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48 ad
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Impératif

(jussif), p. ex. קְטֹל comme יִקְטֹל, כְּבַד comme יִכְבַּד, תֵּן comme יִתֵּן. Les exceptions paraissent très rares[1].

Dans les conjugaisons dérivées, l’impératif ressemble également au futur pour la vocalisation : nifal הִקָּטֵל comme יִקָּטֵל, piel קַטֵּל comme יְקַטֵּל, hifil הַקְטֵל comme jussif יַקְטֵל, hitpael הִתְקַטֵּל comme יִתְקַטֵּל.

Aux conjugaisons proprement passives (pual, hofal) l’impératif n’existe pas. On signale deux exceptions : הָשְׁכְּבָה Éz 32, 19 qui signifierait probablement sois gisant (cf. מֻשְׁכָּב qu’on a couché, gisant 2 R 4, 32 †) ; הָפְנוּ (⸮) Jér 49, 8 qui signifierait soyez tournés.

b Dans קְטֹל, כְּבַד, תֵּן la voyelle est moyenne comme dans les futurs correspondants (§ 44 c) ; elle tombe devant les afformantes ◌ִי, וּ, ◌ָה (§ d), p. ex. קִטְלִי ; mais se maintient en pause, p. ex. גְּזֹ֑רוּ 1 R 3, 26 ; שְׁמָ֑עוּ ; תֵּ֑נִי Is 43, 6. L’ étant moyen, la graphie קְטוֹל, qu’on trouve parfois, doit être considérée comme abusive.

c Remarques sur la flexion.

Dans le type כְּבַד, on a formé *kabe etc., d’où par affaiblissement de a en i כִּבְדִֿי[2]. L’a ne s’est conservé que dans les verbes à 2e gutturale, p. ex. שַֽׁחֲטִי.

Dans le type קְטֹל la forme symétrique attendue est קָטְלִי avec . On a toujours cette forme en avec les suffixes, p. ex. קָטְלֵ֫נִי (§ 64 a) et très ordinairement avec le ◌ָה paragogique, p. ex. קָטְלָה (§ d). Au contraire, avec les afformantes ◌ִי, וּ la forme en est assez rare, p. ex. מָלְכִֿי Jug 9, 10 ; מָשְׁכֿוּ Éz 32, 20 ; les formes ordinaires sont en effet קִטְלִי, קִטְלוּ (semblables à כִּבְדִי, כִּבְדוּ). La supplantation de קָטְלִי, קָטְלוּ par קִטְלִי, קִטְלוּ est difficile à expliquer ; peut-être est-elle due à l’analogie des types כִּבְדִי, כִּבְדוּ.

d Impératif avec ◌ָה paragogique. Au sing. masc. on a souvent une forme augmentée du ◌ָה paragogique, lequel originairement est emphatique, mais pratiquement ne semble souvent ajouter aucune nuance. Avec le type קְטֹל la forme est très ordinairement קָטְלָה (§ c),

  1. Dans le verbe fort je trouve seulement סְעָד־ Jug 19, 8 (cf. v. 5) malgré le futur יִסְעַד.
  2. Le shewa est moyen, et par conséquent la begadkefat rafé (§ 19 f). De même, naturellement, dans les impératifs du type קְטֹל, p. ex. מָלְכִֿי. — La forme primitive semble être *qutl, devenu *qetul > קְטֹל. Le shewa moyen serait le vestige de la voyelle postposée. D’autres admettent une forme primitive *qutul.