Page:Paul Joüon - Grammaire de l’hébreu biblique, 2e éd., 1947.djvu/207

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
195
88 D bd
Formes avec deux voyelles brèves

Substantifs : רָחֵל brebis, גָּדֵר mur, חָצֵר cour. Membres du corps : כָּבֵד foie (le lourd), כָּתֵף épaule (probablement plat ou large), יָרֵךְ cuisse, עָקֵב talon, כָּרֵשׁ* ventre, probablement חָזֶה poitrine (p.-ê. qui est en face). Au sens abstrait on ne trouve guère que גָּזֵל rapine (associé à ע֫שֶׁק retenue [injuste], injustice).

Racines ל״י (Flexion § 96 B f) : דָּוֶה malade, יָפֶה beau, קָשֶׁה dur. Racines ל״ו : שָׁלֵו tranquille.

Racines ע״ע : les adjectifs du type קַל léger (Cf. § B g N).

Avec finale féminine (Flexion § 97 B d) : בְּרֵכָה piscine, בְּהֵמָה bête, גְּדֵרָה mur ; rarement pour les abstraits : מְהֵרָה rapidité. Dans quelques noms, le sens a une nuance de passif : טְרֵפָה bête déchirée, אֲבֵדָה objet perdu, גְּנֵבָה et גְּזֵלָה objet volé.

À cette forme qatilat se rattachent les formes aphérétiques des פ״ו, comme לֵדָה enfantement, énumérées § 75 m.

c Qatul (Flexion § 96 B e). La forme primitive devient normalement קָטֹל. Cette forme est fréquente pour les adjectifs : c’est elle qui a donné le parfait statif de la 2e espèce, § 41 b. En hébreu, elle n’est pas employée pour les substantifs. L’u reparaît dans la flexion, par exemple עֲגֻלָּה § 18 e.

Adjectifs relatifs à l’espace : אָרֹךְ long, עָמֹק profond, גָּבֹהַּ haut, קָטֹן petit (à côté de קָטָן) ; נָכֹחַ droit, עָגֹל rond.

Adjectifs de couleurs : אָדֹם rouge, יָרוֹק vert, צָהֹב doré, צָחֹר blanc éclatant (?), שָׂרֹק rouge, שָׁחֹר noir ; בָּרֹד et נָקֹד tacheté.

Appartiennent aussi à la forme qatul > קָטֹל les adjectifs suivants, chez lesquels l’ a été secondairement allongé : גָּדוֹל grand, טָהוֹר pur, קָדוֹשׁ saint, קָרוֹב proche, רָחוֹק éloigné (cf. § 18 e N)[1].

d Qital (Flexion § 96 B c). La forme primitive devient normalement קֵטָל. Cette forme, assez rare, ne se trouve que pour des substantifs, presque tous concrets : עֵנָב raisin, שֵׁכָר boisson enivrante ; צֵלָע côte, לֵבָב cœur (forme étendue de לֵב beaucoup plus fréquent), חֵמָר bitume, שֵׂעָר cheveux, שֵׁגָל épouse royale ; מֵעֶה*, pl. מֵעַ֫יִם* entrailles ; נֵכָר l’étranger (au sens abstrait). Quelques-uns de ces noms semblent être originairement des qitl (cf. § 96 B c).

  1. Cf. Mélanges Beyrouth, 5, 397 sqq. ; Bauer et Leander, 1, 467.