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82 dh
Verbes ע״ע

À l’impératif, à l’inf. cst. et à l’inf. abs. on a הָסֵב.

Remarque. On voit que dans les verbes ע״ע, à cause de la tendance de la consonne finale au redoublement, on n’a jamais la voyelle longue ī.

Le hofal הוּסַב a ū long à l’analogie de הוּשַׁב (§ 75 a).

e À la conjugaison intensive, on a, soit la forme qittẹl סִבֵּב, soit la forme pọ̄ẹl, ici proprement pọ̄ʿeʿ : סוֹבֵב (§ 59 a). Passif : סוֹבַב. Réfléchi : הִסְתּוֹבֵב.

f Voyelle de liaison. Aux futurs et aux parfaits, afin de conserver l’état normal de la racine dans les formes à afformante consonantique, on a une voyelle de liaison (de même dans les ע״ו §§ 80 b, i).

Au futur on a la voyelle ē̦, laquelle provient des verbes ל״ה (§ 79 c) : תְּסֻבֶּ֫ינָה, תְּסִבֶּ֫ינָה.

Au parfait on a la voyelle ọ̄, qui provient des anciens verbes ל״ו (cf. § 79 a), p. ex. סַבּ֫וֹתָ.

Parfois l’état normal de la racine est sacrifié, et il n’y a pas de voyelle de liaison ; cf. § j.

g Ton. Dans les formes avec voyelle de liaison, cette voyelle a le ton, p. ex. סַבּ֫וֹתָ, sauf, bien entendu, avec affixe lourd, p. ex. סַבּוֹתֶם. Au parfait inverti on a ordinairement וְסַבּוֹתָ֫, וְסַבּוֹתִ֫י.

Autrement, en pénultième, la syllabe aiguë a généralement le ton, p. ex. : fut. יָסֹ֫בּוּ ; pf. קַ֫לָּה, קַ֫לּוּ (mais souvent קַלּ֫וּ). Au parfait inverti le ton peut descendre, p. ex. וְרַבָּ֫ה.

À l’impératif, au lieu des formes normales telles que סֹ֫בִּי, סֹ֫בּוּ on a parfois des formes mileraʿ (sans raison apparente), et avec voyelle ◌ָ au lieu du ◌ֻ normal, p. ex. toujours רָנּ֫וּ (3 f.), 3 f. רָנִּ֫י mais 2 f. רֹ֫נִּי.

Remarque. La voyelle tonique, , de la syllabe aiguë devient normalement i, u en perdant le ton : יָסֵ֫בּוּ, תְּסִבֶּ֫ינָה ; יָסֹ֫בּוּ, תְּסֻבֶּ֫ינָה.

h Formes aramaïsantes. Outre les formes proprement hébraïques où la 2e consonne radicale est longue (redoublée), il existe d’autres formes, appelées aramaïsantes, dans lesquelles la 1re consonne est redoublée. Dans les formes aramaïsantes, le redoublement de la 2e consonne est tantôt conservé, tantôt supprimé. Ces formes sont dites aramaïsantes parce qu’elles sont normales en araméen, p. ex. en araméen biblique תַּדִּק elle brisera menu Dn 2, 40 (hafel du verbe דקק), en syriaque nebbọz ܢܶܒܿܘܿܙ il pillera (verbe bzz). En hébreu ces