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AVANT-PROPOS.

poussé. Il n’aime ni l’Italie, ni l’Espagne. De ces deux côtés, trop de vermine et trop d’assassinats. Les boues de la Pologne193 et les cachettes de ses paysans205 le rendent aussi insensible à la cause de l’émancipation polonaise210, et cependant il rend justice à l’héroïsme de ces alliés fidèles, soit en Italie121, soit en Espagne231. Il parle souvent aussi du courage des Russes, et il leur doit deux fois la liberté, sinon la vie312, 337. Mais ses sympathies vont surtout, qui le croirait ? à nos implacables ennemis, il est touché par la charité et la résignation des bons Allemands qui enlèvent nos morts351, qui pansent nos blessés344 ; qui se montrent si prévenants pour nos soldats, qui les nourrissent avec une ponctualité si parfaite. Il est admirateur passionné de la reine de Prusse malheureuse218 ; il offre sa bouteille aux Saxons blessés ou prisonniers187 ; il fait assaut de compliments avec les bourgeois de Berlin223. Les détails gastronomiques de l’occupation de cette capitale189 montrent le point de départ de certaines traditions qu’on a déjà fait revivre chez nous, trois fois pour une, en 1814, en 1815 et en 1870. Il est vrai qu’au retour de Russie, la bienveillance germanique était déjà singu-