Page:Levoyageauparnas00cerv.djvu/399

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 213 —

de commun avec Pedro de Montesdoca, né en Andalousie, et connu par l’éloge qu’en a fait Cervantes dans le chant de Calliope :

Este mesmo famoso, insigne valle
Un tiempo al Betis usurpar solia
Un nuevo Homero, á quien podemos dalle
La corona de ingenio y gallardia;
Las gracias le cortaron á su talle,
Y el cielo en todas lo mejor le envia:
Este ya en vuestro Tajo conocido,
Pedro de Montesdoca es su apellido.

C’est à Cervantes que ce nouvel Homère doit de n’être pas aujourd’hui parfaitement oublié. Auteur d’un poëme sur Lima. Loué par Espinel.


Mora (Gerónimo de), né à Saragosse dans la seconde moitié du seizième siècle. Il cultivait avec un égal succès la poésie et la peinture. Son nom figure dans les recueils poétiques du temps. Mora appartenait aux sociétés littéraires les plus distinguées ; il était de l’académie des Nocturnos, fondée par les beaux-esprits de Valence, et qui comptait parmi ses membres le chanoine Francisco de Tarraga, Gaspar de Aguilar, poëtes célèbres, Guillen de Castro et beaucoup d’autres écrivains de mérite. Mora avait pris dans cette académie le surnom de Sereno. Il fut aussi de la fameuse académie de Madrid, qui se tenait chez don Francisco de Silva, et qu’on appelait Salvage, à cause du fondateur, en jouant sur son nom. Dans une autre académie, Mora se nommait Ardiente et avait pour confrères le comte de Salinas, Góngora, Lope de Vega. Pedro Soto de Rojas a donné quelques renseignements sur le peintre et poëte aragonais dans son « Desengaño de amor. » Mora avait laissé un recueil d’œuvres poétiques : « Varios papeles de poesia, »