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96 B e — 96 C a
Flexions des noms masc. : noms à deux voy. brèves

haut[1] (absolu גָּבֹהַּ). Comme dans l’état cst. de זָקֵן § d, la voyelle passe à la 1re consonne, d’où qatl, devenu par segolisation קֶ֫טֶל : אֶ֫רֶךְ long[2] (abs. אָרֹךְ), p. ex. dans אֶ֫רֶךְ אַפַּ֫יִם longanimis (lent à la colère). — Au pluriel on a le redoublement spontané : עֲגֻלִּים ronds, excepté devant gutturale : גְּבֹהִים ; cf. § 18 d.

f Flexion de 14. שָׂדֶה champ. La plupart des noms de racines ל״ה avec la vocalisation ◌ָ◌ֶה sont des qatal (cf. § 88 D a) ; quelques-uns sont des qatil (§ 88 D b), p. ex. חָזֶה poitrine (probablement). Quoi qu’il en soit de la forme primitive, la flexion des formes qatil est sembable à celle des qatal.

Dans שָׂדֶה la forme primitive śadai̯ est conservée dans la forme poétique et rare שָׂדַי. Le groupe ai̯ est contracté en ē, lequel est différencié en ē̦ à l’état abs. שָׂדֶה, ẹ̄ à l’état cst. שְׂדֵה[3]. Devant certains suffixes (voir Paradigme 20) l’ē se maintient, soit comme ◌ֵ, soit (devant ◌ָ, cf. § 29 f) comme ◌ֶ : שָׂדֶ֑ךָ (forme pausale, d’où la forme pausale dans les noms d’autres racines : סוּסֶ֑ךָ § 94 c), שָׂדֵךְ (d’où סוּסֵךְ), שָׂדֵ֫הוּ, שָׂדֶ֫הָ, שָׂדֵ֫נוּ (d’où סוּסֵ֫נוּ). Devant les autres suffixes, la forme est syncopée : שָׂדִי, שָֽׂדְךָ, שָׂדָם à l’analogie de סוּסִי, סֽוּסְךָ, סוּסָם ; de même les formes rares de la 3e p. שָׂדוֹ, שָׂדָהּ[4]. (Comp. les formes verbales en ◌ֶה avec suffixes § 79 k). La forme est également syncopée devant la finale du pluriel : שָׂדִים*, שָׂדוֹת ; plurale tantum פָּנִים face. — Pour les pluriels apparents cf. § C e.

§ 96 C. Flexions des noms avec 1re voyelle stable
et 2e voyelle primitive brève.

a Dans cette catégorie rentrent les noms avec 1re voyelle primitive longue en syllabe ouverte ou brève en syllabe fermée et 2e voyelle primitive brève, p. ex. les formes qātal et maqtal, qātil et maqtil[5].

  1. Exemple unique, et non probant, à cause de la gutturale.
  2. Exemple unique. Remarquer que la forme אָרֵךְ* d’où pourrait venir אֶ֫רֶךְ n’existe pas ; cf. Torczyner, Z. der deutschen morgenl. Ges., 64, p. 273.
  3. Comparer la différenciation de יִגְלֶה et impér. גְּלֵה §§ 79 e, f, et cf. la remarque sur la quantité réelle de la voyelle § 79 e Rem. 2.
  4. On voit qu’il y a eu influence mutuelle du nom ל״ה sur le nom ordinaire et du nom ordinaire sur le nom ל״ה.
  5. Dans le cas de mots de plus de deux syllabes il faudrait dire avant-dernière et dernière voyelle au lieu de 1re et 2e.