Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Chemins de ronde


Chemins de ronde.

Nous avons dit à l’article Barrières, que les fermiers généraux commencèrent dès 1784, la formation de la nouvelle enceinte de Paris. Ils firent l’acquisition d’une grande quantité de terrains nécessaires à l’exécution de ce vaste projet. Le premier contrat porte la date du 29 janvier 1787 ; le dernier est du 21 février 1791. Dans cet intervalle fut rendue l’ordonnance suivante dont nous transcrivons un extrait : « De par le roi, etc. — Sur ce qui a été représenté au bureau par le procureur du roi que sa majesté avoit ordonné qu’il seroit fait une nouvelle enceinte de Paris, dont une partie étoit déjà circonscrite par des murs et que le surplus seroit au plus tôt provisoirement achevé en planches ; qu’il seroit aussi fait un boulevard de 15 toises de largeur pour enceindre extérieurement cette clôture et qu’il seroit réservé 36 pieds de largeur au long et en dedans de la nouvelle enceinte pour former un chemin d’isolement qui pût se convertir par la suite en une rue et que sa majesté avoit encore ordonné qu’il ne seroit point élevé de constructions sur les terrains qui resteront hors l’enceinte, qu’à 50 toises de distance de la clôture ; et dans Paris qu’à 36 pieds de distance etc. Sur quoi vu le réquisitoire, la déclaration du roi du 10 avril 1783 et autres règlements, et ouï le rapport de maître Nicolas-Jacques Hébert de Hauteclair, trésorier de France, commissaire du conseil pour la direction du pavé de la ville, faubourg et banlieue de Paris, le bureau fait défenses d’élever ou de réparer aucuns murs de clôture et bâtiments hors la nouvelle enceinte de Paris qu’à la distance de 50 toises de la clôture et en dedans de ladite enceinte qu’à 36 pieds d’éloignement de ladite clôture ; en conséquence fait aussi défenses sous les peines portées par la déclaration du roi du 10 avril 1783 à tous propriétaires, entrepreneurs et ouvriers, d’en commencer aucunes fouilles et constructions au dedans et au dehors de ladite nouvelle enceinte sans avoir préalablement pris les permissions et alignements nécessaires. Fait pareillement défenses sous les mêmes peines de continuer aucune construction qui y soit en commencée avant d’avoir pris lesd. permissions et alignements, et ordonne que la présente sera imprimée et affichée partout où besoin sera, notamment sur les nouvelles clôtures de Paris. — Fait au bureau des finances de Paris le 16 janvier 1789. » — Cette ordonnance en ce qui concerne la largeur des chemins de ronde, a été confirmée par une décision ministérielle en date du 18 messidor an IX.

Les fermiers-généraux n’ont acheté que la moitié des terrains nécessaires à la formation des chemins de ronde, c’est-à-dire une zône de 5 m. 84 c. à partir du mur d’enceinte. Il en résulte que la ville a payé et paie les terrains qui sont livrés par les propriétaires pour l’exécution complète de l’alignement.

On compte 46 chemins de ronde dont la longueur totale est de 19 908 m. Il n’en existe pas, d’une part : entre la barrière d’Italie et le poste d’observation de la barrière d’Enfer (Les boulevarts des Gobelins, Saint-Jacques et d’Enfer forment sur ce point la limite de Paris) ; et d’autre part : entre les barrières de Monceau et de Courcelles, où se trouve le parc de Monceau. Ces terrains occupent une longueur de 3 460 m.

La superficie des terrains à retrancher pour l’entière exécution de l’alignement des chemins de ronde est de 8 000 m. environ.

Les chemins de ronde sur les deux rives, prennent leur dénomination de la barrière la plus rapprochée de l’amont de la Seine. Ainsi, sur la rive droite, le chemin qui s’étend de la barrière de la Rapée à celle de Bercy, s’appelle chemin de ronde de la barrière de la Rapée… etc. ; sur la rive gauche, le chemin entre les barrières de la Gare et d’Ivry porte le nom de chemin de ronde de la barrière de la Gare, etc.

Les chemins de ronde ne sont pas encore pavés.