Page:Paul Joüon - Grammaire de l’hébreu biblique, 2e éd., 1947.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
101
42 f — 43 b
Flexion du qal — Parfait inverti

de ה pour ו, peut-être sous l’influence de l’araméen, lequel a gardé la forme qatalā (devenue קְטַ֫לָה)[1].

2e plur. masc. La forme primitive qataltumu est devenue qataltim > קְטַלְתֶּם à l’analogie du féminin (comme le pronom séparé, § 39 a). L’u est conservé devant les suffixes (§ 62 a).

2e plur. fém. La forme primitive qataltinna est devenue קְטַלֵתֶּן, forme très peu usitée ; comp. אַתֵּן § 39 a.

1re plur. commune. Forme primitive qatalna. L’hébreu a remplacé na par nu, à l’analogie du pronom séparé et suffixe.

§ 43. Parfait inverti וְקָֽטַלְתִּ֫י.

a Avec le waw inversif du parfait le ton mileʿel tend à devenir mileraʿ ; mais en beaucoup de cas cette tendance n’est pas satisfaite. À la 1re p. pl., où le ton pourrait descendre, il ne descend jamais, sans qu’on puisse voir la raison phonétique de ce fait.

À la 3e p. fém. des verbes ע״ע (§ 82 g) et ע״ו (§ 80 j) le ton peut descendre, p. ex. וְרַבָּ֫ה, וְקָמָ֫ה.

À la 1re p. sg. et à la 2e p. sg. m., le ton descend normalement, p. ex. וְקָֽטַלְתּ֫י, וְקָֽטַלְתָּ֫[2]. (Dans ces formes le qameṣ antéprétonique se maintient, § 30 e).

Exceptions :

1) En pause, le ton ne descend pas : וְקָטָ֑לְתִּי, וְקָטָ֑לְתָּ.

b 2) Dans les verbes ל״א et ל״ה souvent le ton ne descend pas. À ce sujet on ne peut guère formuler de lois strictes. On peut toutefois remarquer que les voyelles considérées ici comme relativement plus longues gardent le ton ; or ◌ָא est considéré comme plus long que ◌ֵא ; ◌ִי plus long que ◌ֵי. De plus, il faut distinguer les conjugaisons, car la conjugaison qal a un traitement spécial. Ceci posé, nous pouvons faire les remarques suivantes :

  1. Sur cette question, voir Mayer Lambert, Une série de qeré ketīb (1891), qui admet en hébreu une 3e p. pl. fém. en ◌ָה.
  2. Le waw inversif du parfait a la vocalisation faible (au contre du waw inversif du futur § 47), à savoir shewa ou ses substituts : וּ devant labiale, וַ devant ḥaṭef pataḥ, p. ex. וַֽהֲקֵמֹתָ֫ (cf. § 104 c). Pour les sens du parfait inverti, cf. § 119 ; ici nous pouvons nous contenter de traduire par le sens le plus usuel, celui du futur, p. ex. et je tuerai.