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Flexions des noms masculins : noms segolés

exposées dans la Phonétique ont ici leur application. Avec une 3e gutturale on a les types זֶ֫רַע semence, נֵ֫צַח éternité qui ne présentent aucune difficulté, et le type רֹ֫מַח lance identique au type פֹּ֫עַל œuvre avec 2e gutturale. Avec une 2e gutturale on a le type פֹּ֫עַל pour les qutl et le type נַ֫עַר garçon pour les qatl. Il n’y a pas de forme qitl avec 2e gutturale, ou s’il y en a elle sera probablement aussi du type נַ֫עַר et par conséquent indiscernable (cf. שֵׂעָר § B c).

i Flexion de 4. נַ֫עַר garçon. On a souvent une voyelle auxiliaire après la gutturale, à savoir ◌ֲ, ou la voyelle pleine ◌ַ quand le mot s’allonge : נַֽעֲרִי, נַֽעַרְךָ (§ 22 b-c). — Dans deux noms finissant par le groupe חם, la vocalisation ordinaire ◌ֶ֫◌ֶ s’est introduite pour une cause difficile à dire[1] : לֶ֫חֶם pain, רֶ֫חֶם matrice, sein (mais רַ֫חַם au sens de femme ou jeune fille dans le texte archaïque et poétique Jug 5, 30 †) ; en pause לָ֑חֶם, רָ֑חֶם. Sur le pluriel du type ancien רַֽחֲמִים cf. § b.

j Flexion de 5. פֹּ֫עַל œuvre. Ici aussi on a souvent une voyelle auxiliaire après la gutturale, à savoir ◌ֳ, ou la voyelle pleine ◌ָ quand le mot s’allonge : פָּֽעֳלִי, פָּֽעָלְךָ (§ 22 b-c). On a cette même voy. auxiliaire ◌ָ, sans gutturale, dans קָֽטָבְךָ (comp. קָֽרָבְכֶם § 65 c). Au lieu de la forme normale פָּֽעֳלוֹ on a פֹּֽעֲלוֹ dans Is 1, 31 ; Jér 22, 13 (avec moyen en syllabe ouverte, et ◌ֲ normal sous le ע), תֹּֽאֲרוֹ Is 52, 14 (mais תָּֽאֳרוֹ 1 S 28, 14) ; comparer phénomène semblable dans le verbe, § 68 f.

Dans אֹ֫הֶל tente le א initial a toujours une voyelle pleine, soit soit  : אָֽהֳלִי, אָֽהֳלְךָ, אָֽהֳלֵי etc. ; — אֹֽהָלִים, אֹֽהָלַי etc. ; pour הָאֹ֫הֱלָה cf. § 93 c. On a encore l’ moyen dans אֹֽרְחוֹתֶ֫יךָ tes voies, אֹֽרְחֹתָיו (mais אָרְחֹתַי, אָרְחוֹתָם, אָרְחֹֽתֵיהֶם). Le mot בֹּ֫הֶן pouce a ◌ֶ malgré la gutturale[2] ; le pl. cst. בְּהֹנוֹת, avec nécessairement long en cette position, suppose un sing. בְּהוֹן* (lu partout par le Pentateuque samaritain).

k Flexion des noms monosyllabes avec voyelle à la fin : קְטַל, קְטֵל, קְטֹל (cf. § 88 C g, i, k). Dans les קְטַל il y a généralement redoublement spontané devant les affermantes, p. ex. מְעַט peu, מְעַטִּים[3].

  1. P.-ê. influence de la nasale ; de même pour בֹּ֫הֶן § j.
  2. Voir § i N.
  3. Comp. le pluriel גְּמַלִּם de גָּמָל § B b.