Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Hauteville (rue d’)


Hauteville (rue d’).

Commence au boulevart Bonne-Nouvelle, no  30 et 32 ; finit à la place de La Fayette, no  1 et 3. Le dernier impair est 91 ; le dernier pair, 98. Sa longueur est de 774 m. — 3e arrondissement, quartier du Faubourg-Poissonnière.

1ère partie comprise entre la rue Basse-Porte-Saint-Denis (confondue aujourd’hui dans le boulevart Bonne-Nouvelle) et la rue de Paradis. — Des lettres-patentes du 14 octobre 1772 autorisèrent les religieuses Filles-Dieu à exécuter sur leurs terrains ce percement, dont la geur était fixée à 30 pieds et qui devait prendre la dénomination de rue Delamichodière. Cette rue n’était pas encore ouverte en 1783. Des lettres-patentes du 8 août de cette année lui assignèrent le nom de rue d’Hauteville. (Voyez Échiquier, rue de l’.) En 1791, elle ne débouchait pas encore dans la rue Basse-Porte-Saint-Denis ; nous en trouvons la preuve dans un arrêté du Bureau de féodalité du 9 septembre de la même année. Elle était complètement exécutée en 1792. La largeur primitive a été maintenue par une décision ministérielle du 13 mars 1821 et par une ordonnance royale du 27 septembre 1826. Une autre ordonnance du 15 mai 1832 a sanctionné les dispositions projetées pour l’abaissement transversal du boulevart Bonne-Nouvelle, au moyen de la suppression de la rue Basse-Porte-Saint-Denis, et pour le prolongement de la rue d’Hauteville jusqu’à ce boulevart. Cette opération a été exécutée peu de temps après. Les constructions riveraines sont alignées.

2e partie comprise entre la rue de Paradis et celle des Messageries. — Avant 1792, il existait un passage formant retour d’équerre et connu sous le nom de passage des Messageries. Il prenait naissance à la rue de Paradis, en face de celle d’Hauteville, et se terminait à la rue du Faubourg-Poissonnière. Par délibération du corps municipal du 18 juin de la même année, les propriétaires riverains furent autorisés à convertir ce passage en une rue de 30 pieds de largeur : — à la charge par eux de livrer gratuitement et en cas de reconstruction, le terrain nécessaire à cet élargissement. (Voyez Messageries, rue des.) — En vertu d’une ordonnance royale du 27 septembre 1826, la largeur de cette partie a été fixée à 10 m. Elle a pris le nom de rue d’Hauteville, dont elle formait le prolongement. Les propriétaires riverains devront subir sans indemnité l’élargissement prescrit par le corps municipal. Ces immeubles sont soumis aujourd’hui à un retranchement de 1 m. 60 c.

3e partie comprise entre la rue des Messageries et la place de La Fayette. — L’ordonnance du 27 septembre 1826 a autorisé ce percement, dont la largeur est fixée à 12 m. Il a été exécuté dans une longueur de 64 m. sur les terrains appartenant à l’administration des messageries. La dépense qu’il a occasionnée à la ville de Paris s’est élevée à la somme de 80,000 fr. Le surplus, jusqu’à la place de La Fayette, a été ouvert sur les terrains que la compagnie André et Cottier était tenue de livrer gratuitement, aux termes d’une ordonnance royale du 27 novembre 1822, relative au percement de la rue Charles X (aujourd’hui rue de La Fayette). — Les propriétés riveraines sont alignées.

4e partie comprise entre la rue du Chevet-de-l’Église et le mur séparant les terrains de la compagnie André et Cottier de ceux appartenant à la ville de Paris. — Une ordonnance royale du 31 janvier 1827, dont nous avons donné un extrait à l’article concernant la rue de l’Abattoir, porte. — « Article 3e. Il sera ouvert une rue de 12 m. de large dans l’axe de l’église (Saint-Vincent-de-Paul), et qui continuera le prolongement de la rue Hauteville, etc. » — La longueur de cette partie est de 172 m.

Un arrêté préfectoral du 17 juin 1840 a prescrit la régularisation du numérotage de la rue d’Hauteville. — Égout et conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Messire Jean-Baptiste Delamichodière, chevalier, comte d’Hauteville, conseiller-d’état, fut prévôt des marchands depuis le 17 mars 1772 jusqu’au 17 août 1778.