séparées par un cordon sur lequel on a inscrit l’action représentée dans le tableau au-dessus. Sur les quatre façades du piédestal sont reproduites des armes de guerre et des costumes militaires. Ces ornements sont soutenus à chaque angle par un aigle en bronze pesant 250 kilogrammes. Le tour de la colonne représente les brillants faits d’armes de la campagne de 1805, depuis le départ du camp de Boulogne jusqu’à la bataille d’Austerlitz. Dans l’intérieur du monument on a pratiqué un escalier à vis dont l’entrée est placée à l’une des faces du piédestal, vis-à-vis du jardin des Tuileries. Cet escalier en spirale conduit à une galerie. Sur la colonne était placée la statue de Napoléon, exécutée par Chaudet, membre de l’Institut. L’empereur portait le sceptre et le diadème. En 1814, les Russes voulurent renverser ce monument ; malgré leurs efforts, le bronze de la colonne resta immobile, et la statue de l’empereur fut seule abattue. Fondue quelque temps après, elle servit à la statue de Henri IV, rétablie sur le terre-plein du Pont-Neuf.

Le poids total des bronzes de la colonne de la place Vendôme, d’après les renseignements fournis par M. Lepère, est de 251,367 kilogrammes.

La fonte, exécutée par MM. Launay et Gonon, a coûté 
 164,837 f.
Frais de pesée 
 450 f.
Ciselure par M. Raymond 
 267,219 f.

Frais de modèle, savoir :

À M. Chaudet, pour la statue 
 13,000 f.
À trente-trois autres statuaires, pour les bas-reliefs 
 199,000 f.
À M. Gelée, pour la sculpture d’ornements 
 39,115 f.
Dessins de composition générale des bas-reliefs, par M. Bergeret 
 11,400 f.
Les travaux de construction, maçonnerie, serrurerie, charpenterie, plomberie, etc., se sont élevés à 
 601,979 f.
Les architectes ont reçu pour honoraires 
 50,000 f.
Si l’on ajoute à cette somme la valeur effective du bronze, 251,367 kilogrammes, à raison de 2 f. 50 c. par kilo 
 628,417 f.

Le total est de 
 1,975,417 f.

Quelque temps après la révolution de Juillet, le nouveau gouvernement voulut rendre à la colonne la statue de son fondateur. Une ordonnance royale du 8 avril 1831 en prescrivit le rétablissement. Le 29 juillet 1833, elle fut replacée sur ce monument. L’empereur est représenté avec les insignes militaires si connus du peuple et de l’armée. Cette statue, exécutée par M. Emile Seurre, a occasionné une dépense de 60,000 francs, compris fourniture de bronze, frais de pose, etc. Le nouveau soubassement de la colonne est en granit de Corse. Il a été placé en 1835, et a coûté 76,000 francs.

Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Vendôme (rue).

Commence à la rue Charlot, nos 43 et 45 ; finit à la rue du Temple, nos 106 et 108. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 285 m.6e arrondissement, quartier du Temple.

Un arrêt du conseil du 23 novembre 1694 ordonna l’ouverture de cette rue, suivant une direction qui a été modifiée par un autre arrêt du 22 décembre 1696. Ce percement, dont la largeur était fixée à 6 toises, fut immédiatement exécuté sur des terrains provenant du prieuré du Temple. — Une décision ministérielle du 23 brumaire an VIII, signée Quinette, et une ordonnance royale du 16 mai 1833, ont maintenu la largeur primitive. Les propriétés riveraines sont alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Philippe de Vendôme, grand-prieur de France, né en 1655, se signala d’abord sous le duc de Beaufort, lors de l’expédition de Candie. En 1672, il suivit Louis XIV à la conquête de la Hollande. Nommé lieutenant-général en 1693, il eut en 1695 le commandement de la Provence. Dans la guerre de la Succession, Vendôme fut envoyé en Italie où il prit plusieurs places sur les Impériaux. Il se démit du grand prieuré en 1719, et mourut à Paris le 24 janvier 1727.

Venise (impasse de).

Située dans la rue Quincampoix, entre les nos 21 et 23. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 4 bis. Sa longueur est de 42 m.6e arrondissement, quartier des Lombards.

De 1200 à 1250, c’était la rue de Bierre. En 1315, la rue de Bière par devers Saint-Josse. En 1350, la rue de Bierne, de Bièvre et de Bièvre-sans-Chef. En 1600, on l’appelait rue Verte. En 1616, 1650, rue de Bièvre dite cul-de-sac de la rue Quncampoix. En 1750, cul-de-sac de Venise, en raison de sa proximité de la rue de ce nom. De 1793 à 1806, on lui donna la dénomination de cul-de-sac Batave parce que la maison, depuis cour Batave, en était voisine. En 1806, elle prit le nom d’impasse de Venise. — Une décision ministérielle du 21 prairial an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette impasse à 7 m. Une autre décision ministérielle du 30 novembre 1822, signée Corbière, porte que l’impasse de Venise sera transformée en une rue de 10 m. de largeur au moyen de son prolongement jusqu’à la rue Saint-Denis. Ces dispositions ont été sanctionnées par une ordonnance royale du 29 avril 1839, qui n’a point encore reçu son exécution. — Propriété no 1, retranch. 5 m. 50 c. à 6 m. 20 c. ; 3, alignée ; encoignure du passage, ret. 5 m. 80 c. ; encoignure de la rue Quincampoix, ret. 1 m. 50 c. ; 2, 4 et 4 bis, alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Venise (passage de).

Commence à l’impasse de Venise ; finit à la cour Batave. Pas de numéro. — 6e arrondissement, quartier des Lombards.

Il a été construit à la fin du XVIIIe siècle, sur une partie du jardin des Filles de Saint-Magloire. (Voir pour l’étymologie, l’article suivant.)

Venise (rue de).

Commence à la rue Saint-Martin, nos 73 et 75 ; finit à la rue Quincampoix, nos 26 et 28. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 52 m.6e arrondissement, quartier des Lombards.

Guillot l’appelle rue Sendebours-la-Tréfillière. Des plans de 1300 et 1313 la désignent sous le nom de Hendebourc-la-Trefélière. Cependant ce n’est pas sa dénomination véritable. Nous devons plutôt nous en rapporter aux titres de Saint-Merri qui la nomment, depuis 1250, rue Érembourg ou Hérambourg-la-Trefélière. Elle a gardé ce nom jusqu’au XIVe siècle ; à cette époque, elle prit celui de rue Bertaut-qui-Dort, en raison d’un particulier qui y possédait une maison. Au XVIe siècle, une enseigne de l’Écu-de Venise, lui fit donner la dénomination qu’elle porte encore aujourd’hui. — Une décision ministérielle du 21 prairial an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Une autre décision ministérielle du 30 novembre 1822, signée Corbière, et une ordonnance royale du 29 avril 1839, ont porté cette largeur à 10 m. Propriétés du côté des numéros impairs, retranch. 5 m. 20 c. à 5 m. 80 c. ; no 2, ret. 2 m. 30 c. ; 4, 6, alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

La rue de Venise fut, sous la régence du duc d’Orléans, le théâtre d’un assassinat. Antoine-Joseph, comte de Horne, capitaine réformé, Laurent de Mille, aussi capitaine réformé, prétendu chevalier, et un nommé de l’Estang, résolurent d’assassiner un riche agioteur, pour se saisir de son portefeuille. À cet effet, ils se rendirent rue Quincampoix, et, sous le prétexte de lui négocier pour cent mille francs d’actions, ils le conduisirent dans la rue de Venise et le poignardèrent. La victime, en se débattant, cria au secours ; un garçon de cabaret entendit le bruit, ouvrit la porte : voyant un homme baigné dans son sang, il eut la présence d’esprit de fermer d’abord cette porte à deux tours, et de crier ensuite au meurtre. Les assassins cherchèrent à fuir. De l’Estang, qui faisait le guet dans l’escalier, se sauva aux premiers cris, courut à l’hôtel de la rue de Tournon, où il demeurait, prit ses effets les plus précieux et parvint à s’échapper. De Mille traversa en courant toute la foule de la rue Quincampoix, mais, vivement poursuivi, il fut arrêté aux halles. Le comte de Horne chercha à se laisser glisser de la fenêtre dans la rue. On s’en saisit également. Le comte et son complice furent roués vifs en place de Grève.

Ventadour (rue).

Commence à la rue Thérèse, nos 11 et 8 ; finit à la rue Neuve-des-Petits-Champs, nos 57 et 59. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 79 m.2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Ouverte en 1640, sur une largeur de 7 m. 79 c., cette voie publique a porté successivement les noms de rue Saint-Victor et de rue de Lionne. Sa dénomination actuelle lui vient de madame de Ventadour, gouvernante du roi Louis XV. — Une décision ministérielle du 3 frimaire an X, signée Chaptal, maintint la largeur primitive. Cette largeur est portée à 9 m. 74 c., en vertu d’une ordonnance royale du 4 octobre 1826. Les propriétés du côté des numéros impairs sont alignées ; celles du côté opposé devront reculer de 1 m. 95 c. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Vents (impasse des Quatre-).

Située dans la rue de Seine, entre les nos 91 et 93. Pas de numéro. Sa longueur est de 11 m.11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

C’est la partie qui reste de l’ancienne impasse des Quatre-Vents, supprimée presqu’entièrement lors du prolongement de la rue de Seine. Il n’existe pas d’alignement arrêté pour cette impasse, dont la largeur actuelle est de 6 m.

Vents (rue des Quatre-).

Commence à la rue de Condé, no 2, et au carrefour de l’Odéon, no 16 ; finit à la rue de Seine, nos 95 et 97. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 92 m.11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Anciennement ce n’était qu’une ruelle descendant à la foire Saint Germain. Au commencement du XVe siècle, elle prit le nom de rue Combault, parce que Pierre Combault, chanoine de Romorantin, y demeurait. Sa dénomination actuelle lui vient d’une enseigne. — Une décision ministérielle du 6 fructidor an XIII, signée Champagny, et une ordonnance royale du 12 mai 1841, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Propriétés nos 1, 3, 5, alignées ; 7, retranch. 35 c. ; 9, ret. 30 c. ; 11, 13, redress. ; de 15 à la fin, alignées ; de 2 à 8, ret. 1 m. 20 c. à 1 m. 70 c. ; 10, ret. 30 c. ; 12, ret. 1 m. ; 14, alignée ; 16, 18, ret. 60 c. à 90 c. ; 20, doit être supprimée par l’alignement de la rue du Cœur-Volant ; partie du no 22, ret. 50 c. ; surplus, aligné. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Verdelet (rue).

Commence à la rue Jean-Jacques-Rousseau, no 11 ; finit aux rues Coq-Héron et de la Jussienne, no 2. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par les bâtiments de l’Administration des Postes ; le dernier pair est 10. Sa longueur est de 77 m.3e arrondissement, quartier Saint-Eustache.

En 1295, ce n’était qu’une ruelle étroite et puante hors des murs de l’enceinte de Philippe-Auguste. Elle se nommait alors rue Merderet. En 1311, on la trouve sous le nom de Breneuse, c’est-à-dire rue malpropre. Plus tard, par altération, elle fut appelée rue Verderet, puis Verdelet. — Une décision ministérielle du 20 fructidor an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 9 m. Les maisons nos 6 et 8 ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue de la Jussienne jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Française).

Verderet (rue).

Commence à la rue de la Grande-Truanderie, nos 42 et 44 ; finit à la rue Mauconseil, nos 17 et 19. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 89 m.5e arrondissement, quartier Montorgueil.

Des actes de 1290, 1330, 1352 et 1406, l’indiquent seras les noms de Merderiau, Merderai, Merderel et Merderet. Cette rue étroite et sale, était un véritable dépôt d’immondices. Au XVIIe siècle, c’était la rue Verdelet. Depuis 1806, on la nomme rue Verderet. — Une décision ministérielle du 28 pluviôse an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur est portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 9 décembre 1838. Propriétés du côté des numéros impairs, retranch. 5 m. à 5 m. 30 c. ; 10 et 12, alignées ; surplus, ret. 1 m. 90 c. — Conduite d’eau depuis la rue Mauconseil jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Française).

Verneuil (rue de).

Commence à la rue des Saints-Pères, nos 10 et 12 ; finit à la rue de Poitiers, no 5. Le dernier impair est 51 ; le dernier pair, 58. Sa longueur est de 486 m.10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

Ouverte en 1640, sur le grand Pré-aux-Clercs, elle dut son nom à Henri de Bourbon, duc de Verneuil, abbé de Saint-Germain-des-Prés, fils de Henri IV et de la marquise de Verneuil. Ce percement fut exécuté sur une largeur de 23 pieds. — Une décision ministérielle du 2 thermidor an V, signée Benezech, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 7 mars 1827. Les constructions du côté des numéros impairs devront reculer de 2 m. 60 c. environ ; les numéros de 4 à 12 et de 44 à 54 redress. ; le surplus est aligné. — Conduite d’eau entre les rues Sainte-Marie et de Poitiers. — Éclairage au gaz (compe Française)

Véro-Dodat (passage).

Commence à la rue de Grenelle, no 29 ; finit aux rues Croix-des-Petits-Champs, no 12, et du Bouloi, no 2. — 4e arrondissement, quartier de la Banque.

Ce passage, formé en 1826, porte le nom des propriétaires qui l’ont fait construire.

Verrerie (rue de la).

Commence à la place du Marché-Saint-Jean, no 39, et à la rue Bourtibourg, no 1 ; finit aux rues des Arcis, no 64, et Saint-Martin, no 2. Le dernier impair est 101 ; le dernier pair, 78. Sa longueur est de 452 m.7e arrondissement : de 1 à 41, et de 2 à 42, quartier du Marché-Saint-Jean ; de 43 à la fin, quartier des Arcis ; de 44 à la fin, quartier Sainte-Avoie.

Elle tire son nom d’une verrerie qui existait en 1185 dans cette rue. La partie de cette voie publique qui avoisine Saint-Merri portait, en 1380, le nom de cette église. Deux arrêts du conseil des 20 novembre 1671 et 20 février 1672, ordonnèrent l’élargissement de cette voie publique : « Sa majesté (portent ces arrêts) désirant procurer la décoration de sa bonne ville de Paris, et la commodité pour le passage dans les rues d’icelle, principalement en celle de la Verrie, qui est le passage ordinaire pour aller de son chasteau du Louvre en celuy de Vincennes, et le chemin par lequel se font les entrées des ambassadeurs des princes étrangers. » — Une décision ministérielle du 18 vendémiaire an VI, signée Letourneux, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 16 mai 1833, cette moindre largeur a été portée à 12 m. Propriété no 1, alignée ; 3, retranch. réduit 1 m. ; 5, redress. ; 7, ret. réduit 90 c. ; 9, ret. réduit 2 m. ; 11, 13, ret. 2 m. 80 c. à 3 m. 80 c. ; 15, alignée ; 19, ret. réduit 2 m. 50 c. ; de 21 à 29, ret. 3 m. 20 c. à 3 m. 50 c. ; 33, ret. 2 m. 20 c. ; de 35 à 49, ret. 2 m. 40 c. à 2 m. 70 c. ; 51, ret. 2 m. ; 53, 55, ret. 3 m. 30 c. ; 61, 63, ret. 1 m. 50 c. à 2 m. 10 c. ; 65, ret. réduit 2 m. 10 c. ; 67, ret. réduit 3 m. 10 c. ; de 69 à 73, ret. 3 m. 15 c. ; 75, ret. 2 m. 60 c. ; de 77 à 83, ret. 2 m. 20 c. à 2 m. 80 c. ; 85, ret. réduit 3 m. ; 87, ret. réduit 4 m. ; 89, ret. réduit 5 m. 30 c. ; 91, ret. réduit 5 m. 70 c. ; de 93 à la fin, ret. 5 m. 90 c. à 6 m. 60 c. ; 2, ret. réduit 3 m. 50 c. ; de 4 à 8, ret. 4 m. 90 c. à 5 m. 50 c. ; 10, ret. réduit 4 m. 30 c. ; 12, ret. réduit 4 m. ; 14, ret. réduit 2 m. 70 c. ; de 16 à 26, ret. 1 m. 50 c. à 2 m. 40 c. ; de 28 à 38, ret. 1 m. 40 c. à 2 m. 50 c. ; 40, alignée ; 42, ret. 2 m. 25 c. ; 46 et 48, alignées ; de 50 à 56, ret. 2 m. 80 c. ; 58, alignée ; 60, ret. 1 m. 70 c. ; 62, 64, 66, alignées ; 68, ret. 2 m. 80 c. ; 70 et 72, ret. 2 m. à 2 m. 60 c. ; 74, ret. réduit 1 m. ; partie du no 76, ret. 70 c. ; surplus, aligné. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Versailles (impasse de).

Située dans la rue Traversine, entre les nos 42 et 44. Le seul impair est 1 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 21 m. 50 c.12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Il est fait mention de cette impasse vers le XVIe siècle, sous le nom de cul-de-sac de la rue Traversine. Elle doit le nom qu’elle porte aujourd’hui à sa situation en face de la rue de Versailles. — Une ordonnance royale du 9 janvier 1828, a fixé la largeur de cette impasse à 9 m. Les constructions riveraines devront reculer de 70 c.

Versailles (rue de).

Commence à la rue Saint-Victor, nos 97 et 99 ; finit à la rue Traversine, nos 23 et 25. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 80 m.12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Cette rue, qui existait dès le XIIe siècle, devait son nom à un propriétaire nommé Pierre de Versailles. Le poète Guillot en parle ainsi :

« Jusqu’à la rue Saint-Victor
» Ne trouvai ne porc, ne butor,
» Mes femmes qui autre conseille :
» Puis truis la rue de Verseille. »

Cette dénomination de Verseille, au lieu de Versailles, n’a été employée par le poète que pour satisfaire aux exigences de la rime. — Une décision ministérielle du 3 pluviôse an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur a été portée à 9 m., en vertu d’une ordonnance royale du 9 janvier 1828. Propriétés de 1 à 9, retranch. 2 m. 40 c. à 3 m. ; 11, alignée ; de 15 à la fin, ret. 2 m. 20 c. à 2 m. 65 c. ; encoignure de la rue Saint-Victor, ret. réduit 1 m. 10 c. ; 2, ret. réduit 40 c. ; partie du no 4, alignée ; surplus, redress. ; 8, redress. ; 10, ret. réduit 30 c. ; 12, ret. réduit 50 c. ; 14, ret. réduit 80 c. ; 16, 18, ret. 90 c. à 1 m. 20 c.

Versailles (rue du Chemin-de-).

Commence à la rue des Vignes, nos 9 et 11 ; finit au chemin de ronde de la barrière de Neuilly. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 601 m.1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Sur un plan levé en 1732, par Jubert de Basseville, elle est indiquée sous le nom de chemin de Versailles. Elle dépendait alors de la terre et seigneurie de Chaillot. Sa direction vers la route de Versailles lui a fait donner sans doute cette dénomination. — Une ordonnance royale du 6 avril 1832 a fixé la largeur de cette voie publique à 13 m. Les propriétés nos 5, 9, les deux encoignures de la rue Pauquet-de-Villejust, 15, 17, les constructions situées sur le côté droit, depuis la rue des Vignes et dans une étendue de 77 m., et la propriété no 12, sont alignées.

Vertbois (rue du).

Commence aux rues de la Croix et du Pont-aux-Biches, no 1 ; finit à la rue Saint-Martin, nos 240 et 242. Le dernier impair est 47 ; le dernier pair, 40. Sa longueur est de 251 m.6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

On ne la distinguait point anciennement de la rue Neuve-Saint-Laurent, dont elle fait la continuation. Dans le censier de Saint-Martin on lit, à l’année 1546 : rue Neuve-Saint-Laurent dite du Vertbois. Elle doit sans doute ce dernier nom aux arbres qui environnaient l’enclos du prieuré Saint-Martin-des-Champs, sur une partie duquel cette voie publique a été ouverte. — Une décision ministérielle en date du 19 germinal an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette rue à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 14 janvier 1829, cette dimension a été portée à 10 m. Propriété no 1, retranch. 1 m. 80 c. ; 3, alignée ; 5 et encoignure droite de la rue Montgolfier, ret. 1 m. 80 c. ; propriété à la suite, redress. ; 13, 15, ret. 2 m. ; 17, ret. 1 m. 50 c. ; de 21 à 37, ret. 2 m. ; 39, alignée ; 41, 43, ret. 1 m. 30 c. à 1 m. 90 c. ; 45, 47, ret. réduit 80 c. ; de 2 à 8, ret. 1 m. 60 c. à 1 m. 90 c. ; 8 bis, 10, alignées ; 12, 14, ret. 1 m. 60 c. ; 16, alignée ; de 18 à 34 ; ret. 1 m. 60 c. à 1 m. 90 c. ; 36, ret. réduit 2 m. 70 c. ; 38, ret. réduit 3 m. 40 c. 40, ret. réduit 4 m. 10 c. — Conduite d’eau entre les rues Vaucanson et Saint-Martin. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Verte (Grande rue).

Commence à la rue de la Ville-l’Évêque, nos 43 et 45 ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, nos 118 et 120. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 374 m.1er arrondissement, quartier du Roule.

En 1690, c’était le chemin des Marais. En 1734, on n’y voyait point encore de constructions. En 1750, on la nommait rue du Chemin-Vert. En 1775, c’était la rue Verte. Le nom de Grande rue Verte, qu’elle tire de son ancienne situation, lui a été donné aussi pour la distinguer de la petite rue dont nous parlerons à l’article suivant. — Une décision ministérielle du 1er messidor an XII, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Un arrêté préfectoral du 26 juillet 1834 a prescrit la régularisation du numérotage de la Grande rue Verte. En vertu d’une ordonnance royale du 27 septembre 1836, sa largeur est portée à 12 m. Propriété no 1, redress. ; 5, retranch. 50 c. ; de 7 à 19, alignées ; 21 ret. réduit 3 m. 55 c. ; 23, ret. 2 m. 10 c. ; 25, alignée ; 27, ret. 2 m. 10 c. ; de 29 à la fin, ret. 2 m. 50 c. à 3 m. 50 c. ; de 2 à 14, ret. 1 m. 60 c. ; 16, ret. réduit 90 c. ; 18, ret. réduit 30 c. ; 22, alignée ; 24, ret. réduit 35 c. ; 26, ret. réduit 40 c. ; 28, ret. réduit 60 c. ; 30, alignée ; 32, ret. réduit 1 m. 20 c. ; 34, ret. réduit 1 m. 40 c. ; 36, ret. réduit 1 m. 80 c. ; 38, alignée. — Portion d’égout du côté de la rue de la Ville-l’Évêque. — Conduite d’eau entre la rue de Miroménil et la Petite rue Verte. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Verte (Petite rue).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, nos 108 et 110 ; finit à la Grande rue Verte, nos 27 et 29. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 94 m.1er arrondissement, quartier du Roule.

Elle a été ouverte en 1784, sur une largeur de 7 m. 79 c. (Voir pour l’étymologie, l’article précédent.) — Une décision ministérielle du 1er messidor an XII, signée Chaptal, maintint cette largeur qui a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 27 septembre 1836. Les constructions du côté des numéros impairs devront reculer de 2 m. 40 c. ; celles du côté opposé sont à l’alignement. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Vertus (barrière des).

Située à l’extrémité de la rue de Château-Landon.

Cette barrière, qui tire son nom du village d’Aubervilliers ou Notre-Dame des Vertus, est ornée d’un bâtiment avec deux péristyles et un fronton. (Voyez l’article Barrières.)

Vertus (chemin de ronde de la barrière des).

Commence à la rue de Château-Landon et à la barrière des Vertus ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Denis et à la barrière Saint-Denis. Pas de numéro. Sa longueur est de 388 m.5e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Denis.

(Voyez l’article Chemins de ronde.)

Vertus (rue des).

Commence à la rue des Gravilliers, nos 16 et 18 ; finit à la rue Phelipeaux, nos 21 et 23. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 36. Sa longueur est de 171 m.6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Jaillot la trouve indiquée pour la première fois, en 1546, dans un papier-censier de Saint-Martin-des-Champs. Son nom des Vertus pourrait bien venir de son ancienne situation hors des murs de l’enceinte de Philippe-Auguste, et de sa direction vers Aubervilliers, nommé à cette époque plus fréquemment Notre-Dame des Vertus. — Une décision ministérielle du 19 germinal an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 14  janvier 1829. Propriété à l’encoignure de la rue des Gravilliers, retranch. réduit 3 m. 50 c. ; de 1 à 15, ret. 3 m. 20 c. à 4 m. ; 17, ret. 2 m. 20 c. ; surplus, ret. 3 m. à 3 m. 40 c. ; 2, ret. réduit 2 m. 20 c. ; de 4 à 8, ret. 2 m. 10 c. à 2 m. 60 c. ; de 10 à 22, ret. 2 m. 60 c. à 3 m. ; 24, ret. 2 m. ; de 26 à la fin, ret. 3 m. à 3 m. 40 c. — Conduite d’eau entre la rue Phelipeaux et la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Veuves (allée des).

Commence aux rues Bizet, no 2, et Jean-Goujon, no 20 ; finit au rond-point des Champs-Élysées, nos 3 et 5. Le dernier impair est 103 ; le dernier pair, 66. Sa longueur est de 631 m.1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Cette allée a été plantée en 1770. Autrefois peu fréquentée, elle offrait une promenade paisible aux veuves qui demeuraient dans les environs. On ne voyait aucune construction importante dans cette allée en 1790. Les terrains bornés à l’ouest par le chemin longeant le grand égout (emplacement représenté aujourd’hui par la rue Marbeuf), à l’est par le côté gauche de l’allée des Veuves au nord par le rond-point des Champs-Élysées, et au midi par le quai Billy, appartenaient, avant la révolution, aux Dames de la Visitation Sainte-Marie. Leur couvent, supprimé en 1790, devint propriété nationale. Tout l’emplacement dont nous avons indiqué les limites, et qu’on appelait marais des Gourdes, fut vendu par l’État les 17 et 19 juillet, 4, 8, 22, 24, 27 août et 1er septembre 1792. — La largeur de l’allée des Veuves varie de 38 m. à 39 m. — Une décision ministérielle du 14 vendémiaire an XI, signée Chaptal, a déterminé l’alignement de cette voie publique. Les propriétés riveraines ne sont pas soumises à retranchement. — Égout entre les rues Jean Goujon et Bayard. — Conduite d’eau depuis cette rue jusqu’au rond-point des Champs-Élysées. — Éclairage au gaz (compe de l’Ouest).

Viarme (rue de).

Commence à la rue Devarenne, nos 1 et 2 ; finit à la rue Oblin, nos 1 et 2. Le dernier impair est 37 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 245 m.4e arrondissement, quartier de la Banque.

Autorisée par lettres-patentes du 25 novembre 1762, registrées en parlement le 22 décembre suivant, cette rue, qui est circulaire, a été ouverte en avril 1765, sur l’emplacement de l’hôtel de Soissons. (Voyez halle au Blé.) — Sa largeur fut fixée à 39 pieds. Cette largeur a été maintenue par une décision ministérielle du 9 germinal an XIII, signée Champagny. Les propriétés riveraines qui sont assujetties à une décoration symétrique sont alignées. — Conduite d’eau dans la plus grande partie. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Messire Jean-Baptiste-Élie Camus de Pontcarré, chevalier, seigneur de Viarme, Sengy, Belloy et autres lieux, conseiller d’état, fut élu prévôt des marchands de la ville de Paris le 16 août 1758. Il cessa d’occuper cette importante fonction le 16 août 1761.

Victoire (rue de la).

Commence à la rue du Faubourg-Montmartre, nos 51 et 53 ; finit à la rue de la Chaussée-d’Antin, nos 62 et 64. Le dernier impair est 47 ; le dernier pair, 61. Sa longueur est de 630 m.2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Vers 1680, c’était la ruellette aux marais des Porcherons. En 1734, la ruelle des Postes. Plus tard elle prit le nom de rue Chantereine.

« Séance du 8 nivôse an VI. — L’administration centrale du Département considérant qu’il est de son devoir de faire disparaître tous les signes de royauté qui peuvent encore se trouver dans son arrondissement. Voulant aussi consacrer le triomphe des armées françaises par un de ces monuments qui rappèlent la simplicité des mœurs antiques. Ouï le commissaire du Pouvoir Exécutif, arrête que la rue Chantereine prendra le nom de rue de la Victoire. » (Registre 18, page 86.) — Une décision ministérielle en date du 3 ventôse an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. En 1816, elle reprit le nom de rue Chantereine.

« Paris, le 25 novembre 1833. Monsieur le préfet. J’ai pris connaissance de la lettre du 21 octobre dernier, par laquelle vous proposez de rendre à la rue Chantereine le nom de rue de la Victoire, qu’elle reçut de l’autorité municipale, à l’époque où Napoléon, général en chef de l’armée d’Italie, vint habiter l’hôtel qu’il possédait dans cette rue, lorsqu’il apporta au Directoire le traité de Campo-Formio. Cette dénomination, qu’elle a conservée jusqu’en 1816, était un hommage rendu à la mémoire d’un grand homme, et je ne puis qu’applaudir à la proposition que vous avez faite de la rétablir. Recevez, etc… Le ministre du commerce et des travaux publics ; signé A. Thiers. » — Les constructions riveraines sont alignées, à l’exception de la maison no 39, et de la propriété située sur le côté des numéros pairs, à l’encoignure de la rue de la Chaussée-d’Antin. — Portion d’égout. — Conduite d’eau dans plusieurs parties. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

L’hôtel que possédait autrefois le général Bonaparte se trouve aujourd’hui compris dans le magnifique établissement connu sous le nom de Néothermes, et portant le no 48.

Victoires (place des).

Située à l’extrémité de la rue Croix-des-Petits-Champs. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 12. — Les nos 1, 2 et 4, sont du 4e arrondissement, quartier de la Banque ; le surplus dépend du 3e arrondissement, quartier du Mail.

La place des Victoires n’a pas eu l’honneur de connaître, comme sa sœur aînée, la place Royale, les beaux cavaliers, les grandes dames du siècle de Louis XIII.

Elle n’a point, comme la place de la Concorde, cette courtisane de tous les régimes, de candélabres étincelants de dorures, de fontaines aux panaches élégants ; des palais, des jardins, un fleuve, pour limites. Mais aussi on lui a épargné peut-être en faveur de sa glorieuse dénomination, les horribles spectacles de la Terreur.

On ne peut lui reprocher, comme à la place du Châtelet, d’avoir prêté ses dalles pour la vente du mobilier de l’artisan, ni d’avoir été, comme la place de Grève, la très humble servante du bourreau.

La place des Victoires est fille d’un noble gentilhomme, et son histoire rappelle de glorieux souvenirs. François, vicomte d’Aubusson, duc de la Feuillade, pair et maréchal de France, plein d’enthousiasme pour le génie de Louis XIV, voulut laisser à la postérité un monument durable de sa reconnaissance et de son admiration pour le grand roi. Il fit d’abord sculpter la figure en marbre de Louis XIV qu’il se proposa de placer dans un endroit très apparent. En 1684, le duc de la Feuillade acheta l’hôtel de la Ferté Sénectère qu’il fit entièrement démolir pour construire sur son terrain une place publique. Le prévôt des marchands voulant participer à cette œuvre de gratitude, en demanda l’autorisation à sa majesté.

Arrêt du Conseil. — « Le roi ayant consenti qu’il soit fait une place dans la maison du duc de la Feuillade qui sera appelée place des Victoires, pour y mettre la figure de sa majesté, que ledit sieur duc de la Feuillade a pris soin de faire faire à ses propres frais et dépens, et que les prevost des marchands et échevins de sa bonne ville de Paris qui ont désiré fournir ladite place, donnent audit sieur de la Feuillade partie des maisons qu’ils ont acquis et eschangé, de ce qu’il convient prendre de celle dudit sieur duc de la Feuillade pour former ladite place des Victoires. Sa majesté estant en son conseil, a permis et permet auxdits prevost des marchands et échevins de Paris, de contracter avec ledit sieur duc de la Feuillade pour l’eschange à faire de la partie de sa maison et jardin qui sera par lui abandonnée pour former ladite place des Victoires, contre les places et maisons que les prevost des marchands et échevins luy fourniront pour son indemnité ; et pour l’exécution du contrat qui sera passé entre eux, toutes lettres nécessaires seront expédiées. Fait au conseil d’état du roy, sa majesté y étant, tenu à Versailles le dix-neuvième jour de décembre mil six cent quatre-vingt-cinq. Signé Colbert. » (Archives du royaume section administrative série Q, 1170.)

Un architecte, nommé Predot, fut chargé de la construction des hôtels qui devaient entourer la place.

Les bâtiments n’étaient point encore achevés, lorsque le 18 mars 1686, le duc de la Feuillade fit célébrer l’inauguration de la statue de Louis XIV. Le roi, couronné par la Victoire, était revêtu des ornements de son sacre. Le monarque foulait aux pieds un cerbère, symbole de la triple alliance ; derrière la statue du roi s’élevait, sur un globe, une Victoire ailée posant une couronne de lauriers sur la tête de Louis XIV. Ce groupe, entièrement doré, avait été exécuté par Martin-Van-Den-Bogaer, connu sous le nom de Desjardins.

Aux quatre angles du piédestal on voyait quatre figures colossales d’esclaves enchaînés, dans l’attitude de l’humiliation, de la douleur ou de l’indignation. Ces figures, en bronze, étaient remarquables par la vérité de leur expression.

Quatre fanaux éclairaient, pendant la nuit, le groupe de Louis XIV. Dans l’acte de donation et substitution consenti par le duc de la Feuillade, il est parlé plusieurs fois de ces fanaux qui étaient d’une grande dimension.

Chacun d’eux se composait d’un soubassement orné de trois colonnes doriques en marbre, entre lesquelles étaient suspendus, par des guirlandes en feuilles de chêne et de laurier, plusieurs médaillons de bronze décorés d’inscriptions et de bas-reliefs.

Le duc de la Feuillade paya cher son dévouement et son enthousiasme pour son roi. Presque tous les écrivains qui se sont occupés de ce gentilhomme lui ont prodigué les épithètes les plus injurieuses. Du vivant même du noble duc, un mauvais plaisant afficha sur le piédestal du monument ce distique gascon :

La Feuillade, sandis, jé crois qué tu mé bernes,
Dé placer lé soleil entré quatré lanternes.

L’auteur faisait ici allusion au soleil que Louis XIV avait pris pour emblème.

Le duc de Saint-Simon, ce beau phraseur, si glorieux de sa noblesse poursuivit également le duc de la Feuillade de ses sarcasmes. « Si Louis XIV eût laissé faire, M. de la Feuillade aurait adoré son roi comme un dieu ! » dit le caustique chroniqueur qui n’avait jamais adoré que sa personne.

À l’entendre, ne dirait-on pas que le duc de la Feuillade n’avait jamais quitté l’œil-de-boeuf. Il est bon de rappeler ici l’histoire de ce courtisan, qui comptait parmi ses aïeux Ebon d’Aubusson, l’ami de Pépin-le-Bref, père de Charlemagne et Pierre d’Aubusson, grand-maître de l’ordre de Jérusalem, qui vécut en héros et mourut comme un saint. — À seize ans, notre courtisan débute dans la carrière militaire, à la bataille de Rhétel où il reçoit trois blessures. Un an après, à l’attaque des lignes d’Arras, il entre le premier dans les retranchements des Espagnols, commandés par le grand Condé. Six mois plus tard, il est blessé d’un coup de sabre à la tête et fait prisonnier au siège de Landrécies. La Feuillade ne s’arrête pas en si beau chemin ; à la bataille de Saint-Gothard, il commande les Français en l’absence de Coligny. On le retrouve ensuite aux sièges de Bergues, de Furnes et de Courtrai. La paix est signée. Il peut prendre du repos, mais il a résolu de se montrer courtisan toute sa vie. Il part avec trois cents soldats levés à ses frais, pour aller secourir Candie ; puis de retour en France, il fait la campagne de Hollande, suit le roi en Franche-Comté, prend Salins, emporte, l’épée à la main, le fort Saint-Étienne, l’ancienne citadelle de Besançon, et entre encore le premier dans Dôle, dont la prise complète les conquêtes de Louis XIV.

Arrêtons-nous à la moitié de la gloire de la Feuillade et demandons à Dieu qu’il nous fasse la grâce de nous envoyer souvent de pareils courtisans.

Nous sommes arrivés à l’époque de la décadence du monument élevé par le duc de la Feuillade ; en 1790, la municipalité parisienne fit enlever les quatre esclaves de bronze qu’on déposa d’abord dans la cour du Louvre. Ils décorent aujourd’hui la façade de l’hôtel royal des Invalides.

La place des Victoires éprouva le contre-coup de la chute de la royauté.

Séance du 12 août 1792. — « Le Conseil général de la commune arrête, le substitut du procureur de la commune entendu : que la place des Victoires se nommera désormais la place de la Victoire Nationale, et qu’il y sera érigé une pyramide sur laquelle seront gravés les noms des généreux citoyens morts pour la liberté dans la journée du 10 août, etc… »

Au commencement de septembre la statue du grand roi fut abattue.

La pyramide en bois substituée au monument du duc de la Feuillade ne dura pas longtemps ; Bonaparte en fit cadeau à un corps-de-garde ; les soldats se chauffèrent tranquillement avec les débris du monument républicain.

« Arrêté du 9 vendémiaire an XI. — Les consuls de la république, sur le rapport du ministre de l’intérieur, arrêtent ce qui suit : Article 1er. Une statue colossale sera érigée sur la place des Victoires, à la mémoire du général Desaix, mort à la bataille de Marengo. Art. 2e. Sur le piédestal seront placés des »bas-reliefs relatifs à la conquête de la Haute-Égypte et à la bataille d’Héliopolis, gagnée par ce général. Art. 3e. L’exécution de cette statue sera confiée au citoyen Dejoux, sculpteur etc… »

Le général républicain, représenté dans un appareil trop simple, souleva les réclamations des pères de famille, qui n’osaient traverser la place avec leurs femmes et leurs filles. Pour faire taire les scrupules de la foule, on couvrit le monument d’une charpente. En 1815, la statue de Desaix fut déportée dans ce musée qui depuis trente ans était devenu le Botany-Bay de la gloire.

Une ordonnance royale du 14 février 1816 prescrivit le rétablissement de la statue de Louis XIV sur la place des Victoires.

Cette statue équestre a été exécutée en bronze par M. Bosio ; le piédestal, en marbre blanc, est de M. Alavoine, architecte.

L’ensemble de ce monument a occasionné une dépense de 535,000 fr.

Victor (place Saint-).

Située rue Saint-Victor, derrière la halle aux Vins. Pas encore de numéro. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Elle a été formée en 1838, sur les terrains provenant de l’ancienne abbaye Saint-Victor et vendus par la ville de Paris. L’alignement de cette place avait été déterminé par une ordonnance royale du 22 juin 1837. — Cette voie publique dénommée en vertu d’une décision ministérielle du 21 juin 1844, est ornée d’une plantation d’arbres. Les propriétés sont alignées. — Conduite d’eau.

Victor (rue des Fossés-Saint-).

Commence à la rue Saint-Victor, nos 77 et 79 ; finit aux rues Mouffetard, no 1, et Descartes, no 53. Le dernier impair est 41 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 375 m.12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Cette rue a été ouverte sur l’emplacement des fossés qui entouraient les murs de clôture de Philippe-Auguste. Au fond des cours des maisons portant les nos 18, 20, 26 et 28, on distingue encore quelques vestiges de ces murs bâtis de 1190 à 1212. — Au XVIIe siècle, de la rue Clopin à celle Fourcy, elle portait le nom de rue des Prêtres-de-la-Doctrine-Chrétienne. En 1793, la rue des Fossés-Saint-Victor prit le nom de rue Loustalot, qui rappelait l’auteur des Révolutions de Paris, ouvrage publié par Prudhomme. — Une décision ministérielle du 2 thermidor an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 12 m. Les propriétés nos 11, 35, 39, 41 ; de 2 à 18, partie du no 22, et de 24 à 32 ne sont pas soumises à retranchement. — Égout entre les rues Saint-Victor et Clovis. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Au no 23 était la principale entrée du couvent des Religieuses-Anglaises. Ces chanoinesses réformées de l’ordre de Saint-Augustin, vinrent en France en 1633. Elles obtinrent, au mois de mars de cette année, des lettres-patentes registrées le 31 août 1635, par lesquelles le roi leur permettait de s’établir à Paris ou dans les faubourgs. Elles se rendirent d’abord au faubourg Saint-Antoine, ensuite sur les fossés Saint-Victor. Marie Tresdurai, leur abbesse, obtint de nouvelles lettres-patentes au mois de mars 1655, qui les autorisaient à recevoir des religieuses françaises. Les bâtiments de ce monastère avaient appartenu à Jean-Antoine Baïf, poète et musicien célèbre au XVIe siècle. Le roi Charles IX, passionné pour la musique, assistait une fois par semaine aux représentations de Baïf, qui avait été autorisé à donner à son spectacle le nom d’Académie de Musique. — Le couvent des Anglaises qui contenait 12,978 m. 60 c. de superficie, fut supprimé en 1790. Les bâtiments ont été vendus en trois lots le 17 vendémiaire an VIII. Ces religieuses ayant racheté, vers 1815, une partie de leur ancien couvent, l’occupent encore aujourd’hui.

Aux nos 25 et 27 était situé le collége des Écossais. David évêque de Murray, en Écosse, avait placé, en 1323, quatre boursiers écossais au collége du cardinal Lemoine. Jean, évêque de Murray, par acte du 8 juillet 1633, lui succéda dans ses droits à cette pieuse fondation. Il retira ces boursiers du collége du cardinal Lemoine, et les plaça dans une maison rue des Amandiers, qui fut aussi érigée en collége. Dans la suite, par l’effet du schisme d’Angleterre, on vit arriver en France un grand nombre de jeunes Écossais. Touché de leur situation, Jacques de Bethown, archevêque de Glascow et ambassadeur d’Écosse en France, forma une communauté de prêtres écossais. Il sut intéresser en leur faveur la reine Marie Stuart. Cette princesse ne cessa de les protéger, même pendant sa longue captivité, et leur fit un legs considérable. Jacques de Bethown y ajouta le don de tous ses biens. Le 29 août 1639, l’archevêque de Paris réunit cette communauté au collége de la rue des Amandiers. En 1662, Robert Barclay qui en était principal, acheta un emplacement sur les fossés Saint-Victor et y fit bâtir une maison qui a réuni la double destination de séminaire et de collége. Dans la chapelle de ce séminaire, on voyait une urne en bronze doré qui contenait la cervelle de Jacques II, roi d’Angleterre. C’était un monument de l’attachement et de la reconnaissance du duc de Perth. Ce collége, et celui des Irlandais, furent supprimés en 1792. Par arrêtés des 19 fructidor an IX, 24 vendémiaire et 3 messidor an XI, et 24 floréal an XIII, ils ont été établis dans la maison no 3 de la rue des Irlandais, et placés sous la surveillance de l’Université, par décision du gouvernement du 11 décembre 1808.

Le spirituel auteur des Essais Historiques sur Paris, Saint-Foix, demeura dans une maison de la rue des Fossés-Saint-Victor, située en face du collége des Écossais.

Au no 37 on voyait le couvent des Prêtres de la Doctrine Chrétienne. César de Bus avait institué, dès 1562, cette congrégation. Pusieurs établissements de cette règle existaient déjà dans les provinces, lorsque Jean-François de Gondy, archevêque de Paris, reçut en 1628, dans cette capitale, quelques religieux de cet ordre. Antoine Vigier, supérieur de la communauté, ayant, le 16 décembre 1627, acheté de Julien Joly, une maison spacieuse appelée l’hôttel de Verberie, y fit construire le bâtiment qu’on nommait la maison de Saint-Charles. Cette congrégation, qui était anciennement unie à celle des Somasques en Italie, avait pour objet de former des séminaires pour l’instruction des jeunes gens qui se destinaient au sacerdoce. L’église était dédiée à Charles Borromée. Cette maison, qui contenait en superficie 11,143 m, fut supprimée le 5 avril 1792. Devenue propriété nationale elle a été vendue le 19 messidor an IV.

Victor (rue Saint-).

Commence aux rues Cuvier et Copeau, no 2 ; finit aux rues de la Montagne-Sainte-Geneviève, no 1, et de Bièvre. Le dernier impair est 169 ; le dernier pair, 132. Sa longueur est de 821 m.12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Elle doit son nom à la célèbre Abbaye Saint-Victor, fondée vers la fin du XIe siècle. Jusqu’en 1760, cette voie publique ne s’étendait sous ce nom que jusqu’aux rues des Fossés-Saint-Victor et Saint-Bernard ; le surplus de la rue, jusqu’à celles Copeau et de Seine (aujourd’hui rue Cuvier), était désigné sous la dénomination de rue du Faubourg-Saint-Victor. On nommait aussi quelquefois cette partie rue du Jardin-du-Roi, parce qu’elle en fait la prolongation. Elle fut élargie en vertu de deux arrêts du conseil des 22 avril 1679 et 4 novembre 1684. Vers 1760, cette voie publique fut appelée rue Saint-Victor dans toute son étendue. — Une décision ministérielle du 26 juin 1809, signée Cretet, avait fixé sa moindre largeur à 9 m. Cette moindre largeur a été portée à 13 m. en vertu d’une ordonnance royale du 6 juillet 1831. — Conformément au plan joint à l’ordonnance du 22 juin 1837, relative à la vente des terrains Saint-Victor, la largeur de cette rue a été fixée à 23 m. depuis la rue Cuvier jusqu’à la place Saint-Victor.

Les propriétés ci-après ne sont pas soumises à retranchement : no 13, bâtiment no 19, de 21 à 31, de 39 à 45, 55, de 79 à 85, 119 ; de 2 à 24 (construites sur l’emplacement des terrains provenant de l’ancienne abbaye Saint-Victor) et encoignure gauche de la rue de Pontoise. — Égout depuis la rue des Boulangers jusqu’à la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz entre les rues des Fossés-Saint-Victor et Saint-Bernard et celles de la Montagne-Sainte-Geneviève et de Bièvre (compe Parisienne).

La Porte Saint-Victor était située dans l’espace compris entre les nos 68 et 70, 83 et 85 ; elle avait été construite vers l’année 1200 pour faire partie des murs de clôture de Philippe-Auguste. Rebâtie en 1570, elle fut abattue en 1684.

Vide-Gousset (rue).

Commence à la place des Victoires, nos 12, et à la rue des Fossés-Montmartre, no 1 ; finit aux rues des Petits-Pères, no 18, et du Mail, no 2. Le seul impair est 1 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 28 m.3e arrondissement, quartier du Mail.

Avant la construction de la place des Victoires, elle faisait partie de la rue du Petit-Reposoir. Cette voie publique doit sa dénomination de Vide-Gousset aux vols qui s’y commettaient autrefois. Au mois de mars 1770, à l’époque où la France se plaignait des exactions de l’abbé Terray, un plaisant substitua au nom de Vide-Gousset celui de rue Terray. — Une décision ministérielle du 9 fructidor an XI signée Chaptal, a fixé la largeur de cette rue à 10 m. Les constructions du côté gauche sont alignées. Celles du côté des numéros pairs devront reculer de 2 m. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Vieillesse-Femmes (hospice de la).

Situé place de l’Hôpital. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Le magnifique établissement que nous voyons aujourd’hui est l’imitation d’un hospice créé par la bienfaisance particulière. Un bourgeois de Paris, qui appréciait dignement la constante charité de Vincent de Paul, vint trouver le saint homme, et lui remit une forte somme, en le priant d’en faire tel usage qui lui conviendrait. Ce généreux citoyen désira que son nom fût ignoré. Avec cette somme, Vincent de Paul fonda, rue du Faubourg-Saint-Martin, un établissement composé de quarante pauvres, tant hommes que femmes, qu’il appela hospice du nom de Jésus.

À l’aspect du bien-être des quarante vieillards renfermés dans cette maison, la pensée d’ouvrir un asile à tous les malheureux qui parcouraient les rues de Paris, vint à l’esprit de plusieurs magistrats.

L’accroissement de la capitale sous le règne de Louis XIII, les troubles qui survinrent pendant la minorité de Louis XIV, multiplièrent le nombre des mendiants. Tous nos historiens le font monter à quarante mille. Les meilleurs esprits étaient d’accord sur la nécessité d’apporter un prompt remède à un pareil état de choses, mais ils étaient presque tous convaincus de l’impossibilité de l’exécution. Il faut convenir, en effet, qu’il n’était pas facile de dissiper une foule de vagabonds qui, ne connaissant de loi que leur cupidité, ne demandaient qu’avec arrogance, et se portaient souvent aux plus grands excès pour se maintenir dans leur indépendance. Un magistrat, supérieur encore à sa haute dignité par ses lumières, par ses vertus, Pomponne de Bellièvre, premier président du parlement, se proposa d’enlever cette écume. Il communiqua ses vues au roi, et bientôt fut promulgué l’édit qui est, à notre avis, l’un des plus beaux titres de Louis XIV à la reconnaissance de la nation.

« 27 avril 1656. Louis, etc. Les roys nos prédécesseurs ont fait, depuis le dernier siècle, plusieurs ordonnances de police sur le fait des pauvres en notre bonne ville de Paris, et travaillé par leur zèle, autant que par leur autorité, pour empescher la mendicité et l’oisiveté, comme les sources de tous leurs désordres, et bien que nos compagnies souveraines ayent appuyé par leurs soins l’exécution de ces ordonnances, elles se sont trouvées néanmoins, par la suite des temps, infructueuses et sans effet, soit par le manquement des fonds nécessaires à la subsistance d’un si grand dessein, soit par le défaut d’une direction bien établie et convenable à la qualité de l’œuvre, de sorte que dans les derniers temps et sous le règne du déffunt roy, le mal s’étant accru par la licence publique, et par le dérèglement des mœurs, l’on reconnut que le principal déffaut de l’exécution de cette police provenoit de ce que les mendiants avoient la liberté de vaguer partout, et que les soulagements qui étoient procurez n’empeschoient pas la mendicité secrette, et ne faisoient point cesser leur oisiveté ; sur ce fondement fut projetté et exécutté le louable dessein de les renfermer dans la Maison de la Pitié et lieux qui en dépendent, et lettres-patentes, accordées pour cet effet en 1612, registrées, suivant lesquelles les pauvres furent renfermez, et la direction commise à de bons et notables bourgeois qui successivement, les uns après les autres, ont apporté toute leur industrie et bonne conduitte pour faire réussir ce dessein, et toutesfois, quelques efforts qu’ils ayent pu faire, il n’a eu son effet que pendant cinq ou six années, et encore très imparfaitement, tant pour le déffaut d’employ des pauvres dans les œuvres publiques et manufactures, que parce que les directeurs n’étoient point appuyez des pouvoirs et de l’autorité nécessaire à la grandeur de l’entreprise, ou que par la suite des désordres et malheur des guerres, le nombre des pauvres soit augmenté au-delà de la créance commune et ordinaire, et que le mal se soit rendu plus grand que le remède de sorte que le libertinage des mendiants est venu jusqu’à l’excès par un malheureux abandon à toutes sortes de crimes qui attirent la malédiction de Dieu sur les États quand ils sont impunis ; l’expérience ayant fait connaître, aux personnes qui se sont occupées dans ces charitables emplois, que plusieurs entr’eux, de l’un et de l’autre sexe, habitent ensemble sans mariage, beaucoup de leurs enfants sont sans baptême et ils vivent presque tous dans l’ignorance de la religion, le mépris des sacrements et dans l’habitude continuelle de toutes sortes de vices ; c’est pourquoi, comme nous sommes redevables à la miséricorde divine de tant de grâces, et d’une visible protection qu’elle a fait paraître sur notre conduite à l’avènement, et dans l’heureux cours de notre règne par le succès de nos armes et le bonheur de nos victoires, nous croyons être plus obligez de luy en témoigner nos reconnaissances par une royalle et chrétienne application aux choses qui regardent son honneur, et son service ; considérant ces pauvres mendiants comme membres vivants de Jésus-Christ, et non pas comme membres inutiles de l’État, et agissant en la conduitte d’un si grand œuvre, non par ordre de police, mais par le seul motif de la charité. À ces causes après avoir fait examiner toutes les anciennes ordonnances et règlements sur le fait des pauvres, par grands et notables personnages et autres intelligents et expérimentez en ces matières, ensemble les expédients plus convenables dans la misère des temps pour travailler à ce dessein, et de faire réussir avec succès à la gloire de Dieu, et au bien public, de notre certaine science, pleine puissance et autorité royalle, voulons et ordonnons que les pauvres mendiants valides de l’un et de l’autre sexe soient enfermez pour être employez aux ouvrages, travaux ou manufactures selon leur pouvoir, et ainsi qu’il est plus amplement contenu au règlement signé de notre main que nous voulons être exécutté selon sa forme et teneur : pour réussir avec succès à l’établissement d’un si grand dessein, avons nommé d’autres et plus grand nombre de personnages les plus notables et expérimentez et pour enfermer les pauvres qui seront de la qualité d’être renfermés suivant le règlement, nous avons donné, et donnons par ces présentes la maison et hôpital, tant de la Grande et Petite Pitié, que du Refuge, scis au faubourg Saint-Victor, la maison et hôpital de Scipion, et la maison de la Savonnerie, avec tous les lieux, places, jardins, maisons et bâtiments qui en dépendent, ensemble maisons et emplacements de Biscestre, circonstances et dépendances que nous avons ci-dessus donnez pour la retraite des enfants trouvez, en attendant que les pauvres fussent renfermez, à quoy les lieux, et bâtiments de Biscestre ont esté par nous affectez, révoquant en tant que de besoin seroit, tous autres brevets et concessions qui pourroient en avoir été obtenus en faveur des pauvres soldats estropiez, ou par quelqu’autres causes, ou prétextes que ce soit.

« Voulons que les lieux servant à enfermer les pauvres soient nommez l’Hôpital Général des pauvres ; que l’inscription en soit mise avec l’écusson de nos armes sur le portail de la maison de la Pitié et membres qui en dépendent, entendons être conservateur, et protecteur dudit Hôpital Général, et des lieux qui en dépendent, comme étant de notre fondation royalle, et néanmoins qu’ils ne dépendent en façon quelconque de notre grand aumônier, ni d’aucuns de nos officiers, mais qu’ils soient totalement exempts de la supériorité, visite et juridiction des officiers de la générale réformation et autres auxquels nous en interdisons toute connaissance et juridiction en quelque manière que ce puisse être, nous avons en ce faisant éteint, et supprimé, éteignons et supprimons par ces présentes la direction et administration des directeurs de la maison et hôpital de la Pitié, scis au faubourg Saint-Victor et lieux qui en dépendent, des soins et intégrité desquels nous sommes satisfaits, faisons expresses inhibitions et défenses à toutes personnes de tous sexe, lieux, âge, qualité, naissance, et état qu’elles puissent être, valides ou non valides, curables ou incurables, de mendier dans la ville et faubourgs de Paris, ny dans les églises, ny aux portes d’icelles de quelque manière ou quelque cause et prétexte que ce soit, à peine du fouet contre les contrevenants pour la première fois, et pour la deuxième, des galères, les hommes et garçons ; et du bannissement contre les femmes et les filles. Pourront les directeurs avoir dans notre dite ville et fauxbourgs telles maisons, et lieux que bon leur semblera pour la garde des pauvres jusqu’à ce qu’il en ait été par eux ordonné pour les admettre en l’Hôpital-Général, ou pour les conduire en d’autres lieux, faisons expresses inhibitions et défenses à toutes personnes quelles qu’elles soient, de donner manuellement aux mandiants dans les lieux cy-dessus, nonobstant tous motifs, ou autres prétextes que ce soit, à peine de quatre livres Parisis d’amende applicable au profit de l’Hôpital-Général. Donné à Paris, le 27e jour d’avril 1656, signé : Louis. »

« Réglement, 27 avril 1656. — Article 1er. Deffenses sont faites à toutes personnes généralement quelconques de mandier dans la ville et fauxbourgs de Paris sous les peines de droit. — Art. 2e. Les pauvres mandians mariez ne seront admis dans l’hôpital général, mais s’ils ne peuvent gagner leur vie, leur sera donné du fonds de l’hôpital, l’aumosne nécessaire pour leur subsistance, avec deffenses aux d. mariez de mandier sous peine du fouet, et à la charge que ceux qui recevront l’aumosne du d. hospital seront tenus de s’employer et appliquer aux choses qui concerneront le service au profit d’iceluy, quand ils le trouveront plus expédient pour le bien du d. hospital. — Art. 3e. Ne seront reçus au d. hospital les pauvres mandians affligez de lèpres ou de maladie contagieuse ou mal vénérien, mais seront renvoyez à ceux qui en doivent avoir le soin, de sorte qu’ils ne puissent mandier. — Art. 4e. Tous les pauvres mandiants, valides ou non, de l’un et l’autre sexe, de quelque âge qu’ils soient, qui se trouveront dans la ville et fauxbourgs de Paris lors de l’établissement du d. hospital général, qui ne pourront gagner leur vie, seront enfermez dans le d. hospital pour estre employez aux œuvres publiques et service du d. hospital. — Art. 5e. Les femmes mandiantes abandonnées de leurs maris seront reçues dans le d. hospital. — Art. 6e. Les mandiants aveugles et incurables seront aussi reçus au d. hospital jusqu’à ce qu’il y ait place pour les admettre aux hospitaux des Quinze-Vingts et des Incurables. — Art. 7e. Sera donné aux passants l’aumosne de passade, sauf leur retraite aux hospitaux Saint-Gervais et Sainte-Catherine, durant le temps porté par les fondations et sans pouvoir mandier. — Art. 8e. Ceux qui sont affligez du mal des escrouelles pourront demeurer en cette ville et fauxbourgs, auparavant les festes solennelles, aux quelles le roi a coutume de les toucher, avec deffenses de mandier pendant ce tems, à peine d’estre chassez, et seront tenus de sortir trois jours après la cérémonie, sur les mêmes peines ; leur sera cependant donné l’aumosne du fonds du d. hospital, s’il est jugé qu’ils en aient besoin. — Art. 9e. Les pauvres ne sortiront de l’hospital et lieux en dépendant que par l’ordre des directeurs. — Art. 10e. Les lieux du d. hospital et de tous les membres qui en dépendent, seront distinguez en places séparées, selon la diversité des sexes, des sains et des infirmes, du travail et service. — Art. 11e. Seront les heures du lever et du coucher, des prières, du travail et des repas des pauvres enfermez, assignez par les directeurs, sans qu’il y puisse estre contrevenu par les d. pauvres. — Art. 12e. Pour tenir les pauvres chacun en leur devoir, pourront les directeurs choisir les personnes qu’ils jugeront plus capables d’avoir le soin et direction en chacune salle ou dortoir, en qualité de maîtres selon le sexe et âge de ceux qui seront ès d. salles ou dortoirs auxquels il est enjoint d’obéir, et y apporteront les directeurs telle autre conduite qu’ils jugeront convenable pour le bien du d. hospital et des pauvres. — Art. 13e. Pour exciter les pauvres renfermez de travailler aux manufactures avec plus d’assiduité et d’affection, ceux qui auront atteint l’âge de 16 ans auront le tiers du profit de leur travail, sans qu’il leur soit rien diminué, et à l’égard des deux autres tiers, ils appartiendront à l’hôpital. — Art. 14e. Les lits, couvertures, nourriture et habits, ne seront point donnez par faveur et recommandation, ni ostez par aversion ni haine, mais seront distribuez à tous les pauvres indistinctement à proportion de leur âge, sexe, besoins, employ, ou infirmitez, si ce n’est par ordre des directeurs pour motif de récompense ou de correction. — Art. 15e. Pourront les directeurs faire recueillir le reste des tables des particuliers et communautés de la ville et fauxbourgs pour aider à la nourriture et subsistance des pauvres. — Art. 16e. Pourront les enfants et autres pauvres du d. hospital aller aux enterremens, lorsqu’ils y seront mandez, en tel nombre qu’on advisera. — Art. 17e. Seront tenus les prestres qui desserviront au dict hospital, y conduire les enfans et sera le droit de rétribution pour assistance reçu par le receveur de l’hôpital. — Art. 18e. Seront les d. enfans et pauvres du d. hospital, appellés les enfans et pauvres du d. hospital général et vestus de robes grises, avec bonnets gris, et auront chacun sur leurs robes une marque générale, avec un chiffre particulier. — Art. 19e. Pourront les directeurs ordonner tous les chastimens et peines publiques ou particulières contre les pauvres en cas de contravention, même en cas de désobéissance, insolences ou autres scandales, les chasser mesme, avec deffenses de mandier et en cas de récidive de telles autres peines qu’il sera avisé. — Art. 20e. Les pauvres du d. hospital lorsqu’ils seront malades de maladie formée, seront envoyez à l’Hostel-Dieu pour y estre traitez, et après leur convalescence ramenez au d. hospital, et sera fait mention sur le registre de leur sortie et rentrée. — Art. 21e. Il y aura au d. hospital général, un lieu particulier d’infirmerie, pour les indispositions communes des pauvres, et un autre pour les officiers et domestiques malades du d. hospital. — Art. 22e. Les directeurs s’assembleront au moins deux fois la semaine pour délibérer et résoudre pour le bien général du d. hospital, et seront outre ce tenus de veiller incessamment à ce que les pauvres et les biens du d. hospital soient toujours entretenus et administrez avec assiduité et économie. — Art. 23e. Il sera tenu un registre des délibérations de chaque séance, signé et paraphé par celui qui présidera, et par trois des plus anciens présens, sans qu’il en puisse estre donné copie ou extraits, que par ordre de la compagnie. — Art. 24e. Pourront les directeurs choisir un receveur et un greffier du d. hospital, soit bourgeois ou à gages, restituables à volonté. — Art. 25e. Pour la plus grande facilité de la direction, soulagement et bien des pauvres, les employs et commissions seront partagez et distribuez à chacun selon leurs talents dont ils tâcheront de s’acquitter avec zèle pour en rendre compte à chaque séance… Donné à Paris le 27 avril 1656. Signé, Louis. »

L’édit du roi fut enregistré au parlement le 1er septembre suivant. Le cardinal Mazarin donna 1,000 livres, et par son testament, une somme de 60,000 livres. Le président de Bellièvre fit présent à l’Hôpital-Général de 20,000 écus par contrat sur la ville.

Les établissements indiqués dans l’édit du roi n’étant pas suffisants pour loger le grand nombre de malheureux qui affluaient dans la capitale, Libéral Bruant, architecte, fut chargé d’élever de vastes constructions sur l’emplacement de la maison de la Salpêtrière, que le roi avait destinée aux pauvres. De tous les immenses bâtiments de cet hôpital, l’église, dédiée à saint Louis, est sans contredit le plus remarquable. Cet édifice, couvert d’un dôme, consiste en un plan circulaire de 30 m. de diamètre. L’intérieur est percé de huit arcades qui communiquent à quatre nefs et à quatre chapelles dédiées à la Vierge, au bon Pasteur, à saint Vincent de Paul et à sainte Geneviève. Ces nefs et ces chapelles, disposées en rayons, aboutissent au centre de l’église, où s’élève l’autel principal. La disposition est si heureuse, que, du milieu du dôme, l’œil embrasse à la fois tout l’édifice sous huit côtés différents.

En sortant de l’église, à droite et à gauche, se développe un bâtiment d’une grande étendue. Deux voûtes ou passages conduisent dans les différentes divisions de la Salpêtrière ; mais les constructions élevées à diverses époques ne présentent point à l’œil un plan régulier. La façade seule de l’établissement est d’une architecture uniforme.

« Le 16 mai 1657, dit un historien contemporain, les magistrats firent publier aux prônes de toutes les paroisses de Paris, que l’Hôpital-Général seroit ouvert pour tous les pauvres qui voudroient entrer de leur propre volonté, et défense fut faite à cri public à tous les mendiants de demander l’aumône dans Paris. La messe du Saint-Esprit fut chantée le 13 dans l’église de la Pitié, et le lendemain les pauvres furent enfermés. »

Notre-Dame-de-Pitié, Saint-Louis-de-la-Salpêtrière, Saint-Jean-de-Bicêtre et Sainte-Marthe-de-Scipion, reçurent environ cinq mille pauvres, et quelque temps après leur nombre s’éleva jusqu’à dix mille, en y comprenant les Enfants-Trouvés.

Dans la Salpêtrière furent enfermées, outre les enfants au-dessous de quatre ans, les femmes caduques, aveugles, estropiées, paralytiques, écrouellées, insensées, etc…

Lors de la fondation de l’Hôpital-Général, un recteur et vingt-deux prêtres y étaient attachés. Cette direction du spirituel avait été offerte aux missionnaires de Saint-Lazare ; mais ils la refusèrent par l’organe de saint Vincent-de-Paul, leur supérieur général. En l’absence de l’archevêque de Paris, ses grands-vicaires nommèrent pour recteur Louis Abelly, qui devint plus tard évêque de Rhodez. Sa majesté désigna, de son côté, pour la gestion de l’établissement, vingt-six personnes, avec le titre de directeurs perpétuels, et pour chefs de la direction, le premier président du parlement et le procureur-général. Par une déclaration expresse du roi, en date du 29 avril 1673, l’archevêque de Paris fut adjoint comme chef ; et en 1690, le premier président de la chambre des comptes, celui de la cour des aides, le lieutenant-général de police et le prévôt des marchands furent aussi nommés chefs. Indépendamment de ces magistrats, on créa un receveur et un secrétaire.

Avant 1789, cet hospice contenait des femmes indigentes et des détenues à titre de correction ou de sûreté ; des femmes et des filles enceintes, des nourrices avec leurs nourrissons, des enfants mâles depuis l’âge de sept à huit mois jusqu’à celui de quatre à cinq ans, des vieillards, des folles furieuses, des imbéciles, des épileptiques, des aveugles, des paralytiques, des teigneuses, des estropiées, des incurables de toute espèce, des enfants scrofuleux, etc.

Les documents suivants, que nous devons à l’obligeance de M. Censier, directeur actuel, compléteront l’article que nous avons consacré à l’hôpital de la Salpêtrière, connu aujourd’hui sous le nom d’hospice de la Vieillesse (femmes).

Destination de l’établissement.

L’hospice de la Vieillesse (femmes) est destiné à recevoir :

1o Sous le titre de reposantes, les surveillantes, sous-surveillantes et filles de service admises à la retraite après trente ans de service et à soixante ans d’âge ;

2o Les indigentes valides âgées de soixante-dix ans au moins, ou bien atteintes d’infirmités incurables ;

3o Les aliénées et les épileptiques.

L’établissement se partage en cinq divisions et quinze

sections.
Nombre des lits.

Le nombre des lits d’administrées (non compris ceux du personnel) est de 4,969, savoir :

Reposantes, environ. 
 150 lits.
Indigences valides. 
 3,018 lits.
Indigences malades. 
 293 lits.

 
3,461 lits.
Aliénées et épileptiques. 
 1,508 lits.

___________Total général 
 4,969 lits.

Les services généraux comprennent :

La cuisine ;
Le magasin aux vivres ;
La sommellerie ;
Le magasin aux métaux ;
La pharmacie ;
La lingerie ;
L’habillement ;
Le service des écuries ;
La buanderie ;
Le chantier ;
Le parloir ;
Un atelier de couture destiné à procurer de l’ouvrage aux administrées ;
La cantine.

Il existe dans l’intérieur de l’établissement un marché pour l’usage des administrées.

Personnel.

Il se compose de 489 personnes, savoir :

Bâtiments.
1 directeur.
14
1 économe.
10 employés des bureaux.
1 garçon de bureau.
1 commissionnaire.
Culte.
4 aumôniers.
6
1 sacristain.
1 organiste.
Service médical.
8 médecins.
35
1 chirurgien.
1 pharmacien en chef.
8 élèves internes en médecine.
1 élève interne en chirurgie.
7 élèves internes en pharmacie.
9 élèves externes.
Services généraux et services des salles.
20 surveillantes.
404
45 sous-surveillantes.
3 surveillants.
4 sous-surveillants.
3 portiers.
1 cuisinier.
27 hommes de service.
301 filles de service, y compris la ventouseuse.
Travaux.
1 piqueur.
18
17 ouvriers.
Atelier de couture.
1 surveillante.
9
3 sous-surveillantes.
1 caissier.
3 femmes de service.
1 commissionnaire.
Cantine.
1 distributeur.
2
1 aide.
Chant.
1 maître de chant pour les aliénées.
1

Total général 489
Bâtiments.

L’hospice se compose de quarante-cinq grands corps de bâtiments occupant une superficie de 29,162 m. L’église, l’une des plus vastes de Paris, est formée d’un chœur et de huit nefs dont la disposition a eu pour but le classement de la population.

Voici quelques autres renseignements propres à donner une idée de l’importance de cet établissement, que Tenon appelait une ville d’hospices.

La superficie générale des cours, jardins et bâtiments est d’environ 30 hectares.

Longueur linéaire des murs d’enceinte, environ 
 2,047 m.
Superficie de la couverture 
 63,130 m.
Superficie du pavé. 
 30,500 m.
Nombre des croisées 
 4,682 m.

Parmi les anciennes constructions, on remarque le bâtiment Mazarin et le bâtiment Lassay, au centre desquels se trouve l’église, et qui forment la façade principale de l’hospice. Parmi les constructions nouvelles on distingue les deux sections affectées aux aliénées en traitement. L’une de ces deux sections, appelée Rambuteau, a vue sur des champs cultivés qui sont situés dans l’enceinte de l’hospice.

Dépense.

La dépense générale de l’établissement, pour l’année 1843, a été de 1,853,406 fr 59 c., savoir :

Dépense ordinaire 
 1,779,277. 08
Dépense extraordinaire 
 74,129. 51
________Total 
 1,853,406. 59

La consommation des principales denrées a été, savoir :

Pour le plain blanc, de 
 399,733 kil.
Pour le pain moyen, de 
 652,108 kil.
________Total 
 1,051,841 kil.
Pour le vin, de 
 381,420 litr.
Pour la viande, de 
 359,506 litr.

Le nombre des journées s’est élevé, savoir :

Pour les administrées, à 
 1,774,948
Pour les employés, nourris et non nourris, à 
 150,353
________Total 
 1,925,301

La dépense moyenne de chaque administrée, non compris les dépenses extraordinaires, a été par journée, de 99 cent. 77 dix-millièmes, et pour l’année, de 364 fr. 16 c.

Vienne (rue de).

Commence aux rues du Rocher, et de Stockolm ; finit à la place d’Europe. Le dernier impair est 21 ; pas encore de numéro pair. Sa longueur est de 201 m.1er arrondissement, quartier du Roule.

Cette rue a été ouverte en 1826, sur les terrains appartenant à MM. Jonas Hagerman et Sylvain Mignon. — L’ordonnance royale autorisant l’ouverture de cette rue est à la date du 2 février 1826. On n’a commencé à y bâtir qu’en 1832. Le nom qu’elle porte est celui de la capitale de l’Autriche. Sa largeur est de 15 m. (Voyez rue d’Amsterdam.)

Vierge (rue de la).

Commence au quai d’Orsay ; finit à la rue Saint-Dominique, nos 210 et 212. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 402 m.10e arrondissement, quartier des Invalides.

1re Partie comprise entre la rue de l’Université et la rue Saint Dominique. — Ouverte au milieu du XVIIIe siècle, elle doit son nom à une statue de la Vierge. — Une décision ministérielle du 18 pluviôse an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les propriétés nos 1 bis, 3, 5, 7, 21 ; 2, 4 et second no 4 sont alignées. Le surplus est soumis à un retranchement de 1 m. 20 c. — Conduite d’eau.

2e Partie comprise entre le quai d’Orsay et la rue de l’Université. — Elle a été ouverte en 1833, sur les terrains dépendant de l’île des Cygnes et appartenant à la ville de Paris. Cette partie qui a 15 m. de largeur n’est point pavée.

Vigan (passage du).

Commence à la rue des Vieux-Augustins, no 63 ; finit à la rue des Fossés-Montmartre, no 14. — 3e arrondissement, quartier du Mail.

Ce passage, qui existe depuis 1815, doit son nom à l’hôtel du Vigan.

Vignes (impasse des).

Située dans la rue des Postes, no 26 bis. Le dernier impair est 3 bis ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 131 m.12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

C’était anciennement la rue des Vignes, en raison d’un clos de vignes sur lequel on l’avait ouverte. Cette voie publique traversait la rue des Postes et s’étendait jusqu’à la rue Neuve-Sainte-Geneviève. En cet endroit se trouvait un cimetière destiné aux pestiférés. La situation de la rue des Vignes, dans un lieu écarté, lui fit donner le nom de coupe-gorge. — Les dames de la Providence, dont nous avons parlé à l’article de la rue des Postes, obtinrent en 1691 des lettres-patentes qui les autorisèrent à supprimer une partie des deux voies publiques, appelées rues des Marionnettes et des Vignes. Par un contrat passé le 2 juillet 1694, ce terrain leur fut accordé. Des lettres-patentes du 26 mars 1695 confirmèrent cette concession pour quatre-vingt-dix-neuf années. La communauté des dames de la Providence ayant été supprimée en 1790, les bâtiments et terrains qui en dépendaient furent vendus par le domaine de l’État le 1er prairial an V. On comprit dans cette aliénation le sol de la partie de la rue des Vignes qui avait été concédée temporairement en 1694. — Il n’existe pas d’alignement pour l’impasse des Vignes, dont la largeur actuelle varie de 3 m. 50 c. à 9 m.

Au no 3 était située la maison des orphelines du saint Enfant-Jésus et de la Mère de pureté. Cet établissement fut fondé vers l’année 1700. Les orphelines firent l’acquisition, en 1711, d’une maison voisine de leur communauté, à l’effet de construire des classes, un réfectoire et une chapelle. Cet établissement fut confirmé par lettres-patentes de 1717. Plusieurs personnes charitables y fondèrent des places qui restèrent à la nomination de leurs familles. Outre les filles que la charité faisait entrer dans cette maison, on en recevait d’autres moyennant une pension modique. Il suffisait pour avoir droit d’admission dans cet établissement, qu’une fille fût privée de son père ou de sa mère. Reçues à l’âge de sept ans, les orphelines pouvaient y demeurer jusqu’à leur vingtième année. Cette communauté, confiée à des femmes pieuses, formait une société purement séculière. En 1754, on leur substitua des filles de la communauté de saint Thomas de Villeneuve. Cette maison est occupée maintenant par une communauté de dames de Charité.

Dans la même impasse, et presqu’en face de la maison des orphelines, était une pension pour les femmes ou filles tombées en démence, à laquelle on avait donné le titre de communauté de Saint-Siméon-Salus. On y voyait une petite chapelle construite en 1696 sous l’invocation de ce saint, qui cacha, par excès d’humilité, de grandes vertus sous les apparences de la folie. On ignore l’époque précise de l’extinction de cet utile établissement qui existait encore en 1782.

Vignes-à-Chaillot (rue des).

Commence à la rue de Chaillot, nos 105 ter et 107 ; finit au chemin de ronde de la barrière de l’Étoile. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 450 m.1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Sur un plan levé par Jean Beausire, le 6 avril 1729, elle est appelée ruelle ou chemin des Vignes. Elle aboutissait alors au chemin de Versailles et se prolongeait depuis la rue de Chaillot jusqu’au grand égout, sous le nom de ruelle aux Fouetteurs. Dans la plus grande partie de son étendue, la rue des Vignes longe les terrains dits le Promenoir de Chaillot, formé en vertu d’un arrêt du conseil du 21 août 1777. — Les propriétés riveraines de la rue des Vignes sont presque toutes établies d’après un alignement qui assigne à cette communication une largeur de 12 m. La rue des Vignes n’est point pavée.

Vignes de l’Hôpital (rue des).

Commence à la rue du Banquier, nos 17 et 19 ; finit au boulevart de l’Hôpital, nos 46 bis et 48. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 211 m.12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

À la fin du XVIIIe siècle c’était un chemin bordé de vignes. — Une décision ministérielle du 28 prairial an IX, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 24 avril 1837, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. — La maison située sur le côté des numéros impairs à l’encoignure du boulevart et les deux bâtiments situés entre les nos 8 et 10, sont alignés. Cette rue n’est point pavée.

Villars (avenue de).

Commence à la place de Vauban, nos 1 et 3 ; finit au boulevart des Invalides et à la rue d’Estrées, no 2. Le seul impair est 1 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 153 m.10e arrondissement, quartier des Invalides.

Cette avenue, qui n’est point reconnue voie publique, a été formée vers 1780. (Voyez avenue de la Bourdonnaye.) Sa largeur est de 38 m. 50 c. Elle n’est point pavée.

Louis Hector, duc de Villars, pair et maréchal de France, naquit à Moulins, en 1653. À l’âge de 19 ans, sa brillante valeur lui avait concilié l’estime et l’amitié de Turenne et du grand Condé. Le courage et le sang-froid qu’il déploya à la bataille de Sénef, lui valurent un régiment de cavalerie. En 1690, Villars fut nommé maréchal de camp, et lieutenant-général en 1692. Vers 1702, il reçut le commandement d’un corps chargé d’opérer en Bavière. Le grand capitaine s’annonça par la victoire d’Huningue, et les soldats émerveillés de la bravoure de leur général, le proclamèrent maréchal de France sur le champ de bataille. Le 11 septembre 1709, Villars combattit à Malplaquet, où la France perdit du sang, non de la gloire. Mais nous avons hâte d’arriver à la journée de Denain. La monarchie de Louis XIV s’écroulait sous les efforts de cette puissante coalition souvent rompue, et toujours plus redoutable. Dans ces terribles moments, le grand roi eut recours au génie de Villars. Le général français, hors d’état de se mesurer en plaine avec les alliés, simule une attaque contre les lignes que le prince Eugène occupait à Landrécies, traverse l’Escaut, se jette dans les marais et se présente à l’improviste devant le camp retranché de Denain qu’il surprend et enlève à la baïonnette. Le prince Eugène, averti trop tard, se présente à son tour pour traverser l’Escaut, nos soldats le repoussent, lui tuent ses meilleures troupes et le forcent à la retraite. Cette victoire sauva la France. — Le maréchal de Villars mourut à Turin, le 17 juin 1734.

Villas (hospice).

Situé dans la rue du Regard, no 17. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Par testament, en date du 16 octobre 1832, M. de Villas légua toute sa fortune à l’administration des Hospices civils de Paris, à la condition expresse d’établir dans sa maison, rue du Regard, no 17, un hospice pour des vieillards des deux sexes, atteints d’infirmités incurables et inscrits sur le contrôle des pauvres. Le 25 juillet 1835, 15 hommes et 15 femmes (24 catholiques et 6 protestants) réunissant les conditions imposées par le fondateur, ont été admis dans cet hospice.

Villedo (rue).

Commence à la rue de Richelieu, nos 45 et 47 ; finit à la rue Sainte-Anne, nos 32 et 34. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 113 m.2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Cette rue, tracée en 1639, prit, en 1655, le nom de Villedo, en l’honneur de Michel Villedo, maître des œuvres de maçonnerie des bâtiments du roi en 1654. Une décision ministérielle du 3 frimaire an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 4 octobre 1826, cette largeur est portée à 10 m. Propriété no 1, alignée 3 ; retranch. 90 c. ; 5, 7, 9, alignées ; de 11 à la fin, ret. 80 c. à 94 c. ; 2, ret. 3 m. 80 c. ; 4, 6, alignées ; surplus ret. 3 m. 80 c. — Conduite d’eau depuis la rue Sainte-Anne jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Villejuif (abattoir de).

Situé sur le boulevart de l’Hôpital. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Cet abattoir, dont la superficie est de 27,200 m, occupe un espace rectangulaire de 200 m. sur 136. Il a été construit sous la direction de M. Leloir, architecte. La première pierre avait été posée le 10 avril 1810. (Voyez l’article Abattoirs.)

Villejuif (rue de).

Commence à la rue de l’Hôpital-Général ; finit à la rue de la Barrière-des-Gobelins. Le dernier impair est 5 ; pas de numéro pair, ce côté est bordé par l’abattoir de Villejuif. Sa longueur est de 200 m.12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Elle a été ouverte en 1820, sur une partie de l’emplacement du village d’Austerlitz. (Voyez Grande Rue d’Austerlitz.) Deux décisions ministérielles des 7 octobre 1816 et 18 octobre 1822, ont fixé la largeur de cette voie publique à 20 m. Elle doit son nom à l’abattoir de Villejuif. Les propriétés sont alignées. Cette rue, qui est bordée d’une plantation d’arbres, n’est point encore pavée.

Ville-l’Évêque (rue de la).

Commence à la rue de la Madeleine, nos 31 et 33 ; finit à la rue de la Pépinière, nos 53 et 53 bis. Le dernier impair est 53 ; le dernier pair, 58. Sa longueur est de 598 m.1er arrondissement, quartier du Roule.

1er Partie comprise entre la rue de la Madeleine et celles de Roquepine et Verte. — Le territoire dit de la Ville-l’Évêque est déjà mentionné dans plusieurs titres du XIIIe siècle. Les évêques de Paris possédaient en cet endroit un séjour, une maison de plaisance. La voie publique dont nous nous occupons étant située sur ce territoire, en a retenu la dénomination. Une décision ministérielle du 23 germinal an IX, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette rue à 10 m.

2me Partie comprise entre les rues de Roquepine et Verte et celle de la Pépinière. — Ouverte en vertu d’une décision ministérielle du 12 septembre 1807, signée Cretet, sa largeur fut fixée à 10 m. Elle prit le nom de la rue de la Ville-l’Évêque dont elle forme le prolongement.

Une ordonnance royale du 22 mai 1837 a porté la moindre largeur de la première partie à 12 m. et maintenu la largeur de 10 m. pour la deuxième partie.

Les propriétés ci-après ne sont pas soumises à retranchement : 9, propriété entre les nos 17 et 19, de 29 à la fin ; sur le côté droit, la propriété à l’encoignure de la rue de la Madeleine et les trois qui suivent : de 12 à 24 inclusivement, 38, 40, 42, 44, 48 et de 50 à la fin. — Égout : 1o entre les rues de la Madeleine et d’Anjou ; 2e entre les rues d’Astorg et des Saussaies ; 3e entre les rues de Roquepine et de la Ville-l’Évêque. — Conduite d’eau depuis la rue de la Madeleine jusqu’à celle d’Anjou. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Villette (barrière de la).

Située à l’extrémité de la rue du Faubourg-Saint-Martin.

Administration centrale. Séance du 24 thermidor an VI. « Le commissaire du Directoire Exécutif entendu, arrête : à l’avenir, la barrière sise dans le 5e arrondissement du canton de Paris, et connue jusqu’à ce jour sous le nom de barrière de Senlis, sera désormais nommée barrière de La Villette. » (Registre 26, p. 20.)

Cette barrière est remarquable par la richesse de sa construction, qui conviendrait mieux à un temple qu’à un bureau de perception des droits d’entrée. Elle se trouve sur la ligne d’axe du bassin de la Villette. L’observateur qui se place à l’extrémité de ce bassin, a devant les yeux un charmant panorama heureusement complété par le monument de La Villette. (Voir l’article Barrières.)

Villette (chemin de ronde de la barrière de la).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Martin et à la barrière de La Villette ; finit à la rue de Château-Landon, no 24, et à la barrière des Vertus. Pas de numéro. Sa longueur est de 288 m.5e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Denis.

Voir l’article Chemins de ronde.

Villiot (rue).

Commence au quai de la Rapée, nos 57 et 59 ; finit à la rue de Bercy, nos 52 et 54. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair 10. Sa longueur est de 236 m.8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

Jaillot ne la distingue point de la rue de Rambouillet dont elle forme le prolongement. Le plan de Verniquet l’indique sous le nom de rue de la Rapée. — Une décision ministérielle du 16 ventôse an XII, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 12 m. En 1806, elle reçut d’un propriétaire riverain le nom de rue Villiot. En vertu d’une ordonnance royale du 1er juin 1828, sa moindre largeur a été portée à 12 m. 40 c. Les propriétés riveraines ne sont pas soumises à retranchement. — Égout — Conduite d’eau.

Vinaigriers (rue des).

Commence au quai de Valmy, no 117 ; finit à la rue du Faubourg Saint-Martin, nos 114 et 116. Le dernier impair est 43 ; le dernier pair, 44. Sa longueur est de 526 m.5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

En 1654, on la trouve désignée sous le nom de ruelle de l’Héritier. En 1780, elle portait la dénomination de rue des Vinaigriers, en raison du champ dit des Vinaigriers auquel elle servait de limite. — Deux décisions ministérielles, l’une du 16 floréal an X, signée Chaptal, l’autre du 2 avril 1811, signée Montalivet, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. En 1813, ce n’était encore qu’une ruelle étroite et tortueuse. À cette époque on commença à y élever des bâtiments, et aujourd’hui elle est entièrement bordée de constructions qui ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue du Faubourg-Saint-Martin jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe de Belleville).

Vincennes (barrière de).

Située à l’extrémité de la place du Trône.

Construite en 1788, sur les dessins de Ledoux, elle porta d’abord le nom de barrière du Trône. (Voyez place du Trône.) Sa dénomination actuelle lui vient du château de Vincennes, qui a aussi donné son nom à l’ancien village de la Pissotte. Dès l’année 1270, il y avait une maison royale à Vincennes. — Il est impossible de traverser cette barrière, pour aller à ce village, sans penser au roi saint Louis. « Mainte fois, dit Joinville, ai vu que le bon saint, après qu’il avait ouï messe en été, il se allait esbattre au bois de Vincennes, et se seoit au pied d’un chêne, et nous faisait asseoir tout emprès lui, et tous ceux qui avaient affaire à lui venaient à lui parler, sans que aucun huissier ne autre leur donnaast empêchement. » — La barrière de Vincennes consiste en deux bâtiments carrés. On entre dans chaque bâtiment par un porche dont l’arc est soutenu par des pilastres, Les façades sont terminées par une corniche avec consoles, quatre frontons et un couronnement circulaire ; près de ce propylée s’élèvent deux colonnes élégantes et majestueuses qui seront prochainement terminées. Conformément à une délibération du conseil municipal du 3 décembre 1841, on doit poser sur ces colonnes les statues en bronze de saint Louis et de Philippe-Auguste. (Voyez l’article Barrières.)

Vincennes (chemin de ronde de la barrière de).

Commence à la place du Trône et à la barrière de Vincennes ; finit aux rue et barrière de Montreuil. Pas de numéro. Sa longueur est de 341 m.8e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Antoine.

Une ordonnance royale du 30 juillet 1844 a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 11 m. 69 c. Les propriétés sont alignées, à l’exception de celles qui sont situées à l’encoignure de la place du Trône. (Voyez l’article Chemins de ronde.)

Vincent-de-Paul (église Saint-).

Située rue Montholon, no 8. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Cette église, succursale de la paroisse Saint-Laurent, a été bâtie en 1802. Elle doit être remplacée par un édifice situé place de La Fayette, et dont la construction avait été prescrite par ordonnance royale du 31 mars 1825.

La nouvelle église qui borde la place de La Fayette a été construite sur les dessins de M. Hittorf et feu Lepère, architectes. Elle sera prochainement livrée au culte.

Vincent-de-Paul (rue Saint-).

Commence à la place Saint-Thomas-d’Aquin, no 6 ; finit à la rue du Bac, nos 35 et 37. Un seul impair, qui est 1 ; pas de numéro pair. Sa longueur est de 50 m.10e arrondissement, quartier du faubourg Saint-Germain.

Elle formait encore en 1789, avec la rue Saint-Thomas-d’Aquin, un passage qui faisait partie du couvent des Jacobins réformés. Lors de la suppression de cette maison religieuse, ce passage fut converti en rue. — Une décision ministérielle du 13 thermidor an XII, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 29 avril 1839, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. La maison no 1 est à l’alignement, le surplus de ce côté devra reculer de 3 m. 20 c. Les constructions du côté opposé sont soumises à un retranchement de 1 m. 10 c. — Éclairage au gaz (compe Française).

Vincent de Paul, fondateur de l’établissement des Lazaristes, des filles de Charité, des Enfants-Trouvés, naquit le 24 avril 1576, à Poy, près de Dax (département des Landes), et mourut à Paris le 27 septembre 1660. On donnait à ce père des pauvres le surnom d’Intendant de la Providence.

Vins (halle aux).

Circonscrite par le quai Saint-Bernard, les rues Cuvier, Jussieu, Saint-Victor et des Fossés-Saint-Bernard. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.
1re Partie. — Abbaye Saint-Victor.

Sur le vaste emplacement occupé par la halle aux vins, on ne voyait au XIe siècle que de rares et chétives constructions. Au milieu se trouvait une petite chapelle qui dépendait vraisemblablement d’une communauté religieuse. En 1108, Guillaume de Champeaux, archidiacre de Paris, se retira dans cette maison, et jeta les fondements de l’École célèbre qui donna tant de sujets distingués à l’Église. Cet archidiacre, ce chef de l’école de l’évêché de Paris, était fils d’un pauvre laboureur de Champeaux en Brie. Guillaume enseigna bientôt, avec le plus grand succès, la rhétorique, la dialectique et la théologie. Parmi ses disciples on remarquait Pierre Abailard. Le génie hardi de ce jeune clerc avait déjà épuisé toute la science. Ne trouvant plus d’athlète digne de lui parmi les étudiants, il combattit son bienfaiteur. Dans ces brillants assauts de science, dans ces thèses publiques, l’éloquence toute poétique d’Abailard triompha !… L’éclat de la réputation du maître fut terni. Honteux de sa défaite, Guillaume de Champeaux alla chercher l’obscurité et le repos dans l’église Saint-Victor, où il prit l’habit de chanoine régulier. De l’entrée de Guillaume à Saint-Victor date la gloire de cette maison. En 1113, Louis-le-Gros se déclara fondateur de cette abbaye. Guillaume de Champeaux, qui avait refusé le titre d’abbé de Saint-Victor, ne put résister aux sollicitations d’Hildebert, évêque du Mans, qui le pressa de reprendre ses fonctions de maître public à Saint-Victor. Abailard le poursuivit de nouveau, l’attaqua sur plusieurs questions, le força de s’avouer vaincu et de se rétracter. Enfin Guillaume se retira, il accepta l’évêché de Châlons-sur-Marne, et fit succéder aux talents du professeur, le zèle et l’humilité d’un apôtre. La faveur dont jouissait l’abbaye Saint-Victor attira bientôt tous les écoliers sur la rive gauche de la Seine. Cette célébrité fut une des causes qui contribuèrent à l’établissement du siège de l’Université de Paris sur la montagne voisine de Saint-Victor. La vie exemplaire des chanoines, le mérite supérieur de plusieurs d’entre eux tels que Hugues de Champeaux, Hugues de Saint-Victor, appelé le nouveau Saint-Augustin, de Richard de Saint-Victor et de beaucoup d’autres, unirent l’abbaye Saint-Victor à celle de Clairvaux. Saint Bernard entretint ces relations fraternelles par ses lettres et même par ses visites. Saint Thomas de Cantorbéry eut aussi une grande affection pour la maison de Saint-Victor qu’il habita lors qu’il vint à Paris. Les chanoines conservaient précieusement le calice qui avait servi au pieux archevêque. L’abbaye Saint-Victor était étroitement liée à la cathédrale, dont elle a pratiqué, jusqu’à la révolution, les rites et les usages religieux. Cette union était si intime que les évêques de Paris avaient, au XIIIe siècle, un appartement à Saint-Victor. Quelques actes de cette époque se terminent par cette phrase : Fait à Saint-Victor, dans la cour de l’Évêque.

Cette affection des évêques de Paris pour l’abbaye de Saint-Victor, explique comment plusieurs d’entre eux ont préféré être inhumés dans l’église de cette communauté que dans la cathédrale. Les évêques qui furent enterrés à Saint-Victor, sont Étienne de Senlis, mort en 1142 ; Maurice de Sully, mort en 1196 ; Guillaume d’Auvergne, en 1248 ; Renaud de Corbeil, en 1268 ; Guillaume de Beaufet, mort en 1319, et Guillaume de Chanac, mort en 1348. L’église Saint-Victor, réparée en 1443 par les soins de Jean de la Masse, trentième abbé, et par les libéralités de Charles VII, fut presqu’entièrement rebâtie sous le règne de François Ier. On ne conserva des anciennes constructions que le portail, le clocher et la crypte souterraine. Michel Boudet, évêque de Langres, Jean Bordier, abbé de Saint-Victor, posèrent, le 18 décembre 1517, les premières pierres de la nef et du chœur. Le bâtiment de l’église était si avancé en 1538, que Jacques, évêque de Calcédoine, vint au mois de juillet de cette année y bénir quatre autels. Le portail qui datait des XIIe et XIIIe siècles fut abattu et reconstruit sur de nouveaux dessins en 1760. C’est en cet état que l’église de Saint-Victor est arrivée jusqu’à la révolution. Le cloître, aussi ancien que le premier portail de l’église, était percé, à l’intérieur, de petites arcades supportées par des groupes de colonnettes d’un aspect délicieux. — La bibliothèque passait pour une des plus curieuses de Paris. Elle contenait plus de vingt mille manuscrits, parmi lesquels on distinguait une belle Bible du IXe siècle et un Tite-Live du XIIe siècle. On y voyait aussi un Coran dont un ambassadeur turc reconnut l’authenticité dans le siècle dernier, en le baisant et en écrivant un certificat sur le premier feuillet. — Peyresc affirme avoir vu, à Saint-Victor, un recueil manuscrit renfermant tous les détails du procès de Jeanne d’Arc. Ce travail avait été exécuté par ordre de l’abbé de Saint-Victor, qui vivait du temps de cette héroïne. L’abbaye Saint-Victor fut supprimée en 1790. Nous indiquerons, à la fin de cet article, l’emploi qu’on a fait des vastes terrains qui dépendaient de cette communauté célèbre.

2e Partie. — Ancienne Halle aux Vins.

« Bureau de la ville. — 12 mai 1664. (Ordonnance.) — Veu nostre procès-verbal des 17 et 18 avril dernier contenant la réquisition du sieur de Charamande et consorts intéressez en l’établissement d’une halle aux vins pour les marchands forains ; la descente par nous faite sur deux chantiers acquis par les susnommés hors la porte Saint-Bernard pour y construire la dite halle, le plan à nous présenté, ensemble le rapport, en conséquence de la permission accordée par sa majesté aux dits sieur de Charamande et consorts de faire bastir quelques halles aux endroits les plus commodes de ladite ville pour retirer à couvert les vins des marchands forains ayant à cet effect acquis deux chantiers hors la porte Saint-Bernard, des abbé, prieur et religieux du couvent de Saint-Victor et de la dame de La Fayette, etc. — Avons ordonné que les bâtiments et autres ouvrages à faire en ladite halle aux vins, seront construits en la manière et ainsi qu’il est porté audit rapport. »

Cette première halle aux vins était située à l’angle du quai Saint-Bernard et de la rue des Fossés du même nom.

3e Partie. — Communauté des Marchands de vins.

De graves abus paralysaient anciennement le commerce des vins. Henri III y porta remède par un édit du mois de mars 1577 qui fixa l’établissement des marchands de vins. Les statuts dressés par cette communauté furent enregistrés au Parlement, le 6 août 1588. Ils ont été confirmés par Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. Les gardes et maîtres jouissaient des mêmes droits et privilèges acquis aux six corps marchands. Ils obtinrent pour armoiries, en 1629, un navire d’argent à bannière de France, flottant avec six petites nefs autour, et une grappe de raisin en chef sur un champ d’azur. Le droit de réception avait été fixé en 1776 à 600 livres. Le brevet d’apprentissage coûtait 12 livres.

4e Partie. — Nouvelle halle aux vins.

« Au palais de Saint-Cloud, le 30 mars 1808. — Napoléon, etc. Article 1er. Il sera formé dans notre bonne ville de Paris un marché et un entrepôt francs pour les vins et eaux-de-vie, dans les terrains situés sur le quai Saint-Bernard. — Art. 2e. Les vins et eaux-de-vie conduits à l’entrepôt conserveront la facilité d’être réexportés hors de la ville sans acquitter l’octroi. — Art. 3e. Cette exportation ne pourra avoir lieu que par la rivière, ou par les deux barrières de Bercy et de la Gare. Dans ce cas les transports devront suivre les quais et sortir en deux heures. — Art. 4e. Les vins destinés à l’approvisionnement de Paris n’acquitteront les droits d’octroi qu’au moment de la sortie de l’entrepôt. — Art. 5e. L’entrepôt sera disposé pour placer tant à couvert qu’à découvert jusqu’à 150,000 pièces de vin. — Art. 6e. Notre ministre de l’intérieur nous soumettra d’ici au 1er juin l’aperçu des dépenses que pourraient exiger l’achat des terrains, et les devis des constructions à faire etc… Signé : Napoléon. »

« Au palais des Tuileries, le 24 février 1811. — Napoléon, etc. Article 32e. Conformément à notre décret du 30 mars 1808, l’entrepôt des vins sera construit dans les terrains situés sur le quai Saint-Bernard, entre les rues de Seine et des Fossés-Saint-Bernard. — Art. 33e. Notre ministre de l’intérieur nous soumettra d’ici au 1er mai le devis et le plan des constructions à faire, leur estimation et celle des terrains à acheter. — Art. 34e. Les constructions qui doivent clore l’entrepôt seront achevées en 1812, les deux tiers de l’établissement seront formés en 1814 et le tiers restant en 1816. — Art. 35e. Les dispositions de notre décret du 30 mars 1808 seront maintenues. Signé Napoléon. »

« Trianon, le 14 juillet 1811. — Napoléon, etc… Article 1er. Les dispositions générales du projet de halle aux vins, indiquées dans le plan annexé au présent décret, sont approuvées. — Art. 2e. Les plans détaillés et devis estimatifs seront terminés avant le 1er août de la présente année. — Art. 3e. La première pierre de cet édifice sera posée le 15 août. Signé : Napoléon. »

Les rues Saint-Victor, Cuvier, le quai Saint-Bernard et la rue des Fossés du même nom, servent de limites à l’Entrepôt des Vins. Cet espace contient les emplacements de l’ancienne halle aux vins, de l’abbaye Saint-Victor, d’une partie de la terre d’Alez et de plusieurs maisons particulières. Ce bel établissement occupe une superficie de 134,000 m. Une ville du quatrième ordre et ses faubourgs seraient aisément placés dans l’enceinte de cet entrepôt. « Cet établissement (dit M. Gauché, auquel nous en devons la construction) est précédé d’une vaste place avec allées d’arbres le long du quai et dans les rues transversales. Il est divisé en cinq grandes masses de constructions, par les rues de Bordeaux, de Bourgogne, de Champagne, de Languedoc et de Touraine, ainsi appelées du nom des principaux vignobles de France. Deux de ces masses sont au centre, sous les noms de Magasins de l’Yonne et de la Marne. Les trois autres divisions ont quatre-vingt-neuf celliers, plus deux passages en galerie, conduisant à une plus grande galerie qui donne entrée à quarante-neuf caves. Les masses de constructions au-dessus des celliers sont moins grandes, parce qu’elles laissent autour d’elles une terrasse. Ces constructions sont également au nombre de cinq, dont deux sont sur les côtés (magasins de la Loire et de la Seine), les trois autres dans le fond, environnant le bâtiment destiné aux eaux-de-vie. Ce bâtiment est divisé en quarante magasins, séparés par une galerie, etc. Derrière les magasins des eaux-de-vie s’élèvent aussi deux bâtiments flanqués de pavillons avec bureaux, pour la grille de sortie sur la rue Saint-Victor. Un de ces bâtiments est destiné au mesurage des esprits, par le moyen des cylindres exactement jaugés, et dont les quantités sont reconnues sur une échelle placée près d’un tube de verre dans lequel le liquide se met au niveau de celui renfermé dans le cylindre. Cet appareil sert à mesurer en une seule fois les pièces contenant même jusqu’à six cents litres. Un deuxième bâtiment semblable est destiné à l’opération du mouillage ou de la réduction des eaux-de-vie, au degré convenu par les ventes. À gauche du magasin de la Loire et le long de la rue de Seine (aujourd’hui rue Cuvier), pour cacher l’irrégularité du terrain, on a construit vingt-et-un petits celliers d’inégale grandeur. L’excédant des terrains formant l’angle des rues Cuvier et Saint-Victor a été utilisé par la construction d’un grand magasin public, pour renfermer les eaux-de-vie, etc. D’après les plans présentés pour la disposition des marchandises, l’Entrepôt a été considéré comme pouvant contenir deux cent-huit mille pièces de vins, etc. Les magasins des eaux-de-vie en renferment plus de dix-sept mille. » — La halle aux Vins a coûté près de 20 millions à la ville de Paris. — Les terrains provenant de l’ancienne abbaye Saint-Victor et qui ne servirent pas à la formation de la halle aux Vins, furent vendus par la ville de Paris, les 15 mai et 30 octobre 1838. L’administration avait eu le soin de ménager sur cet emplacement le terrain nécessaire à la formation de deux rues, d’une place, et à l’élargissement d’une partie des rues Saint-Victor et Cuvier. Ces dispositions, immédiatement exécutées, ont répandu un peu d’aisance dans ce quartier trop longtemps oublié. Les deux percements ont reçu les noms de Guy de la Brosse et Jussieu (voir ces articles). C’est une heureuse idée, inspirée à l’administration municipale par le voisinage du Jardin des Plantes. La place a pris la dénomination de place Saint-Victor.

Violet (passage).

Commence à la rue d’Hauteville, no 29 ; finit à la rue du Faubourg-Poissonnière, no 36. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 10. — 3e arrondissement, quartier du Faubourg-Poissonnière.

Commencé en mai 1820, ce passage ne fut achevé qu’en 1824. Il doit son nom à M. Violet, entrepreneur.

Visages (impasse des Trois-).

Située dans la rue Thibault-aux-Dés, entre les nos 16 et 18. Pas de numéro. Sa longueur est de 18 m.4e arrondissement, quartier du Louvre.

En 1300 c’était la rue Jean l’Éveiller ; en 1313, la rue Jean-l’Esgullier. Ce nom subit quelques altérations. Dans un titre de 1492, elle est indiquée sous le nom de rue au Goulier, dite du Renard. Enfin elle prit la dénomination de rue des Trois-Visages, en raison de trois têtes sculptées à l’une de ses extrémités. C’était encore une rue en 1782. Depuis cette époque, les propriétaires ayant construit sur la partie qui débouchait dans la rue Bertin-Poirée, la rue des Trois-Visages a été transformée en une impasse dont la largeur est de 2 m. Elle est aujourd’hui fermée et n’est pas éclairée.

Vivienne (passage).

Commence à la rue Neuve-des-Petits-Champs, no 4 bis ; finit à la rue Vivienne. — 3e arrondissement, quartier du Mail.

Construit en 1823, par M. Marchoux, il a porté d’abord le nom de ce propriétaire. Depuis 1825, on l’appelle passage Vivienne.

Vivienne (rue).

Commence à la rue Neuve-des-Petits-Champs, nos 6 et 8 ; finit au boulevart Montmartre, nos 9 et 11. Le dernier impair est 57 ; le dernier pair, 48. Sa longueur est de 612 m. — Les numéros impairs et les pairs de 26 à la fin, 2e arrondissement, quartier Feydeau ; de 2 à 24, 3e arrondissement, quartier du Mail.

1re Partie comprise entre les rues Neuve-des-Petits-Champs et des Filles-Saint-Thomas. Tous les plans qui représentent Paris au XVIe siècle, l’indiquent sous le nom de Vivien, qu’elle doit à une riche famille qui fit construire les premières maisons de cette rue. En 1554, René Vivien était seigneur du fief de la Grange-Batelière. Au milieu du XVIIe siècle, la rue Vivien aboutissait à celle Feydeau. Cette partie qui commençait à la rue des Filles-Saint-Thomas, fut supprimée pour l’agrandissement de la communauté religieuse dont nous avons parlé à l’article de la Bourse. — En vertu d’une décision ministérielle du 3 ventôse an X, signée Chaptal, la largeur de la rue Vivienne a été fixée à 10 m. Les constructions riveraines sont soumises à un léger redressement.

2e Partie comprise entre les rues des Filles-Saint-Thomas et Feydeau. — Elle a été formée presqu’entièrement sur les terrains du couvent des Filles-Saint-Thomas. — Une décision ministérielle du 15 février 1809, signée Cretet, et une ordonnance royale du 16 juin 1824, ont déterminé l’alignement de cette partie. Les propriétés riveraines sont alignées.

3e Partie depuis la rue Feydeau jusqu’au boulevart. — Une décision ministérielle du 15 février 1809, signée Crelet, prescrivit le prolongement de la rue Vivienne sur une largeur de 10 m. Ce projet ne fut point alors exécuté. Repris en 1824, il donna lieu à une ordonnance royale du 16 juin qui porta la largeur de ce prolongement à 12 m. Une autre ordonnance du 17 janvier 1830, porte ce qui suit : « Le préfet du département de la Seine est autorisé à accepter, aux conditions stipulées dans la délibération du conseil municipal du 13 novembre 1829, l’offre faite par le sieur Achille Pène, propriétaire, de se charger moyennant la somme de un million, d’exécuter le prolongement de la rue Vivienne, depuis la rue Feydeau jusqu’au boulevart Montmartre, etc. » — Cette dernière ordonnance a reçu immédiatement son exécution. Les propriétés riveraines sont alignées. — Égout entre les rues des Filles-Saint-Thomas et Saint-Marc. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Voies (rue des Sept-).

Commence aux rues des Carmes, no 29, et Saint-Hilaire, no 1 ; finit au carré Sainte-Geneviève, no 12, et à la place du Panthéon, no 2. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 173 m.12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Cette rue était en partie construite à la fin du XIe siècle. Au commencement du XIIe, elle portait le nom des Sept-Voies, en raison de sept rues, ou plutôt de sept chemins qui aboutissaient à cette voie publique. Le poète Guillot l’appelle rue de Savoie ; cette altération semble avoir été commise pour satisfaire aux exigences de la rime ; car jamais les comtes de Savoie n’ont eu leur hôtel dans cette rue. — Une décision ministérielle du 13 juin 1807, signée Champagny, a fixé la largeur de cette voie publique à 12 m. Maison no 5, retranch. réduit 2 m. ; 7, ret. réduit 80 c. ; 9, alignée ; 11 et 15, ret. 65 c. ; 17, recule d’un côté, avance de l’autre ; de 19 à 25, doivent avancer sur leurs vestiges actuels ; les propriétés no 27, ret. réduit 70 c. ; 29 et 31, ret. réduit 1 m. 50 c. ; 33 et 35 devront être supprimées ; 2, alignée ; de 4 à 18, ret. 6 m. à 7 m. 80 c. ; de la rue de Reims à la fin, alignées. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Au no 9 était situé le collége de la Merci. Nicolas Barrière, bachelier en théologie et procureur-général de la Merci ou de Notre-Dame de la Rédemption des Captifs, acheta d’Alain d’Albret, comte de Dreux, une place et des maisons voisines de l’église Saint-Hilaire. Il fit construire vers 1515, en cet endroit, un collége et une chapelle. En 1750, ce collége servit d’hospice aux religieux de l’ordre. Supprimé au commencement de la révolution, il devint propriété nationale et fut vendu le 23 septembre 1793.

Au no 18 était la principale entrée du collége de Reims. Guy de Roye, archevêque de Reims, en ordonna la fondation, par son codicille de l’an 1399. Il voulut qu’on y mît de préférence les élèves nés dans les terres affectées à la mense archiépiscopale de Reims et dans le territoire de Roye, ou dans celui de Murel. En 1763 ce collége fut réuni à l’Université. Supprimé en 1790, il devint propriété nationale. Les bâtiments vendus les 8 messidor an IV, 2 mai et 8 août 1807, ont été réunis au collége Sainte-Barbe.

À l’angle de la place du Panthéon était situé le collége de Montaigu. Il fut fondé en 1314, par Aycelin de Montaigu, archevêque de Rouen, et agrandi en 1388, par Pierre de Montaigu, évêque de Laon, et neveu du fondateur. Ce collége, supprimé en 1790, devint propriété nationale. Ses bâtiments furent affectés à une prison militaire.

Une ordonnance royale du 22 juin 1842 porte : « Que la bibliothèque Sainte-Geneviève sera provisoirement transférée dans la partie des bâtiments de l’ancienne prison de Montaigu, faisant face à la place du Panthéon. » — Dans la loi du 2 juillet 1844, relative à la régularisation des abords du Panthéon, il est dit : « Que l’État prend l’obligation de construire sur la partie non retranchante de l’ancien collége de Montaigu, un nouvel édifice destiné à la bibliothèque Sainte-Geneviève. » Une somme de 775,000 fr. doit être affectée à cet édifice. On démolit en ce moment les anciennes constructions du collége de Montaigu.

Au no 27 était situé le collége Forlet. Pierre Forlet d’Aurillac, chanoine de l’église de Paris, ordonna, par testament du 12 août 1391 la fondation d’un collége en faveur de huit écoliers ; savoir : quatre d’Aurillac, ou du diocèse de Saint-Flour, et quatre de Paris. En 1397, il fut établi dans la rue des Sept-Voies. Dans le collége Fortet furent tenues les premières assemblées de la Ligue. Supprimé en 1790, cet établissement devint propriété nationale et fut vendu le 12 juillet 1806.

Dans la rue des Sept-Voies était la rue Jean-Hubert. Cette voie publique aboutissait à la rue des Cholets, no 1. La rue Jean-Hubert, construite en 1280, portait le nom de rue du Moine. En 1416, c’était la rue Maître-Jeharre, et depuis rue des Chiens. En 1806, elle prit la dénomination de Jean-Hubert, en mémoire du fondateur du collége Sainte-Barbe, dont les dépendances bordaient le côté droit de cette rue. — Une décision ministérielle du 6 fructidor an XIII, signée Champagny, avait fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. La rue Jean-Hubert a été supprimée en février 1844, et le sol de cette rue est réuni en partie à l’emplacement sur lequel on doit construire la bibliothèque Sainte-Geneviève.

Voirie (impasse de la).

Située entre la place Delaborde et la petite rue de la Voirie. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 35 m.1er arrondissement, quartier du Roule.

Formée vers 1788, elle doit cette dénomination à sa proximité de la voirie des Grésillons. — Une décision ministérielle du 12 juillet 1816, a fixé la largeur de cette impasse à 10 m. La maison située sur le côté gauche à l’encoignure de la place Delaborde, est seule soumise à retranchement.

Voirie (petite rue de la).

Commence à l’impasse de la Voirie et à la place Delaborde ; finit à la rue de la Bienfaisance. Le dernier impair est 3 ; pas de numéro pair. Sa longueur est de 45 m.1er arrondissement, quartier du Roule.

Les plaques posées aux encoignures de cette voie publique la désignent sous le nom de rue Maison-Neuve ; mais nous n’avons trouvé aucune décision qui autorisât ce changement. Ouverte en 1788, la petite rue de la Voirie fut ainsi dénommée en raison de sa proximité de la voirie dite des Grésillons. — Une décision ministérielle du 12 juillet 1816 a fixé la largeur de cette rue à 10 m. La maison no 3, et celle qui est située sur le côté droit à l’encoignure de la rue de la Bienfaisance, sont seules soumises à retranchement. — Conduite d’eau.

Volaille et au Gibier (marché à la).

Situé sur le quai des Grands-Augustins. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

1re Partie. Couvent des Grands-Augustins.

Nous avons dit à l’article de la rue des Vieux-Augustins, que les religieux de ce nom, protégés par saint Louis, s’établirent d’abord au-delà de la Porte-Saint-Eustache, dans un lieu environné de bois, où se trouvait une chapelle dédiée à sainte Marie-l’Égyptienne. Mécontents de leur habitation, ces moines la quittèrent, et vinrent demeurer dans le clos du Chardonnet, sur l’emplacement occupé depuis par le collége du cardinal Lemoine. En 1293, ils traitèrent avec les Sachets de l’acquisition de leur couvent, situé sur le territoire de Laas et près de la Seine. La communauté des Grands-Augustins devenant plus considérable, ces religieux démolirent les anciens bâtiments que les Sachets avaient occupés, et firent élever des constructions plus vastes et plus commodes. Sous le règne de Charles V l’église fut rebâtie. Une de ses chapelles renfermait le tombeau de Philippe de Comines, historien qui enregistra trop minutieusement les défauts de Louis XI, sans mettre en parallèle les grands services que ce roi rendit à la France. Dès 1579, les membres de l’ordre du Saint-Esprit tenaient leurs assemblées dans de couvent des Grands-Augustins. Plusieurs salles étaient ornées des portraits et des armoiries des chevaliers de cet ordre. La maison des Augustins, supprimée en 1790, devint propriété nationale, et fut vendue les 13 ventôse an V et 1er brumaire an VI.

2e Partie. Marché à la volaille.

L’article 5 d’un décret impérial du 25 septembre 1807 prescrivit la construction d’un marché pour la vente en gros et en détail de la volaille et du gibier, sur une partie de l’emplacement de l’ancien couvent des Grands-Augustins. « Au palais impérial des Tuileries, le 10 février 1812. — Napoléon, etc… Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Article 1er. La halle à la volaille sera isolée et terminée du côté de la rue du Pont-de-Lodi, conformément au projet joint au présent décret. — Art. 2e. Les propriétés comprises dans l’espace lavé en jaune et désigné par les lettres A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, sur le plan, seront acquises aux frais de la Ville, pour cause d’utilité publique, etc. Signé, Napoléon. » La première pierre de ce marché avait été posée le 17 septembre 1809, sur l’emplacement de l’église et d’une partie du cloître du couvent des Grands-Augustins. Il consiste en trois nefs : celle sur le quai est destinée à la vente en détail, et les deux autres à la vente en gros. Il existe en outre des bâtiments contigus donnant sur la rue des Grands-Augustins, et qui contiennent des bureaux, une caisse et un logement pour le commissaire, l’inspecteur général des halles et marchés. L’exécution a eu lieu pendant les années 1809, 1810, 1811 et 1812, sous la direction de M. Happe, architecte. Afin de donner aux deux nefs de la vente en gros la même longueur qu’à celle du marché en détail, l’administration municipale fit l’acquisition d’une partie de l’ancienne salle du chapitre du couvent, et les travaux d’agrandissement, commençés en 1813, sous les ordres de M, Happe, furent terminés en 1814, par M. Lahure, architecte. Dans le but de donner à cet établissement un débouché dans la rue du Pont-de-Lodi, la ville de Paris acheta plusieurs propriétés provenant du couvent des Grands-Augustins. Elle en conserva une partie pour des écoles élémentaires ; le surplus fut démoli, et sur cet emplacement on éleva, d’après les projets de M. Lahure, des constructions qui consistent en deux passages avec grilles pour la sortie des voitures venant approvisionner le marché, en un abattoir et en une quarantaine de serres à l’usage des marchands en détail, etc… L’aspect de ce marché a de la grandeur ; il contient aujourd’hui tout ce qui est nécessaire au service d’un établissement de ce genre.

Voltaire (quai de).

Commence à la rue des Saints-Pères, no 2, et au quai Malaquais ; finit à la rue du Bac, no 1, et au Pont-Royal. Le dernier numéro est 25. Sa longueur est de 308 m.10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

Il était anciennement confondu avec le quai Malaquais, dont il portait le nom. En 1642, on l’appela quai des Théatins, en raison des religieux ainsi nommés, qui étaient venus s’y établir. Il a été construit en 1669, tel que nous le voyons aujourd’hui. — « Séance du 4 mai 1791. — Le procureur de la commune entendu, le corps municipal arrête : Le quai connu jusqu’ici sous le nom des Théatins, portera à l’avenir celui de Voltaire. » (Extrait des registres du corps municipal, tome 31, page 3,732.) — On sait que ce fut dans l’hôtel qui porte aujourd’hui le no 23, que le plus grand écrivain du XVIIIe siècle a passé les derniers mois de sa vie. C’est là que ce prodigieux génie tomba de l’ivresse du triomphe dans les angoisses de l’agonie ! C’est là que Voltaire est mort le 30 mai 1778. — Une décision ministérielle du 13 février 1810, signée Montalivet, et une ordonnance royale du 29 avril 1839, ont fixé la moindre largeur de ce quai à 21 m. Les propriétés riveraines ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau entre les rues de Beaune et du Bac. — Éclairage au gaz (compe Française).

Au no 15 était située l’entrée du couvent des Théatins. Cet ordre fut institué en Italie, vers 1524, par Gaëtan, gentilhomme de Vicence, et Jean-Pierre Caraffe, archevêque de Théate (aujourd’hui Chieti). Ces religieux portaient le titre de Clercs Réguliers. Le cardinal Mazarin les fit venir à Paris, et leur acheta, en 1642, une maison située sur le quai Malaquais ; mais ce ne fut qu’en 1648 qu’ils obtinrent l’autorisation nécessaire. Le 7 août de la même année, le prieur de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés bénit leur chapelle, et le roi plaça lui-même la croix sur le portail de leur maison qui, d’après ses ordres, fut appelée Sainte-Anne-la-Royale. Les lettres-patentes confirmant cet établissement ne furent registrées au parlement que le 29 mai 1653. Lors de la disgrâce du cardinal-ministre, les théatins n’oublièrent point leur bienfaiteur, et voulurent le suivre lorsqu’il abandonna Paris. Mazarin redevenu tout puissant, se souvint de cette marque d’attachement, et leur légua 300,000 livres pour faire construire un nouvel édifice à la place de leur chapelle devenue trop petite. Les théatins en confièrent l’exécution au père Camille Guarini, qu’ils avaient fait venir exprès d’Italie ; non seulement cet architecte construisit un monument d’un mauvais goût, mais il voulut lui donner des proportions tellement gigantesques qu’il fallut bientôt, faute d’argent, suspendre les travaux. Ce ne fut qu’en 1714 qu’on put continuer les bâtiments au moyen d’une loterie que le roi accorda. Le portail sur le quai fut érigé en 1747, par les libéralités du Dauphin, père de Louis XVI. Les dessins en avaient été donnés par Desmaisons, architecte ; c’était un ouvrage médiocre. Le cœur du cardinal de Richelieu fut déposé dans cette église. — Il était défendu aux théatins de quêter par la ville ; ils vivaient de charités qu’on leur faisait, mais les personnes puissantes, instruites de la rigueur de leur règle, les soutenaient par de grandes libéralités. Ce couvent, le seul de cet ordre en France, fut supprimé en 1790. Devenus propriétés nationales, les bâtiments furent vendus le 19 frimaire an VI. Vers 1800, l’église fut transformée en salle de spectacle dans laquelle on ne donna pourtant que des bals et des fêtes. En octobre 1815, on y établit un café, appelé café des Muses. Les bâtiments ont été enfin démolis et reconstruits en 1822. Les maisons nos 15, 17, 19, 21 et 21 bis, occupent l’emplacement de cette ancienne communauté religieuse.

Voltaire (rue de).

Commence à la rue Monsieur-le-Prince, nos 10 et 12 ; finit à la place de l’Odéon, nos 1 et 3. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 99 m.11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Cette rue, ouverte sur l’emplacement de l’hôtel de Condé, a été autorisée par lettres-patentes du 10 août 1779, registrées au parlement le 7 septembre suivant (voyez théâtre de l’Odéon). Elle fut exécutée sur une largeur de 30 pieds, qui a été maintenue par une décision ministérielle du 4 nivôse an IX, signée Chaptal, et par une ordonnance royale du 12 mai 1841. Les propriétés riveraines sont alignées. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

François-Marie Arouet de Voltaire naquit à Châtenay, le 20 février 1694, et mourut à Paris, le 30 mai 1778.

Avril 1844.
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