Grammaire de l’hébreu biblique/Syntaxe/Temps et modes/Paragraphe 114

Paul Joüon
Institut biblique pontifical (p. 307-312).
§ 114. Modes volitifs directs (cohortatifs, jussif, impératif).

a Les modes volitifs sont l’impératif et deux formes qui sont des modifications du futur indicatif yiqtol. Les modes volitifs peuvent être employés sans waw, ou bien avec un waw ayant la valeur purement copulative et. Ainsi dans אֱכֹל וּשְׁתֵה mange et bois, les deux impératifs sont des impératifs directs. Dans le volitif indirect la forme est employée avec un waw ayant logiquement une valeur subordinative (finale ou consécutive), p. ex. et (en conséquence) (latin : ut). Les modes volitifs indirects ou subordonnés seront exposés à part (§ 116), après l’étude générale sur l’emploi du waw avec le verbe (§ 115).

b A) Le mode volitif[1] de la 1re personne est le cohortatif, p. ex. אֶקְטְלָה je veux tuer, וְאֶקְטְלָה et je veux tuer ; נִקְטְלָה nous voulons tuer et plus souvent tuons ; וְנִקְטְלָה et nous voulons tuer et plus souvent et tuons. Le ◌ָה ajoute à la forme du futur une nuance volitive : soit manifestation de la volonté de celui qui parle, soit appel à la volonté d’autrui. La nuance volitive est souvent très faible, et ne demande pas toujours à être traduite[2]. La nuance volitive est parfois optative : Puissé-je tuer ! Quand celui qui parle manifeste sa volonté d’une façon dépendante de la volonté d’autrui : je veux tuer (si tu permets), la nuance est je voudrais tuer, laisse-moi tuer, permets-moi de tuer.

Très souvent on a après le cohortatif la particule déprécative נָא (§ 105 c), qui ajoute une nuance de prière, parfois une nuance d’énergie. Le mot cohortatif ne s’applique bien qu’au pl., et à un seul sens (tuons !).

c Nous donnerons séparément des exemples du singulier et du pluriel, sans ou avec נא[3].

Type אֶקְטְלָה : אֵֽלְכָה je veux aller, j’irai Gn 45, 28 ; Jér 5, 5 ; Os 2, 7, 9 ; Mich 1, 8[4] ; Gn 32, 21 אֲכַפְּרָה j’apaiserai ; Ex 32, 30 peut-être pourrai-je expier (avec nuance optative) ; Ps 31, 8 je me réjouirai ; — Dt 12, 20 אֹֽכְלָה « je voudrais manger de la viande » (sous-entendu : si c’est permis) ; 17, 14 je voudrais mettre ; אֶעְבְּרָה signifie toujours (5 f.) laisse-moi passer Nb 20, 19 ; 21, 22 ; Dt 2, 27, 28 ; Jug 12, 5 ; — Ps 17, 15 אֶשְׂבְּעָה puissé-je ê. rassasié ! ; 39, 5 puissé-je connaître ! ; 61, 5 puissé-je séjourner ! — Avec אַל : Jér 17, 18 אַל־אֵב֫וֹשָׁה puissé-je n’être pas confondu ! (de même Ps 25, 2 ; 31, 2, 18 ; 71, 1) ; Ps 69, 15 puissé-je ne pas enfoncer ! — Dans une résolution : Gn 21, 16 אַל־אֶרְאֶה je ne veux pas voir. Dans 2 S 24, 14 (1 Ch 21, 13) il y a plutôt résolution que souhait : « ‘Je’ veux tomber par la main de Dieu… plutôt que par la main des hommes »[5].

d Type אֶקְטְלָה־נָּא : אֵֽלְכָה נָּא permets-moi d’aller (toujours : Ex 4, 18 ; 2 S 15, 7 ; Jér 40, 15 ; Ruth 2, 2) ; אֶעְבְּרָה־נָּא permets-moi de passer (toujours : Dt 3, 25 ; Jug 11, 17 ; 2 S 16, 9) ; Gn 50, 5 אֶֽעֱלֶה־נָּא permets-moi de monter ; 1 R 19, 20 permets-moi d’embrasser ; — dans une résolution : Gn 18, 21 אֵֽרְדָה־נָּא je veux descendre ; Ex 3, 3 אָסֻֽרָה־נָּא je veux m’avancer ; Ct 3, 2 je veux me lever ; et d’une façon plus large : Is 5, 1 je veux chanter, 5 je veux faire connaître. — Avec אַל : Job 32, 21 אַל־נָא אֶשָּׂא puissé-je ne pas prendre ! (Cf. § b N).

e Type נִקְטְלָה : נֵֽלְכָה nous voulons aller Ex 5, 8, 17 (cf. v. 3 ; non : allons) ; Zach 8, 23 ns voulons aller ou ns irons (opp. 21) ; Gn 43, 4 נֵֽרְדָה ns voulons bien descendre ou ns descendrons (dans apodose de proposition conditionnelle) ; — Ps 65, 5 puissions-ns ê. rassasiés ! — Mais le sens le plus fréquent est celui du cohortatif (impératif 1re p. pl. du français) : נֵֽלְכָה allons ! Gn 37, 17 ; Dt 13, 3, 7, 14 ; 1 S 9, 6, 10 ; Zach 8, 21 (opp. 23) ; Gn 1, 26 נַֽעֲשֶׂה faisons l’homme (pluriel de délibération avec soi-même)[6] ; 11, 7 הָ֫בָה נֵֽרְדָה allons ! descendons (Dieu) ; 11, 3 הָ֫בָה נִלְבְּנָה allons ! faisons des briques ; Ps 2, 3 brisons ! — Avec אַל : Jér 18, 18 b אַל־נַקְשִׁ֫יבָה ne faisons pas attention !

f Type נִקְטְלָה־נָּא : נֵֽלְכָה־נָּא permets-nous d’aller (toujours : Ex 3, 18 ; 5, 3 ; 2 R 6, 2) ; נַעְבְּרָה־נָּא permets-nous de passer (toujours : Nb 20, 17 ; Jug 11, 19) ; — 2 R 4, 10 נַֽעֲשֶׂה־נָּא faisons, si tu veux. — Avec אַל : 2 S 13, 25 אַל־נָא נֵלֵךְ כֻּלָּ֫נוּ n’y allons pas tous (plutôt que : permets que…) ; Jon 1, 14 אַל־נָא נֹֽאבְדָה puissions-nous ne pas périr (= ne nous fais pas périr).

g B) Le jussif est le mode volitif[7] de la 3e personne : יָקֹם qu’il se lève ; וְיָקֹם et qu’il se lève. De plus, il s’emploie normalement avec la négation impérative אַל (au lieu de l’impératif)[8], p. ex. אַל־תָּקֹם ne te lève pas ; ne surgas. En dehors de ce cas, le jussif de la 2e pers. est rare : Ps 104, 20 תָּ֫שֶׁת § 167 a ; Ps 71, 21 תֶּ֫רֶב (peu clair) ; 1 S 10, 8 תּוֹחֵל ⸮ ; Éz 3, 3 תַֽאֲכֵל ⸮.

À la 1re personne le jussif est très rare et suspect : Is 42, 6 וְאַחְזֵק ; 41, 28 וְאֵ֫רֶא. Mais אֹסֵף Éz 5, 16 ; לֹא אֹסֵף Dt 18, 16 ; Os 9, 15 sont des indicatifs (§ 75 f).

h Le jussif s’emploie pour exprimer toutes les nuances de volonté : d’un supérieur à un inférieur : commandement, exhortation, conseil, invitation, permission ; — d’un inférieur à un supérieur : souhait, prière, demande de permission etc. Souvent le jussif est suivi de la particule déprécative נָא, surtout dans les demandes de permission. Exemples : Gn 1, 3 יְהִי אוֹר que la lumière soit ! ; Dt 20, 5 יֵלֵךְ וְיָשֹׁב qu’il s’en aille et retourne ; Gn 41, 33 יֵ֫רֶא « que Pharaon voie… » ; 2 S 19, 38 יַֽעֲבֹר qu’il passe (demande d’une permission) et v. 39 qu’il passe (permission accordée) ; Nb 6, 24 sqq. Que Jéhovah te bénisse et te garde, etc. (bénédiction sacerdotale). — Avec נָא : Ex 34, 9 יֵֽלֶךְ־נָא que mon seigneur veuille bien marcher (forme polie pour לְכָה־נָּא) ; Gn 33, 14 que mon seigneur veuille bien passer ; 2 S 13, 24 que le roi veuille bien aller ; Jug 15, 2 תְּהִי־נָא לְךָ veuille bien la prendre ; 2 R 2, 16 יֵֽלְכוּ־נָא permets qu’ils aillent ; en parlant de soi-même à la 3e p. : Gn 44, 33 יֵֽשֶׁב־נָא עַבְדְּךָ permets à ton serviteur de rester[9] ; 47, 4.

i Avec la négation אַל le jussif exprime négativement les mêmes nuances : ordre négatif (défense), souhait négatif, prière négative. Exemples : 1 R 13, 22 אַל־תֹּאכַל ne mange pas (vv. 9, 17 לֹא תֹאכַל tu ne mangeras pas ; cf. § 113 m) ; Ex 34, 3 אִישׁ אַל־יֵרָא que personne ne paraisse ; 2 R 10, 19 אִישׁ אַל יִפָּקֵד que personne ne manque ; dans une prière : 1 R 2, 20 אַל־תָּ֫שֶׁב אֶת־פָּנָ֑י ne me repousse pas ; Dt 9, 26 אַל־תַּשְׁחֵת ne détruis pas ; — souvent avec נָא : Gn 18, 30 אַל־נָא יִ֫חַר לַֽאדֹנָ֑י que mon Seigneur veuille bien ne pas s’irriter.

j Le jussif est employé d’une façon assez large, p. ex. 1 S 18, 17 אַל־תְּהִי יָדִי בּוֹ il ne faut pas que ma main le frappe (ici l’action dépend de celui qui parle) ; Ruth 3, 17 il ne faut pas que tu rentres les mains vides (même remarque) ; Jos 7, 3 אַל־יַ֫עַל כָּל־הָעָם il n’est pas nécessaire que tout le peuple monte (dans un conseil donné).

k On trouve quelquefois, en poésie, אַל employé d’une façon encore plus large, dans des cas où l’on attendrait לֹא. En supposant le texte correct, אַל serait une recherche de style, ou exprimerait une nuance énergique : Ps 41, 3 tu ne le livreras pas ; 50, 3 il ne restera pas coi ; Pr 3, 25 אַל־תִּירָא tu n’auras pas à craindre (LXX A οὐ μή φοβηθήσῃ) ; Job 5, 22 (id.) ; Ct 7, 3 il ne manquera pas ; Jér 46, 6 אַל־יָנוּס il ne pourra pas fuir (יָנוּס ⸮ ou forme du jussif négligée, § g N). Comp. l’impératif § p.

l On trouve quelques formes vocalisées en jussifs, difficiles ou impossibles à expliquer[10] : Dt 28, 21 יַדְבֵּק (le sens demande l’indicatif יַדְבִּק il fera adhérer) ; 28, 36 ; 1 R 8, 1 ; Ps 11, 6 ; 25, 9 ; Pr 15, 25 ; Job 10, 16 ; 15, 33 ; 18, 9 ; 27, 22 ; 33, 11 ; Eccl 12, 7 ; Dn 8, 12. Dans ces cas on peut conjecturer que la vocalisation en jussif a été occasionnée par la scriptio defectiva. Il en est de même dans les exemples avec לֹא : 1 R 2, 6 לֹא תוֹרֵד (l. רִ) ; Gn 24, 8 ; 1 S 14, 36 ; 2 S 17, 12 ; Éz 48, 14.

Dans d’autres cas la forme du jussif est supposée par les consonnes : Dt 28, 8 יְצַו (le sens demande l’indicatif יְצַוֶּה il ordonnera) ; Job 10, 17 תֶּ֫רֶב ; 18, 12 יְהִי ; 33, 21 יִ֫כֶל ; avec לֹא : Job 23, 11 וְלֹא־אָ֑ט.

De même avec un ו coordinatif : Is 50, 2 וְתָמֹת ; Soph 2, 13 וְיֵט ; Job 34, 37 וְיֶ֫רֶב ; Lam 3, 50 וְיֵ֫רֶא.

Sur quelques exemples de וִיהִי pour וְהָיָה cf. § 119 z.

m C) L’impératif est le mode volitif de la 2e personne, au positif[11] : קוּם lève-toi, וְקוּם et lève-toi. Comme le jussif (§ h), il s’emploie pour exprimer toutes les nuances de volonté. À la 2e p. sg. m. la forme avec ◌ָה paragogique n’a pas, généralement, une nuance sensiblement différente de la forme ordinaire (cf. § 48 d). À l’impératif on ajoute souvent la particule נָא qui a d’ordinaire le sens déprécatif, parfois ajoute une nuance d’énergie (Nb 16, 26 ; 20, 10) ; cf. § 105 c[12]. L’impératif s’emploie surtout pour une action immédiate, p. ex. Ruth 2, 14 approche (hic et nunc) ; assez rarement pour une action plus ou moins lointaine (pour laquelle on emploie ordinairement le futur), p. ex. Dn 1, 13 עֲשֵׂה tu feras (alors). — Exemples : Gn 12, 1 לֶךְ־לְךָ va-t’en ; 1 R 2, 22 וְשַֽׁאֲלִי demande donc (§ 177 m) ; 2 R 5, 22 תְּנָה־נָּא veuille bien donner.

n On remarquera l’emploi de l’impératif permissif : 2 S 18, 23 « Advienne que pourra ! Je cours ? — Cours רוּץ ! ». Après un jussif demandant permission : 2 R 2, 17 Envoyez. Après un cohortatif demandant permission (je voudrais, permets-moi de) : Gn 50, 6 Monte ; Ex 4, 18 Va לֵךְ ; 2 S 15, 9 לֵךְ ; 2 R 6, 2 Allez ; Ruth 2, 2 Va.

o On a parfois l’impératif dans des cas où l’exécution de l’ordre n’est pas au pouvoir de qui le reçoit : Gn 42, 16 « Envoyez l’un de vous chercher votre frère ; quant à vous, vous resterez prisonniers הֵאָֽסְרוּ » (comp. v. 19 le jussif יֵֽאָסֵר) ; Dt 32, 50 « Il faut que tu meures וּמֻת sur la montagne où tu seras monté, et que tu sois réuni aux tiens וְהֵֽאָסֵף » (après des impératifs, v. 49)[13].

p Parfois, en poésie, l’impératif équivaut à un futur avec nuance énergique : 2 R 19, 29 (= Is 37, 30) « Cette année on mangera le produit spontané des champs… ; mais la troisième année vous ferez des semailles זִרְעוּ » ; Ps 110, 2 tu domineras רְדֵה. Comp. le jussif avec אַל, § k.

  1. En rigueur, il faut distinguer le mode cohortatif (syntaxique) et la forme cohortative. Parfois en effet la syntaxe indique clairement qu’il y a mode cohortatif alors que la forme n’est pas cohortative. Dans les verbes ל״ה la forme cohortative n’existe pas (§ 79 o). Dans les verbes ל״א les formes du type *אֶמְצְאָה, *נִמְצְאָה sont presque toujours évitées. Ainsi on a toujours אֶמְצָא חֵן puissé-je trouver grâce ! Gn 34, 11 etc. ; נִמְצָא חֵן Gn 47, 25 etc. ; Gn 24, 57 נִקְרָא appelons ! ; 1 S 12, 17 אֶקְרָא (probt cohort.) ; Job 32, 21 אַל־נָא אֶשָּׂא ; Jér 17, 14 וְאֵֽרָפֵא (suivi de וְאִוָּשֵׁ֑עָה) ; Ps 139, 9 אֶשָּׂא (suivi de אֶשְׁכְּנָה) ; Job 23, 4 אֲמַלֵּא. On a même נֵצֵא comme cohort. Ct 7, 12 ; וְנֵצֵא 1 S 20, 11 ; 1 R 20, 31 (après נָשִׂ֫ימָה) ; mais 2 Ch 1, 10 וְאֵֽצְאָה devant וְאָב֫וֹאָה (cf. Néh 2, 13 וָאֵֽצְאָה). Mais le verbe בּוֹא a le cohortatif : אָב֫וֹאָה, נָב֫וֹאָה. — Autres exemples : 1 R 20, 23 נִלָּחֵם combattons ! (opp. v. 25 וְנִלָּֽחֲמָה) ; 2 R 4, 10 וְנָשִׂים ⸮ ; 2 S 13, 25 (§ f) ; 1  Ch 21, 13 אַל־אֶפֹּל ; (⸮ ; opp. parall. 2 S 24, 14 אַל־אֶפֹּ֑לָה). — Remarque analogue pour le jussif, § g N.
  2. La Septante et la Vulgate ne traduisent jamais par un verbe vouloir.
  3. Tous les exemples de אֵֽלְכָה, נֵֽלְכָה sont cités. — On a évité de donner comme exemples des formes avec ו coordinatif ; elles ont naturellement les mêmes nuances, p. ex. נִסְעָה וְנֵלֵ֑כָה Gn 33, 12 « Partons et marchons ».
  4. Is 38, 10 est étrange (opposer Gn 46, 30 אָמ֫וּתָה je mourrai volontiers). On admet ici un sens devoir, falloir. De même dans quelques autres exemples difficiles à expliquer, p. ex. Jér 4, 21 ; 6, 10 ; Ps 57, 5. Dans quelques cas la forme n’est p.-ê. due qu’à une raison d’emphase, p. ex. Jér 4, 19 ; Ps 73, 17.
  5. Pour je ne veux pas tuer on ne trouve pas d’exemple certain du type לֹא אֶקְטְלָה. Une volonté ferme peut s’exprimer par le simple futur comme dans nos langues, p. ex. : 1 S 28, 23 לֹא אֹכַל je ne mangerai pas ; Jér 2, 20 לֹא אֶֽעֱבוֹד֯ je ne servirai pas ; 6, 16 לֹא נֵלֵךְ nous ne marcherons pas.
  6. Le nous de majesté n’existe pas en hébreu. Pour le pluriel de majesté dans les noms cf. § 136 d.
  7. Comme pour le cohortatif (§ b N) il faut distinguer le mode jussif (syntaxique) et la forme jussive. Dans beaucoup de cas la forme jussive ne peut pas apparaître (§ 46 a) ; ainsi dans la bénédiction sacerdotale (Nb 6, 24-26), sur 6 jussifs, 2 seulement ont une forme jussive. De plus, assez souvent la forme jussive est négligée dans des cas où elle pourrait apparaître, p. ex. 1 S 25, 25 אַל־נָא יָשִׂים (mais ⸮). Dans les verbes ל״ה on a souvent la forme pleine au lieu de la forme apocopée, p. ex. Job 3, 9 b אַל־יִרְאֶה (opp. יְקַוa), surtout en pause, p. ex. 2 R 6, 17 וְיִרְאֶ֑ה et en prépause, p. ex. Gn 1, 9 וְתֵֽרָאֶה הַיַּבָּשָׁ֑ה ; Is 47, 3 ; Ps 109, 7. — De même avec le waw inversif on a assez souvent des formes pleines, p. ex. וַיִּרְאֶה (§ 79 m).
  8. À cet emploi du jussif de la 2e p. au lieu de l’impératif opposer l’emploi de l’impératif indirect וְקוּם ut surgas au lieu du jussif de la 2e p. וְתָקֹם (§ 116 f).
  9. Équivaut pratiquement à אֵֽשְׁבָה־נָּא : littt je veux rester, je te prie, § d.
  10. D’après Kautzsch § 109 k, ces jussifs seraient dus à une cause rythmique (?). — Sur la forme יוֹסֵף comme indicatif, cf. § 75 f.
  11. Pour le négatif on emploie le jussif אַל־תָּקֹם § g.
  12. On a ainsi 4 formes à la 2e p. sg. m. : p. ex. לֵךְ, לְכָה ; לֶךְ־נָא, לְכָה־נָּא.
  13. Comp. avec la même nuance, en même situation, le jussif Nb 20, 24 יֵֽאָסֵף il faut qu’il soit réuni…, le cohortatif Is 38, 10 אֵלֵ֑כָה (cf. § c N).