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102 ce
Adverbe

Adjectifs : rarement l’adjectif masculin[1], p. ex. רַב parfois au sens de beaucoup, assez ; מַר amèrement Is 33, 7 ; Soph 1, 14 (poétique) ; רָחוֹק loin Ps 22, 2 ; 119, 155. Assez rarement l’adjectif féminin sing. : רִֽאשׁוֹנָה d’abord, auparavant (9 fois ; mais ordinairement בָּרִֽאשׁוֹנָה 22 f. ; לָר׳f.)[2] ; avec ת final : רַבַּת beaucoup Ps 120, 6 ; 123, 4 ; 129, 1 ; יְהוּדִית à la manière juive, en langue juive, et de même אֲרָמִית, אַשְׁדּוֹדִית ; cf. אֲחֹֽרַנִּית, קְדֹֽרַנִּית § b (fin).

d Substantifs : יַ֫חַד ensemble, [(en) unité, (en) union, cf. 1 Ch 12, 17] ; יַחְדָּו[3] (très rarement יַחְדָּיו) ensemble ; סָבִיב autour (comme subst. 1 fois au singulier, mais assez fréquent au pluriel סְבִיבִים, סְבִיבוֹת alentours ; cf. § 103 n) ; מְהֵרָה rapidement, (en) vitesse ; בֶּֽהָלָה soudainement Lév 26, 16 † ; אֱמֶת vraiment Jér 10, 10 ; Ps 132, 1 † (ordt בֶּֽאֱמֶת) ; פֶּ֫תַע soudain (poét. ; aussi בְּפֶ֫תַע, לְפֶ֫תַע) ; בֶּ֫טַח (en) sécurité (plus souvent לָבֶ֫טַח) ; מֵֽישָׁרִים (en) droiture, droitement. Ces substantifs, au point de vue syntaxique, doivent être considérés comme étant à l’accusatif adverbial (cf. § 126 d). Plusieurs adverbes, dont le sens substantival n’apparaît pas, sont originairement des substantifs.

Beaucoup plus souvent l’idée adverbiale est exprimée par un substantif précédé d’une préposition, surtout ב et ל (voir plusieurs exemples ci-dessus). Exemples : לְבַד à part, seorsum [pas nécessairement seul[4]] ; לָרֹב beaucoup, לְשָׁלוֹם et בְּשָׁלוֹם pacifiquement, בְּמִרְמָה frauduleusement, etc.

e Infinitifs absolus : Hifil : הֵיטֵב bien, הַרְבֵּה beaucoup (§ a), הַרְחֵק loin, הַשְׁכֵּם de bon matin, הַֽעֲרֵב au soir 1 S 17, 16 † ; — Piel : מַהֵר vite. Ces mots signifient proprement : action d’agir bien, de faire beaucoup, de s’éloigner, de faire qc. le matin, le soir, d’agir vite. L’inf.

  1. Les adjectifs טוֹב bon et רַע mauvais ne semblent pas employés au sens adverbial bien, mal. Pour bien on trouve l’inf. abs. הֵיטֵב et pour mal on pourrait sans doute employer l’inf. abs. הָרֵעַ, bien qu’on ne le trouve pas dans ce sens.
  2. Pour l’antonyme on trouve seulement בָּאַֽחֲרֹנָהf. et לָאַ׳f. ensuite, en dernier lieu.
  3. Probablement d’un i̯aḥdai̯, avec finale fém. ai̯ comme dans אַשְׁרֵי (plutôt que finale plurielle). Le suffixe a une valeur vague : (en) unité de cela, (en) son unité (cf. § 146 j).
  4. Par ex. 1 R 18, 6 לְבַדּוֹ « Achab alla de son côté », ce qui n’exclut pas une escorte.