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96 C ce
Flexions des noms masc. : 1re voy. stable et 2e voy. brève

forme קֹטַל est rare : אֹבַד Dt 32, 28 † [poét.], nom propre עֹֽבַדְיָה) ; de plus, p. ex. תֵּבֵל orbe, מָגֵן bouclier (tous deux avec 1re voy. stable), עִקֵּשׁ tortu, מַקֵּל baguette (1 f. מַקַּל). Mais la forme מַקְטֵל (§ 88 L h) a l’état cst. מִקְטַל[1] (avec ◌ִ pour ◌ַ par dissimilation ; cf. Brockelmann, 1, 147) : מַרְבֵּץ gîte, cst. מִרְבַּץ ; et de même מַשְׁעֵן, מִשְׁעַן appui, מַשְׁבֵּר, מִשְׁבַּר siège obstétrical (?), מַרְזֵחַ, מִרְזַח cris. De même, pour la forme מִקְטֵל (pour מַקְטֵל § 88 L i) : מִסְפֵּד, מִסְפַּד action de se lamenter, מִזְבֵּחַ, מִזְבַּח autel.

La voyelle ◌ֵ en syllabe ouverte se maintient dans quelques mots, ainsi dans la forme קִטֵּל (§ 88 H b) seulement שִׁלֵּשִׁים et רִבֵּעִים de la 3e, 4e génération ; מַקְהֵלִים, מַקְהֵלוֹת assemblées ; סַנְוֵרִים cécité, berlue, פַּרְדֵּסִים jardins. Dans les formes de participes le ◌ֵ se maintient très rarement, p. ex. שֽׁוֹמֵמִין Lam 1, 4 ; שֽׁוֹמֵמִים 1, 16 (comparer pour le féminin § 97 C a).

En syllabe semi-fermée, à savoir devant ךָ, כֶם on a ◌ֶ ou ◌ִ, mais ◌ַ avec 2e gutturale : יֹֽצֶרְךָ, אֹֽיִבְךָ, גֹּֽאַלְךָ, אֹֽהַבְךָ. Avec 3e gutt. on a soit le type בֹּרַֽאֲךָ, soit le type שֹׁלֵֽחֲךָ.

Le mot מָגֵן bouclier (rac. גנן) a son ◌ָ moyen stable : cst. מָגֵן (supra), מָֽגִנִּי, מָֽגִנִּים, מָֽגִנֵּי, § 88 L h.

d Flexion des noms à 1re voy. stable et 2e voy. brève u > ◌ֹ. Le ◌ֹ est traité comme celui du type קָטֹל § B e, par exemple עֵירֹם nu, עֵֽירֻמִּים ; קַרְדֹּם hache, קַרְדֻּמּוֹ, קַרְדֻּמּוֹת. Pour מָעוֹז cf. § 88 L e.

e Flexion de 17. חֹזֶה voyant (formes qātal et qātil des racines ל״ה et des noms avec 1re voyelle brève en syllabe fermée, p. ex. מַֽעֲלֶה partic. hifil faisant monter et subst. montée[2]). La 1re voyelle, longue en syll. ouverte ou brève en syll. fermée, est stable ; le ◌ֶה est traité comme dans שָׂדֶה § B f.

Au lieu du ◌ֶה de l’état abs. on aurait ◌ֵה dans הָֽעֹשֵׂה Éz 17, 15, et inversement ◌ֶה au lieu de ◌ֵה à l’état cst. dans חֹזֶה 2 S 24, 11 (var. ◌ֵ) ; רֵעֶה (var.) 2 S 15, 37 ; 16, 16 ; 1 R 4, 5 †. Toutes ces anomalies sont suspectes.

Pluriels apparents (cf. § 94 j) dans les noms en ◌ֶה (de toute forme). Avec certains suffixes on trouve des formes qui ont l’appa-

  1. Donc une forme מִקְטַל est ambiguë : elle peut venir de מִקְטָל, de מַקְטֵל et aussi de מִקְטֵל (infra).
  2. Le participe est probt un maqtil et le substantif probt un maqtal.