- la forme : ainsi dans les formes intensives verbales קִטֵּל, קֻטַּל, הִתְקַטֵּל ; dans les formes intensives nominales קַטָּל, קִטּוֹל, קַטִּילַ etc.
- 4) dans le cas de redoublement spontané d’une consonne (non-gutturale) (§ d).
d Redoublement spontané d’une consonne (non-gutturale). Ce redoublement est appelé spontané parce qu’il semble n’avoir pas de cause extrinsèque, comme le redoublement dû à l’assimilation, ni de cause intrinsèque comme le redoublement dans les formes intensives.
e Le redoublement spontané se trouve toujours pour la consonne non-finale qui suit une voyelle primitive brève u (à l’exception des gutturales et du ר). Ainsi un adjectif de la forme primitive *ʿagul (h. עָגֹל) « rond » fait au fém. עֲגֻלָּה (non עֲגֹלָה*)[1], au pl. עֲגֻלִּים ; de même אָדֹם « rouge », אֲדֻמָּה ; עָמֹק « profond », עֲמֻקָּה. C’est ainsi que la forme passive du qal, qui est primitivement *qutal, devient en hébreu קֻטַּל, forme qui se confond avec la forme intensive passive קֻטַּל (§ 58 a).
Si la consonne est une gutturale ou ר, elle ne peut être redoublée ; alors u bref devient ọ moyen en syllabe ouverte, p. ex. *gabuh (h. גָּבֹהַּ) « haut » fait au féminin גְּבֹהָה.
On voit qu’un ọ moyen ne peut se maintenir en syllabe ouverte, excepté devant gutturale ou ר. (Mais un ọ prolongé secondairement se maintient, par exemple יִקְטֹ֑לוּ en pause, et même יִקְטֹל֑וּן en prépause, § 32 d)[2]. Il ressort de ceci qu’un ◌ֹ en syllabe ouverte devant une consonne non-gutturale est long, p. ex. קֹטֵל qọ̄ṭẹl (forme qātil) ; מְחֹלָה « danse » meḥọ̄lå(h), de la rac. חול.
f Le redoublement spontané se trouve assez souvent après la voyelle a, p. ex. גָּמָל chameau, pl. גְּמַלִּים[3] ; עַקְרָב scorpion, pl. עַקְרַבִּים ; שָׁפָן gerboise, pl. שְׁפַנִּים ; plusieurs noms de la forme מַקְטָל, p. ex.
- ↑ Le nom phénicien de la ville étrusque de Caere (actuellement Cerveteri, à environ 50 km au N-O de Rome, au sud du lac de Bracciano) est transcrit Ἄγυλλα, l. Agylla (= la ronde). Le redoublement aurait donc existé également en phénicien.
- ↑ Certains adjectifs de la forme קָטוֹל, p. ex. גָּדוֹל « grand » sont originairement de la forme qatul ; l’ọ a été allongé secondairement pour des causes particulières (cf. § 88 D c).
- ↑ Camēlus (κάμηλος) est parfois écrit, à une époque tardive, camellus (cf. ital. cammello avec deux redoublements spontanés !).