rarement קִטְלָה, p. ex. מִכְרָה Gn 25, 31 (avec gutturale, p. ex. עֶרְכָֿה Job 33, 5 ; אֶסְפָֿה Nb 11, 16). Dans le type כְּבַד on a naturellement כִּבְדָה, p. ex. שִׁכְבָה, שִׁמְעָה ; exception קָרְבָֿה Ps 69, 19 malgré קְרַב[1].
Cette afformante ◌ָה est traitée comme les afformantes ◌ִי, וּ (§§ b, c) ; ainsi les formes pausales sont קְטֹ֑לָה, כְּבָ֑דָה, לֵ֑כָה.
La raison qui fait souvent préférer la forme en ◌ָה semble d’ordinaire purement euphonique. L’usage est du reste très variable ; ainsi on a תְּנָה 23 fois et תֵּן 16 fois ; au contraire לֵךְ est beaucoup plus fréquent que לְכָה (écrit 3 fois לְךָ). On a toujours ח֫וּשָׁה hâte-toi (8 f., dont 7 dans Ps), הַגִּ֫ישָׁה fais approcher (5 f.), ע֫וּרָה éveille-toi (6 f., dans Ps), הִשָּֽׁבְעָה jure (5 f.), הַקְשִׁ֫יבָה prête l’oreille, écoute (9 f. ; 1 f. הַקְשֵׁב Job 33, 31).
La nuance ajoutée par ◌ָה étant pratiquement insensible, pour avoir un sens plus fort, on ajoute la particule de sentiment נָא (cf. § 45 b), p. ex. לֶךְ־נָא Gn 27, 9 ; לְכָה־נָּא Nb 23, 27 va donc ; va, je te prie (cf. § 105 c).
a L’infinitif (§ 40 b) est dit absolu ou construit[2] d’après sa forme et d’après son emploi syntaxique (§§ 123−124).
Dans la conjugaison qal, les deux infinitifs sont rigoureusement distingués : inf. abs. קָטוֹל, inf. cst. קְטֹל[3]. Ces deux formes, qui ont actuellement une certaine ressemblance, n’ont originairement aucun rapport. L’inf. abs. est une forme nominale *qatāl, devenue normalement קָטוֹל (avec ọ̄ long ; très souvent[4] graphie défective קָטֹל). L’inf. cst. קְטֹל, comme l’impératif קְטֹל, vient de *qetul (l’ọ̄ est moyen ; la
- ↑ Ici encore le shewa est moyen (cf. § c N).
- ↑ Quand on dit (p. ex. dans cette grammaire) l’infinitif, sans épithète, il s’agit de l’infinitif construit, lequel est l’infinitif ordinaire, l’infinitif absolu ne s’employant que dans des cas très spéciaux.
- ↑ Dans les paradigmes, afin de mieux distinguer les deux infinitifs, nous faisons précéder l’infinitif construit de la préposition (לְ), p. ex. (לִ)קְטֹל, (לָ)קוּם.
- ↑ L’usage est très variable ; ainsi on a הָלוֹךְ 34 fois, הָלֹךְ 12 f. ; par contre יָדוֹעַ 2 f., יָדֹעַ 11 f. — Kautzsch (§ 45 a) dit à tort que la graphie קָטֹל se trouve seulement « quelquefois » (de même Bauer-Leander, 1, 317).