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Formes à trois cons. : avec une seule voyelle

e Racines ל״י (Flexion § 96 A q). La forme primitive qati̯ prend deux formes קֶ֫טֶה et קְטִי, קֶ֑טִי (pour l’explication de détail cf. § 96 A q) : בֶּ֫כֶה pleurs, חֶ֫גֶה murmure, קֶ֫צֶה fin ; — בְּכִי (autre forme de בֶּ֫כֶה), שְׁבִי captivité, צְבִי I ornement, II gazelle, גְּדִי chevreau, לְחִי joue, פְּרִי fruit.

Avec finale féminine : שִׁבְיָה captivité, צְבִיָּה gazelle, בְּרִית pacte.

Racines ל״ו : שָׂ֔חוּ (Éz 47, 5)[1] natation. — Avec finale féminine : שַׁלְוָה tranquillité.

f Racines ע״ו. Avec ו consonantique. L’a a été labialisé en (å) devant le ו (cf. § B g) : מָ֫וֶת, cst. מוֹת mort § 96 A l, אָ֫וֶן le mal, עָ֫וֶל injustice, תָּ֫וֶךְ milieu. Au lieu de שָׁ֫וֶא* on a la forme abrégée שָׁוְא néant et même 1 fois (Job 15, 31, ketīb) שָׁו. — Avec contraction : יוֹם jour, צוֹם jeûne, שׁוֹר bœuf, שׁוֹט fouet.

Avec finale féminine : עַוְלָה, pl. עוֹלֹת injustice.

Racines ע״י. Avec י consonantique. Le י a amené la voyelle auxiliaire i : בַּ֫יִת, cst. בֵּית maison, עַ֫יִן œil, חַ֫יִל force, זַ֫יִת huile § 96 A m, יַ֫יִן vin, צַ֫יִד chasse. — Avec contraction[2] : חֵיל rempart, חֵיק sein.

Avec finale féminine : אֵימָה effroi, צֵידָה vivres pour le voyage, שֵׂיבָה tête chenue.

Remarque. À la forme qatl répond dans les racines ע״ע la forme qall, § B g.

g Qetal[3]. Dans quelques noms la voyelle a passé à la fin du mot, comme en araméen (plusieurs de ces noms existent aussi en araméen) : דְּבַשׁ, suff. דִּבְשִׁי miel (aram.), זְמַן*, suff. זְמַנָּם temps (aram.), סְבַךְ* broussailles (aram.), אֲגַם, pl. אֲגַמִּים marais (aram.), הֲדַס, pl. הֲדַסִּים myrte (aram.) ; חֲשַׁשׁ chaume, חֲתַת effroi, סְתָו hiver (aram.).

La forme fém. qetallah, avec redoublement secondaire, très rare, se trouve dans le nom juif d’Esther הֲדַסָּה myrte, סְעַפָּה* branche.

h Qitl. Avec voyelle primitive i. La forme est généralement segolisée en קֵ֫טֶל (§ 96 A b), parfois en קֶ֫טֶל (et alors elle se confond avec qatl). Dans les racines à 2e א, la voyelle passe à la fin du mot : קְטֵל (§ i).

  1. Le ◌ָ pour ◌ַ est probt dû à l’accent zaqef ; cf. Biblica 1, p. 367 N.
  2. Tandis que les formes contractées sont nombreuses dans les ע״ו, elles sont rares dans les ע״י. Les deux exemples cités pourraient être originairement des qatil, d’après Bauer-Leander 1, 457.
  3. On a parfois la vocalisation qetal à l’état cst., p. ex. נֶ֫טַע*, cst. נְטַע plantation (§ 96 A c).