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Adverbe

A) : עַתָּה maintenant § 32 f ; — B) ; אָז alors.

A) : כֹּה ainsi (de cette façon-ci), p. ex. כֹּה אָמַר יְהֹוָה « ainsi parle Jéhovah » (pour annoncer ses paroles) ; — B) : כֵּן ainsi (de cette façon), p. ex. וַיְהִי כֵן « et il fut ainsi » ; de même כָּ֫כָה est rétrospectif mais a une nuance intensive.

i Adverbes interrogatifs : הֲ est-ce que ? num ? (pour la vocalisation, cf. § l) ; הֲלֹא est-ce que… ne… pas ? nonne ? ; — לָ֫מָּה pourquoi ? (et לָמָ֫ה § 37 d), לָ֫מָּה זֶּה pourquoi donc ? (génért sans maqqef) ; מַדּוּעַ pour quelle raison ? (§ a ; plus précis que לָ֫מָּה) ; — אֵיךְ comment ?, plus fréquent que אֵיכָה ; — אַיֵּה où ? (sans mouvement, l. ubi ?), rarement אֵיפֹה[1] ; אָ֫נָה où ? (avec mouvement, l. quo ?), plus fréquent que אָן ; מֵאַ֫יִן d’où ?, plus fréquent que אֵי מִזֶּה. Pour par où ? on trouve אֵי־זֶה הַדֶּ֫רֶךְ נַֽעֲלֶה 2 R 3, 8 « Par où monterons-nous ? », littért « Où çà est le chemin (par lequel) nous monterons ? » ; — מָתַי quand ? ; עַד־מָתַי jusques à quand ?, rarement עַד־אָ֫נָה (comparer usquequo ? aussi au sens temporel).

j Adverbes négatifs : לֹא non, ne… pas (35 f. לוֹא d’après la massore) ; אַל ne… pas (pour la défense, comme en latin ne) ; אַ֫יִן, אֵין[2] (§ 160 g) il n’y pas, il n’est pas (adverbe de non-existence, opposé à יֵשׁ il y a, il est, adverbe d’existence) ; לְבִלְתִּי § 93 q, négation spéciale de l’infinitif cst. Outre ces quatre négations usuelles, dont l’emploi sera expliqué dans la Syntaxe (§ 160), ainsi que celui des négations rares בַּל, בְּלִי, בִּלְתִּי, il y a les négations à nuance spéciale טֶ֫רֶם pas encore, אֶ֫פֶס ne… plus.

k Adverbes avec suffixes (Paradigme 20). Certains adverbes peuvent prendre des suffixes. Le fait se comprend aisément pour un adverbe dont le sens substantival apparaît encore, p. ex. לְבַד littért en séparation, à part, § d (לְבַדִּי, לְבַדְּךָ, לְבַדּוֹ etc.) ; cf. aussi יַחְדָּו § d. Mais certains adverbes primitifs, ou dont le sens substantival n’apparaît plus, ont aussi des suffixes : le pronom, logiquement sujet, et qui par conséquent devrait être séparé, est attiré par l’adverbe, qui en fait un

  1. De אֵיפֹה où ? il faut distinguer אֵפוֹא, qui est probablement à l’origine une particule démonstrative, mais qui, dans l’usage, est une particule logique de sentiment, comme fr. donc, alors.
  2. אִי dans Job 22, 30 ⸮ et dans le nom propre אִי־כָבוֹדS 4, 21 ; 14, 3 est probablement une forme négative réduite de אין.