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Pierre de Coubertin, Mémoires olympiques, chapitre XVIII sur la double attribution des Jeux à Paris et Amsterdam dans Mémoires olympiques, (p. 155-162) Bureau International de Pédagogie Sportive, 1931


La situation réclamait avant tout une affirmation d’unité, et c’est pourquoi le pilote habituel se sentait l’objet d’une sorte d’appel afin qu’il tînt la barre avec une particulière attention. Le péril n’était pas dans telle ou telle tentative de main-mise sur l’Olympisme. Un homme politique et un journaliste français faisaient en vain campagne pour que la Société des Nations, à peine née et encore peu orientée, s’emparât des Jeux. De semblables propositions n’avaient guère de chances de s’imposer et il était facile de lutter contre elles de même que contre les assauts de certaines fédérations, pressées de voir leurs délégués s’asseoir à la table du C.I.O. Le vrai péril était dans l’effritement de l’idée olympique, que risquait d’entraîner la multiplication des Jeux régionaux, issus de cette espèce d’impatience générale partout sensible. Il s’en créait de tous côtés, ou du moins nous recevions des plans, des programmes, des annonces de formation de comités et de sous-comités.

Pendant les deux dernières années de guerre, la menace d’une sécession était restée suspendue sur l’Olympisme. Par une action indirecte et officieuse, j’étais toujours arrivé à en neutraliser les progrès. La « Ligue des neutres », qui s’était un moment esquissée, n’avait été qu’un projet sans consistance réelle. La ligue des belligérants du groupe germanique n’avait été qu’une idée en l’air, et, si on cherchait à la réaliser maintenant, elle n’aurait sûrement qu’une vie éphémère ; la Hongrie et la Turquie n’y adhéreraient probablement qu’avec réticences. Par contre, si on laissait s’implanter, se consolider tous ces « Jeux », qui prétendaient s’organiser en Irlande, en Pologne, en Catalogne, dans les Balkans, aux Indes, dans le « Proche-Orient », il en pouvait résulter des fissures dans le bloc olympique. Toutes ces entreprises sans doute se réclamaient de nous et demandaient notre patronage. Mais très novices en matière olympique, étrangers à l’esprit du C.I.O., ceux qui les concevaient et cherchaient à les mettre sur pied nourrissaient des arrière-pensées nationalistes ou confessionnelles, qui finiraient par faire dévier l’ensemble du mouvement.

Je laissai s’achever l’année 1920 et s’apaiser les polémiques de détail consécutives aux Jeux d’Anvers : règlements de comptes, disputes techniques, etc… L’impression d’ensemble qu’ils avaient laissée n’en était pas atteinte. Je mettais sur pied pendant ce temps le programme matériel du Congrès de Lausanne. Le gouvernement fédéral avait accepté que les invitations fussent remises, dans chaque pays, par les légations et consulats de Suisse. Il fallait qu’elles parvinssent longtemps à l’avance ; d’autant que cette fois la formule était beaucoup plus complexe qu’en juin 1914. À Paris, il n’y avait eu à convoquer que les délégués des comités nationaux en vue d’arrêter la liste et les conditions techniques des différentes épreuves pour chaque sport. En 1921, cette question-là subsistait, mais beaucoup d’autres avaient surgi dont il ne convenait pas de composer une salade confiée à une assemblée unique.

Le tableau des « Congrès et Conférences olympiques » indique assez cette préoccupation. En fait, il y en aurait une série, échelonnés du 26 mai au 12 juin 1921 ; d’abord une Conférence consultative des sports d’hiver (26 et 27 mai), puis une Conférence d’alpinisme (28 mai), puis une Conférence des sports équestres (29 et 30 mai). Là s’intercalait un Congrès des fédérations Internationales organisé par les soins de M. Paul Rousseau qui songeait à la création d’une sorte de superfédération ou de Conseil interfédéral : rouage nuisible ou fécond, selon l’état d’esprit qui y dominerait, mais au principe duquel je n’étais nullement opposé comme certains le croyaient. Le Congrès olympique proprement dit, siégerait du 2 au 7 juin. Étaient prévues, pour finir, une Conférence consultative des Lettres et des Arts, et une Conférence des « Municipalités », destinée simplement à poser quelques premiers jalons en vue de l’organisation ultérieure des sports populaires et du « rétablissement du gymnase antique », dont j’avais parlé pour la première fois à Paris, en novembre 1912, et qui restait — comme il l’est encore — l’objet de toute ma sympathie.

Ce copieux programme une fois approuvé par le C.I.O., je rédigeai une lettre circulaire à mes collègues, la leur envoyai et en communiquai aussitôt le texte à la presse. Elle portait la date du 17 mars 1921. L’annonce de ma résolution de donner ma démission après les Jeux de 1924 était suivie des passages que voici : Le choix de la ville à laquelle incombera la mission de les organiser (les prochains Jeux) revêt cette fois une particulière importance, du fait que la viiie Olympiade coïncidera avec le trentième anniversaire de leur rétablissement. De nombreuses et flatteuses candidatures ont été posées. Si nous soupesons les titres des cités concurrentes, le nom d’Amsterdam paraît dominer… Mais, d’autre part, à l’heure où il

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