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Mendez de Sylva parle ainsi de cet homme illustre : « Varon señalado por su gran talento, y partes naturales y adquiridas, y por los supremos lugares que ocupó en la monarquia, ascendiendo á ellos graduadamente, mas á fuerza de méritos que de fortuna. » Malgré cette réflexion, qui est toute à l’honneur de cet homme remarquable, il faut convenir que la fortune ne lui fut point contraire. Don Antonio de Attayde mourut octogénaire à Lisbonne en 1647 ; il était né vers 1570. On a de lui une mémorable apologie, qu’il composa lorsqu’il se vit obligé de repousser les calomnies odieuses de ceux qui avaient juré sa perte, Cette apologie, qui est en deux parties, a été imprimée à Lisbonne en 1621 et 1622 (in-folio). Il avait écrit aussi le journal de son voyage en Allemagne, à l’occasion de son ambassade. On cite encore de lui la traduction de quelques traités de Sénèque en portugais, et un nombre considérable de poésies de tout genre. Il passe aussi pour avoir composé un art poétique. Excellent humaniste, Attayde écrivait très-élégamment en latin et cultivait avec succès la poésie latine. Il était d’une grande bienveillance pour les auteurs qui recherchaient sa protection. Lope de Vega, dans sa jeunesse, lui dédia des vers et de la prose. Les travaux littéraires de don Antonio de Attayde n’ayant pas été imprimés, il faut fouiller dans les recueils du temps pour y trouver des échantillons de son talent poétique. Cervantes, qui s’est souvenu de lui, comme un ancien compagnon d’armes, lui a donné une grande preuve d’estime en le plaçant à côté de Rodriguez Lobo, poëte inimitable et sans rival dans l’églogue.


Avila (Gaspar de), secrétaire de doña Mencia de la Cerda, marquise del Valle, auteur drama-