Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Martin (marché Saint-)


Martin (marché Saint-).

Limité par les rues Conté, Vaucanson, Ferdinand-Berthoud et Montgolfier. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Ce marché a été construit pour remplacer celui qui se tenait dans le voisinage et dont nous parlerons à l’article suivant.

« Au Palais des Tuileries, le 30 janvier 1811. — Napoléon, etc… Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Article 1er. Il sera établi un marché pour notre bonne ville de Paris dans le jardin de l’ancienne abbaye Saint-Martin, dont nous faisons don à cet effet à la dite ville. — Art. 2e. Le marché Saint-Martin actuellement existant sera acquis par notre bonne ville de Paris, pour cause d’utilité publique, selon la loi de mars 1810, et en suivant les formes qu’elle a prescrites. — Art. 3e. Le plan du marché dont la construction est ordonnée par l’article 1er, et le devis des dépenses, nous seront incessamment soumis pour y être statué en notre conseil. — Art. 4e. Les marchés qui se sont établis sans autorisation et par usage sur la voie publique dans les rues Saint-Martin et Saint-Denis, seront entièrement supprimés quand le dit marché sera établi. Signé Napoléon. » — Un autre décret du 24 février suivant ordonna que ce marché serait terminé au 1er juin 1811. Cependant la première pierre ne fut posée que le 15 août de la même année. — « Au palais de Trianon, le 21 mars 1813. — Napoléon, etc… Sur le rapport de notre ministre de l’intérieur, nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Article 1er. Il sera ajouté au marché Saint-Martin un corps d’étaux de boucherie, tant dans l’emplacement de l’ancien marché que dans la maison particulière côtée A sur le plan. Il sera ouvert pour les débouchés de ce marché trois nouvelles rues, savoir : une à droite du Conservatoire des Arts et Métiers pour la communication avec la rue du Vertbois ; une autre à gauche du Conservatoire, coupant la rue Royale et sur le prolongement de la rue Transnonnain ; et la troisième sur l’axe du marché et du Conservatoire, débouchant sur la rue des Fontaines, et établissant une communication directe avec le quartier du Temple. À cet effet, les bâtiments désignés au plan par la cote A, et par les nos 5, 8, 15 et 19, seront acquis par notre bonne ville de Paris, pour cause d’utilité publique, etc… Signé Napoléon. » — Les travaux de construction du marché Saint-Martin furent dirigés par M. Peyre, architecte, qui les termina en 1816. L’inauguration eut lieu le 20 juillet en vertu d’une ordonnance de police du 12 du même mois. À cette époque, on s’occupa des percements qui devaient faciliter les abords de cet établissement. Le plan décrété par l’empereur fut modifié par celui qui fut approuvé ministériellement le 9 octobre 1816. Suivant ce dernier projet, cinq nouvelles communications durent être ouvertes. En vertu d’une décision du ministre de l’intérieur du 27 septembre 1817, les noms de Ferdinand-Berthoud, Borda, Conté, Montgolfier et Vaucanson furent assignés à ces voies publiques. C’était une heureuse idée inspirée par le voisinage du Conservatoire, où les chefs-d’œuvre de ces savants sont conservés avec un soin religieux.

Le marché Saint-Martin est composé de deux corps de bâtiments entièrement isolés, de chacun 22 m. de largeur et de 62 m. de longueur, et séparés par une cour de 58 m. de largeur. Ils sont divisés chacun en trois nefs d’égale largeur et en neuf travées composant 27 espaces carrés formés par les murs de face, percés dans leur pourtour de 60 arcades, les unes servant d’entrées, les autres fermées par des persiennes. Le tout est couvert d’un comble dont la partie, posant sur les murs de face, est en appentis, et dont la partie centrale portant sur seize piliers est à deux égouts. Cette dernière, plus élevée que la première, laisse un espace vide qui éclaire la partie supérieure du bâtiment. La fontaine occupe le centre de la cour. La superficie du marché Saint-Martin est de 6,324 m.