Rarement la voyelle devient longue. Tel est le cas dans רֹאשׁ « tête » de raʾš > rāš > רֹאשׁ (§ 98 f) et dans צֹאן « petit bétail » de ṣa᾿n (cf. arabe raʾs رَأْس et ḍaʾn ضَأْن). Dans ces deux mots l’allongement a peut-être été favorisé par le monosyllabisme (cf. § 98 f). On a aussi מֹֽאזְנַ֫יִם « balance » (en arabe rac. u̯azana). מוֹסֵר « lien », de maʾsir (א omis dans la graphie) ; cf. § 88 L h.
Il faut noter de plus l’ọ̄ de אֹכֵ֑ל (fut. 1re p.) : le groupe primitif ʾaʾ est devenu en sémitique commun ʾā, d’où héb. ʾọ̄ (cf. § 73 b).
e Contractions. Par sa quiescence א occasionne des contractions, p. ex. לֶֽאֱמֹר* > לֵאמֹר, לֶֽאֱלֹהִים* > לֵֽאלֹהִים (§ 103 b). Dans certaines formes du mot אָדוֹן après בְּ, כְּ, לְ, וְ, la voyelle brève ◌ַ se maintient en syllabe ouverte, p. ex. לַֽאדֹנִי, לַֽאדֹנָי (§ 103 b).
f Déplacement de voyelles. Par sa quiescence א occasionne parfois des déplacements de voyelles, p. ex. מָאתַ֫יִם « 200 » pour מְאָתַ֫יִם* (de מֵאָה) ; הָראֽוּבֵנִי « le Rubénite » de רְאוּבֵן ; מְלָאכָה « affaire » pour מַלְאָכָה* ; שְׂמֹאל (שְׂמֹאול) de *śim-ʾāl.
Sur la vocalisation de l’א initial, cf. § 21 h.
a Le ה est une gutturale assez faible ; aussi très souvent n’est-il pas prononcé.
Le ה à l’intérieur du mot est toujours prononcé. Le ה final en général est quiescent ; aussi, quand par exception il doit être prononcé, on le marque du mappiq (§ 11 a), p. ex. גָּבֹהַּ gåḇọah « haut », לָהּ låh « à elle ». Pour ce dernier mot la massore demande dans Nb 32, 42 ; Zach 5, 11 ; Ruth 2, 14 (§ 103 f) que le ה ne soit pas prononcé ; c’est pourquoi, pour plus de clarté, on écrit alors לָהֿ avec rafé (§ 12 a). Autres exemples du suffixe fém. ◌ָה sans mappiq : avec le verbe § 61 i, avec le nom § 94 h.
b Pour la syncope du ה cf. § 17 e.
c Au parfait 3e p. f. on a קְטָלַ֫תְהוּ et, par syncope du ה et redoublement du ת, קְטָלַ֫תּוּ ; קְטָלַ֫תָּה (cf. § 62 d).
Le ה du pronom suffixe 3e p. m. disparaît dans beaucoup de formes, p. ex. *lahu > lau > לוֹ ; pīhu > פִּיו (pīu̯).
d De même que le groupe ʾaʾ devient ʾā > ʾọ̄ (§ 24 d) le groupe hah devient hā > họ̄. Exemple unique *hahlīk > הוֹלִיךְ (§ 75 g).