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Flexions des noms masc. : noms à deux voy. brèves

a, d’où śẹʿar ; puis l’a auxiliaire sera devenu voyelle principale et tonique : śẹʿár > שֵׂעָר (cf. § A h) ; l’état cst. usuel est שְׂעַר. De צֵלָע côte on a comme état cst. seulement צֵ֫לַע ou צֶ֫לַע, avec suff. צַלְעוֹ, pl. cst. צַלְעוֹת ; ici aussi la forme primitive est probablement ṣilʿ (en arabe on a ḍilʿ à côté du plus usuel ḍilaʿ). De נֵכָר l’étranger (au sens abstrait) l’état cst. est נֵ֫כַר Dt 31, 16 †. La forme primitive peut être nikr ; la forme qital n’aurait pas d’autre nom abstrait.

d Flexion de 13. זָקֵן vieux, vieillard (כָתֵף épaule). Forme qatil (cf. § 88 D b). La forme primitive zaqin devient normalement זָקֵן. À l’état cst. le ◌ֵ s’affaiblit en ◌ַ : זְקַן (§ 29 d). Telle est la forme de l’état cst. dans la plupart des mots. Mais dans quelques mots la voyelle de cette forme קְטַל passe à la 1re consonne, d’où qatl, devenu par segolisation קֶ֫טֶל. Ainsi on a cst. כֶ֫תֶף épaule, יֶ֫רֶךְ cuisse, גֶּ֫דֶר mur, עֶ֫רֶל incirconcis à côté de עֲרַל, 1 f. כֶּ֫בֶד lourd à côté de 1 f. כְּבַד. (Dans ces deux cas de doublets le choix de la forme est probablement dicté par une raison d’harmonie)[1]. Formes anormales : le ◌ֵ se maintient dans חֲמֵשׁ cinq (cf. fém. חֲמִשָּׁה § 100 d), dans בַּֽעֲקֵב עֵשָׂו Gn 25, 26 † ; il prend au contraire le degré extrême d’abrègement ◌ֶ dans כַּֽאֲבֶל־אֵם Ps 35, 14 † (comp. les états cst. לְבֶן־ et חֲלֵב § b). — Avec suffixes on a normalement p. ex. זְקֵנִי, כְּתֵפִי, avec ◌ֵ prétonique.

Pluriel : abs. זְקֵנִים avec ◌ֵ prétonique ; cst. זִקְנֵי (comme דִּבְרֵי), mais avec 1re gutturale : חַבְרֵי compagnons, חַנְפֵי impies, חַצְרֵי parvis, עַרְלֵי incirconcis. — Le thème lourd זְקֵנ de l’état absolu זְקֵנִים s’emploie avec les suffixes légers : זְקֵנַי, le thème léger זִקְנ de l’état cst. זִקְנֵי avec les suffixes lourds : זִקְנֵיכֶם.

On a un ◌ֵ comme voyelle pénultième au pl. cst. des adjectifs verbaux suivants : שְׁכֵחֵיf., שְׂמֵחֵיf., אֲבֵלֵיf., יְשֵׁנֵיf., חֲפֵצֵיf. (comp. le ◌ָ adventice de p. ex. גְּדָיֵי § A q). Mais יָרֵא craignant a la forme normale יִרְאֵי. Le ◌ֵ du pl. de יָתֵד piquet avec suff. : יְתֵֽדֹתָיו cst. est anormal (cst. יִתְדֹת) ; cf. § 97 B e Note.

Sur אַחֵר cf. § 20 c.

e Flexion de la forme קָטֹל, primitivement qatul (cf. § 88 D c). L’état cst. de קָטֹל est קְטַל (comme celui de קָטֵל et de קָטָל) : גְּבַהּ

  1. À cette double forme d’état cst. comparer la double forme d’état cst. des formes aphérétiques des פ״ו (§ 75 m), p. ex. : *lidat > abs. et cst. לֶדֶת, šinat > abs. שֵׁנָה, cst. שְׁנַת.