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29 df
Changements de voyelles

les verbes quiescents פ״א, יֹאכֵל est la forme pausale, יֹאכַל la forme de contexte (§ 73 d). Dans la flexion du type זָקֵן l’état cst. est זְקַן (§ 96 B d)[1].

À la pénultième fermée tonique on a souvent ◌ַ pour ◌ֵ : כָּבֵד, כָּבַ֫דְתָּ ; קִטֵּל, קִטַּ֫לְתָּ, et semblablement au hifil הִקְטַ֫לְתָּ (pour *hiqṭilta, הִקְטֵ֫לְתָּ*). La finale pluriel fém. du futur ẹlnå devient souvent a̦lnå, à savoir : ẹlnå reste au hifil תַּקְטֵ֫לְנָה (afin de garder quelque chose de l’i caractéristique) ; ẹlnå reste généralement au piel, tandis qu’à l’hitpael on a généralement a̦lnå ; au nifal on a toujours a̦lnå, même en pause (donc comme dans les conjugaisons passives pual, hofal, et peut-être à l’analogie de ces conjugaisons) ; au qal des verbes פ״ו on a toujours a̦lnå : תֵּשַׁ֫בְנָה. À l’impératif on trouve seulement לֵ֫כְנָה † (malgré תֵּלַ֫כְנָה) et le piel לַמֵּ֫דְנָה (Stade, § 612). On trouve une fois la forme anormale e̦lnå : וַתְּהַלֶּלְנָה Éz 13, 19.

e La voyelle brève ◌ַ peut s’affaiblir soit en ◌ֶ, soit en ◌ִ (§ g). Ces deux degrés d’affaiblissement ne semblent pas affecter sensiblement la quantité.

Le premier degré d’affaiblissement de ◌ַ en ◌ֶ est fréquent[2]. Il se trouve :

  1. 1) dans le type segolé nominal מֶ֫לֶךְ (cf. מַלְכִּי) et verbal יֶ֫גֶל (apocopé de יַגְלֶה) où ◌ֶ tonique, pour ◌ַ, est dû à l’influence du ◌ֶ auxiliaire, § 96 A b.
  2. 2) probablement dans la plupart des formes me̦qṭål, me̦qṭelåh devant une non-gutturale, par exemple מֶרְכָּבָה « char », מֶמְשָׁלָה « domination »[3].
  3. 3) dans quelques cas isolés, dont le plus notable est יֶדְכֶם « votre main » de יָד, cst. יַד. (De même en araméen biblique on a יֶדְהֹם « leur main » Esd 5, 8).

f De plus, ◌ַ devient régulièrement ◌ֶ devant une gutturale suivie du qameṣ moyen ou du ḥaṭef qameṣ. Exemples : אַחִים mais אֶחָיו,

  1. Par contre ◌ֵ peut devenir ◌ַ֑, p. ex. הֵפֵר, הֵפַ֑ר (§ 32 c).
  2. Dans la prononciation babylonienne le est devenu ä (= ), § 6 d N.
  3. Devant une gutturale le ◌ֶ provient probablement de l’assimilation partielle d’un i primitif à la gutturale (§ 21 d), p. ex. dans מֶֽחֱזָה « fenêtre » (opposer מַֽחֲזָה « vision »).