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peaux, portés par de braves enseignes, et glorieusement mutilés. Les tambours, montés au ton de la guerre, donnent de l’ardeur aux plus lents, et mêlent leurs roulements aux voix métalliques des clairons.

Sur ces entrefaites arriva Géronimo de Mora, peintre et poëte incomparable, rappelant à lui seul, Apelles et Virgile ; armé de sa genette (signe distinctif de son grade de capitaine), il accourt au combat et pousse la foule.

Pour mettre le comble à la frayeur de l’ennemi, survint le grand Biedma, d’un renom immortel, et avec lui Gaspar d’Avila, un des premiers dans le cortége d’Apollon, dont la plume et les vers peuvent inspirer de l’envie à Iciar et de la crainte à Sincero.

Ensuite arriva Juan de Mestanza, modèle achevé d’élégance, d’esprit et de savoir, capable de braver la mort et les siècles. Apollon l’enleva de Guatémala, et l’engagea à son service, au grand préjudice de la détestable canaille.

Cepeda se propose d’accomplir des merveilles dans la mêlée ; il a pour compagnon Megia : deux poëtes dignes des plus grands éloges.

Puis vint Galindo, gloire éclatante de l’Andalousie et de la Manche, homme sans pareil ; sa démarche majestueuse annonce la bravoure.

Du sommet élevé du Pinde renommé, descendirent trois valeureux Lusitaniens, qui méritent tous mes hommages. D’un pied ra-