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169 f — 170 a
Prop. consécutive — Prop. causale et explicative

f אֲשֶׁר que, de sorte que, s’emploie (en dehors de l’interrogation)[1] avec une nuance différente de כִּי : Gn 13, 16 de sorte que ; 22, 14 (probt) ; avec négation : אשׁר לא 2 R 9, 37 ; Mal 3, 19.

g לְמַ֫עַן qui s’emploie surtout pour la finalité (§ 168 d) s’emploie aussi parfois pour la consécution[2]. Ainsi en parlant d’une action voulue dont on considère l’effet plutôt que le but : Jér 27, 10, 15 ; Joël 4, 6 ; Abd 9 ; Mich 6, 16 ; notamment en parlant d’une action coupable dont l’effet, plutôt que le but, est d’offenser Dieu : ainsi dans la locution לְמַ֫עַן הַכְעִיס de façon à irriter 2 R 22, 17 etc. (= לְהַכְעִיס Dt 4, 25 etc., § 124 l) ; Lév 20, 3 (למען suivi d’un ל à sens consécutif) ; Am 2, 7. Autres exemples : Jér 36, 3 ; Os 8, 4 ; Am 5, 14 (§ 168 a N) ; Ps 30, 13 ; 51, 6 ; 130, 4.

h Enfin מִן avec l’infinitif exprime une conséquence négative : Gn 27, 1 וַתִּכְהֶ֫יןָ עֵינָיו מֵֽרְאֹת et ses yeux étaient émoussés, de sorte qu’il ne voyait pas ; Ex 14, 5 ; Lév 26, 13 ; Dt 28, 55 ; 1 S 15, 26 (cf. § 133 e).

i Appendice. On voit, en comparant les §§ 168 et 169, que la finalité et la consécution ont souvent les mêmes moyens d’expression. Dans les deux cas on emploie ל avec infinitif, לְבִלְתִּי, אֲשֶׁר, et même לְמַ֫עַן. Mais בַּֽעֲבוּר est propre à la finalité et כִּי à la consécution.

Le waw avec volitif indirect s’emploie pour la consécution comme pour la finalité, mais le waw inversif ne s’emploie que pour la consécution. Dans une même phrase on trouve le waw avec volitif indirect employé pour la finalité et pour la consécution : 1 R 13, 7 בֹּֽאָה־אִתִּי הַבַּ֫יְתָה וּֽסֳעָ֑דָה וְאֶתְּנָה לְךָ מַתָּֽת viens avec moi à la maison pour te réconforter, et (en conséquence) je te ferai un cadeau (cf. § 116 f et b). Dans Jon 1, 11-12 וְיִשְׁתֹּק est employé au sens final dans la demande, au sens consécutif dans la réponse. Autres exemples § 116 h.

§ 170. Proposition causale et explicative.

a La causalité ou antécédence logique est comme l’inverse de la consécution : elle s’exprime assez souvent par les mêmes moyens. On peut distinguer la causalité ordinaire (fr. comme, l. cum), la causalité explicative (parce que, car), la causalité supposée connue (puisque).

  1. Dans Ex 5, 2 אשׁר est relatif (LXX) : Qui est Jéhovah à qui je devrais obéir ?
  2. Ce fait, généralement contesté, s’explique aisément si l’on considère que l’élément ל s’emploie pour la consécution comme pour la finalité.