Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/U

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Ulm (rue d’).

Commence à la place du Panthéon ; finit à la rue des Ursulines, nos 1 et 2. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 369 m. — 12e arrondissement : de la place du Panthéon à la rue de la Vieille-Estrapade, quartier Saint-Jacques ; le surplus est du quartier de l’Observatoire.

Dès le 30 frimaire an XIV, le ministre de l’intérieur Champagny approuva le percement de cette rue sur une largeur de 12 m., depuis la place du Panthéon jusqu’au Champ-des-Capucins.

« Au quartier impérial de Varsovie, le 6 janvier 1807. — Napoléon, etc. Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Article 1er. La rue à ouvrir en prolongement du petit axe de la nouvelle église de Sainte-Geneviève jusqu’au Champ-des-Capucins, sera établie conformément au plan annexé au présent décret, et portera le nom de rue d’Ulm. — Article 2e. La somme de 192 000 francs, à laquelle ont été évalués par aperçu les terrains et bâtiments à acquérir pour l’entière formation de cette rue, sera acquittée par la ville de Paris, et comprise par moitié dans le budget de cette ville pour les années 1807 et 1808. — Art. 3e. Les acquisitions énoncées en l’art. 2e se feront à dire d’expert en la forme ordinaire, etc. Signé Napoléon. »

Ce décret n’a pas encore reçu son entière exécution ; la rue d’Ulm s’arrête à la rue des Ursulines. Pour la faire aboutir au Champ-des-Capucins, il faut traverser des terrains provenant du couvent des Feuillantines et des dépendances du Val-de-Grâce. Les propriétés riveraines sont alignées. Les terrains traversés par la rue d’Ulm, telle qu’elle existe aujourd’hui, proviennent en grande partie, des couvents de la Visitation-Sainte-Marie et des Ursulines.

Par devant Me Guillaume jeune, notaire à Paris, a été passé le 28 messidor an VI, entre le ministre des finances et le sieur Guyot, propriétaire de l’hôtel de Castries, un contrat d’échange des terrains restant de l’ancien couvent des Feuillantines, contre le dit hôtel de Castries.

Dans cet acte, ratifié le 5 thermidor an VI, l’obligation de livrer sans indemnité le terrain nécessaire au prolongement de la rue d’Ulm, a été imposée au sieur Guyot ou à ses ayants-cause.

La dénomination assignée à cette voie publique, rappelle la célèbre capitulation d’Ulm (17 octobre 1805).

Université (rue de l’).

Commence à la rue des Saints-Pères, nos 20 et 22 ; finit à l’avenue de La Bourdonnaye. Le dernier impair est 217 ; le dernier pair, 174 bis. Sa longueur est de 2 417 m. — 10e arrondissement : de 1 à 81 et de 2 à 114, quartier du Faubourg-Saint-Germain ; le surplus dépend du quartier des Invalides.

Jusqu’en 1838, la rue de l’Université était composée de deux parties distinctes ; la première, comprise entre les rues des Saints-Pères et d’Austerlitz, portait simplement le nom de rue de l’Université ; la deuxième partie allant de la rue d’Iéna à l’avenue de La Bourdonnaye, s’appelait rue de l’Université-au-Gros-Caillou, et avait un numérotage particulier. — Un arrêté préfectoral du 31 août de la même année a prescrit la réunion de ces deux parties sous la seule et même dénomination de rue de l’Université. D’après cette disposition, une seule série de numéros a été adoptée pour cette voie publique, dont nous traçons l’origine, en la divisant en deux parties.

1re Partie comprise entre les rues des Saints-Pères et d’Austerlilz. — Plusieurs plans lui donnent indifféremment les noms de rue de l’Université et de Sorbonne. Jaillot pense que cette double dénomination lui avait été assignée par le peuple, qui confondait assez ordinairement la Sorbonne avec l’Université. En 1529, ce n’était encore qu’un chemin nomme le chemin des Treilles, parce qu’il conduisait à l’île des Treilles, dite depuis île Maquerelle ou des Cygnes. L’Université ayant aliéné le Pré-aux-Clercs en 1639, on commença des constructions sur ce chemin, qui prit alors le nom de rue de l’Université. En 1650, la moitié seulement était bâtie. — Une décision ministérielle du 15 floréal an V, signée Benezech, et une ordonnance royale du 7 mars 1827, ont fixé la moindre largeur de cette partie de rue à 10 m. 50 c. Toutes les constructions riveraines sont alignées. — Égout entre les rues de Beaune et de Poitiers. — Conduite d’eau dans presque toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Française).

2e Partie comprise entre la rue d’Iéna et l’avenue de La Bourdonnaye. — « Séance du 15 juillet 1793. — Sur le rapport des administrateurs du département des travaux publics, concernant l’alignement à donner au prolongement de la rue de l’Université, depuis l’Esplanade des Invalides jusqu’au champ de la Fédération. Le corps municipal, après avoir vu le plan présenté par les dits administrateurs, et avoir entendu le procureur de la commune, arrête que le côté gauche de la rue de l’Université sera prolongé en ligne droite jusqu’à la distance de 179 toises 2 pieds, de l’angle droit de la rue Saint-Jean où il formera un coude, et se dirigera également sur une ligne droite jusqu’à l’angle extérieur du mur du fossé qui borde le champ de la Fédération, et que le côté droit du d. prolongement de rue suivra la même direction, à 36 pieds du côté opposé carrément et parallèlement ; autorise en conséquence les administrateurs des travaux publics à donner des alignements conformément à cette direction. Signé Pache et Coulombeau. » (Registre du corps municipal, tome 40, page 6 670.) — Une décision ministérielle du 8 brumaire an X, signée Chaptal, a fixé à 12 m. la largeur de cette partie, depuis l’Esplanade jusqu’à la rue de la Vierge. Pour le surplus, cette même largeur a été adoptée par le ministre de l’intérieur Champagny, le 10 avril 1806. Enfin, une décision ministérielle du 18 mars 1820, a maintenu cette largeur de 12 m. Les constructions riveraines sont alignées, à l’exception de la propriété no 131, qui devra subir un faible retranchement. — Conduite d’eau entre les rues Nicolet et Saint-Jean. — Éclairage au gaz (compe Française).

Ursins (rue Basse-des-).

Commence à la rue du Chantre, no 1, et au quai Napoléon ; finit à la rue d’Arcole, nos 1 et 3. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 140 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

On lit dans un arrêt du 13 mars 1321, que cette rue faisait partie du port Saint-Landry, dont la dénomination lui était également affectée. Au XVIe siècle, c’était la rue Basse-du-Port-Saint-Landry. On l’a nommée aussi rue d’Enfer (via Inferior). Son nom actuel lui vient de sa proximité de l’hôtel des Ursins. — Une décision ministérielle à la date du 26 prairial an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Lors de la formation du quai Napoléon, la partie de cette rue comprise entre celle d’Arcole et Glatigny a été supprimée. Les propriétés nos  7, 21, et celles du côté opposé, à l’exception de la maison portant sur le quai le no 11, ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau entre la rue de la Colombe et la borne-fontaine.

La rue Basse-des-Ursins nous rappelle une de nos plus grandes célébrités ; la maison qui porte aujourd’hui le no 9 a été habitée par Racine.

Ursins (rue du Milieu-des-).

Commence au quai Napoléon, nos  25 et 27 ; finit à la rue Haute-des-Ursins, nos  4 et 6. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 37 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

L’hôtel des Ursins, dont l’entrée principale se trouvait dans la rue Haute-des-Ursins, tombait en ruine au milieu du XVIe siècle. Il fut abattu en 1553, et l’on ouvrit l’année suivante, au milieu de son emplacement, une rue à laquelle on donna le nom de rue du Milieu-des-Ursins. — Une décision ministérielle du 26 prairial an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m Les maisons du côté des numéros impairs sont soumises à un faible redressement ; celles du côté opposé sont alignées.

Ursins (rue Haute-des-).

Commence à la rue Saint-Landry, nos  6 et 8 ; finit à la rue Glatigny, nos  3 et 5. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 38 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

C’est sans aucun doute la voie publique que Guillot appelle en 1300, la rue de l’Ymage. Les registres du chapitre, dans un accord du 8 juin 1639 ; la désignent sous le nom de rue du Petit-Ymage-Saincte-Katherine. Elle doit sa dénomination actuelle à Jean-Juvénal des Ursins, qui remplit avec honneur, en 1389, la double fonction de prévot de Paris et de prévot des marchands. — Une décision ministérielle du 26 prairial an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Propriété no 1, redress. ; 3 et 5, alignées ; 7, retranch. réduit 30 c. ; 2, 6 et 8, alignées ; 4, redress.

Ursulines (rue des).

Commence à la rue d’Ulm, nos  11 et 20 ; finit à la rue Saint-Jacques, nos  243 et 245. Le dernier impair est 11 bis ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 207 m. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

La plus grande partie de cette voie publique a été ouverte sur l’emplacement du couvent des religieuses Ursulines ; le surplus dépendait de l’impasse des Ursulines, qui occupait une étendue de 70 m. de longueur, et servait d’entrée aux bâtiments de cette communauté. — Une décision ministérielle du 30 frimaire an XIV, signée Champagny, avait fixé la largeur de cette rue à 10 m. Cette largeur a été maintenue par une autre décision ministérielle du 17 novembre 1818.

La communauté des religieuses Ursulines fut fondée par Madeleine Luillier, veuve du sieur de Sainte-Beuve, et fille de Jean Luillier, président de la chambre des comptes, qui contribua si puissamment à l’entrée de Henri IV à Paris. Madeleine Luillier attira d’Aix en Provence, deux religieuses Ursulines qui, en 1608, vinrent à Paris et furent logées à l’hôtel de Saint-André, faubourg Saint-Jacques. Elles s’occupaient, suivant leur institut, de l’instruction des jeunes filles. Ces Ursulines étaient encore séculières, lorsque leur fondatrice leur assura 2 000 livres de rente, à condition qu’elles prononceraient des vœux et garderaient la clôture. Cette dame obtint le 13 juin 1611, une bulle du pape qui confirma cette fondation. Elle fit alors l’acquisition de l’hôtel de Saint-André, le convertit en couvent, et fit venir des religieuses de Reims pour former les nouvelles Ursulines aux exercices monastiques. Le 22 juin 1620, Anne d’Autriche posa solennellement la première pierre de leur église, qui fut achevée en 1627. Cette communauté, supprimée en 1790, devint propriété nationale et fut vendue en sept lots le 11 ventôse an VI. Les portions de terrains qu’on avait exclues de la vente, servirent à former une partie de la rue d’Ulm et le prolongement de l’impasse des Ursulines.

Août 1844.
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