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Parfait avec suffixes

(forme prim. qatalat) ; 2e sg. f. קְטַלְתִּי[1] (forme prim. qatalti) ; 2e pl. m.[2] קְטַלְתּוּ (forme prim. qataltumu).

b La forme verbale, du fait de l’adjonction des suffixes, reçoit des modifications dans la disposition des voyelles. Ainsi à la 3e p. sg. f., קָֽטְלָה devient קְטָלַת. La nouvelle disposition des voyelles est peut-être due à l’analogie du nom avec suffixes ; comparer p. ex. קְטָֽלְךָ il t’a tué et דְּבָֽרְךָ ta parole. Les voyelles protégées par leur position ou par leur longueur gardent naturellement leur place ; par suite, il se trouve qu’au hifil, à toutes les personnes, la disposition des voyelles reste invariable.

c Remarques sur certaines personnes.

3e sing. masc. En contexte on a קְטָלַ֫נִי avec ◌ַ en syllabe ouverte tonique, contre la norme générale (§ 28 b), en pause קְטָלָ֑נִי (comparer קָטַל et קָטָ֑ל). Dans Gn 30, 6 ; Ps 118, 18 on a ◌ַ֫נִּי (p.-ê. pour raison d’emphase, devant nom divin). — Avec le suff. 3e p. sg. m. la forme première קְטָלָ֫הוּ ne se trouve qu’une fois dans le verbe fort, Jér 20, 15 (en pause) ; partout ailleurs on a la forme קְטָלוֹ, avec syncope et contraction de ahu en ọ̄ (comparer, à la 2e p. m. קְטַלְתָּ֑הוּ et קְטַלְתּוֹ), § e.

d 3e sing. fém. La forme verbale קְטָלַ֫ת est traitée d’une façon très spéciale : 1) elle a toujours le ton ; 2) devant un suffixe commençant par une consonne elle ne prend pas la voyelle de liaison ; 3) devant les autres suffixes, on a קְטָלָ֫תֶךְ, קְטָלָ֫תַם : l’ final de la forme verbale devient å en syll. ouverte, garde le ton, et la voyelle posttonique est abrégée. Ainsi l’on a קְטָלַ֫תְנִי, קְטָלָ֑תְנִי ; קְטָלַ֫תְךָ (shewa moyen § 61 d), קְטָלָ֑תְךָ ; קְטָלַ֫תְהוּ et (avec tt pour th) קְטָלַ֫תּוּ[3] ; קְטָלַ֫תְהָ* d’où קְטָלַ֫תָּה ; קְטָלַ֫תְנוּ.

e 2e sing. masc. En contexte on a ici également קְטַלְתַּ֫נִי, en pause קְטַלְתָּ֑נִי. — Avec le suff. 3e p. sg. m. la forme première קְטַלְתָּהוּ ne se trouve qu’une fois dans le verbe fort, Éz 43, 20 (en pause) ; partout ailleurs on a la forme קְטַלְתּוֹ (comp. la 3e p. sg. m. § c).

  1. La 2e p. f. vient ainsi à se confondre avec la forme actuelle de la 1re p., d’où les formes équivoques קְטַלְתִּ֫יהוּ tu (f.) l’a tué, je l’ai tué ; קְטַלְתִּ֫יהָ ; קְטַלְתִּים.
  2. Cette forme sert aussi pour le féminin.
  3. Même phénomène dans le dialecte arabe de Beyrouth, p. ex. qatalät + hu devient qatalättu « elle l’a tué ».