Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Jean (place du Marché-Saint-)


Jean (place du Marché-Saint-).

Située entre les rues Renaud-le-Fèvre et celles de la Verrerie et de Bercy. Le dernier impair est 39 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 72 m. — 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean.

Sous Philippe-le-Hardi près de la rue Renaud-le-Fèvre, se trouvait une petite place qui bordait un cimetière ; des constructions en diminuaient chaque année l’étendue. En 1280 et 1300 on l’appelait place du Vieux-Cimetière. En 1313 elle servait à un marché que le rôle de taxe de cette année appelle le Marciai Saint Jean. Les biens de Pierre de Craon, assassin du connétable de Clisson, ayant été confisqués, son hôtel, situé au coin de la rue de la Verrerie, fut abattu en 1392. L’église Saint-Jean parvint à obtenir de Charles VI l’emplacement que la démolition de cet hôtel laissa vide. Dans les lettres d’amortissement qui furent données à ce sujet le 16 mai 1393, il est dit « que le roi a ordonné que cet hôtel fût démoli et que l’emplacement en fût donné (excepté les vergers et jardins) aux marguilliers de Saint-Jean, pour y faire un cimetière qui serait appelé le cimetière neuf de Saint-Jean ». Ces lettres furent enregistrées à la chambre des comptes, le 21 octobre 1393, et depuis ce temps cet emplacement qui était de 815 mètres, réuni à l’ancien marché, fut destiné à un cimetière que les titres et les plans appelaient le cimetière Vert. En 1772, il fut converti en un marché public. — « Séance du primidi, 21 brumaire an II : La société populaire de la section des droits de l’homme, chargée par cette section, vient annoncer au conseil que, suivant le grand exemple donné par les autorités constituées de Paris, elle ne reconnaît plus d’autre culte que celui de la liberté et de la raison. Le conseil reçoit avec plaisir cette déclaration, et en arrête mention civique et insertion aux affiches, et sur l’observation de cette section que le marché Saint-Jean devrait s’appeler place des Droits de l’Homme ; le Conseil arrête que le marché Saint-Jean se nommera désormais place des Droits de l’Homme. » (Registre de la commune, page 13304, t. 22.) — Une décision ministérielle à la date du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau, et une ordonnance royale du 12 juillet 1837, ont déterminé les alignements de la place du marché Saint-Jean. D’après les dispositions arrêtées, la moindre largeur de cette voie publique est fixée à 44 m. Les maisons nos 1, 3, 5, 7, 9, 37 et 39 sont alignées ; les autres constructions de ce côté sont soumises à un retranchement qui n’excède pas 70 c. Les maisons du côté des numéros pairs devront subir un fort retranchement. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Par décret du 30 janvier 1811, Napoléon avait ordonné la construction de bâtiments destinés à servir à la vente qui se faisait dans cette voie publique. Ce projet fut abandonné en vertu d’un autre décret du 21 mars 1813, qui prescrivit l’établissement du marché des Blancs-Manteaux (voir cet article). Le marché Saint-Jean a été supprimé en 1818.