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de lui trois grands poëmes, qui, à défaut d’un rare mérite, ont du moins celui de célébrer des souvenirs nationaux : « Las Navas de Tolosa. » Madrid, 1594, in-8 ; « La Restauracion de España. » Madrid, 1607, in-8 ; « El Patron de España. » Madrid, 1611, in-8. Le premier de ces poëmes est en trente chants, le second en a dix ; le troisième est divisé en six livres. Tous ces poëmes, en octaves, sont dédiés à Philippe III. Christobal de Mesa avait mis à profit les savantes leçons de l’humaniste Sanchez. Il savait à fond les deux langues classiques, et il mit sa facilité de rimeur au service des grands modèles de l’antiquité classique. On estime beaucoup sa traduction de l’Énéide (Madrid, 1615, in-12) et celle des Églogues (Madrid, 1618, in-8). On regrette seulement qu’il ait adopté pour ses traductions le même système qu’il avait suivi pour ses poëmes épiques. Virgile traduit en ottava rima, c’est presque un contre-sens. Mais Christobal de Mesa était rivé à cette forme de la poésie italienne ; et il s’en était servi aussi pour traduire l’Iliade. Cette dernière traduction n’a jamais vu le jour ; mais nous la connaissons par les nouvelles qu’en a données le diligent et très curieux investigateur, Tomas Tamayo de Vargas. On s’accorde à reconnaître que sa tragédie de « Pompeyo, » publiée en même temps que sa traduction des Églogues, est détestable. Ses poésies diverses parurent en 1611, à Madrid, sous ce titre : « Rimas de Cristóbal de Mesa. » Il faut joindre à ce recueil très-varié et fort intéressant une cinquantaine de sonnets qui furent publiés en 1618, avec sa traduction des géorgiques et des églogues. Quoi qu’en ait dit Christobal de Mesa, il n’était point un disciple de Herrera, qu’il avoue pourtant avoir pris pour modèle.


Mestanza (Juan de), poëte andalous, de la fin