Grammaire de l’hébreu biblique/Syntaxe/Préposition/Paragraphe 133

Paul Joüon
Institut biblique pontifical (p. 402-409).
§ 133. Les prépositions en particulier.

a La plupart des prépositions ont originairement un sens local ; puis elles sont employées à l’expression des rapports logiques. Nous examinerons rapidement (dans l’ordre alphabétique) les principales prépositions locales אֶל⁠־, בְּ, לְ, מִן, עַל, surtout au point de vue grammatical ; puis la préposition כְּ qui est d’une nature très particulière[1].

b אֶל⁠־ signifie proprement ad, vers. Il exprime le mouvement vers, avec exclusion, ou avec inclusion (= בּ) du terminus ad quem, et la direction vers. Avec direction hostile le sens aboutit à contre (= עַל). Parfois il signifie en addition de, en plus de (= על) ; métaphoriquement à cause de, au sujet de (= על) ; rarement d’après, selon (= על). Quelquefois l’idée de mouvement disparaît complètement (comme pour l. ad), et le sens est simplement près de, à (= על). On voit que אל concorde assez souvent avec על. Le rapprochement des deux prépositions a probablement été favorisé par les confusions graphiques. C’est surtout אל qu’on trouve écrit pour על ; cette confusion provient sans doute souvent de copistes parlant la langue araméenne (où על a tous les sens de la préposition אל, laquelle n’existe pas en aram.) et qui p.-ê. prononçaient le ע d’une façon très faible. D’autre part, אל s’emploie assez souvent dans des cas où l’on peut avoir ל ; d’une façon générale אל exprime mieux la direction que ל.

אל ne s’emploie pas devant un infinitif, ni devant la conjonction relative אשׁר, § 124 k.

On remarquera l’emploi de אל, dans נִרְאָה אל se montrer à, apparaître[2], p. ex. 1 R 3, 5 (mais parall. 2 Ch 1, 7 ל) ; נִגְלָה אל se révéler à, Gn 35, 7 ; גָּלָה אל révéler à, Am 3, 7. Les locutions prégnantes avec אל sont assez fréquentes, p. ex. Gn 43, 33 וַיִּתְמְהוּ אִישׁ אֶל־רֵעֵ֫הוּ ils s’étonnèrent (en regardant) l’un vers l’autre = ils se regardèrent étonnés ; 42, 28 ; 19, 27 ; Is 41, 1.

c בְּ signifie proprement in, dans (et s’oppose ainsi à אֶל). Il exprime premièrement le fait de se trouver (ou de se mouvoir) dans un lieu. Mais il a beaucoup d’autres sens : sur, contre, avec, par, pour. L’origine de certains de ces sens est diversement expliquée. Nous ne noterons que les principaux emplois. Le בּ s’emploie parfois pour fr. sur, p. ex. בָּהָר sur la montagne Ex 24, 18. Il s’emploie aussi pour la simple proximité, pour le contact ; avec nuance d’hostilité il a le sens (fréquent) de contre (= עַל). Il exprime parfois la participation à qc. (all. an) : Ex 12, 43 אָכַל בְּ « manger à qc. » (opp. אכל מן manger de qc. 34, 15). Au sens temporel בּ est beaucoup plus fréquent que ל. Le בּ exprime l’idée d’accompagnement (avec), l’idée d’instrument ou de moyen (avec, par) ; l’idée d’équivalence (une chose pour une autre) d’où le בּ pretii ; l’idée de cause instrumentale (cf. § 132 e). Pour le בּ de transitivité cf. § 125 m. Avec l’infinitif le בּ s’emploie au sens temporel (§ 166 l) et causal (§ 170 j). Avec בּ se construisent les verbes exprimant l’idée de se confier en, dominer sur, se réjouir de. Le בּ avec les verbes de perception, surtout voir, implique idée d’intensité ou de plaisir.

Au point de vue grammatical le Beth essentiae[3] est particulièrement important. Il est employé comme exposant du prédicat et surtout du prédicatif : 1) בּ exposant du prédicat : Ex 18, 4 אֱלֹהֵי אָבִי בְּעֶזְרִי le Dieu de mon père est mon secours (le בּ n’ajoute pratiquement rien au sens) ; Ps 146, 5 ; 55, 19 ; avec pluriel d’intensité (§ 136 f) : Jug 11, 35 ; Ps 54, 6 ; 118, 7 ; — 2) בּ exposant du prédicatif (le בּ n’ajoute pratiquement rien au sens, qui est celui de l’accusatif prédicatif d’état, § 126 a) : A) rarement avec adjectif : Is 40, 10 בְּחָזָק יָבוֹא (ut) fortis veniet ; Dt 26, 14 (comparer dans § 126 a Ruth 1, 21, etc.) ; B) ordinairement avec substantif (comp. § 126 c) : Ex 6, 3 וָֽאֵרָא בְּאֵל שַׁדָּ֑י apparui ut El Shaddai̯, « je me suis montré comme[4] (en, en tant que) Dieu Tout puissant » ; Nb 13, 23 בִּשְׁנַ֫יִם (ils portèrent) à deux (ital. in due) ; Dt 28, 62 וְנִשְׁאַרְתֶּם בִּמְתֵי מְעַט et vous resterez [à l’état d’] hommes peu nombreux (ital. in pochi) (comparer, sans בּ, 4, 27 וְנִשְׁאַרְתֶּם מְתֵי מִסְפָּר, accusatif prédicatif) ; Nb 26, 53 ; 34, 2 ; Dt 10, 22 ; Éz 46, 16 ; 47, 14 ; Ps 35, 2 ; — 3) בּ exposant d’un prédicatif se rapportant à l’objet (comp. § 126 a fin) : Nb 18, 26 אֲשֶׁר נָתַ֫תִּי בְּנַֽחֲלַתְכֶם que j’ai donné comme votre héritage ; 18, 10 tu les mangeras comme choses très saintes (Ehrlich, Randglossen) ; 36, 2 ; Jos 13, 6, 7 ; 23, 4 ; Éz 45, 1 ; 47, 22 ; Ps 78, 55 ; Néh 5, 15 comme pain (Ehrlich).

Sur l’omission de ב après un כ cf. § h.

Au lieu de בְּבֵית on a simplement בֵּית au sens du fr. chez (du l. casa), p. ex. Ruth 1, 9.

d לְ signifie à. Souvent il exprime la direction (mais d’une manière moins précise que אֶל ; souvent aussi il n’y a pas direction ni mouvement. Au sens de direction se rattache le ל exposant de l’accusatif (§ 125 k). Le ל exprime l’idée de relation (par rapport à) avec une grande variété de nuances. Ainsi il exprime la possession (comp. le ל auctoris § 130 b) et supplée le génitif (§ 130 a) ; il indique l’auteur de l’action (§ 132 f). Il s’emploie pour la causalité, la finalité, la norme (selon). Au sens temporel ל est beaucoup moins fréquent que בּ. À cause de l’extrême variété de ses sens, le ל a souvent une valeur assez vague. C’est sans doute pour cela qu’il continue parfois une autre préposition, en prenant virtuellement le sens de celle-ci, p. ex. dans le groupe בֵּין … ל (= בֵּין … וּבֵין) ; ainsi on trouve ל continuant לְמַ֫עַן Is 55, 5 ; לִפְנֵי Esd 7, 28 ; עַל Jér 1, 18 ; 17, 1.

Au point de vue grammatical, il faut remarquer le ל du dativus commodi (et incommodi) exprimant pour qui, à l’avantage (ou au désavantage) de qui se fait une chose : Nb 11, 16 אֶסְפָה־לִּי rassemble-moi 70 hommes ; 22, 6 אָֽרָה־לִּי maudis-moi ce peuple ; 23, 1 bâtis-moi 7 autels. Dativus incommodi, p. ex. Jér 4, 19 הֽוֹמֶה־לִּי לִבִּי mon cœur frémit (opp. Ct 5, 4 עַל, § f).

Le ל du dativus commodi est employé d’une façon très particulière avec le pronom de la même personne que celle du verbe[5]. On obtient ainsi, surtout avec les verbes intransitifs (particulièrement avec les verbes de mouvement et leurs contraires) une nuance réfléchie indirecte, qui peut équivaloir à peu près à certaine nuance d’une forme verbale réfléchie (p. ex. nifal § 51 c)[6]. Les exemples sont surtout fréquents à l’impératif.

Avec verbes de mouvement : Gn 12, 1 לֶךְ־לְךָ (22, 2) ; 27, 43 בְּרַח־לְךָ enfuis-toi = fuis (Am 7, 12) ; Nb 22, 34 אָשׁ֫וּבָה לִּי je veux m’en retourner ; 2 S 2, 21 נְטֵה לְךָ oblique ; — Gn 22, 5 שְׁבוּ לָכֶם asseyez-vous (ou demeurez) ; 21, 16 וַתֵּ֫שֶׁב לָהּ elle s’assit ; Job 15, 28. Avec d’autres verbes : Ps 66, 7 יָר֫וּמוּ לָ֫מוֹ (semble équivaloir à יִתְרֹֽמְמוּ) ; 2 R 4, 3 שַֽׁאֲלִי לָךְ demande pour toi = emprunte (comp. נִשְׁאַל demander pour soi). Avec un nifal à sens réfléchi, le ל avec son pronom renforce la nuance ; ainsi dans le fréquent הִשָּׁ֫מֶר לְךָ qui répond au cave tibi du latin : Gn 24, 6 etc. Avec un nifal à sens passif : Éz 37, 11 נִגְזַ֫רְנוּ לָ֫נוּ ns sommes anéantis (ici dativus incommodi).

Sur le ל devant l’infinitif construit cf. § 124 l.

e מִן de (lat. de, ex, ab) exprime premièrement la séparation et l’éloignement. On l’emploie en particulier pour l’idée de provenance : matière dont on fait une chose, cause (§ 132 d), source ou origine. Le sens partitif est très développé ; on remarquera l’emploi de מן devant un nom d’unité, surtout devant אֶחָד, p. ex. Lév 4, 2 מֵאַחַת מֵהֵ֫נָּה une (quelconque) de ces choses[7] ; 1 S 14, 45 מִשַּֽׂעֲרַת רֹאשׁוֹ un (seul) cheveu de sa tête. On trouve quelquefois le מן d’explication (min el bayān des Arabes) consistant en (totum pro toto) : 4 fois מִכֹּל Gn 6, 2 ; 7, 22 ; 9, 10 ; Lév 11, 32 ; 1 fois מֵֽאֲשֶׁר Jér 40, 7. Au sens temporel מן indique le terminus a quo (= depuis), la période qui suit immédiatement une limite (= au bout de, après) ; mais il est parfois explétif, par ex. dans מֵאָז autrefois.

De l’idée de séparation et d’éloignement procède le sens de différence, qui est celui du מִן dans les comparaisons[8] ; cf. § 141 g.

Devant un infinitif (§ 124 k) מן a le sens causal (parce que) ; résultatif (de façon à). Dans ce dernier sens il est employé d’une façon prégnante : avec un infinitif : 1 S 15, 26 וַיִּמְאָֽסְךָ מִֽהְיוֹת מֶ֫לֶךְ il t’a rejeté (de façon à être loin) d’être roi ; et d’une manière encore plus elliptique, sans infinitif : v. 23 וַיִּמְאָֽסְךָ מִמֶּ֫לֶךְ.

f עַל sur (avec ou sans mouvement). Ce sens fondamental prête à des emplois très variés. Ainsi על s’emploie pour la cause (§ 170 h), pour l’excès d’une chose sur une autre, l’addition d’une chose à une autre, la proximité (près de). Le sens péjoratif est très développé : ainsi עַל signifie souvent contre (mais בּ est plus fréquent, § c). Une chose qui est sur qn lui pèse (Is 1, 14), lui incombe (2 S 18, 11). Au point de vue grammatical on remarquera surtout l’emploi de על avec le sens d’un dativus incommodi (comp. le ל du dativus commodi et incommodi § d) : Gn 48, 7 מֵתָה עָלַי רָחֵל mihi (dolenti) mortua est Rachel = j’ai perdu Rachel. Ce על est fréquent avec des verbes exprimant une émotion pénible : Ct 5, 4 מֵעַי הָמוּ עָלַי mes entrailles ont frémi[9] (opp. ל Jér 4, 19, § d) ; Jér 8, 18 עָלַי לִבִּי דַוָּ֑י mihi (patienti) cor meum est aegrotum = mon cœur me fait souffrir. Dans l’hébreu postérieur on trouve le על au sens d’un simple datif, sans nuance péjorative : Esth 1, 19 אִם־עַל־הַמֶּ֫לֶךְ טוֹב s’il plaît au roi ; 3, 9 etc. (de même en araméen Esd 5, 17 ; 7, 18).

Pour la confusion fréquente de על et אל, cf. § b.

g La préposition כְּ comme est d’une nature très particulière. À la différence des prépositions énumérées ci-dessus, ce n’est pas une préposition locale, et elle n’appartient à la construction d’aucun verbe. כּ semble avoir une origine démonstrative[10], mais a pris un caractère substantival : similitude, ressemblance. C’est une préposition qui a, en fait, un caractère substantival plus marqué que les autres prépositions. On peut comparer כּ au latin instar, dont le sens premier semble être valeur, d’où ressemblance, et adverbialement à la ressemblance de, à la manière de, comme[11]. כּ exprime un rapport de similitude soit parfaite (égalité), soit imparfaite (ressemblance) ; le sens peut donc être exactement comme ou à peu près comme, mais dans bien des cas sans nuance précise. Avec la nuance d’égalité on a le כּ veritatis : Néh 7, 2 כִּי הוּא כְּאִישׁ אֱמֶת car c’était un véritable homme loyal (la similitude exacte d’un…) ; au contraire avec la nuance de similitude imparfaite : Ruth 1, 4 כְּעֶ֫שֶׂר שָׁנִים environ 10 ans ; 2, 17 כְּאֵיפָה quasi ephi mensura (Vulg.). Devant un infinitif (§ 124 k) כּ signifie comme l’action de… (= comme quand…, comme si) : Jug 14,6 כְּשַׁסַּע הַגְּדִי comme on déchirerait un chevreau ; ou, au sens temporel (§ 166 m), au moment où, lorsque, comme[12] : Gn 39, 18 כַּֽהֲרִימִי קוֹלִי quand j’ai élevé la voix.

h Après כּ on omet ordinairement la préposition attendue : ainsi un בּ est sous-entendu dans Is 28, 21 כְהַר־פְּרָצִים comme (sur) le mont Peraṣim ; Ps 95, 8 כִּמְרִיבָה comme (à) Meriba ; Job 29, 2 ; un אֵת avec dans Gn 34, 31 הַכְזוֹנָה יַֽעֲשֶׂה אֶת־אֲחוֹתֵ֫נוּ devait-on traiter notre sœur comme une prostituée ? (probt aussi Ps 83, 10) ; un ל dans Jos 1, 15 לַֽאֲחֵיכֶם כָּכֶם à vos frères comme (à) vous. — Mais on a la préposition בּ dans כְּבָרִֽאשֹׁנָה comme auparavant (Jug 20, 32 ; 1 R 13, 6 ; Is 1, 26 ; Jér 33, 7, 11 ; sans בּ Dt 9, 18 ; Dn 11, 29 †) ; dans כְּבַתְּחִלָּה comme au commencement Is 1, 26 † (parall. כּבראשֹׁנה).

כּ est employé d’une façon prégnante avec un substantif dans p. ex. Ps 18, 34 מְשַׁוֶּה רַגְלַי כָּֽאַיָּלוֹת qui rend mes pieds semblables aux (pieds des) biches ; Is 63, 2 ; Jér 50, 9 ; Lam 5, 21.

i Préposition sous-entendue. La préposition appartenant à la construction d’un verbe peut être sous-entendue quand la clarté n’en souffre pas : après Jug 7, 9 רֵד בּ descends contre = attaque, on a v. 10 a רֶ֫דֶת dans ce même sens d’attaquer (opp. 10 b רֵד אֶל descends à, pour simple visite) ; 1 S 15, 22 après שְׁמֹעַ בּ obéir, on a שְׁמֹעַ. Semblablement un substantif verbal peut avoir le sens correspondant à un verbe avec préposition, p. ex. פְקֻדָּה au sens de châtiment (Nb 16, 29 ; Jér 10, 15 etc.) se rapporte à פָּקַד עַל châtier (Is 24, 21 etc.), proprt s’occuper de quelqu’un à son détriment.

Sur l’omission de la préposition avec pronom rétrospectif après אֲשֶׁר, cf. § 158 i.

j Prépositions composées. On forme des prépositions composées surtout avec מִן et אֶל comme premier élément.

Avec מִן : מֵאַֽחֲרֵי de derrière (3 fois מֵֽאַחַר) ; מֵאֵת d’auprès de, d’avec, de chez ; de la part de, de par[13] ; מֵעִם (mêmes sens) ; מִבֵּין d’entre ; מִלִּפְנֵי de devant ; מֵעַל d’au-dessus, d’auprès de ; מִתַּ֫חַת de dessous.

Avec אֶל־ : אֶל־אַֽחֲרֵי derrière (avec mouvement) ; אֶל־בֵּין entre (avec mouvement) ; אֶל־תַּ֫חַת sous (avec mouvement).

On a un ל explétif devant préposition dans לְמִן (fréquent ; = מִן) depuis, de (surtout au sens local ou temporel) : Jér 42, 8 לְמִקָּטֹן (v. 1 sans ל) ; dans לְבַֽעֲבוּר à l’effet de : Ex 20, 20 (et 2 f. ; = בַֽעֲבוּר).

Parfois un ל explétif suit une préposition : עַד ל (surtout dans Chr., Esd.) : תַּ֫חַת ל (2 f.), מִתַּ֫חַת ל ; מֵעַל ל.

  1. Pour le détail on consultera avec grand profit le dictionnaire Brown, où les prépositions ont été traitées par Driver.
  2. L’apparition est censée sortir (cf. Dn 5, 5 נְפַק) d’un objet vers le voyant ; cf. Ex 3, 2 : « apparuit ad eum, ut flamma ignis, a (מן) medio rubo ».
  3. Ce terme ancien, assez peu clair, veut sans doute dire que le nom introduit par le ב fait partie de l’essence (au sens large) de la chose dont il est parlé. On trouve aussi les termes Beth d’identité, Beth pléonastique.
  4. Voir d’autres exemples probables examinés dans Biblica, 4, p. 318 sq. Opposer כּ comme (de comparaison § g). כּ n’est jamais employé avec le sens comme du Beth essentiae.
  5. Plusieurs auteurs disent alors dativus ethicus. Mais le dativus ethicus (datif de sentiment) du latin ou du grec ne répond pas au cas du type לֶךְ־לְךָ.
  6. À cette nuance réfléchie indirecte (p. ex. vade tibi, va pour toi) on peut comparer la nuance réfléchie directe d’un verbe intransitif avec pronom, en bas-latin, en italien, en français etc. Ainsi on trouve vadent se unusquisque (Peregr. Silviae 25, 7), et semblablement ital. andarsi, vx. fr. s’aller. L’addition du pronom souligne la part que le sujet prend à l’action (cf. Bourciez, Linguistique romane, § 118 c). En italien moderne les exemples ne se trouvent guère qu’avec ne : andarsene, partirsene, starsene, rimanersene, viversene ; mais dans la langue ancienne p. ex. starsi, fuggirsi, uscirsi. En fr. : s’en aller, s’enfuir.
  7. Cf. Brockelmann, 2, p. 84.
  8. Cf. Brockelmann, 2, p. 403.
  9. Pour la leçon עלי au lieu de עליו, cf. P. Joüon, Le Cantique des Cantiques (in h. l.).
  10. Comp. כֹּה ainsi, ici, כָּ֫כָה ainsi. Cf. Brockelmann, Grundriss 1, 323, 496 ; 2, 360, 389.
  11. Comp. aussi l’anglais like qui est substantif, adjectif et adverbe.
  12. Pour le passage du sens de manière au sens temporel, comp. ital. come, fr. comme (de quomodo), all. wie.
  13. De par est pour de part.