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tain nombre d’années. Voici une courte table calculée à cet effet.

Table des probabilités de la durée de la vie.
Age. Durée de la vie. Age. Durée de la vie.
Années. Années. Mois. Années. Années. Mois.
0 8 0 43 20 4
1 33 0 44 19 9
2 38 0 45 19 3
3 40 0 45 19 3
4 41 0 47 18 2
5 41 6 48 17 8
6 42 0 49 17 2
7 42 3 50 16 7
8 41 6 51 16 0
9 40 10 52 15 0
10 40 2 53 15 0
11 39 6 54 14 0
12 38 9 55 14 0
13 31 1 56 13 5
14 37 5 57 12 10
15 36 9 58 12 3
16 36 0 59 11 8
17 35 4 60 11 1
18 34 8 61 10 6
19 34 0 62 10 0
20 33 5 63 9 6
21 32 11 64 9 0
22 32 4 65 8 6
23 31 10 66 8 0
24 31 3 67 7 6
25 30 9 68 7 0
26 30 2 69 6 7
27 29 7 70 6 2
28 29 0 71 5 8
29 28 6 72 5 4
30 28 0 75 5 0
31 27 6 74 4 9
32 26 11 75 4 6
33 26 3 76 4 3
34 25 7 77 4 1
35 25 0 78 3 11
36 24 5 79 3 9
37 23 10 80 3 7
38 23 3 81 3 5
39 22 8 82 3 3
40 22 1 83 3 2
41 21 6 84 3 1
42 20 11 85 3 0

On voit par cette table qu’on peut espérer qu’un enfant qui vient de naître vivra huit ans, & ainsi des autres tems de la vie.

Mais on observera 1°. que l’âge de sept ans est celui où l’on peut espérer une plus longue vie ; 2°. qu’à douze ou treize ans on a vécu le quart de sa vie ; & à vingt-huit ou vingt-neuf, qu’on a vécu la moitié ; & à cinquante, plus des trois quarts.

O vous, qui avez travaillé jusqu’à cinquante ans, qui jouissez de l’aisance, à qui il reste encore de la santé & des forces, qu’attendez-vous donc pour vous reposer ! jusqu’à quand direz-vous, demain, demain ?

Après avoir exposé ce qui concerne l’homme en général, nous renverrons, pour ce qui appartient à ses différens organes, aux différens articles de ce Dictionnaire. Voyez donc, pour la tête, à l’article Tête ; pour les piés, les mains, les dents, à ces articles ; pour la vûe, aux articles Œil & Vue ; pour l’ouie, aux articles Ouie & Oreille ; pour l’odorat, aux articles Odorat & Nés, &c. pour les sens en général, aux articles Sens, Sensations, & Toucher ; & sur-tout à l’article Economie animale. Et quant aux variétés de l’espece humaine,

voyez les articles de Géographie qui y ont rapport, comme Lapons, Chinois, Indiens, Negres &c. & l’article Humaine espece.

Il y a des hommes blancs, des noirs, des olivâtres, des hommes de couleur de cuivre. Voyez les articles Negres, Mulatres, &c.

Les hommes ont une physionomie propre aux lieux qu’ils habitent. Voyez l’article Physionomie ; & pour l’histoire naturelle de l’homme, ce que MM. de Buffon & d’Aubenton en ont dit dans leur excellente histoire naturelle, dont nous avons extrait ce qui précede.

Homme (Exposition anatomique du corps de l’) ; ce corps, ainsi que celui de tous les autres animaux, est une machine très-compliquée, & dans la composition de laquelle entre une infinité d’instrumens différens par leur structure & par l’usage auquel ils sont destinés. Certaines parties blanches, dures, insensibles, connues sous le nom d’os, soûtiennent tout l’édifice. Voyez Os. Dans les endroits où ces parties se meuvent en glissant les unes sur les autres, elles sont enduites & comme encroûtées de certaines lames brillantes, blanches, très-élastiques, d’un tissu extrèmement serré qu’on nomme cartilages, & dont on distingue plusieurs especes : il y a aussi des lieux où les os sont retenus & fixés en place par l’intermede d’autres cartilages un peu différens de ceux dont les extrémités des os mobiles sont couvertes. Voyez Cartilage. Les différentes pieces osseuses qui ont du jeu & quelque mouvement, sont arrêtées & liées les unes aux autres par certaines cordes ou certains rubans que les Anatomistes appellent ligamens, & qui sont des parties blanches, souples, extensibles, très-élastiques & douées d’un sentiment très-obtus & presque nul. Voyez Ligament. Parmi ces ligamens, il y en a qui sont très-minces & comme membraneux, qui enveloppent les jointures des os, & empêchent l’écoulement d’une certaine humeur onctueuse nommée synovie ; on les nomme capsules articulaires, ou ligamens capsulaires. Voyez Capsules articulaires. L’humeur que ces ligamens retiennent est douce & gluante, & faite pour lubréfier les parties & les empêcher de se dessécher & de s’user par les frottemens répétés, voyez Synovie ; elle coule de certains paquets glanduleux communément enveloppés de graisse, & que la nature a très artistement placés dans certains enfoncemens pratiqués exprès pour les mettre à l’abri des chocs & des compressions violentes. Voyez Glandes synoviales. Toutes ces choses ne se voient que dans les endroits où les os s’unissent de maniere à permettre quelque mouvement ; & cette sorte de jonction s’appelle diarthrose, dont il y a plusieurs especes. Voyez Énarthrose, Arthrodie, & Ginglime. En général, toute union ou jonction de deux pieces osseuses se nomme articulation, laquelle, pour parler le langage des Anatomistes, se fait avec mouvement ou sans mouvement : cette derniere espece est la sinarthrose, & comprend sous elle plusieurs divisions. Voyez Suture, Harmonie & Gomphose. Les os articulés par diarthrose, ont besoin d’être maintenus en place, & liés les uns aux autres par différens moyens ; cette liaison s’appelle symphise, & se fait tantôt avec des ligamens, c’est la sinévrose ; d’autres fois avec les chairs ou les muscles, c’est la sisarcose, & dans certains lieux, par l’intermede des cartilages, c’est la synchondrose. Voyez Sinevrose, Sisarcose & Sinchondrose. Tous les os du corps de l’homme, excepté les couronnes des dents, sont couverts d’une membrane assez forte, dont l’épaisseur varie suivant les lieux, & qui soûtient une prodigieuse quantité de vaisseaux très-fins & de toute espece ; on l’appelle le périoste, tant qu’elle est appliquée sur les os ; lorsque de-là elle passe sur les