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79 dh
Verbes ל״ה

Remarque. À la 3e pl. גָּלוּ, la forme syncopée ne permet pas de reconnaître la voyelle primitive (a, i).

e Futur. La forme יִגְלֶה vient probablement de i̯iglai̯ : c’est donc originairement une forme de verbe statif. La preuve se trouve dans les formes rares telles que יִגְלָ֫יוּ.

Remarques. 1) Dans les formes syncopées יִגְלוּ, תִּגְלִי, on ne peut pas reconnaître la voyelle primitive.

2) Le ◌ֶה, provenant de ai̯ est originairement long ; mais il semble avoir été traité comme voyelle moyenne, car il devient bref dans le cas du dagesh euphonique, p. ex. נַכֶּה־בּוֹ § 18 i.

3) Sur la voyelle de la préformante dans les verbes ל״ה à 1re gutturale, cf. § 68 b.

4) Au jussif et au futur inverti on a assez souvent la forme de l’indicatif (§ m), mais ordinairement la forme apocopée (§ i).

f Impératif. Au lieu de ouvert du futur, on a fermé : גְּלֵה[1].

Inf. absolu : גָּלֹה, à l’analogie de קָטוֹל (cf. § p).

L’inf. cst. est גְּלוֹת, forme dont l’origine n’est pas claire. Peut-être la langue, considérant l’inf. abs. comme une sorte de nom à l’état abs., et l’inf. cst. comme une sorte de nom à l’état cst. (§ 49 a), aura-t-elle associé גְּלוֹת à גָּלֹה, comme, p. ex. שְׁנַת à שָׁנָה (cf. § p).

Partic. actif. גֹּלֶה[2], cst. גֹּלֵה, f. גֹּלָה  ; pl. גֹּלִים, f. גֹּלוֹת (cf. § p).

Partic. passif : גָּלוּי, avec י prononcé (§ c) ; cf. § p.

g Conjugaisons dérivées. D’une façon générale, comme il a été dit (§ b), dans les conjugaisons dérivées, à tous les temps (sauf à l’inf. abs.) la voyelle finale est celle du qal. Ainsi le partic. nifal est נִגְלֶה (fém. נִגְלָה) ; comp. גֹּלֶה (fém. גֹּלָה, cf. § p).

h Alternance des voyelles ẹ̄, ī dans les conjugaisons dérivées[3].

Il faut distinguer les conjugaisons actives : piel, hifil, hitpael ; et les conjug. passives : pual, hofal. Le nifal est traité comme les conjug. passives.

  1. En finale semble moins long que . Comp., en français : « j’ai » = jẹ moins long que « j’aie » = jē̦ ; « serai » = serẹ moins long que « serais » = serē̦.
  2. De gālii̯ (= qātil) selon Barth (Nominalbildung, p. XXXI) et d’autres. D’après une autre explication, de gālai̯.
  3. Cf. Driver, Notes on the hebrew text of Samuel2, p. 183 (in 1 S 23, 2).