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Celui-ci qui de si loin dépasse le but, et va bien au delà des sommets du Pinde ; qui jure, tempête et déchire, tient plus du poëte que du godelureau : c’est Jusepe de Vargas, dont le génie subtil et l’étrange caractère sont hors ligne.

Celui-ci dont le brillant génie mérite de justes hommages, et prodigue aux Muses des fruits et des fleurs, c’est le fameux Andrès de Balmaseda, de qui l’esprit grave et charmant comble d’aise le grand Apollon.

Celui-ci est Enciso, gloire et ornement du Tage, honneur du Manzanarès, qui tire satisfaction d’un fils si renommé.

Celui-ci, choisi entre mille, c’est le brave Luis Velez de Guevara, qu’on peut appeler l’ennemi du chagrin ; poëte géant dont il faut louer les vers nombreux et le rare génie, quand il nous peint un Gnathon ou un Dave.

Celui-ci est Don Juan d’Espagne, que les louanges humaines ne sauraient assez louer, car tous ses vers sont divins.

Celui-ci, qui comble d’orgueil les muses de Lugo, c’est Silveira, si célèbre, que tu as tant à cœur d’emmener et avec raison.

Celui qui vient après, c’est le grand Don Pedro de Herrera, bel esprit si connu par son élévation dans les matières d’honneur.

Celui-ci, qui de l’abîme de l’oubli, a tiré

    mots intraduisible. Vicente Espinel, bon poëte et excellent musicien, est l’inventeur de la chanterelle, prima en espagnol.