Page:Levoyageauparnas00cerv.djvu/392

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 206 —

ses poésies de celles de son maître. « Pedro Medina de Medinilla escrivió con mucha opinion versos en su tiempo. » Cette phrase de Montalvan confirme l’opinion des bibliographes qui font naître ce poëte à Madrid.


Mejia (Diego), né à Séville, se distingua dans la magistrature. Il fut conseiller à la cour de la Ciudad de los Reyes, au Pérou. Ayant quitté l’Espagne en 1596 pour aller prendre possession de sa place, il fit naufrage sur les côtes d’Amérique, et fut obligé de poursuivre sa route à travers des pays incultes. Chemin faisant, il avait pu se procurer un Ovide ; et à son arrivée à Temixtitlan (Mexique), il se trouva avoir traduit quatorze épitres du poëte latin. Il acheva sa traduction à Mexico et la fit imprimer à Séville. Il préféra le tercet « por parecerme, dit-il, que esta clase de rimas corresponde con el verso elegíaco latino, » opinion fort contestable et tout opposée à celle de Villegas, excellent poëte et traducteur des anciens poëtes grecs et latins. Ce que Mejia appelait les prémices de son génie poétique « primicias de mi pobre musa, » forme un volume qui parut sous ce titre : « Parnaso antártico. » Séville, 1608, in-4. Ce qu’il y a de plus curieux dans ce recueil, très-estimable d’ailleurs, c’est une épitre en vers adressée à Mejia par une dame américaine, contenant beaucoup de notices sur les poëtes de l’Amérique espagnole. C’est cette épitre qui a motivé le titre du recueil.

Il est difficile de savoir si c’est de Diego Mejia précisément qu’il est question dans le Voyage au Parnasse. Un Rodrigo Mejia fut témoin de Cervantes, lors de son mariage. Un autre Mejia est cité parmi les auteurs dramatiques les plus estimés par Agustin de Rojas, avec le titre de licencié. Juan Perez de Montalban parle en ces