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Infinitif construit

une conjonction. Ainsi une construction comme עַד־שׁוּב (Gn 27, 45) équivaut à עַד־יָשׁוּב ou עַד אֲשֶׁר יָשׁוּב (les 3 constructions sont fréquentes) ; אַחֲרֵי avec l’inf. est beaucoup plus fréquent que אַחֲרֵי אֲשֶׁר (sans אֲשֶׁר seult 2 fois) ; לִפְנֵי s’emploie avec l’inf. cst., mais non comme conjonction ; יַ֫עַן avec l’inf., יַ֫עַן אֲשֶׁר (et sans אֲשֶׁר) sont tous trois fréquents ; on a de même les trois constructions avec לְמַ֫עַן. Au כְּ avec l’infinitif correspondent les conjonctions כַּֽאֲשֶׁר et כִּי ; mais בְּ avec l’inf. n’a pas de correspondant (בַּֽאֲשֶׁר est très rare) ; de même לְ avec l’inf. n’a pas de conjonction qui lui corresponde exactement ; עַל avec l’inf. est assez fréquent ; תַ֫חַת ne se trouve pas avec l’inf., mais on a תַ֫חַת אֲשֶׁר au lieu que, parce que ; אֶל ne se trouve pas avec l’inf. (ni comme conjonction) ; מִן est fréquent avec l’inf., mais n’est pas employé comme conjonction.

l C’est avec la préposition לְ que l’inf. cst. est surtout employé. Le לְ peut exprimer diverses nuances, fortes, faibles, ou même à peu près nulles[1] ; ainsi לַֽעֲשׂוֹת peut avoir les nuances ad faciendum, faciendum, in faciendo, faciendo et simplement facere.

לְ s’emploie avec une valeur forte pour la direction, le but, la finalité d’une action : Gn 31, 19 or Laban était parti pour tondre ses brebis ; 42, 9 c’est pour voir les points faibles du pays que vous êtes venus ; Dt 10, 13.

A la finalité se rattache la consécution[2] ; 1 R 2, 27 c’est ainsi que Salomon chassa Abiathar du sacerdoce de Jéhovah, de façon à accomplir[3] la parole de Jéhovah ; Ruth 2, 10 pourquoi ai-je trouvé grâce à tes yeux, de sorte que tu te sois intéressé à moi (לְהַכִּירֵ֫נִי équivaut à וַתַּכִּירֵ֫נִי avec waw à sens consécutif § 118 h) ; Jug 9, 24 ; 2 S 14, 25 ; 15, 2 ; souvent לְהַכְעִיס de façon à irriter (Dieu)[4], p. ex. Dt 4, 25 ; 30, 12-14 ; 1 R 16, 13 ; Jér 44, 3.

A la finalité se rattache aussi l’idée de devoir avec diverses nuances : nécessité, obligation etc. : Dn 1, 5 וּלְגַדְּלָם et on devait les élever ; notamment après une négation : Esth 4, 2 אֵין לָבוֹא on ne devait pas

  1. Comp. le to anglais et le zu allemand.
  2. D’une façon générale ces deux idées s’expriment de la même façon en hébreu : cf. § 115 a sqq. ; 169 i.
  3. Comp. ἵνα πληρωθῇ τὸ ῥηθὲν ὑπὸ κυρίου Mt 1, 22 etc.
  4. De même לְמַעַן הַכְעִיס p. ex. 2 R 22, 17 ; cf. § 169 g.